Le convoi a remporté le Prix Ivoire 2016. J’ai attendu qu’il sorte en livre de poche pour pouvoir le lire et je trouve d’ailleurs que la couverture du format poche représente mieux le décor de l’oeuvre.
À Campan, minuscule fin fond de l’Amazonie, il y a Marie qui marche et prie pour sa mère qui n’a jamais souri. Félicité qui tient son bazar, aime les hommes et s’occupe de tous les enfants du quartier. Tiouca, le guerrier blanc qui cherche l’oubli, Jonathan le fils révolté du procureur, Suzanne et son histoire. Il y a la vieille, un peu de monde et la vie indolente et chaotique au rythme du soleil, de la grande forêt, du tumulte du fleuve. Il y a aussi le signal de Lulla, fils de chaman. Julie la Parisienne qui n’a peur de rien sauf d’elle-même et Maïla, mannequin sur le déclin, qui arrivent. Et ce frémissement dans l’air, les rumeurs terribles et persistantes qui viennent de partout. D’un convoi qui se déplace dans la brousse avec le pressentiment des vies qu’il va bouleverser.
En fermant ce roman, je me suis demandé quoi écrire dans ma chronique. Le convoi est un récit fantastique étrange. Il n’est pas fait pour être raconté, plutôt pour être vécu…
Le paysage du récit m’est inconnu, les personnages sont nombreux et s’expriment tous. Ils sont amérindiens, brésiliens, français… De prime abord cela déconcerte mais leurs singulières histoires captivent. Chacun porte un fardeau, a un manque à combler. Chacun a une tristesse qui chante au fond de son âme. Une tristesse qui émeut et qui nous lie d’une certaine manière à eux.
L’intrigue du roman est axé sur le convoi qui se déplace. Un convoi mystérieux pensé par Alakipou qu’on appelle le Poète. C’est lui qui a rassemblé toutes ces personnes venant des quatre coins du monde dans cette jungle amazonienne. Quel est son but ? Fait-il du trafic de drogue ou du trafic humain ? Les indices sont flous, voire complexes mais je n’ai pas lâché le livre parce que la plume de Marijosé Alie est envoûtante.
Elle a une maîtrise parfaite de la langue de Molière. Son style est riche, poétique. En tant que jeune auteure, j’ai beaucoup appris. Les escales (chapitres) dans ce voyage sont courtes et permettent de ne pas s’ennuyer.
Elle fait chanter les mots. Elle exprime le désir sexuel féminin, souligne le brassage des cultures, appelle à l’acceptation des différences, à la connaissance, au respect de l’autre et de la nature.
Ce qui fait la force de cette oeuvre c’est la diversité des personnalités. Chaque personnage apporte un ingrédient indispensable : Alakipou apporte le mystère, Félicité apporte l’amour, Jonathan apporte la rébellion, etc…
J’ai beaucoup apprécié les personnages en particulier Félicité et Tiouca.
J’ai été un peu déçue par le contenu du convoi. Je m’attendais à quelque chose de plus grandiose.
Le convoi est un sympathique roman. Une lecture idéale pour ceux qui aiment l’étrangeté, les romans d’aventures, les histoires peu communes.
Et vous, que lisez-vous en ce moment ?
- Broché: 392 pages
- Editeur : HC éditions (7 janvier 2016)
- Collection : ROMAN
- Poche: 448 pages
- Editeur : Pocket (5 janvier 2017)
- Collection : BEST
Félicitations pour les pas en avant que tu fais… Demain sera, pour toi, une grande lumière, et tu ne seras plus enfermée dans ta bulle, en solitaire…
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Merci beaucoup M. Nkoumo. Votre passage sur mon blog me fait très plaisir, merci pour vos mots
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