Un roman qui intrigue par son titre. Lorsque je l’ai vu dans la liste des finalistes du Prix Ivoire 2017, j’ai voulu le lire mais il était invisible dans les librairies abidjanaises. J’ai impatiemment attendu et il a fallu le SILA 2018 pour que je le tienne entre mes mains.
Ce roman a également été finaliste de plusieurs prix :
- Finaliste, Prix littéraire Tritium en langue Française 2018
- Finaliste, Grand prix littéraire d’Afrique noire 2018
- Finaliste, Prix les Afriques 2018
Il a quelque chose de particulier pour être autant plébiscité mais il n’est pas exceptionnel pour recevoir un prix ?
Seuls les membres du jury ont la réponse. 😀
Je prends un billet pour la région des Grands Lacs, zone du Kapitikisapiang en République Libre et Démocratique de Cocagnie. Une zone qui fait penser à la République Démocratique du Congo vu ses atouts naturels…
Cette zone est devenue par la force des choses le nombril incontesté de la misère nègre sous les tropiques. Un conflit meurtrier est né, conséquence d’un mouvement rebelle mené par le général Mokomboso avec de bonnes intentions au départ : faire cesser la dictature du président.
Ce mouvement qui avait été salué par le peuple a sombré dans un précipice sans fond. La faute à un homme qui prend plaisir à faire la guerre. Il a détourné le mouvement et créé un chaos où les femmes vont devenir des butins. Le viol devient une arme de guerre.
Véronique Quesnel, cinéaste va s’intéresser au destin mutilé de ces femmes, en faire un documentaire qui sera récompensé par un Oscar.
La canadienne est saluée par le monde entier. On admire son courage. Grâce à elle, des gens aux USA, en Europe connaissent l’existence de ce pays et de ce conflit abominable.
Le général Rastadamus, le caporal-chef Fourmi Rouge et Petit Che ne lui vouent aucun culte. Ils la détestent car aux yeux du monde, elle leur a donné le visage des meurtriers. Elle les a surtout bernés et a également berné le lecteur lorsqu’on découvre ce qui se cache derrière ce documentaire.
Sans capote ni kalachnikov est un roman à lire lentement, à l’endroit comme à l’envers pour saisir chaque instant d’ironie, de voyeurisme, d’impuissance, de contestation, de mensonges; chaque moment d’ego charité pour continuer à être après avoir été, de sacrifice pour caresser le soleil de la gloire.
Blaise Ndala a une plume mordante que j’ai découverte avec plaisir. Il nous interroge sur notre identité, le sens de notre charité à travers le joueur Rex Mobeti, enfant du pays qui devenu footballeur a pris la nationalité française, n’a jamais voulu se prononcer sur le conflit qu’a traversé le pays. Après des années de multiples déconvenues, il se tourne enfin vers son pays.
Qu’est-ce qui se cache réellement derrière un acte de charité ? Un élan d’humanisme ou un sentiment de paraître ?
Il nous montre ouvertement le commerce de la misère. Triste à dire mais la guerre fait plus d’heureux que de malheureux.
Il fait référence à certains auteurs que j’ai un peu retrouvé dans sa plume : Ahmadou Kourouma, Sony Labou Tansi, Alain Mabanckou.
Il m’a fait découvrir une dame remarquable : Lucille Teasdale-Corti que je vous invite à découvrir.
Les personnages sont bien construits, intéressants, animés d’une vie qui dépasse la fiction. J’ai ri avec le caporal Fourmi Rouge, j’ai admiré l’humanisme du docteur Miguel.
C’est un bon roman. Un roman à mettre dans les mains de tous ceux qui aiment interroger leur monde…
Quelques extraits en images
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Ton compte rendu donne fortement envie de découvrir cette oeuvre et surtout, quand il lève le voile sur la tragédie qui continue en RDC.
Merci chère Grâce.
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Je t’en prie. Toujours un plaisir pour moi d’être utile.
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merci grace pour ta bravoure et ton intelligence incontestable
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Merci Judicael pour l’abonnement. En espérant vous voir régulièrement sur le blog
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Tu donnes envie de le lire – ce serait bien que l’auteur soit invité au Festival » Etonnants voyageurs » de Saint-Malo – il existe aussi un prix décerné à un auteur francophone à Saint-Briac sur Mer, et ce prix est très coté : s’adresser à Vincent Denby-Wilkes, maire de Saint-Briac sur Mer !
amitiés 🙂
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Merci France. Voici ce que l’auteur a répondu sur mon compte Facebook : J’étais invité à Étonnants voyageurs à Saint-Malo fin mai. Pour le prix à Saint-Briac-Sur-Mer, qui sait, un jour peut-être. Moi j’écris et il y en a d’autres qui s’occupent de ce chapitre-là.
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Ce livre doit être assez terrible et intéressant, le sujet est tellement fort
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Oui, il y a de l’humour pour alléger. L’auteur ne s’est pas appesanti sur les viols, sinon ça aurait été un calvaire
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