Ce qu’en dit l’éditeur
Plus qu’une alerte, Mooh… mon double, deuxième roman achevé de Jeanne Marie Rosette Abou’ou est un cri qui part du Cameroun lancé à l’endroit de tous les parents et futurs parents du monde entier. De ceux-là qui, loin de militer pour le bonheur intégral de leur progéniture, voudraient quelquefois la conditionner dans le dessein voilé ou dévoilé d’assouvir leur ego, leurs ambitions personnelles ou encore rattraper leurs erreurs. « Mon fils, grâce à toi, tout ce village mangera dans ma main..! »
Plus qu’un cliché, voilà quelques signaux saillants d’un véritable roman controversant à l’intérieur duquel même le lecteur se perd en conjectures. Mais le dessein de l’auteur est de susciter le débat afin que le livre demeure, comme le premier, un véritable donné à penser.
Ce que Grâce Minlibé en dit
Cette oeuvre affiche les comportements humains qui font plus de mal que de bien, des comportements à l’allure de branches d’un arbre dont les racines sont l’égoïsme.
7 mots la résument :
Manipulation
Combien de factures Titima, l’épicier du quartier Eboul-Meyong, n’a t-il pas falsifié ?
Combien de gens se sont laissé gruger par Akoua le grand sorcier ? Cet homme s’est inventé des pouvoirs mystiques et extorque mille et une choses à ceux qui implorent son aide en leur miroitant la résolution de leurs soucis. Son entreprise ne connaîtra jamais faillite, des âmes désespérées il y en aura toujours.
Supériorité
Zanga, le père de Mooh n’a qu’une envie, un désir, une obsession : que son fils aîné soit au sommet, ait une vie professionnelle supérieure à tous les autres enfants du village. Il aimerait que son fils soit élevé, admiré, envié mais Mooh, son fils, n’a pas ce trait de caractère. C’est un homme discret, effacé qui se contente de ce qu’il a. Qu’à cela ne tienne ! Zanga s’occupera de l’ascension sociale de son fils en s’endettant jusqu’au cou et en engraissant les esprits fantômes d’Akoua le grand sorcier.
Ce désir de supériorité que Zanga nourrit cache un complexe d’infériorité, une ambition personnelle avortée. Il n’a pas eu le parcours scolaire qu’il désirait…
Oppression
Face à tant de pression de la part de ses géniteurs, Mooh doute, cède, se perd.
Qui est-il vraiment ? Cette question prend forme dans son esprit, se déforme, devient une ombre hallucinante. Cette question ne suscite pas les vrais réponses chez Mooh. Il s’enferme dans un monde qu’il n’a pas l’habitude de côtoyer et où se mêlent alcool, cigarette, lâcheté, absentéisme professionnel, irresponsabilité.
Ce Mooh énerve ! On a envie de le secouer, le ramener à l’ordre, lui dire de se conduire en homme, en vrai.
Abnégation
Face à tant d’égocentrisme, d’égoïsme, une femme réagit. Bintou, l’épouse de Mooh paye les dettes de son mari au bistrot, prie avec ferveur pour qu’il redevienne le Mooh aimant. Elle fait preuve d’abnégation pour protéger sa famille.
On ne peut s’empêcher de s’identifier à cette épouse et mère dévouée ou de l’admirer.
Salut
Il est toujours possible de retrouver son honneur, sa dignité, d’avoir le pardon de son fils qu’on a trahi, d’avoir le pardon de sa femme qu’on a blessée. Il est toujours possible d’avoir une seconde chance, il suffit de reconnaître ses erreurs et de ne pas retourner à ses vomissures.
Concordance
Nos désirs et leurs moments de réalisation ne concordent souvent pas. Ce qu’on espère ne se réalise souvent pas au moment désiré. Des parents qui s’éteignent avant la promotion professionnelle qu’ils avaient tant désiré, un bonheur aux relents d’amertume…
Cocasse
L’intrigue linéaire de cette oeuvre m’aurait ennuyée s’il n’ y avait pas eu la présence de toutes ces situations cocasses : les frasques de Titima, les frasques d’Akoua le grand sorcier.
Mooh … mon double, fiction qui en dit long sur le réel, interpelle les parents aux ambitions démesurées. Il rappelle également que l’homme qui détruit et l’homme qui relève sont les deux facettes d’une seule et même pièce…
Biographie de l’auteur
Jeanne Marie Rosette Abou’ou est née le 14 août 1969 à Sangmélima, région du Sud-Cameroun. Titulaire d’un Doctorat Ph.D en Droits de l’Homme et Culture de la Paix ; spécialité Gestion des Compétences dans l’Administration Publique. Elle est aussi titulaire d’un DESS en GRH.
Quelques détails sur l’oeuvre
Nombre de pages : 194
Maison d’édition : Les éditions Fleurus Afrique
Quelques citations
Penser pouvoir obtenir le bien pour son enfant en souhaitant que le malheur arrive aux enfants des autres, c’est là la faute !
Mais sache que tu peux également te battre toute la vie pour une chose, avec les moyens adéquats sans jamais l’obtenir ! Et c’est à ce niveau qu’intervient la notion de rôle sur terre. Il faut alors tout simplement comprendre que ce que tu veux obtenir n’est pas à toi, ce rôle ne t’était pas attribué. Il s’agit des barrières absolument infranchissables. Si tu les détruis, tu auras attaqué la nature dans son équilibre, et elle en est très jalouse.
On ne peut rester indifférent face à l’exactitude de l’étude que tu fais de l’ouvrage.J’ai été principalement interpellée par certains mots tels que oppression, abnégation, salut et concordance….Merci pour ce petit voyage littéraire!
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Je t’en prie mon homo, ça fait plaisir de te lire. Bisous
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Il a l’air intéressant ce livre ! Les citations que tu as publié m’ont interpellé : elles sont si bien formulées par l’auteur.
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Oui, ce n’est pas un coup de cœur littéraire mais il vaut le détour. Merci d’être passée 🙂
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