Une accusation trop prompte. Un jugement biaisé. L’enfermement qui gâte autant le corps que l’esprit. Puis, l’évasion.
En une nuit, Gérard s’échappe de sa prison parisienne pour se retrouver dans une contrée d’Amérique Latine qu’il a l’impression d’avoir toujours connue.
Mais bientôt il se retrouve dans une ville immense qui impose son rythme, ses mœurs, ses lois, et notre homme se heurte à la drogue, la pauvreté, la détresse… Pourtant, son instinct du bonheur le guide vers l’innocence, la beauté, la poésie…
Dans une véritable ode à l’évasion, Gérard nous montre la transformation possible des êtres humains, et découvre finalement sa propre métamorphose.
Quand Anaelle des éditions Publishroom m’a envoyé la liste des livres qui venaient de paraître, la délicatesse du prisonnier a attisé ma curiosité. J’ai eu envie d’en savoir un peu plus sur Gérard et d’assister à sa métamorphose.
Gérard, l' »Homme-Perroquet » nommé ainsi à cause d’une large tache de naissance cernée de bleu cobalt au niveau de chaque tempe est jugé coupable de l’assassinat du directeur d’une entreprise qui dévaste à grande échelle les territoires aldraves. Dans sa cellule, il écrit. Une manière de tuer le temps. Si l’évasion est d’abord dans l’esprit, elle devient réelle.
Il débarque à Porto Americo. Il est d’abord impressionné par les épouvantables immeubles puis surpris par les premières habitations de l’immense agglomération.
Mais je ne retrouve pa sla cité dressée que j’ai aperçue tout à l’heure : ce sont des enchevêtrements de tôles rouillées, de madriers rongés, de bâches goudronnées peuplés de vieilles édentées et d’enfants remuants et braillards.
Dans ce quartier de misère, il est accueilli par Maria Sopa, Pedro et Fillette. Gérard, l’amérindien devient le spectateur impuissant de la déforestation, la misère des bidonvilles, des rêves de liberté des ouvriers, des complots et assassinats politiques.
–Tu les crois futiles tous ceux que je fréquente ? C’est donc ça ? Écoute ce qu’il a ensuite déclaré mon orateur favori : “Tant que dans un seul mot pourront contenir la prospérité et son contraire, on ne manquera pas de se chamailler les uns et les autres.” Voyez le mot “compétition” comme il est impitoyable et tranchant. En observant vos visages je lis aussitôt l’inquiétude qu’il suscite, quand ce n’est pas la détresse. Alors qu’ailleurs, dans une autre assemblée, ce mot provoquerait les vivats. C’est un faiseur de discordes entre les hommes, vous dis-je ! Pour les uns, suprêmement armés dès le départ, précisons-le, la compétition procure un réjouissant émoi ! Ah ! bien sûr ceux-là comprennent la concurrence comme un moyen de progresser, se dépasser et vaincre. Mais les autres, moins habiles, moins outillés, moins héritiers en somme, la trouvent déprimante la compétition ! « A-t-on expérimenté sérieusement d’autres voies dans le passé, des voies bien intentionnées pour les individus et les peuples ? Quand on lit entre les lignes de l’histoire, on comprend que quelques tentatives généreuses ont été balbutiées, mais on comprend surtout que les nouveaux meneurs de luttes ont vite lorgné vers la prise de pouvoir, et avec violence si possible ! Et place à une nouvelle caste dirigeante ! Et que les peuples marchent à leur service du même pas obéissant ! Chacun connaît la morne existence qui découla de ces événements de triste mémoire, dont on se méfie encore de nos jours, au point de ne rien tenter de nouveau. Aussi, nous annonçons que le but de notre entreprise consistera à ne plus entendre parler de vainqueur, de chanceux, de résigné ou de honteux. »
L’auteur de par son écriture soignée reécrit l’histoire du monde, où l’humanité suspend sa course folle et meurtrière.
J’ai été séduite par le jet d’écriture de l’auteur. Ses mots sont gracieux, poétiques.
Enfin, mes sentiments se jettent dans une mêlée générale, dans laquelle les tracassés, les maussades prennent le dessus.
Il a concocté de belles surprises pour le lecteur, il lui a réservé une fiction dans la fiction. Le récit n’est pas poignant, la lecture n’est ni bouleversante ni transcendante mais elle offre un délicat moment d’évasion.
Editions : Publishroom
Format : numérique et papier
Nombre de pages : 165
Date de publication : 17 novembre 2016
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Paul Jalabert est né en 1949 à La Palme, petit village de bord de mer dans l’Aude. Adolescent, il rêvait de devenir écrivain, parce que ce qu’il écrivait le faisait vibrer…
Plus tard, il découvre l’univers des sciences physiques qui le passionnent. Après des études à l’université de Toulouse, il enseigne la physique en lycée. Pour autant, l’enchantement que lui donne l’écriture ne l’a pas quitté…
» Dans une véritable ode à l’évasion, Gérard nous montre la transformation possible des êtres humains, et découvre finalement sa propre métamorphose. »
Cette phrase m’a vraiment titillé, la transformation de l’être humain est vraiment un thème qui me fascine, c’est d’ailleurs pour ça que j’apprécie autant lorsque les méchants sont bien développés dans les histoires, comprendre comment ils en sont devenus là. Bien sûr mon exemple parle de la transformation négative, mais le fait d’être transformé par les événements ou les rencontres (comme Jésus par exemple tiens, ok je me perds un peu dans mon explication), je trouve ça méga intéressant et magique !
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Belle phrase, c’est elle qui m’avait poussé à lire l’oeuvre mais je ne l’ai pas vraiment ressenti dans ma lecture.
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Oh, c’est bien dommage !
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j’aime bien la page de couverture. comme si l’auteur attirait notre attention nous invitait à entrer et découvrir la prison dans laquelle il se trouve.
un enchevêtrement de mosaïques qui rappelle que nous sommes tous concernés. et le titre qui tend à nous faire découvrir une facette du prisonnier à l’opposé de l’insensibilité, la punition…
Merci pour tes impressions qui donne envie de lire. ☺
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Merci à toi pour ces jolis mots et le passage sur le blog
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