J’aime les initiatives africaines surtout celles qui se développent dans le monde de la littérature. Anianou Gbo Adolphe, béninois de 26 ans, ingénieur en réseaux informatiques et télécoms et passionné d’écriture est le fondateur de Muswada, une application de rédaction et de partage de manuscrits dédiée exclusivement aux auteurs africains créée en décembre 2015. Rencontre avec l’auteur qui regorge d’idées innovantes pour le rayonnement de la littérature africaine.
Qu’est-ce que Muswada ?
Muswada qui signifie manuscrit en swahili est un réseau social dédié à la littérature africaine. Il permet de mettre en contact (pour le moment) des auteurs, des lecteurs et des maisons d’édition dans le seul but d’offrir une autre vision à la littérature africaine. Notre cible c’est d’abord l’Afrique, ensuite sa diaspora et enfin le reste du monde.
Muswada permet de mettre en contact auteurs, lecteurs et éditeurs. Des éditeurs vous-ont ils déjà contacté ?
Oui. Des éditeurs nous ont contacté pour une sorte de partenariat leur permettant de suivre les meilleurs auteurs de la plateforme via des statistiques. Ces fonctionnalités étaient déjà prévues sur Muswada, nous travaillons en collaboration avec quelques unes de ces maisons d’éditions pour leur mettre très vite ces fonctionnalités à disposition. Nous avons aussi mis en contact une maison de réalisation de film et un auteur de Muswada dont les écrits l’avaient fascinée.
Dans quel pays la plateforme est le plus utilisée ?
Au Premier semestre de l’année 2016 c’était la France qui comptait le plus d’utilisateurs sur Muswada, mais aujourd’hui nos utilisateurs viennent beaucoup de l’Afrique francophone.
Peut-on avoir quelques chiffres sur l’utilisation de Muswada ?
De qui est constituée l’équipe Muswada ?
Il y a l’équipe technique composée d’un développeur web, de deux développeurs mobiles, d’un designer, d’un community manager et l’équipe d’exploitation constituée d’un réseau d’auteurs qui testent constamment la plateforme et font un retour à l’équipe technique sur les améliorations à apporter où les bugs à corriger dans le but d’améliorer et de rendre unique l’expérience utilisateur.
Avez-vous rencontré des difficultés lors de la conception et de la mise en service de cette plateforme ?
Pas de difficultés particulières lors de la conception et de la mise en production de la plateforme. Les difficultés sont apparues bien plus tard quand beaucoup de nos utilisateurs pensaient à tort que les histoires publiées sur la plateforme étaient payantes. Lire sur Muswada est totalement gratuit et ça le restera.
Muswada a maintenant son application mobile. Est-elle payante, une application pour smartphone, tablette ou les deux ?
Comme je l’ai dit précédemment, Muswada est totalement gratuit, les applications mobiles sont téléchargeables gratuitement et sont compatibles sur tous les types d’appareils.
La version Android est déjà disponible, la version Iphone sera disponible en téléchargement avant la fin de ce mois.
Avez-vous d’autres projets en cours ?
Oui, toujours dans le domaine de la littérature africaine. Ce sera beaucoup plus comme une extension de Muswada mais pour le moment je ne peux en dire plus.
On dit que l’africain ne lit pas beaucoup. Le pensez-vous également ? Si oui, que faut-il faire pour qu’il lise davantage ?
L’Africain ne lit pas beaucoup ? Je ne pense pas. Les africains ne lisent juste pas beaucoup les histoires qui n’ont rien à voir avec leur réalité de tous les jours. Ils adorent les histoires dont les personnages sont des gens auxquels ils peuvent facilement s’identifier. Vous savez, lire c’est d’abord se laisser guider par l’imagination de l’auteur. Si le lecteur a du mal à se projeter quand il vous lit c’est clair qu’il dira que votre œuvre n’est pas intéressante (pour lui bien sûr). Si nous voulons que le nombre de lecteurs africains augmente, nous devons leur proposer plus de contenus auxquels ils peuvent facilement s’identifier. Et c’est là l’une des principales raisons d’être de Muswada. Si vous me demandez quel auteur m’a le plus marqué entre Chinua Achebe et Paulo Coelho … Y a même pas à réfléchir Paulo Coelho ne fait absolument pas le poids.
Quel est votre regard sur la littérature africaine actuelle ? Que faut-il faire selon vous pour améliorer sa visibilité à l’international ?
S’il y a une chose que la littérature africaine a toujours eut de plus que celles des autres peuples c’est l’art de la narration. Les africains avant de mettre leurs récits sur papier avaient déjà l’art de conter des histoires avec un langage particulièrement imagé. Ils avaient déjà l’art de faire voyager les esprits avec des mots et ça je pense que c’est l’identité de la littérature africaine, c’est son ADN et ce qui la rend unique.
La littérature africaine actuelle souffre énormément de son cantonnement au livre papier comme seul support de distribution.
Pour l’internationaliser, il faut déjà commencer par diversifier les supports de distribution. Le livre papier c’est bien, mais le livre numérique n’est pas mal non plus. Aujourd’hui avec un smartphone, un auteur doit pouvoir écrire quand il veut et le lecteur lire où il veut.
Aujourd’hui avec un smartphone, un auteur doit pouvoir écrire quand il veut et le lecteur lire où il veut.
Les maisons d’éditions traditionnelles doivent comprendre que l’avenir de la littérature africaine est dans le digital.
Il faut également beaucoup plus de blogs littéraires africains. En Afrique, les gens bloguent sur tout sauf sur les livres qu’ils ont lu et c’est bien dommage.
Un petit mot de fin ?
La littérature africaine doit être accessible à tous, c’est le seul moyen par lequel nous bâtirons un écosystème prompt aux best-sellers de demain.
Propos recueillis par
Petit Bonus : un guide de navigation sur la plateforme.
Rejoignez la communauté et rencontrez vos prochaines lectures sur : https://www.muswada.com/
Retrouvez Muswada sur Facebook : https://www.facebook.com/muswada/
Et si vous avez envie de soutenir financièrement cette start-up qui roule sur ses propres fonds, contactez l’équipe en écrivant à sponsoring@muswada.com
merci tata djefa ce grâce a toi que j’ai eu l’occasion de savoir que muswada existe merci infiniment.
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Euhhh Seraphin je m’appelle pas Djefa
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Je me demande comment cette application a réussi à passer sous mes radars. .
Merci pour la découverte Grâce ! 😉
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Je dois avouer que je ne connaissais pas, merci pour la découverte, j’irai y faire un tour prochainement ^^
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Ravie de t’avoir fait découvrir. J’espère que tu passeras un bon moment.
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Je ferai un article sur le site dès que j’aurai fais la découverte ^^
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