Avec plus de 24000 abonnés sur sa page Facebook, « Les déboires amoureux de Mady » est un classique des chroniques africaines qui a emporté ses lecteurs dans de magnifiques aventures. Rencontre avec l’auteure.
Comment se définit la chroniqueuse de « Les Déboires amoureux de Mady » ?
J’aurais beaucoup de mal à me définir, mais si je dois nécessairement le faire, c’est que je suis difficile à cerner (même pour moi-même hein lol). Je suis une jeune gabonaise, passionnée d’écriture, de lecture, et de culture africaine… Ecrire est mon moyen d’expression favori, lire mon passe-temps préféré…
J’ai beaucoup apprécié la chronique les mirages de l’amour. Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire cette histoire ?
Disons que j’avais constaté qu’autour de moi, beaucoup de filles, moi y compris, passaient à côté de l’amour véritable, à cause d’un idéal, alors on a un mec idéal en tête, et c’est lui seul qu’on veut avoir. Dès qu’on trouve un qui s’en rapproche, on se fait aveugle même au fait qu’il n’a pas les mêmes sentiments que nous, on se fait des films, d’où les mirages de l’Amour… Au départ c’était cela, et au fil du temps j’ai développé l’histoire en abordant des thèmes comme les disparités culturelles, l’infidélité de la femme qui reste encore quelque peu taboue…Bref, j’ai laissé parler mon imagination en y ajoutant quelques anecdotes de mon « déjà vécu » et des expériences d’amies, de proches ou simplement de lectrices qui demandaient des conseils in box.
Y a-t-il un passage de cette histoire que vous aimez particulièrement ?
A vrai dire j’aime toute l’histoire (lol) mais il y a bien un passage que je préfère, c’est celui où Ozy dit à Cléo « Je veux être son père », en parlant du bébé qu’elle vient d’avoir, alors même que pour tout le monde il s’agit du bébé conçu lorsque Cléo trompe Ozy avec Dan.
Vous voyez cette petite scène résume le message que je voulais faire passer aux hommes dans ce texte. Je ne voudrais pas m’étendre ici, la leçon se trouve dans l’histoire, mais juste leur dire qu’il y a une chose que les hommes doivent se dire, c’est qu’il ne faut pas confondre l’amour avec la faiblesse, la tolérance avec la lâcheté. C’est vrai que l’adultère d’une femme est une chose dure à surmonter pour l’égo d’un homme, pour toutes les raisons sociologiques et sociétales que nous connaissons, mais tout comme les femmes arrivent à pardonner l’infidélité, les hommes devraient réfléchir à deux fois avant de prendre des mesures radicales.
Je ne fais pas ici l’apologie de l’infidélité, je dis juste que, lorsqu’il y a encore des choses à sauver, il faut les sauver, si vous vous aimez et que vous êtes conscients que l’autre a fait un faux pas, aidez-la à se relever, et surtout aidez-la à ne plus sentir le besoin de recommencer…
Laquelle de vos histoires avez-vous été fière d’écrire ou avez-vous adoré ? Pourquoi ?
En réalité j’ai aimé toutes les écrire, chacune pour des raisons différentes. Mais j’aime particulièrement deux de ces histoires : « Les Déboires de Mady » qui reflètent encore aujourd’hui mon immaturité dans la chronisphère, c’étaient mes débuts, mes premiers pas, je suis tombée parfois, j’ai rampé, j’ai marché, j’ai couru, puis j’ai pris mon envol…Quand je relis ce texte je me sens toujours un peu attendrie, attendrie de revoir mes débuts mais surtout mon inspiration de l’époque, un peu maladroite mais déjà assez riche. Et puis il y a « Dans les yeux de Kimia », je pense que mon imagination n’a jamais atteint un tel degré, c’est mon avis. J’étais inspirée, motivée, j’ai tout donné dans ce texte, jamais je n’avais écrit avec autant de passion…ce roman est de loin l’un de mes meilleurs écrits à mon avis…
Laquelle avez-vous écrit avec difficulté ? Pourquoi ?
Je crois que l’écriture en elle-même ne pose pas de problème, c’est surtout l’atmosphère de la chronisphère qui était assez difficile pendant la période où j’écrivais « Venir d’en bas » et surtout « Dans le cœur de Stéphane », j’avais pris assez sur moi et je supportais moins les remarques désobligeantes et les attaques parfois personnelles. J’avais de moins en moins de temps à consacrer à la page et je commençais à me lasser des guéguerres entre « chroliseurs » et entre chroniqueurs ou tout simplement entre les différents acteurs de la chronisphère. Cela me plaisait de moins en moins parce qu’écrire a toujours été pour moi source d’apaisement et bien-être et là ça devenait carrément source de stress, il fallait maintenir la barre haut, se surveiller, bref…cela ne m’apportait plus le plaisir et la joie que j’aime tant sentir lorsque j’aligne des mots pour en faire une histoire… C’est ce qui a été difficile à un moment. Sinon globalement, lorsque j’ai trouvé l’angle d’attaque et la trame principale, je n’ai aucun problème à écrire, cela va tout seul.
