Elle entre, ne prend pas la peine de frapper.
Elle s’avance d’une démarche souveraine,
Elle est consciente de son pouvoir.
Un sourire lugubre flotte sur ses lèvres,
Elle ne retournera pas seule, ce soir…
Elle balaie la pièce du regard, excitée
Ce soir, quelqu’un se taira à jamais…
Certains frissonnent en baissant la tête,
Ses yeux avides et reflétant le néant font si peur!
D’autres l’affrontent du regard,
Prêts à en découdre avec elle et à l’anéantir.
Au fond de la salle, il y a Monerick
Lui, il n’a pas senti sa présence, il ne l’a pas reconnue.
Il n’a rien à lui offrir, ni peur, ni courage, ni révérence,
Il est occupé à colorer chaque page de son existence.
Elle fait du bruit, l’oblige à la regarder
Mais il ne peut la voir et ça l’agace.
Elle court vers lui et déchire la page
De la fleur de l’âge qu’il avait entamée.
Elle nous arrache un être qui n’avait pas fini
De donner. Il avait encore tant de choses à vivre…
© Grâce Minlibé 04/06/15 _ 12h50