Nanmanbédi, ou Bédi, rejoint aux Etats-Unis son pote du quartier, Michael Nasoucy dit Mike, pour chercher fortune. Quatre de leurs amis l’y avaient précédé, mais ne donnaient plus signe de vie depuis un certain temps. Malgré l’accueil chaleureux à lui réservé, Bédi est méfiant. Un jour, par indiscrétion, il fouille les tiroirs de Mike et fait une terrible découverte qui le jette sur les routes de la campagne dans un pays inconnu de lui. La mort aux trousses, Bédi réalise qu’il est entré par inadvertance dans l’antre du loup. Mais qu’a donc découvert Bédi ? Arrivera-t-il à échapper à Mike et au groupe mafieux qui le recherchent ?
Inscrit dans la pure tradition du roman à suspense américain, ce livre vous fera vibrer jusqu’à la dernière page.
Courir, fuir… L’adrénaline monte, la tension aussi.
Les frissons nous parcourent le corps, on a peur pour Bédi. Il a l’air si innocent et ceux qui le poursuivent si méchants ! On prie pour lui, on désire qu’il leur échappe mais on n’est pas très sûr qu’il sorte vivant de l’antre du loup quand on rencontre le groupe mafieux pour qui Mike travaille.
Notre certitude vacille puis revient à une constante : Bédi sortira vivant.
J’ai été un peu déçue non pas parce que j’aime le sang qui gicle et les « sad end » mais parce que je voulais douter jusqu’à la fin du livre. Il n’y a pas eu de multiples rebondissements sur la vie menacée de Bédi. Je ne l’ai pas ressenti.
Les rebondissements ont plutôt eu lieu du côté de Mike, le cupide, prêt à vendre ses amis pour son confort.
La mort de ce dernier est d’ailleurs le point final du thriller. Après cet événement « malheureux », la tension est suspendue, le livre devient un roman classique.
La beauté du livre ne réside pas dans le fait qu’il soit un thriller mais dans son procédé narratif, le style accessible du narrateur, la construction des personnages. Ces derniers ont de fortes personnalités et sont attachants : Samiramis, la copine de Mike, Holly, Old Joe et la mère de Bédi. J’ai eu un pincement au cœur quand il a fallu laisser Holly et Old Joe, ses blancs qui ont accueilli et sauvé un homme noir qui débarquait de nulle part.
Ce roman est agréable à lire pour la dose de peur (même si elle est fugace), les thèmes qu’il aborde comme le trafic d’organes, les dangers de l’immigration non préparée et pour ses belles leçons de morale que résument si bien les proverbes suivants :
« Bien mal acquis ne profite jamais »
« La volonté d’un homme est son paradis, mais elle peut devenir son enfer. »
« Nulle épée plus dangereuse pour l’homme, que sa propre cupidité. »
« Il n’est point de sot métier. »
« Persévérance mène à récompense »
« Petit à petit, l’oiseau fait son nid. »
L’humanisme n’est pas mort, le bien non plus et ça fait du bien de le lire…