Toi qui me disais de ton vivant : « Mariama, qu’est-ce que tu écris tout le temps ? Tu n’as pas d’autre occupation ? En tout cas, ne m’écris pas, dé! » Je passe outre ! Me le pardonnes-tu, maman ? Je veux te faire connaître au monde. Je veux célébrer mon amour pour toi qui maintenant m’étouffe. Seule la plume sert d’exutoire à mes larmes. Guide-la, rends-la belle pour que mes chants d’enfant pour toi soient les chants les plus beaux. Pardonne-moi de te livrer au monde, toi la pudique qui te contentais d’être une mère aimante et une épouse discrète.
La mort : royaume du silence, de l’oubli, de la nuit ; source de tristesse. On est tous conscient qu’on n’y échappera pas mais on n’est jamais préparé à la perte d’un être cher.
L’arbre s’est penché est un récit où Mariama Ndoye rend hommage à sa mère. Sa mère si forte, si taquine, si croyante, si bienveillante envers les gens de sa famille et les inconnus, sa mère pleine de bons conseils.
Ne confie pas à ton mari tes secrets de famille, il y en a dans la sienne que tu ne connaîtras jamais. Ne délaisse pas le domicile conjugal. Ne confie à aucune amie, ce qui se passe dans ton ménage, ton amie a une amie, son amie a aussi une amie et confidente. D’oreilles attentives à bouches « chuchotantes », ton secret finira par être moins qu’un secret de polichinelle.
En évoquant des anecdotes familiales, Mariama Ndoye trace le portrait d’une mère déterminée, généreuse et irremplaçable.
Mariama Ndoye montre en rapportant un poème écrit à sa mère que la poésie est la première chose à laquelle on pense quand on veut crier sa douleur et rendre hommage.
Affamées depuis la minute qui vit ton rythme cardiaque se muer en ligne continue sifflante comme un adieu
« c’est fini »
« ça ne fait que commencer pour nous »
Début du calvaire de te voir inerte
Ta moue annonciatrice d’un sourire nous fait languir
Ce sourire va-t-il s’afficher ? Nous l’attendons en vain
Le récit est plein d’émotions. Il montre l’amour, l’admiration, le respect qu’éprouve une fille pour sa mère.
Il nous fait lever les yeux au ciel et dire notre reconnaissance au Créateur qui rassasie nos parents de vieux jours. On n’ose pas imaginer comment sera notre vie après leur dernier sommeil.
Cette lecture est délicate, émouvante et montre combien il est important de vivre intensément chaque jour avec ceux qui comptent pour nous et de ne retenir que le meilleur.
Biographie de l’auteur
Mariama Ndoye, épouse Mbengue est née à Rufisque, Sénégal, en 1953. Sa mère était téléphoniste et son père médecin nutritionniste. Après son baccalauréat A2 obtenu en 1971, Mariama Ndoye a poursuivi des études de lettres classiques à l’Université de Dakar sanctionnées par une licence de lettres classiques en 1975 et un doctorat en 1982. Elle a obtenu en 1977 un certificat de muséologie à l’Ecole du Louvre à Paris et occupé les fonctions de Conservateur du Musée d’art africain de l’IFAN (Institut fondamental d’Afrique noire) à Dakar jusqu’en 1986. Après un séjour de 15 ans en République de Côte d’Ivoire, elle a vécu plusieurs années en Tunisie où elle s’est adonnée à l’écriture tout en découvrant une nouvelle et riche culture. Au cours des ans, elle a participé à plusieurs rencontres littéraires et elle profite maintenant de ses petits enfants, source renouvelée d’amour et d’inspiration. L’œuvre de Mariama Ndoye comprend plusieurs romans, recueils de nouvelles et livres pour les enfants. En 2000, son roman « Soukey » a remporté le prix Vincent de Paul Nyonda décerné par les lycéens du Gabon, et en 2012 « L’arbre s’est penché » a été récompensé du Prix Ivoire en 2012.
Quelques détails de l’oeuvre
Maison d’edition : Editions Eburnie
Date de publication : 2011
Nombre de pages : 130
À lire absolument tu m’as donné l’eau à la bouche
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Si tu ne l’as pas, je peux te le passer. By the way, j’ai créé un groupe d’échanges de livres sur Facebook : Et change de livres à Abidjan. Si ça t’intéresse : https://www.facebook.com/groups/473803459482849/
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