J’ai voulu lire Allah n’est pas obligé parce que c’est un classique de la littérature africaine. Il a aussi reçu de nombreux prix littéraires comme le Prix Renaudot en 2000 et le Prix Goncourt des lycéens.
« Allah n’est pas obligé d’être juste dans toutes les choses qu’il a créées ici-bas. » Telle est la maxime favorite du jeune Birahima pour justifier l’avalanche de malheurs qui s’est abattue sur lui depuis sa naissance. Armé d’un Larousse, d’un Petit Robert, de l’Inventaire des particularités lexicales du français en Afrique noire, il entreprend de conter son histoire sur un mode tragi-comique : celle d’un orphelin qui, envoyé chez sa tante au Liberia par le conseil du village, s’enfoncera dans la guerre civile en devenant enfant-soldat. En lui prêtant sa plume, Ahmadou Kourouma, l’une des plus grandes voix de la littérature africaine, fait surgir avec maestria toute l’horreur des destins arrachés à l’enfance par les affres de l’histoire contemporaine.
J’ai découvert la plume satirique de Ahmadou Kourouma en Terminale avec le Soleil des Indépendances. J’avais apprécié sa plume mordante, son art de mêler français soutenu et malinke, d’évoquer des événements tragiques avec humour et je l’ai retrouvé dans Allah n’est pas obligé.
Birahima a un langage cash, brut. Il nous raconte d’abord les souffrances de sa mère et nous renvoie à cette question que l’on s’est posé au moins une fois dans sa vie que l’on soit croyant ou athée : si Dieu existe, pourquoi toutes les souffrances dans ce monde ? Birahima a une réponse : « Allah fait ce qu’il veut, il n’est pas obligé d’être juste dans toutes les choses ici-bas. » Point final.
Birahima à la mort de sa mère va tenter de retrouver sa tante installée au Libéria. Là-bas, il nous fait découvrir les affres de la guerre civile, l’horreur que vivent les enfants, les femmes, les hommes.
Des enfants à qui on a ôté l’innocence, des enfants qui pour vivre n’ont d’autre choix que de faire mourir d’autres, piller, se droguer.
Et quand on n’a plus personne sur terre, ni père, ni mère ni frère ni sœur, et qu’on est petit, un petit mignon dans un pays foutu et barbare où tout le monde s’égorge, que fait-on ? Bien sûr on devient un enfant-soldat, un small-soldier, un child-soldier pour manger et pour égorger aussi à son tour; il n’y a que ça qui reste.
J’ai éprouvé beaucoup de tristesse pour ces enfants en particulier pour Sarah. Birahima nous présente les différents chefs de guerre du Libéria en Sierra-Leone assoiffés de pouvoir, ceux qui profitent du désordre occasionné par la guerre pour s’enrichir sur le dos des autres. Il nous présente la géopolitique des états de l’Afrique de l’Ouest, l’implication des pays limitrophes dans les guerres de ces deux pays.
Cette lecture a été instructive, elle a aussi été un devoir de mémoire. Les guerres civiles au Libéria et en Sierra Leone, on n’en parle pas souvent.
J’ai apprécié le tragi-comique de ce récit et les expressions de Birahima. La structure narrative du livre lasse légèrement. Je vous explique , Birahima a plusieurs dictionnaires avec lui et dans son récit, il met entre parenthèses les explications de certains mots. C’est un peu lassant quand on connait déjà la signification de ces mots 😀
Ce livre n’est pas bouleversant, j’en ai lu bien d’autres sur les guerres civiles qui m’ont fait pleurer mais il vaut le détour pour son côté tragi-comique.
J’ai tenu à vous le présenter aujourd’hui 20 novembre où on célèbre la Journée Mondiale de défense et de promotion des droits de l’enfant.
Un enfant est un trésor qu’il soit le nôtre ou pas.
« Rien n’est plus important que de bâtir un monde dans lequel tous nos enfants auront la possibilité de réaliser pleinement leur potentiel et de grandir en bonne santé, dans la paix et dans la dignité. »
Kofi A. Annan, secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies
Je l’ai acheté mais mes préférences de lecture ont été portées sur d’autres roman. Je crois que votre analyse m’a convaincu.
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Contente d’avoir atteint mon objectif 😀 Et vous lisez quoi en ce moment?
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Je commence la lecture de « Tant que je serai noire » de Maya Angelou.
Jusqu’à présent je n’ai lu que des critique s qui s’accordent sur la force de son écriture. Je vais alors découvrir.
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Oui je dois aussi découvrir sa plume.
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J’ai commencé la lecture de cet livre mais je ne l’ai pas achevé. Pour son coté tragi-comique, promis ! Je recommence la lecture.
Merci pour le partage.
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C’est l’effet Ahmadou Kourouma 😀 J’attends donc ton avis avec patience
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