Les Nouvelles du Mexique initient à une littérature résolument moderne, emplie d’humour et d’ironie, qui dépeint sans détours un pays cosmopolite et fascinant.
Les cinq nouvelles, toutes contemporaines, réunies ici témoignent d’un moment particulier de la littérature mexicaine et de l’histoire du pays du serpent à plumes. Un moment où ce grand pays de plus de cent millions d’habitants, à l’histoire brillante et douloureuse à la fois, participe désormais pleinement au concert des nations du monde. Sa littérature est à l’évidence une littérature en devenir. Description du quotidien, condition de l’homme et de la femme dans le monde d’aujourd’hui, flirt avec le fantastique cher aux écrivains latino-américains : tous les ingrédients réunis dans ces fables modernes sont ceux d’une littérature en mouvement.
Le Mexique et moi c’est un flirt de longue durée qui j’espère sera concrétisé par un voyage. En attendant, je découvre ce pays ses novelas et sa littérature.
La présentation de ce recueil est différente de celle de la Nouvelle-Calédonie. La présentation de l’auteur introduit en effet chaque nouvelle.
5 nouvelles composent ce recueil de 139 pages. J’ai passé un bon moment avec chacune d’elles. Bien écrites, relevées d’une pincée d’humour et dignes d’intérêt, elles nous dévoilent des pans du quotidien des Mexicains et leur culture.
Ça a été un plaisir de retrouver la plume de Toscana et découvrir les plumes des autres auteurs.
Dans la nouvelle de Juan Villoro, après avoir uriné par inadvertance sur la tête de la statue de l’ancien président Benito Juarez, un écrivain en état d’arrestation se retrouve à devoir disputer un match de football avec des policiers dotés de maillots au nom d’écrivains fameux (Cortazar, Kafka, Hemingway, etc…).
Dans la nouvelle de Fabrizio Mejia Madrid, le narrateur fétichiste tombe amoureux du pied de Mademoiselle B. va jusqu’à épouser cette dernière et former ainsi un improbable trio amoureux.
Dans la nouvelle de David Toscana, un client solitaire se saoule dans un bar mexicain et s’abîme dans la contemplation d’un polaroid suscitant chez le gérant du bar qui jette un regard rétrospectif sur sa propre vie, d’étranges sentiments mélancoliques.
Dans la nouvelle de Fabio Morabito, Enrique, dont le couple bat de l’aile, s’échappe d’une réunion de famille pour aller au cinéma. Pendant ce temps, sa belle-mère Lisa est victime d’un infarctus. De retour dans l’atmosphère oppressante de prières de cette famille, une étrange veille commence, sur fond de tango argentin.
Dans la nouvelle d’Alvaro Uribe, un jeune mexicain, étudiant en philosophie à Paris et « écrivain en herbe » est invité à s’installer chez Don Mateo, un célibataire qui voue un véritable culte aux chats, en particulier au sien, Dionysos, tandis qu’il se consacre à l’écriture d’une nouvelle sur un philosophe, inspirée du tableau de Rembrandt : Philosophe en méditation.
J’ai apprécié le côté fantastique de cette nouvelle où tout ne semble qu’illusion. Les derniers mots de l’auteur sont juste parfaits.
Je suis sous le charme de cette collection des éditions Magellan & Cie. J’ai hâte de recevoir mon prochain swap afin de découvrir la prochaine étape de mon tour du monde littéraire.