Eurydice Reinert Cend est poétesse, romancière, essayiste et conteuse. Elle a publié plus d’une vingtaine de livres, explorant divers genres littéraires à travers ses écrits. C’est en sa qualité de poétesse qu’elle fait son entrée sur la scène de mon blog.
Rencontre avec « une femme, une mère, un esprit qui essaye de se frayer un chemin à travers les sentiers d’un monde aussi complexe que fascinant. »
Qui est Eurydice Reinert en quelques mots ?
Un être qui s’interroge toujours sur la supposée vérité lorsqu’elle se place systématiquement du côté du grand nombre et qui veut toujours pouvoir entendre et, si possible, plaider pour celui ou celle accablé(e) par la loi du nombre. La majorité n’a pas toujours raison. Il est difficile de nager à contre-courant, mais cela en vaut parfois la peine, surtout lorsque la conscience nous impose de ne point céder à la facilité, de toujours chercher à survoler les fausses évidences !
Comment êtes-vous arrivée à la poésie ?
Par amour de la lecture, par une passion folle pour la poésie née du besoin de lire, de découvrir, de comprendre…
Quelle est votre définition du « poète » ?
Le poète est un esprit éminemment libre, fidèle à son être intrinsèque, rebelle par essence et naturellement doté d’une âme de justicier. Le poète est ce « fou », qui se fiche bien de plaire à Pierre, Paul ou Jacques et encore moins aux puissants de ce monde, car il estime que la vérité et la justice n’ont pas de prix et que sa liberté peut en souffrir, sans jamais lui être volée.
La poésie n’est pas un genre très plébiscité aujourd’hui. Quelle est la raison selon vous et que faut-il faire pour y remédier ?
Nous sommes dans un monde qui fonctionne presque en toute chose sur le mode du « fast-food », des prêts-à-consommer et qui permet moins de patience pour la découverte des choses profondes. Or la poésie est cet univers qui invite à laisser libre cours à l’esprit pour lui permettre de se transcender et non de se complaire, selon la direction du vent, dans des modes aussi éphémères qu’aliénants pour l’être.
« On ne peut trouver de poésie nulle part, quand on n’en porte pas en soi. » Que pensez-vous de cette citation de Joseph Joubert ?
Je la trouve lumineuse dans la mesure où, je pense sincèrement qu’être poète, c’est être doté d’un état d’esprit qui nous porte et nous transporte naturellement vers ces choses qui importent si peu au grand nombre et qui nous émeuvent cependant, toujours, de façon absolue. Le poète est « l’Albatros » de Baudelaire, grand voyageur en esprit, handicapé, souvent, face aux réalités terrestres, mais toujours, si entier.
Pouvez-vous nous parler de vos auteurs préférés, les poètes qui influencent votre écriture ?
Charles Baudelaire, mais aussi Khalil Gibran, Ronsard, Du Bellay, Racine, Hugo, Rimbaud, Shakespeare, à travers ses tragédies, Birago Diop, les poètes souffis tels que Al Din Rumi…
Comment qualifierez-vous votre poésie ? (Engagée, classique, romantique, poésie d’évasion…)
Ma poésie est, je pense, de celles qui n’aiment pas se laisser enfermer dans une catégorie. Elle explore des horizons vastes, en se fondant sur les thématiques humaines abordées depuis la nuit des temps. Elle se veut toujours authentique, libre et vive !
Quel est le poème que vous avez écrit et préféré ?
Grande question, mais je vais essayer d’y répondre : Je choisis Maman, parce que nous naissons tous d’une femme, malgré tout ce qui se ligue aujourd’hui encore contre le sein de la femme et contre sa volonté à jouir de sa pleine liberté, toujours et partout. Je pense que le jour où l’humanité prendra véritablement conscience de l’importance de la femme en son sein, il y aura moins de monstres assoiffés de violence et de sang parmi nous et, naturellement, moins de traumatismes psychiques et de cas psychiatriques.
MAMAN, (Poème pour toutes les mamans du monde)
À l’ombre de ton doux regard caressant,
Je me sens le plus beau des enfants,
J’ose mettre mes pas dans ceux des grands
Pour me mirer encore dans tes yeux de diamant !
Merci maman pour tous ces beaux moments
Où tu m’offres l’éternité dans un instant de majesté,
Toi dont la tendresse m’inonde de joie et me comble de fierté !
Merci maman pour la délicatesse et la complicité
Malgré mes oublis et mes dérives qui parfois t’ont peinée.
Merci à toi maman, toi qui restes toujours la même,
Reine de douceur qui, malgré tout, toujours, m’aime !
Ton sourire lumineux rayonnera toujours et encore
Dans mes moments de doute pour me ramener alors
Vers l’essentiel avec la certitude de la noblesse de ton amour
Qui, jamais, ne ment ni ne dort, paré de grâce et de beauté, toujours !
Et parce que des milliers de mercis ne suffiraient pas vraiment pour te dire merci,
Laisse-moi te dire je t’aime
À travers ce doux poème
Qu’aujourd’hui tu m’inspires !
Parce que dans mille ans, dans dix mille ans
Où que je sois, tu seras aussi,
Précieuse, bouleversante et toute entière dans ma mémoire en fusion alchimique,
Au détour des virages fatidiques, dans mes rêves chimériques,
Lumière parmi les étoiles qui, jamais, ne s’éteignent, loin des prolifiques galaxies,
Bien à l’abri, dans les recoins immatériels du cœur, que rien jamais n’asphyxie !
Si vous ne deviez retenir qu’un mot de la langue française ?
AMOUR
Un petit mot de fin ?
Je vous remercie sincèrement de m’avoir donné la parole concernant la poésie, ce genre littéraire qui m’importe tant. Vous faites un travail formidable pour rendre à cet art majeur ses lettres de noblesse, malgré le consumérisme affligeant qui le relègue continuellement au dernier rang.
Propos recueillis par
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