Après la box d’Août, j’ai mis une pause de deux mois à mon abonnement. Je n’avais pas encore lu le livre reçu en Août et j’avais d’autres livres à lire. Septembre est passé. Octobre a pointé son nez et lorsque j’ai vu les goodies de la Kube d’Octobre sur Instagram, j’ai flanché. J’ai passé commande.
Mon envie de lecture est toujours la même: je remplis ma carte des auteurs africains. Il me reste une dizaine de nationalités pour la terminer.
Sarah, ma fidèle libraire dans l’aventure Kube n’étant toujours pas disponible, une libraire Kube m’a été attribué. L’un de ses genres littéraires de prédilection étant la littérature étrangère, je n’avais pas de crainte. Le lendemain, en consultant le statut de ma commande, je me suis aperçue qu’il y avait eu changement de libraire. Un libraire Kube avec pour genres littéraires de prédilection la littérature française et le feel-good. Pour ne rien vous cacher, j’ai flippé. Connait-il assez la littérature africaine pour me proposer un excellent titre ?
Il m’a choisi la défaite des mères. Grâce à ce livre, je peux cocher la République Centrafricaine sur ma carte. Mais le contenu du livre est-il bon ?
Au lendemain des indépendances, Niwalie naît à Kinshasa, avant de grandir en République centrafricaine. Son père, chasseur de léopards, devient le garde du corps de la Première dame du pays… et disparaîtra bientôt de la vie de son enfant. Niwalie grandira essentiellement auprès de sa mère, puis donnera elle-même naissance à quatre filles. C’est donc une histoire de femmes que nous raconte ce livre. Sauf qu’il ne s’arrête pas là. C’est l’Afrique centrale des années 1970, son personnage principal. Un pays en proie à un empereur mégalo et tyrannique qui échange de grandes claques dans le dos avec « Végéheu, le roi de France ». La violence, la pauvreté, la guerre, l’exil. La peur d’être une femme dans ce monde-là, la peur d’être la mère de quelqu’un dans ce monde-là, surtout quand ce quelqu’un n’est pas un homme. Sans jamais se départir de son humour et de sa poésie, Niwalie dresse le portrait au vitriol d’une société sur le point d’à nouveau basculer.
J’ai eu un peu de mal avec la narration et ce style parlé, imagé qui m’a d’ailleurs fait penser à Ahmadou Kourouma. L’humour et la dérision sont fortement sollicités pour évoquer ces présidents dictateurs en RDC et République Centrafricaine avec la complicité de VGE, que dis-je Vegeheu, roi de France.
L’Afrique Centrale des années 70-80 est au cœur du récit. J’aurais voulu que les dates soient précisées car difficile de se retrouver pour qui ne connaît pas parfaitement l’histoire politique de ces 2 pays.
Cette Afrique Centrale est racontée par Niwalie. Une enfant qui aimait apprendre mais n’a pas eu la chance de poursuivre ses études scolaires ; une jeune fille qui va être donnée en mariage sans avoir son mot à dire et connaître des maternités précoces ; une jeune femme qui va se battre pour rester en vie et préserver ses filles quand vont éclater des affrontements en République Centrafricaine. J’ai eu de l’empathie pour cette femme.
Je n’ai pas du tout compris le sens du titre du roman. Je n’arrive pas à comprendre les défaites des mères qui sont présentes dans le roman.
Je m’attendais également à ce que les portraits des sœurs de Niwalie, de ses filles soient faits. A part l’une de ses sœurs qui est brièvement évoquée, on ignore ce que sont devenues ses autres sœurs.
La défaite des mères fait moins de 200 pages et c’est un avantage de taille pour moi qui aime les romans courts. La lecture n’a pas été déplaisante mais ce n’est pas un livre que je recommanderai d’instinct.