Trente-sept histoires étranges… Régina Yaou signe ici un recueil de récits où se mêlent atmosphères étranges et faits troublants selon une approche originale, plus proche du conte que du simple récit fantastique. Dans un surréalisme et avec un regard singulièrement décapant. Le tout exprimé dans un style simple et limpide.
« Une femme surgit du néant un soir pour offrir un bébé à une autre qui n’enfante pas ; Une mère qui retrouve sa fille décédée depuis de longues années ; des « Histoires si étranges » qui invitent au rêve, à l’évasion, à participer à la vie pleine de mystères d’un monde lointain et pourtant proche que nous côtoyons peut-être sans le savoir, que nous aimons parfois imaginer, réinventer au gré de nos insomnies.
L’auteur nous embarque dans des aventures où revenants, sorciers, êtres bizarres, phénomènes insolites se croisent à tous les carrefours nocturnes. Un délicieux cocktail de frissons….
Parlons du recueil
Est-il possible de rester indifférent au résumé de ce livre ?
Est-il facile de résister à l’envie de ne pas l’acheter ?
Est-il possible de quitter la Librairie sans avoir un lourd remords, sans l’impression de passer à côté d’un excellent moment de lecture ?
Le fantôme du chef – Les gens en blanc – L’enfant du soir – Le village inconnu – L’homme sans sang – La statue
Ces titres de récit ne vous intriguent pas, ne vous donnent-ils pas froid dans le dos ?
Dans chaque récit, il est question de disparition et d’apparition. Des défunts viennent rendre visite à leurs familles, croisent un proche et lui demandent de transmettre ses salutations et des cadeaux à sa famille.
Dans chaque récit, l’auteur nous pousse dans les bras du mystique et de la peur. Chaque récit nous laisse aux portes de l’interrogation :
- Dans quel but l’un des fils du village, mort, revient dans son village ?
- Comment une statue peut être amoureuse d’une femme ?
- Comment expliquer qu’un jeune homme croyant tirer sur un ours lors d’une partie de chasse tire sur son frère jumeau ?
- Comment un homme (une femme) mort (e) arrive à se marier, fonder une famille ?
- Des inconnus accordent des faveurs à des personnes puis disparaissent sans laisser de trace. Sont-ils des anges gardiens ?
- Comment Lohokrou se fait tuer par un harpon alors qu’aucun pêcheur ne pêche avec ce genre de matériel ?
- Les faits relatés dans l’histoire sont-ils réels ?
A cette dernière question, Régina YAOU répond oui. Dans sa note, elle affirme que tous les faits rapportés sont réels. Elle a rencontré certains protagonistes. Les noms et les lieux ont été changés pour préserver l’anonymat de ces personnes.
J’ai apprécié ma lecture. Le style de l’auteur est simple, les histoires sont très courtes ce qui favorise une lecture rapide. L’auteur a créé l’atmosphère pour que le lecteur voie, sente, goûte, touche et entende ses récits.
Les récits évoquent la mort mais ils sont vivants, le rythme du récit ne subit aucune pause ou transition. Chaque récit présente le mystique d’une manière singulière.
J’ai aimé lire ces histoires, parcourir à travers elles les contrées de la Côte d’Ivoire.
J’ai apprécié ce recueil pour la bonne dose de peur qu’il véhicule. L’intensité de frayeur n’est pas la même dans chaque récit _ j’avoue que je n’ai pas retiré grand chose de certaines histoires _ mais ça n’affecte pas la qualité du recueil.
Quatre histoires m’ont véritablement marquée :
- Extrême-onction : les jours d’un nourrisson malade sont comptés. La mère demande au prêtre de donner l’extrême-onction sans savoir que cela changerait leur vie.
- L’éternelle voyageuse : Une dame se présente au domicile des Némon. Elle désire rendre visite à son frère, Monan, qui est à Ossiekoua. Cette localité est un trou perdu et non desservi par les véhicules de transport public. Madame Némon (la femme du chef de personnel de l’entreprise où travaille le frère de la dame) décide donc de la faire emmener par le véhicule de liaison et lui propose de passer la nuit chez elle. Le lendemain matin, l’aide domestique fait le ménage dans la chambre qui a accueilli l’invitée. Elle y trouve une robe longue, celle que l’on porte aux morts…
- Le don : Matama est une vendeuse de banane plantain et vit dans la précarité. Elle s’occupe de ses petits-enfants, leur mère étant morte. Un jour, une femme lui confie un paquet à garder, un paquet qui va changer sa vie…
- L’homme sans sang : un homme désire être l’amant de Rosine. En lui serrant la main pour prendre congé de lui, Rosine s’aperçoit que la main de l’interlocuteur est froide. C’est comme s’il sortait d’un congélateur…
Ces défunts qui n’ont pas visiblement pas envie de quitter leur pays, leur village, leur famille, leur coin de détente préféré m’ont montré combien l’homme aime la vie...
Parlons maintenant de l’auteur
Régina Yaou est l’auteur féminin le plus prolifique de la Côte d’Ivoire.
J’ai eu l’occasion de lire plusieurs de ses œuvres (Lezou Marie ou les écueils de la vie, la révolte d’Affiba, Aihui Anka ou défi aux sorciers, Symphonie et lumière…) et je n’ai jamais été déçue par le contenu de ses histoires. Elle fait rêver, elle conscientise. Ne quittez pas cette terre sans avoir lu une oeuvre de Régina Yaou, vous aurez raté de bons moments de lecture. 🙂
Dites moi, comment allez vous réagir si vous croisez un défunt de votre famille ou de votre cercle d’amis ?
Je vais le lire tiens !
Une chose est sûre Regina Yaou, c’est une perle et j’ai déjà lu trois de ses ouvrages qui m’ont vraiment plu.
Terribles meurtrissures, Soeurs de sang et Dans l’antre du loup. (https://ladidounette.wordpress.com/2017/04/13/elle-sappelle-regina/)
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J’ai lu Dans l’antre du loup, c’était pas mal mais ça n’avait pas la force des grands thrillers. Je note les deux autres. Merci pour la visite 🙂
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Je ne connaissais pas ce livre, mais les deux trois résumé que tu as donné m’ont l’air intéressant.
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oui, le livre est très intéressant. Merci pour la visite. 🙂
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