Un matin, sur le chemin de l’école maternelle, à Paris, une petite fille interroge son père : « Dis papa, pourquoi tu danses quand tu marches ? ». La question est innocente et grave. Pourquoi son père boite-t-il, pourquoi ne fait-il pas de vélo, de trottinette… ? Le père ne peut pas se dérober. Il faut raconter ce qui est arrivé à sa jambe, réveiller les souvenirs, retourner à Djibouti, au quartier du Château d’eau, au pays de l’enfance. Dans ce pays de lumière et de poussière, où la maladie, les fièvres d’abord puis cette jambe qui ne voulait plus tenir, l’ont rendu différent, unique. Il était le « gringalet » et « l’avorton » mais aussi le meilleur élève de l’école.
Abdourahman Waberi se souvient des figures qui l’ont marqué à jamais : son père, sa mère, sa grand-mère, la bonne Ladane.
Fièvre, douleur, colère, tristesse ont été les vieilles amies d’Aden durant l’enfance. Toute sa vie, on s’est moqué de sa démarche chaloupée due à la poliomyélite qu’il a contractée suite à une blessure et en l’absence du vaccin qu’il aurait dû recevoir lorsqu’il était enfant.
Il s’épanche avec douceur et délicatesse, empreintes de l’innocence. Il utilise le ton et les mots qu’on utilise pour parler à une enfant.
J’ai éprouvé beaucoup de peine pour l’enfant qu’il était. L’enfance doit être une période gaie et non une période de solitude.
J’ai eu envie de le cajoler lorsque sa mère lui refusait toute tendresse, j’ai eu envie de le défendre lorsque Johnny et tous les camarades du quartier le brimaient, l’excluaient. Les enfants peuvent être si méchants entre eux.
Heureusement, il va savoir tourner à son avantage cette solitude. Elle sera le lieu de son amitié exclusive avec la littérature.
Je désirais découvrir Djibouti. Avec ce roman, je l’ai entraperçu. J’ai découvert de manière succincte l’histoire coloniale de ce pays et la condition des femmes.
Il m’a manqué dans ce roman la voix de la mère, personnage qui occupe l’espace de ce roman mais est en même temps si absente. J’aurais voulu connaître les raisons de sa distance avec son aîné.
Je remercie Net Galley et les éditions JC Lattès pour cette opportunité de lecture.
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Ravie par l’écriture simple et poétique de Waberi, j’ai rajouté l’un de ses livres à ma longue wishlist. 🙂