Jeudi 23 Mars 2017, galerie LouiSimone Guirandou .
Dans une ambiance intimiste, une remarquable jeune femme nous présente son premier roman.
Je l’entends parler de son parcours, de la génèse de son roman, j’en écoute quelques extraits et un flot d’interrogations investit mes pensées.
Elle y répond avec grand plaisir et accepte que je vous les dévoile.
Rencontre avec Marina Niava, une jeune femme pétrie de talents.
- Si Marina Niava devait se définir en trois mots, lesquels choisirait-elle ?
Africaine – Loyale – Créative
- Si vous ne deviez retenir qu’un mot de la langue française, lequel ce serait ?
Transsubstantiation. C’est un mot que j’ai appris à l’enseignement religieux au lycée dans le cadre d’un échange autour du mystère de l’Eucharistie. Je suis chrétienne catholique. C’est le mot qui m’est venu à l’esprit.
- Vous êtes journaliste, communicatrice, cinéaste, auteure… Etait-ce vos rêves d’enfant ?
On peut le dire. Je ne savais pas avec précision ce que je voulais faire mais je voulais un métier qui me permette de cultiver et exprimer ma créativité. Une chose est certaine cependant, j’ai toujours voulu être écrivain même si cela ne serait pas ma profession première. La sortie de mon premier roman, c’est donc un rêve qui se réalise.
- Parlons maintenant de votre premier roman American Dreamer. Est-ce un livre engagé, une biographie ou juste une fiction qui offre un moment de détente ?
C’est une fiction qui offre un moment de détente, de découverte, une expérience riche en surprises et en émotions. L’histoire de Saliou, jeune ivoirien vivant à New York transporte le lecteur dans un autre univers à plus d’un titre. J’espère juste faire passer à chaque lecteur un bon moment à travers un récit de qualité et j’ai hâte de savoir ce que chacun en aura tiré comme message ou leçon.
- Voici un groupe de mots : original, dramatique, humoristique, romantique, conventionnel, accessible, pittoresque, concis, inattendu, passionnant, fantaisiste, réaliste. Lesquels choisiriez-vous pour qualifier votre roman ?
Original, romantique, passionnant, inattendu sont les mots qui correspondent le plus à American Dreamer. J’ajouterais accessible parce qu’il mélange allègrement le parler ivoirien au français soutenu. Et peut-être réaliste aussi car malgré l’aspect science-fiction de l’histoire, je me suis attelée à décrire l’environnement de Saliou et son quotidien à New York de la façon la plus fidèle possible.
- Comment qualifierez-vous votre style d’écriture ?
Urbain. Ou peut-être 2.0 (rires)
- Y a-t-il des auteurs qui vous ont influencée ?
Celle qui m’a redonné l’envie d’écrire et m’a montré la voie d’un style urbain, imagé et décomplexé c’est une jeune auteure française du nom de Rose Emilien avec son roman « Journal d’une michetonneuse ». Sinon, j’admire les plumes de Maurice Bandaman, Camara Nangala, Any K. Roger et Awaba pour ne citer que ces auteurs.
- Avez-vous déjà été victime de la fameuse page blanche ?
Bien sûr.
- Quel est votre regard sur la littérature africaine en général, la littérature ivoirienne en particulier ?
Nous avons en Afrique une littérature fabuleuse qui me fascine et des livres excellents. La littérature ivoirienne a de grands noms et de grands titres mais cela remonte à une certaine génération. On n’assiste pas à une percée de jeunes auteurs. Il y a à mon sens une fracture générationnelle, un peu comme avec le cinéma. Et malgré leur qualité, les romans ivoiriens que je suis amenée à lire ne sont plus mon miroir. Ils ne reflètent pas mon époque, mon style de vie. Peut-être ai-je tenté de pallier cela avec American Dreamer.
- Avez-vous d’autres projets de roman ?
Oui mais chut ! Je n’en dis pas plus. On espère que le premier soit un succès et ensuite on verra.
Si vous le voulez bien, parlons maintenant de vos sept péchés capitaux en lecture
Quel est le livre le moins cher dans votre bibliothèque ?
Never Trust A Man (Ne fais jamais confiance à un homme) un tout petit livret de lecture facile que mon père avait dû acheter au Ghana.
Quel livre avez-vous dévoré ?
La révolution des fourmis de Bernard Werber.
Quel livre avez-vous mis du temps à lire ?
Fortune carrée de Joseph Kessel. Roman fascinant mais je ne l’ai jamais terminé.
Quel livre érotique vous a marquée ?
Peut-être « Cœurs piégés » de la collection Adoras. Ça a fait rêver l’ado romantique que j’étais. J’aimerais bien l’adapter au cinéma.
Quel personnage avez-vous trouvé orgueilleux ?
Le policier dans le roman La revanche de Bozambo de Bertène Juminer. Le nom du personnage m’échappe. Une histoire drôle et insolite que je recommande.
Quel livre vous fait envie en ce moment ?
Americanah de Chimamanda Adichie.
Quel livre vous a mis en colère ?
Pourquoi je suis devenu rebelle.
Terminons en beauté. A quoi ressemble votre portrait chinois ?
Si vous étiez
- Un épice, ce serait… ? La cannelle
- Un dessert, ce serait… ? Un fondant au chocolat
- Une pièce de la maison, ce serait… ? Le patio
- Un personnage Disney, ce serait… ? Mulan
- Un signe de ponctuation, ce serait… ? Trois points de suspension
- Une langue, ce serait… ? L’égyptien antique
- Un jeu de société, ce serait… ? Le Scrabble
Propos recueillis par