Sur quel thème vous n’écrirez sûrement jamais ?
J’aime penser que je n’ai pas de limite, mais pour le moment je ne saurais écrire sur l’homosexualité, du moins pas en faire le thème central de mon récit, je peux le mentionner ou le faire intervenir, mais surtout pas me focaliser dessus. Pourquoi ? Eh beh parce que j’ai encore du mal à en saisir les contours, et mon jugement, je déteste parler des choses que je ne maîtrise pas…Peut-être dans quelques années qui sait ?
Vous venez de publier Mon amour, ma destinée en toi. Pouvez-nous dire en quelques mots de quoi parle cette histoire ?
Oh comme d’habitude, une histoire d’amour à l’Odika (célèbre mets de la gastronomie gabonaise = sauce de chocolat indigène) comme je le dis souvent. Un amour de jeunesse qui s’est trouvé interrompu quelque part, et qui des années après se retrouve sur un même chemin…Rien de très compliqué, ce n’est pas aussi dense que les chroniques, mais bon il paraît que ça vaut le détour !
Vous avez publié essentiellement des romans et de la romance. Pensez-vous publier dans un autre genre ?
(Rires)
Je pourrais…
Mais je doute que je le ferai. Mady Remanda se veut romancière. C’est un auteur de la romance mais essentiellement des romances à l’africaine, je préfère en rester à la littérature sentimentale à l’africaine pour le moment.
Où vous voyez-vous l’année prochaine à la même date ?
Certainement au même endroit…
Quelles sont vos passions en dehors de l’écriture ?
Les voyages… la culture africaine…
Quels sont vos 3 livres préférés d’auteurs africains ?
Ouf !
Quel dilemme y’en a tellement !
Alors je pourrais citer :
« Les frasques d’Ebinto » d’Amadou Koné que je ne pourrais jamais oublier
« Une vie de bonne fortune » de Louisando N’dohou qui est un auteur ivoirien dont j’apprécie vraiment le style et l’inspiration
« Essola » d’Alban Désiré Afene, un très bon auteur gabonais
Permettez-moi de citer « La mouche et la Glu » d’Okoumba Nkoghé un des piliers de la littérature gabonaise…
Y’en a beaucoup…d’autres
Quel est votre top 5 de chansons africaines qui évoquent l’amour ?
- L’amour d’une mère de Patience Dabany
- Adia d’Oliver Ngoma
- Odo de Raquel
- Mutoto de Lokua Kanza
- Kidiamfuka de Fally Ipupa
Là aussi y en a beaucoup, la musique est une de mes passions aussi.
Petit bonus pour nos lecteurs, nous allons établir votre portrait chinois
- Si j’étais un parfum de glace, ce serait … Crème brûlée
- Si j’étais un téléphone portable, ce serait … Sony Xperia
- Si j’étais un support musical, ce serait … La cithare
- Si j’étais une saison, ce serait … le Printemps
- Si j’étais un épice, ce serait … Le persil
- Si j’étais un philosophe, ce serait … Jean-Paul Sartre
- Si j’étais une révolution, ce serait … Celle de Patrice Emery Lumumba
- Si j’étais une invention, ce serait … Le téléphone
- Si j’étais une des 7 merveilles du monde, ce serait … La muraille de Pékin
- Si j’étais une île, ce serait … Mbagnié
- Si j’étais un prix littéraire, ce serait … Ceux qui n’existent pas encore
- Si j’étais un signe de ponctuation, ce serait … le point de suspension (j’adoorrre !)
- Si j’étais une déesse grecque, ce serait … Athéna
- Si j’étais un sport collectif, ce serait … Le hand-ball
- Si j’étais un art martial, ce serait … Le Kung-Fu
Un petit mot de fin ?
Merci de m’avoir suivie et accompagnée dans l’aventure des « Déboires Amoureux de Mady » A nous revoir sur d’autres plateformes s’il plaît à Dieu.
A vos marques, Prêts, LISEZ ! LISEZ ! LISEZ les auteurs africains, ils ont besoin de vous, il faut que cette littérature fleurisse et s’épanouisse encore plus.
Propos recueillis par