4eme de couverture
Un murmure parcourut la foule à la prononciation de ce nom qui avait fait les gros titres des journaux quelques mois auparavant, avant de disparaître des « Une » puis des colonnes intérieures. On avait crû la Compagnie Caïman vaincue, écrasée par le dernier raid des forces armées du pays.
Alors qu’elle se préparait discrètement à revenir, plus nuisible que jamais.
Compagnie Caïman est le premier bébé de l’agence littéraire Livresque. « événement d’échanges autour du livre, puis un clin d’oeil d’informations littéraires, « Livresque » devient également une agence littéraire qui, entre autres activités, aide les auteurs à donner vie à leurs projets d’écriture. » Cette agence a été créée par Yehni Djidji, blogueuse, écrivaine et scénariste très engagée dans la promotion de la littérature en Côte d’Ivoire.
J’ai acheté ce roman pour l’encourager mais ce n’est pas l’unique raison d’achat. J’avoue que le résumé du livre m’a mis l’eau à la bouche. J’ai tout de suite imaginé un roman policier à l’ivoirienne, une histoire palpitante avec une bonne dose d’adrénaline. J’étais prête pour l’aventure.
Je me retrouve donc à Agnibilékrou, suivant les pas de Fabrice, « journaliste stagiaire intrépide envoyé par sa hiérarchie couvrir une mission. Désireux de rentrer au plus vite à Abidjan pour voir son article publié dans l’édition du week-end, il échange son ticket de car avec un voyageur. »
Assise derrière Fabrice et Lucette, sa voisine de siège, je laisse traîner mes oreilles, assiste aux premières lueurs du jour de l’amour. Brusquement le car s’arrête, des hommes portant des cagoules et des tenues de militaires pénètrent dans le véhicule. L’aventure commence, la Compagnie Caïman entre en scène, une compagnie qui se dit être révolutionnaire.
Nous avions pris les armes pour combattre la dictature dans ce pays, réduire les inégalités et permettre à tous d’avoir les mêmes chances de réussite. Commandant Bi-face
Plusieurs émotions ont pris en otage mon cœur durant ma lecture : surprise, peur, tristesse, colère.
Pourquoi s’approprier la vie de l’autre ? Pourquoi sacrifier la vie des autres pour arriver à ses fins ? Pourquoi forcer l’autre à épouser son combat, ses luttes ? Pourquoi manipuler la femme comme on manipule un objet ? Telles sont les interrogations qui ont défilé dans mon esprit en lisant les passages tristes du livre.
J’ai eu mal au cœur pour ces vies interrompues, ces ambitions étranglées.
La vie est si imprévisible, elle peut basculer d’un moment à l’autre. Les rencontres que nous faisons peuvent nous offrir une seconde vie ou nous ôter l’unique. Certaines décisions de nos vies sont comme un pion du jeu d’échecs. Une fois qu’elles sont prises, on ne peut plus revenir en arrière…
J’ai apprécié ma lecture grâce au style limpide, dynamique et concis de l’auteur. J’ai apprécié le caractère des personnages et les thèmes de l’histoire mais je suis restée sur ma faim.
Compagnie Caïman est comme une crêpe caramel beurre salé accompagnée d’une boule de glace saveur malaga qu’on m’offre et me retire dès qu’on lit sur mon visage une expression de ravissement. Imaginez le supplice.
J’aurais voulu que le récit aille plus loin, que la Compagnie Caïman exécute ses plans et arrive à Abidjan. J’aurais voulu les voir en action, assister à des remous. J’ai été très frustrée par la brièveté de ce roman. Pour me consoler, j’ai conclu qu’il y avait un tome 2. J’espère que l’auteur l’a prévu…
Extrait
éditeur : Livresque
édition : 2016
Nombre de pages : 86
Lien d’achat : ici
Israël Yoroba appelé aussi Yoro (né le 6 avril 1982 à Bouaké dans le centre de la Côte d’Ivoire) est un journaliste blogueur ivoirien.
Il accumule plusieurs prix grâce à son blog. En 2008, il est sacré Meilleur blogueur Francophone par la Deutsche Welle lors des Bobs (coupe du monde blogs) en Allemagne.
En mars 2009, il se voit décerner le Prix Spécial du meilleur Blog de Journaliste d’Afrique de l’Ouest par l’Institut Panos Afrique de l’Ouest, lors du Concours Waxal à Dakar au Sénégal. Ce concours avait pour sa première édition, décidé de récompenser les meilleurs journalistes blogueurs du continent africain.
Aujourd’hui, Israël Yoroba blogue sur son site personnel Yoroba.net. Il y partage ses reportages, ses analyses mais aussi des notes sur le Web journalisme, le développement des médias et l’entrepreneuriat.
Très belle critique qui me donne très envie de découvrir ce livre ! Félicitations Grâce Minlibé.
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Merci Reine pour le compliment et la visite sur le blog 🙂
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