Parlons du corps et de l’intimité avec Alfred Alexandre, Edem Awumey, Julien Delmaire, Frankito, Julien Mabiala bissila, Jean-Marc Rosier, insa Sané, Felwine Sarr, Sunjata et Georges Yémy. L’initiative est signée Léonora Miano, romancière. Elle demande à dix hommes, écrivains des mondes noirs, de raconter une première nuit d’amour. Les auteurs sont invités à rompre le silence, à naviguer entre Éros et anatos. Ainsi naît cette anthologie du désir où la rencontre amoureuse, le plaisir et la sexualité subversive se déclinent sous une diversité de tons et de formes. Un ouvrage passionnant, tout en frémissements, pulsions et vibrations.
L’article de Essie Kelly sur ce recueil de nouvelles m’a donné envie de le lire. Encore une fois c’est grâce au SILA 2018 que j’ai pu l’acquérir.
Première nuit c’est le projet de Léonora Miano. Elle a fait plusieurs constats qu’elle étaye dans la préface du livre :
A quelques exceptions près, les écrivains subsahariens, afropéens semblent mettre un point d’honneur à éviter les questions relatives à l’intimité.
Le recueil aborde cette intimité, parle du couple et du désir en grande partie celui du désir masculin.
Ce sont des nouvelles qui surprennent, attendrissent, font rire.
Langage courant pour certaines nouvelles, poétique, mélancolique presque inaccessible pour d’autres.
Dix hommes se livrent, se confessent :
Un homme aime comme Caïn. Il raconte sa première nuit avec la femme qui l’obsède, un désir malsain. C’est la femme d’un autre…
Un homme raconte l’évolution de son désir. Le désir de l’enfant, celui de l’adolescent puis de l’homme adulte ne sont pas les mêmes.
Ce type banal, cet amant sans panache, ni drôle, ni membré étouffe son désir. Son désir devient souffrance.
Cet homme qui ne tient pas à accomplir ce désir qu’il ressent car le désir vaincu, assouvi n’est pas du désir.
Ce gigolo avec cet irrépressible besoin de copulation, payé pour livrer du sexe cru, brut, sauvage. On est ému lorsqu’il expérimente le sexe tendre.
Cet homme prêt à tout pour être le centre du désir de la femme qu’il convoite.
Cet homme explorateur qui entre ses jambes donne la vie ou la mort à la femme qu’il désire tant…
Au milieu de ces hommes, on entend une voix de femme, celle de Léonora Miano. Je n’ai pas compris cette « intrusion » mais j’ai apprécié son texte. Elle évoque le désir qui se libère, s’affirme, consent à dire ce qu’il est, ce qu’il attend.
J’ai apprécié les angles d’approche des auteurs, certains plus que d’autres.
S’il y a une chose que j’adore dans les livres qui réunissent les collectifs d’auteurs c’est qu’ils nous donnent l’occasion de rencontrer plusieurs auteurs en un seul endroit.
Première nuit m’a permis de découvrir la plume de Felwine Sarr.
J’ai noté le nom d’Insa Sané. J’aimerais bien lire ses œuvres. Il a ouvert le bal de manière remarquable. Touche d’humour, une chute appréciable. C’est l’une des nouvelles que je garderai en souvenir.
J’ai beaucoup apprécié la préface de Léonora Miano dont je vous partage un extrait.
La littérature africaine est-elle trop engagée selon vous ?
Merci de me donner envie d’avoir cette œuvre.
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Ravie ! C’est un peu mon objectif quand le livre est bon. Merci de ta visite. 🙂
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Mais je trouve l idée intéressante. Mais pourquoi vouloir faire d’un tel recueil un livre militant. Ne peut on pas juste écrire et lire pour le plaisir en tant qu’afrodescendant? D’autant plus avec un tel sujet !
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Je pense que la littérature africaine milite beaucoup trop 😀
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La littérature érotique n’est pas mon truc
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Celui-ci est encore plus light que la deuxième anthologie que je vais présenter dans la semaine
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