Alice rêve d’être actrice, comme la moitié des filles de Los Angeles. Elle occupe une chambre sordide qu’elle paie en vendant des vêtements de mauvaise qualité pour une marque de prêt-à-porter. Lorsque sa mère cesse de financer ses cours de théâtre, Alice panique. Elle se souvient que sa jeune collègue, Oona, lui a parlé en riant des types qu’elle rencontre sur internet et à qui elle vend ses petites culottes. Ce qui avait profondément choqué Alice devient une possibilité, supportable, inoffensive. Après tout, que pourrait-il lui arriver? La nouvelle d’Emma Cline envoûte et saisit par sa précision tranchante et sa singulière perspicacité. Los Angeles est le portrait indélébile d’une ville mythifiée qui dévore les rêves des filles, les abandonnant abimées, désenchantées et éperdument seules.

Je poursuis ma découverte de la collection lanonpareille des éditions de La Table Ronde.
Los Angeles débute sur des lignes d’ambiance festive.
On était encore en novembre, et pourtant les décorations de fête se faufilaient déjà dans les devantures des magasins
Alice, notre héroïne, travaille dans un flagship store. Aucune indication précise sur son âge mais elle est plus âgée que sa collègue Oona qui a 17 ans. Alice trouve son emploi horrible, son appartement horrible. Son seul échappatoire ? Ses cours de théâtre payés par sa mère. Alice rêve de devenir actrice tout comme Oona.
C’était une des possibilités qui s’offraient traditionnellement aux jolies filles. On les incitait à ne pas gâcher leur beauté, à en faire bon usage. Comme si la beauté était une ressource naturelle, une responsabilité qu’il fallait assumer jusqu’au bout.
Quand sa mère arrête de financer ses cours de comédie, Alice panique. Elle a peur que son rêve d’actrice lui file entre les doigts. Pour continuer ses cours, elle imite Oona : elle débute la vente des petites culottes sur Internet à des inconnus et va faire des rencontres étranges et dangereuses.
Cette longue nouvelle de 48 pages fait le portrait de jeunes filles rêveuses, influençables. La tension qui monte crescendo dans les dernières pages est délicieuse.