Publié dans Psyché

Ces trompe-l’œil qui font mal

On a envie que notre plume soit connue. On contacte un magazine renommé pour solliciter une interview. On nous répond favorablement. On lit notre oeuvre, on l’apprécie à sa juste valeur, on nous fait parvenir le questionnaire, on est heureux de sa pertinence, on y répond avec grand plaisir.

On nous dit qu’on nous fera signe très rapidement pour nous communiquer la date de publication. On remercie chaleureusement. On imagine l’interview sur papier glacé qui sera lue par des centaines de personnes. On attend avec impatience.

On attend,

On attend,

On attend,

Trois mois s’écoulent et on n’a toujours pas de réponse malgré nos multiples relances par mail et téléphone.

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On mène tranquillement sa vie d’auteur et un jour, on nous contacte pour une interview écrite. On est agréablement surpris. On nous vante les mérites de notre plume, on nous fait planer. On est impatient de recevoir les questions. On essaie de les imaginer et de prévoir nos réponses.

On attend,

On attend,

On attend

Et on nous apprend un jour que l’interview a été annulée.

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On passe un entretien avec les ressources humaines d’une boîte pour un emploi. L’entretien se passe bien, notre interlocuteur affirme qu’elle nous donnera une réponse dans minimum 3 semaines. Le délai s’écoule, on se permet de rappeler. On nous affirme que notre dossier est en bonne voie et qu’on nous donnera une réponse dans maximum un mois. En bonne voie signifie positif dans notre entendement alors on attend le nouveau délai.

On attend,

On attend,

On attend…

Le délai s’écoule à nouveau. On se permet de rappeler et là pas de réponse. De longues semaines plus tard, on nous donne une réponse négative sans s’excuser de la longue attente. On ne nous doit rien…

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On a fait la connaissance d’un jeune homme plutôt sympa. Nous sommes tous les deux célibataires et il veut plus que notre amitié. Il n’est pas notre type idéal d’hommes mais il n’en est pas l’opposé. On lui dit oui. On s’attache à lui, on l’aime. Il part pour l’étranger et nous affirme que ça nous changera rien entre nous. Il nous fait des promesses, on y croit. Le temps passe, il devient distant. On s’interroge, on sent qu’il y a un malaise mais notre bien-aimé nous rassure. Il affirme qu’il n’ y a aucune raison de s’inquiéter. On y croit même quand une année plus tard, on n’a plus aucune nouvelle de lui.

On espère qu’il reviendra.

On attend,

On attend,

On attend,

On devient l’attente…

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4 situations, 4 espérances, 4 trompe-l’œil, 4 peines. Comment fait-on pour cicatriser la plaie du ressentiment ?

  • On pleure un bon coup. C’est important d’extérioriser et de nettoyer. Ce qu’on laisse de néfaste en nous finit en « cancer », en gangrène.
  • La prochaine fois, on se réjouit parce qu’on nous propose une interview et non pas parce que l’interview va se faire. Notre joie s’appuie sur la proposition et non sur la réalisation. On se base sur le présent et non sur le futur. Mon père m’a une fois dit qu’il ne faut jamais faire de projet avec une somme d’argent qu’on n’a pas entre nos mains. 😀

Certains me diront qu’il faut avoir la foi. Je suis entièrement d’accord et je propose qu’on passe au point suivant.

  • Il faut prendre en compte les signes que nous renvoie notre attente. Certaines fois, en examinant les faits, on sent qu’il y a quelque chose qui cloche. On continue de nourrir notre foi mais on sent dans notre cœur qu’on est en train de se faire berner, que l’autre n’a pas mesuré l’ampleur de ses promesses. On voit bien que quelque chose ne tourne pas rond mais on continue d’espérer.

Ce que l’on voit, peut-on l’espérer encore ? Saint Paul

Il y a des signes qui ne trompent pas. Ne nous voilons pas la face au risque d’en ressortir plus amer et d’accuser la foi. La foi rend visible ce qui est invisible. Elle ne rend pas visible ce qui est déjà visible.

  • Se dire que le meilleur reste à venir.

On ne meurt pas des désillusions. Quand nous faisons face à ces situations, il ne faut pas se laisser engloutir par l’amertume, le regret. Il ne faut pas s’endurcir et perdre espoir en l’avenir. Il faut oublier, repartir à zéro et croire que de nouvelles opportunités se présenteront à nous et qu’elles ne seront pas des illusions.

Grosse pensée à tous ceux qui ont vécu l’une des expériences citées plus haut.

trompe-l'oeil

Auteur :

En décembre 2014, j’ai publié mon recueil de poèmes «Chimères de verre» aux Editions Edilivre. En 2015, finaliste au prix Littérature et musique 2015 organisé par les éditions Souffle Court, je deviens co-auteure du recueil de nouvelles «Une nuit avec Baker » En 2017, mon 1er roman "Tristesse au paradis" voit le jour aux éditions Vallesse et me permet d'avoir plusieurs prix dont le Prix Horizon 2018. Je lis, j'écris et je n'oublie pas de vivre !!!

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