Mathilde a 24 ans. Elle a abandonné ses études d’histoire de l’art pour un petit boulot sans intérêt et vit en colocation avec deux sœurs jumelles. Elle dit qu’elle est heureuse, mais est toujours obligée de boire pour s’en souvenir.
Un jour, elle oublie son sac à main dans un café. Un homme le lui rend la semaine suivante.
Plusieurs mois plus tard et à cause de cet homme justement, elle envoie tout balader et décide de changer de vie.
Yann a 26 ans. Il est aussi diplômé qu’on puisse l’être, mais n’a pas trouvé de travail. En attendant des jours meilleurs, il est vendeur dans un magasin d’électroménager Hi-Tech. Il vit en couple avec Mélanie et ne dit pas qu’il est malheureux, mais souvent, quand il traverse la Seine, il s’imagine qu’il saute et se voit en noyé.
Un soir, alors qu’il est seul, il rend service à son voisin de palier. Pour le remercier ce dernier l’invite à dîner.
Le lendemain matin, il envoie tout balader et décide de changer de vie.
Deux histoires. Deux histoires de jeunes gens de notre temps, repus, mais affamés, polis, mais enragés, qui préfèrent encore prendre le risque de se tromper de vie plutôt que de n’en vivre aucune.
Au début, j’ai pensé que les deux histoires étaient liées, que les destins allaient se croiser, qu’on aborderait l’histoire commune du point de vue de Mathilde puis de celle de Yann. Eh bah non ! Ce sont deux histoires bien différentes.
J’ai été surprise par le style de narration de Mathilde. Je ne m’attendais pas au langage sms, langage des jeunes, aux émoticônes, à la rature des mots. J’ai apprécié ce côté décalé, ça m’a rappelé mes articles de blog. 😀
Concernant le fond de l’histoire… Le mal-être de Mathilde ne m’a pas attendrie. J’ai juste partagé sa frayeur quand elle a perdu son sac à main contenant une grosse somme d’argent.
Le côté positif que j’ai trouvé à l’histoire est sa rencontre avec Jean-Baptiste, côté qui ressemble un peu au rose bonbon des contes de fée et comédies romantiques. Les derniers mots de l’histoire laissent perplexes mais bon on imagine qu’une histoire d’amour se profile à l’horizon.
J’ai apprécié l’histoire de Yann parce que son style de narration était plus « correct », différent de celui de Mathilde. Heureusement que l’auteur a eu l’idée de donner un style de narration unique à chacun de ses héros sinon le langage des jeunes pendant 286 pages, ça aurait fait trop.
Le fond de l’histoire m’a également plu parce qu’elle rappelle combien le voisinage peut nous apporter le meilleur, combien vivre pour soi inclut vivre pour l’autre. Les personnages secondaires ont de vrais caractères et ça donne une vraie force à l’histoire.
Cette histoire n’a pas révolutionné ma conception de la vie mais ça a été un bon moment de distraction. N’est-ce pas ce que l’on demande à un livre ?
Auteur de Chimères de verre