Je rêve depuis quelques années de connaître un peu plus mon continent africain, l’Afrique subsaharienne en particulier. Cette année, j’ai eu l’occasion de réaliser mon rêve. J’ai passé 24 heures à 471 km de chez moi dans la ville de…
KUMASI
Si par un heureux hasard vous débarquez à Kumasi pour quelques heures, voici quelques règles qu’il vous faudra respecter :
1.Tes affaires personnelles, tu protégeras.
Kumasi est une ville sécurisée mais on ne sait jamais, des esprits mal intentionnés peuvent se réveiller alors on fait attention à ses affaires quand on est dans des lieux publics.
2. Ton anglais, tu réviseras.
Oubliez la langue de Molière, le Ghana est un pays anglophone. Et à part l’anglais, les ghanéens parlent le Twi, une langue locale. Si vous ne parlez pas un mot d’anglais, soyez toujours accompagnés.
3. Te désaltérer, tu ne t’en lasseras pas
J’étais en février à Kumasi et il faisait hyper chaud. Ayez toujours une bouteille d’eau avec vous pour vous rafraîchir.
4. Aux maisons royales, tu ne feras point de photos
Kumasi est une ville royale (Le Ghana est un pays très attaché à ses traditions). Dans chaque quartier, vous trouverez une maison royale. Vous pourrez faire un tour au palais royal mais attention les photos sont strictement interdites. Vos souvenirs ne resteront que dans votre tête. 😦
5. Au Golden Tulip, tu iras
L’état ghanéen a des structures privées. Il a construit des hôtels 4 étoiles Golden Tulip dans chacune des 10 régions du Ghana mais aussi des pubs. J’ai fait une petite halte au Golden Tulip de Kumasi pour voir à quoi l’hôtel ressemble de l’intérieur. 😀
Sous l’un des parasols du coin piscine, j’ai profité du calme en sirotant un verre de coca. J’y reviendrai un jour pour tester les chambres, le buffet à volonté du midi et la piscine.
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6. Un tour au Baba Yaya Stadium, tu feras
Pour les ivoiriens, ce stade rappelle beaucoup de choses. Pour ceux qui n’ont jamais eu vent de cette histoire, laissez-moi vous la conter.
1993. L’Asec et l’Asanté Kotoko s’affrontent en demi-finale retour à Kumasi. L’Asec se qualifie. Le début de l’enfer pour les supporters de l’Asec présents au stade. Certains sont tués. En représailles, des Ghanéens vivant à Abidjan sont aussi tués. Le match de Kumasi s’est transformé en drame du football africain.
Je suis donc allée en pèlerinage. Non, je rigole. Le jour de ma visite, il y avait une compétition sportive inter-écoles au stade. Malheureusement, je n’ai pas pu rester jusqu’à la fin.
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7. Le sanctuaire Marial, tu visiteras
Le sanctuaire marial de Buoho, près de Kumasi, fut construit en 1949, et béni par le premier évêque de Kumasi.
Il a une reproduction de la grotte de Lourdes et il est devenu le centre d’un pèlerinage. Je ne suis pas catholique mais je saisis toujours les opportunités pour visiter les beaux endroits. J’ai été charmée par le silence qui règne dans cet endroit et ces sculptures faites par un prêtre. Ce sanctuaire a été le coup de cœur de ma journée.
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8.Tonventre tu réjouiras
Au Ghana, il y a des fast-food, des chop bars où on peut trouver de la cuisine traditionnelle et le fameux fried rice, il y a aussi des restaurants à l’occidental comme The View, Bar & Grill.
Je n’ai malheureusement pas eu le temps de faire un tour à Adanmowase, le village où se fait le kente. J’aurais dû le mettre en tête des choses à visiter. 😦
Je vous laisse découvrir maintenant le portrait chinois de cette ville royale
Si Kumasi était une couleur, ce serait …
Le marron. Kumasi c’est le calme et la chaleur, le rustique, la sérénité.
Si Kumasi était une des 7 merveilles du monde ?
Les pyramides de Gizeh.
