Butor a froid aux pieds.
Il quitte La Colline où ses ancêtres se sont installés du temps de la Table Rase. Dans La Vallée, un monde inconnu s’ouvre à lui. Bientôt s’ouvre en lui le désir de devenir un membre de l’espèce aussi moyen de possible. Logement, compte en banque, études, télé-réalité, amours, métiers divers (employé à rien faire, trader, joueur de football, écrivain obscène, artiste peintre, etc.)
Mais sa quête de normalité est semée d’embûches. Mal dégrossi, notre spécimen peine à intégrer les codes de La Vallée, mais jamais ne se résigne. D’échecs en échecs, il gravit malgré tout l’escalier social de notre occident contemporain.
Le bonheur, pourtant, prend un malin plaisir à se refuser, et ce n’est qu’en renouant avec son histoire que notre héros verra sa recherche de sens récompensée, et trouvera le chemin de l’apaisement.
« Rions ensemble du monde qui nous entoure » pourrait être le sous-titre de Butor.
Je remercie les éditions Publishroom pour ce service presse. Je n’ai pas hésité une seule seconde à lire ce livre quand j’ai vu qu’il avait été édité par le Texte Vivant (une marque de Publishroom). Cette maison d’édition propose des livres de qualité comme ça va être ta fête !
Si vous ne savez pas rire de tout alors ce livre n’est pas fait pour vous. Le narrateur, à travers ce conte satirique, rit des dérives de la société de consommation, critique avec précision ce qui fait le monde actuel.
Butor nous montre l’inutilité de certaines controverses actuelles, rit de l’hypocrisie des politiciens, de la télé-réalité.
Il parodie les footballeurs et j’ai également ri parce que j’ai reconnu des phrases des footballeurs dont je suis fan.
J’ai également ri en lisant le mariage avec la banque. Nos nombreux crédits ne nous lient-ils pas à vie à notre banque ?
La déconstruction du déterminisme sexuel, la binarité sexuelle, la liberté de s’affranchir de la morale, on en parle. Oui, on peut être de genre féminin et de sexe masculin.
Encourageons la neutralisation du genre, Simone l’a dit : « on ne naît pas femme , on le devient » alors le sexe ne peut pas être rigide dès la naissance. On peut le modifier si on le veut.
Dans le monde actuel, nous sommes les maîtres. Tout se commande, s’achète même un enfant. On cultive le culte de la perfection. Si un mari, un enfant n’est pas parfait, pourquoi s’interdire de le changer ?
Butor, notre héros, est un être qui veut donner un sens à sa vie, entrer dans le cadre défini par la société. Il tâtonne, échoue, revient sur ses pas et trouve enfin l’apaisement.
J’ai beaucoup aimé les jeux de mots, les figures de style employés. Le GIGN est devenu le Groupement d’Interruption des Grossesses Non-désirées 😀
Notre héros, Butor, s’exprime dans un langage moyenâgeux. Cela peut parfois dérouter.
J’ai passé un très bon moment de lecture. J’ai aimé cette façon de nous amener à réfléchir sur notre mode de vie, notre conception du monde, les dérives de notre soif de liberté.
Ça aurait été un énorme coup de cœur si quelques passages ne m’avaient pas légèrement ennuyée comme Comment Butor devient un compoundeur et si l’histoire se terminait autrement.
Je vous recommande ce livre avec une vive énergie.
Date de parution : novembre 2017
Disponible en librairie et en ligne
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Citations
Et qui devait signer, pour Butor, la fin de son contrat de joueur de balle au pied. Comme il est de coutume, notre spécimen quitta le FCLV avec 100 millions de ducatons en poche, qui lui permettraient de continuer à soutenir l’emploi dans la production automobile haut-de-gamme, la création musicale, l’édition de jeux vidéo, la confection de vêtements à capuche et l’occupation du trottoir. Et de s’offrir un chapitre de vacances bien méritées.
Se montrer infidèle à la fidélité n’eût pas été convenable, pour sûr. Mais fidèle à l’infidélité, c’était tout de suite beaucoup moins mal. Voilà qui ouvrait des perspectives.