D’Eustache A. Prudencio, auteur béninois d’origine nigériane et brésilienne, je n’ai lu qu’Amours sonnantes et trébuchantes, un recueil de nouvelles réédité en 2011. Je n’avais pas apprécié ma lecture au point de décider de ne pas perdre de temps à en faire une chronique ni sur le blog ni sur ma page Facebook.
Dans ma PAL, j’ai un autre recueil de nouvelles de lui, des recueils de poèmes et un roman : Ailleurs … Un Jour…Peut-être !
Ce roman a été une douce lecture. Au moment de préparer ma chronique, j’ai consulté la préface du livre faite par le journaliste-écrivain Jérôme Carlos et j’ai trouvé qu’elle reflétait parfaitement mon avis sur le livre.
J’ai donc décidé de vous la présenter au lieu de faire une chronique. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? (rires)
{ Eustache A. Prudencio nous entraîne sur le terrain d’un riche et fécond débat de société. Il nous interpelle sur ce qu’il tient pour des contre-valeurs dont devront se délester nos cultures. C’est le pré-requis à leur présence au « banquet de l’universel. » Au nombre de ces contre-valeurs , la dot sortie de son cadre symbolique et habillée des haillons d’une honteuse transaction marchande. Mais ce sont aussi les pratiques en vigueur dans le secret des couvents fétichistes. Elles se révèlent comme de graves et vilaines césures dans l’existence de jeunes citoyens. Ce sont encore de vieilles croyances à la peau dure, véritables freins à l’envol de l’Afrique vers les horizons d’une franche liberté et pour le plein contrôle de son destin.
« Ailleurs… Un jour…Peut-être ! » est avant tout un beau récit d’amour entre Sibavi et Kuao. D’un amour franc et conquérant qui a su avoir raison de nombreux pièges et difficultés. On apprendra que le niveau intellectuel des conjoints n’est pas un obstacle rédhibitoire à leur plein accomplissement. On prendra la pleine mesure du racisme, ce cancer dangereux qui se métastase au gré des préjugés imbéciles. On se délectera de ce bel hymne à la promotion de nos langues nationales.
« Ailleurs… Un jour…Peut-être ! » est un livre court, pour des débats longs, mais de qualité. On ne peut s’y tromper : cette oeuvre belle dans la forme et ô combien pédagogique dans sa démarche porte bien la marque de fabrique de son auteur, Eustache A. Prudencio, l’immortel }
Quelques détails sur l’oeuvre
Nombre de pages : 90
Publié en 1983 par les Editions ONEPI puis une réédition post-mortem en 2015
Quelques mots sur l’auteur
Eustache A. Prudencio était un écrivain-journaliste béninois né le 5 septembre 1922 à Bopa et décédé le 21 mai 2001 à Cotonou. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont des recueils de poèmes et a été récipiendaire de plusieurs distinctions honorifiques et autres prix et a notamment obtenu le diplôme d’honneur de poésie de l’Académie des Jeux Floraux Méditerranéens de la Société des Arts et Lettres de la Côte d’Azur.