Publié dans Arrêt sur une oeuvre

By the rivers of Babylon, Prix Les Afriques 2018

Résultat de recherche d'images pour "by the rivers of babylon kei miller"

Augustown, quartier pauvre de Kingston. En cet après-midi d’avril 1982, Kaia rentre de l’école. Ma Taffy l’attend, assise sur sa véranda. La grand-mère n’y voit plus mais elle reconnaît entre toutes l’odeur entêtante, envahissante, de la calamité qui se prépare. Car aujourd’hui, à l’école, M. Saint-Josephs a commis l’irréparable : il a coupé les dreadlocks de Kaia – sacrilège chez les rastafari. Et voilà Ma Taffy qui tremble, elle que pourtant rien n’ébranle, pas même le chef du gang Angola ni les descentes des Babylones, toutes sirènes hurlantes.

On dirait bien qu’à Augustown, Jamaïque, le jour de l’autoclapse – catastrophe aux promesses d’apocalypse – est une nouvelle fois en train d’advenir. Alors, pour gagner du temps sur la menace qui gronde, Ma Taffy raconte à Kaia comment elle a assisté, petite fille au milieu d’une foule immense, à la véritable ascension d’Alexander Bedward, le Prêcheur volant…

l'Afrique écrit

Le titre du roman en anglais est Augustown. La traduction française de Zulma a choisi comme titre : By the rivers of Babylon.

Rivers of Babylon est à l’origine une chanson populaire des communautés rasta, les percussions sont sur un rythme Nyahbinghi et les paroles proviennent du psaume 137 du Livre des Psaumes (Ancien Testament de la Bible). La chanson est devenue populaire grâce à la reprise disco de Boney M en 1978.

« By the rivers of Babylon

There we sat down

And there we wept

When we remembered Zion. »

 

Babylone dans le roman représente les policiers et les blancs, ceux qui dominent. 

By the rivers of Babylon est un roman dépaysant. Il nous transporte ailleurs, en Jamaïque, pays que je ne connais qu’à travers Bob Marley et Usain Bolt. J’ai fait un pas de plus dans la découverte de la culture rastafari.

C’est un livre sensoriel. Kei Miller nous fait découvrir les odeurs, les sons, la vision des habitants de Kingston. On goûte à l’amour, à la violence, à la colère. 

A travers l’expérience de Ma Taffy, Gina, Soft-Paw, sont exposées les inégalités sociales criantes, le clivage blanc/noir. L’esclavage aboli a pris d’autres formes, le complexe de la peau est perceptible, certains cherchent à faire disparaître toute goutte de Noir en eux.

 

Ce roman est un plaidoyer pour le respect des croyances de l’autre, ce qu’il considère comme sacré. On entend avec exactitude la voix puissante du désir d’être et de rester soi.

La traduction de Nathalie Carré est superbe. Elle a reçu le 33e prix Pierre-François Caillé de la traduction pour ce livre et elle le mérite. J’ai apprécié cette langue créatrice, poétique, musicale.

Je n’ai noté qu’un bémol dans le développement de certains personnages. Ils disparaissent aussi vite qu’ils apparaissent. On ne sait pas trop ce qu’ils deviennent à l’instar de Bongo Moody.

 

Ce livre est une sympathique découverte qui ne déplaira pas aux  amoureux des voyages littéraires.

 

Résultat de recherche d'images pour "welcome to jamaica"

Auteur :

En décembre 2014, j’ai publié mon recueil de poèmes «Chimères de verre» aux Editions Edilivre. En 2015, finaliste au prix Littérature et musique 2015 organisé par les éditions Souffle Court, je deviens co-auteure du recueil de nouvelles «Une nuit avec Baker » En 2017, mon 1er roman "Tristesse au paradis" voit le jour aux éditions Vallesse et me permet d'avoir plusieurs prix dont le Prix Horizon 2018. Je lis, j'écris et je n'oublie pas de vivre !!!

3 commentaires sur « By the rivers of Babylon, Prix Les Afriques 2018 »

Un p'ti mot pour me faire plaisir ?

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.