Tous les livres ont quelque chose à nous enseigner en particulier ceux qui ont reçu des prix. J’aimerais tous les lire surtout ceux qui ont reçu des distinctions africaines.
Vol à vif, Prix Ivoire 2017 était dans ma wishlist d’anniversaire, grand merci à mon beau-frère qui m’a permis de l’avoir entre mes mains.
Razilna, Papang, Tibaar, Ranono, Jao, Leky et Malout, 7 jeunes hommes réunis pour une mission : voler une centaine de zébus. Ce sont des zahalos, bandits de grand chemin qui volent des troupeaux de zébus.
Ce n’est pas la première fois que Papang fait le coup avec Razilna, Tibaar oui. Il leur fallait 7 hommes pour la course, 7 étant le chiffre de la réussite, le nombre désigné par les graines du devin-astrologue alors ils ont intégré Tibaar au groupe. Tibaar est un gamin, un adolescent de 17 ans. Il a rejoint le groupe parce qu’il lui fallait 3 zébus pour ses futurs beaux-parents.
Papang est le narrateur initial du récit. Il décrit leur course poursuite dans l’Yshal. Une course intense. Ils sont rattrapés par une compagnie de la garde mobile qui leur demande de se rendre. Nos dahalos refusent et se battent pour garder leur butin. Papang se voit obligé de passer le bâton du narrateur, les circonstances ne lui laissent pas le choix…
Le lecteur fait un saut dans le passé, dix-sept ans plus tôt. La réalité s’évanouit, le fantastique entre en scène et montre ses plus beaux atours. La tradition fait irruption dans la modernité mais n’est-ce pas l’inverse ?
Un faiseur de sikid est présenté. Son nom est Iabamino et il protège Péla-Soue et son enfant.
Mais où le lecteur a-t-il atterri ? Dans la tribu des Baar avec ses rites divinatoires.
Pourquoi cette tribu est-elle présentée ? La réponse se tisse au fil des pages.
Lorsque le lecteur retrouve Tibaar, il sait tout de lui. Enfin presque. Il ne sait pas encore comment le jeune homme a rencontré Sana, la fille qu’il s’apprête à marier. Lorsqu’il a la réponse, il découvre un autre secret.
La surprise fait suite à la tristesse face aux amours contrariés.
La surprise entraîne la joie, joie d’une famille retrouvée.
Johary Ravaloson est un bon conteur. J’ai admiré la maturité de sa plume, le tempo lent mais non ennuyeux de son récit. Grâce à lui, j’ai appris l’existence des Dahalos, j’ai découvert le Madagascar ancestral. J’ai apprécié cette mise en avant des coutumes, la préservation de l’identité culturelle, cet apport des connaissances traditionnelles dans l’avancée de la médecine moderne. Celle-ci comble les lacunes de la médecine traditionnelle et vice versa.
Ce livre pour ce qu’il évoque mérite bien une récompense littéraire. Je n’ai lu que 2 des 5 finalistes au prix ivoire 2017 : American Dreamer et Terra Incognita. J’ai apprécié mes lectures mais j’ai été plus séduite par Vol à Vif.
Je compte lire d’autres œuvres de l’auteur. Aviez-vous déjà entendu parler de lui ?
Connaissiez-vous les Dahalos ?