Dans Tous mes amis, un professeur tâche de comprendre pourquoi son ancienne élève a usé d’une telle volonté pour oublier l’enseignement qu’il lui a dispensé avec ardeur, et pour oublier, même, qu’il a été son professeur.
La mort de Claude François raconte les retrouvailles de deux amies d’enfance, l’une restée d’une fidélité absolue à la mémoire du chanteur adoré, l’autre au souvenir de la beauté de son amie.
Dans les garçons, un jeune homme sans qualités particulières essaye malgré tout de se vendre à n’importe quelle femme de la ville qui voudra de lui, comme cela s’est déjà fait dans le voisinage.
Une journée de Brulard est certainement la plus terrible journée dans la vie d’Eve Brulard, abandonnée sur les rives d’un lac enchanteur et poursuivie par des visions d’elle-même en jeune fille intransigeante.
Révélation, ou comment une femme qui entreprend de se débarrasser de son fils au cerveau fêlé comprend à quel point il lui manquera.
En lisant le résumé de l’oeuvre, j’ai été surprise de constater l’absence du paragraphe qui fait les éloges de l’auteur sur son oeuvre, évoque les thèmes, les sentiments, les buts que dévoilent son oeuvre. Cette absence aurait dû m’interpeller…
J’apprécie la force d’écriture de Marie Ndiaye, j’ai envie de lire de lire des nouvelles, la quatrième de couverture est énigmatique, je prends donc le recueil.
La première nouvelle, Tous mes amis, suscite l’intérêt. On a envie de savoir pourquoi Séverine ne veut pas reconnaître son professeur et le méprise. Notre imagination tourne, on pense à mille et une raisons, on essaie de se calmer pour ne pas aller plus vite que l’auteur. Notre ardeur tombe quand elle évoque la raison, une raison ambiguë et inattendue.
Cette histoire évoque la solitude d’un homme, un homme à qui l’on ne veut pas pardonner, qui veut se faire aimer, qu’on lui témoigne de la reconnaissance. Pour cela, il est prêt à tout. J’ai éprouvé de la peine à la fin de la nouvelle mais j’ai aussi ri. Ce professeur est un homme à part tout comme les principaux personnages. Leurs caractères ont donné un vrai goût à l’histoire.
Dans la deuxième nouvelle, on découvre deux passions : la passion qu’éprouve Zaka pour son amie Marlène Vador et la passion de Marlène Vador pour Claude François.
Zaka est subjuguée par la beauté de son amie au point de faire refléter son image sur sa fille Paula. Une beauté qui lui fait haïr le père de sa fille qu’elle surnomme l’éléphant.
Cette histoire est celle d’une femme obsédée par la beauté, la perfection. Je n’oserais pas dire que cette nouvelle a une chute brutale, sa fin est légèrement ambigüe.
L’histoire ne m’a pas du tout emportée. Je suis rapidement passée à la suivante.
La troisième nouvelle est l’histoire d’un beau jeune homme, Anthony, vendu par sa mère à une femme. Un autre, René, qui fréquente assidûment la famille d’Anthony veut aussi être vendu. Ce désir l’anime, l’obsède de plus en plus quand il voit ce qu’Anthony est devenu. Il court après des femmes, il veut qu’on lui reconnaisse des qualités physiques, il veut être beau, vu, désiré.
La fin de cette nouvelle est énigmatique : qui est donc venu chercher René ?
L’histoire est agréable à lire, on a de la peine pour Anthony et René, du dégoût pour ces femmes égoïstes qui n’ont aucun scrupule à vendre et acheter des hommes et à en tirer du bénéfice et une certaine fierté.
La quatrième nouvelle est l’histoire d’Eve Brulard, une actrice nostalgique de sa jeunesse, une femme qui aime un homme plus glorieux que son mari, une femme qui veut refaire sa vie.
Marie Ndiaye joue quelques notes de fantaisie dans cette histoire, des notes qui m’ont déroutée, ne m’ont pas emportée. Je suis passée à côté de cette histoire tant elle était incompréhensible pour moi, le seul point fort que je trouve à cette histoire est sa chute brutale.
Je n’ai pas compris la présence de la cinquième nouvelle dans ce recueil. Elle fait 7 pages, parle d’une femme qui va se débarrasser de son fils et se rend compte au cours du voyage qu’il va lui manquer.
Qu’est-ce qu’on est censé tirer de cette histoire ? Je l’ignore. J’ai eu l’impression que l’auteur nous donnait cette nouvelle à titre d’information, nous accordait un petit bonus d’histoire. J’ai fermé le livre en lâchant un énorme soupir de déception.
J’apprécie la force d’écriture de Marie Ndiaye mais cette oeuvre m’a déçue. Il m’est impossible de vous la recommander.
Auteur de Chimères de verre