Si Kumasi était un personnage Disney, ce serait …
Grimsby est le principal conseiller politique mais aussi le confident privilégié du Prince Éric (dans La petite Sirène). C’est un personnage très rigide et attaché au protocole comme aux traditions dans sa façon d’appréhender les choses…
Si Kumasi était un signe de ponctuation, ce serait…
Les points de suspension…
Si Kumasi était un des cinq éléments fondamentaux, ce serait…
La terre. Terre des ancêtres Ashanti.
Si Kumasi était une partie du corps humain, ce serait…
La main qui effectue divers travaux.
Si Kumasi était un des 7 péchés capitaux, ce serait…
L’orgueil. Kumasi est une ville fière de son sang royal.
Si Kumasi était un des cinq sens, ce serait…
Le goût.
Si Kumasi était une pièce de la maison, ce serait …
Un salon royal pour recevoir des nobles.
Si Kumasi était une heure de la journée, ce serait …
5 heures. La ville s’éveille tôt.
Si Kumasi était un épice, ce serait …
Le piment d’Espelette.
Si Kumasi était un type de café, ce serait …
Un Mokaccino.
Vous avez déjà visité cette ville ? Vous avez de bonnes adresses à partager ?
J’ai décidé de découvrir des livres qui ont reçu des prix littéraires en particulier des prix littéraires africains. J’ai débuté avec lePrix Ivoireet aujourd’hui je découvre le Grand prix littéraire d’Afrique noire.
Le Grand prix littéraire d’Afrique noire est attribué chaque année par l’association des écrivains de langue française, l’ADELF, reconnue d’utilité publique depuis le 19 juillet 1952, dont le but est de « promouvoir l’œuvre des écrivains qui, à travers le monde, s’expriment en français ». Le prix est ouvert aux « écrivains de langue française originaires de l’Afrique subsaharienne, ou à un ouvrage concernant cette zone géographique, en excluant les traductions »
J’ai donc lu le lauréat de 1983 :Sony Labou Tansipour l’anté-peuple.
Époux et père modèle, fonctionnaire intègre, directeur adjoint de l’Ecole normale d’institutrices de Kinshasa, Dadou est, au Zaïre, un citoyen exemplaire. Mais les charmes de Yavelde, l’une de ses jeunes élèves, mettent sa vertu à rude épreuve… Comment résister à la tentation, en Afrique et ailleurs ? Ainsi recommence pour l’honnête, le tendre et lucide Dadou une aventure à la fois extraordinaire et terrible. Elle le conduira des geôles de son pays au maquis contre-révolutionnaire de l’Etat voisin dont il sera chargé d’exécuter le « Premier » représentant du pouvoir « anté-peuple ». Il s’apercevra alors que sous les régimes les plus différents la « mocherie » règne, identique et indéfiniment renouvelée.
Dadou est particulier dans son attitude, ses réflexions. Il pense différemment du commun des mortels, il a un penchant particulier pour le mot « moche », la mocherie. Dadou semble ne pas vivre, il existe tout simplement. Il s’est d’ailleurs marié parce que tout le monde se mariait.
C’est un homme ordinaire mais avec quelque chose de singulier. Cette singularité le rend attachant. Je l’ai encore plus admiré en le voyant lutter contre son attirance pour Yavelde. C’est un homme intègre, vertueux mais ce qu’il ressent pour cette belle jeune fille le ronge. Ne voulant pas succomber à la tentation, il se réfugie dans l’alcool. La gamine comme il aime l’appeler commet l’irréparable, un acte qui va priver Dadou de sa liberté, sa famille.
Le peuple en effet, décide de faire justice à la jeune fille en privant Dadou des siens. La justice populaire est terrible et je l’ai encore vu ces derniers jours avec le meurtre de ce militaire ghanéen lynché par la foule.
Mais quel est donc ce pays où des citoyens croupissent en prison sans être jugés ? Quel est ce pays où la terreur hante le peuple, où les habitants surveillent chacun de leurs mouvements pour éviter de subir les humeurs du régime dictatorial ?
L’auteur à travers ce roman pointe du doigt l’abus du pouvoir, le chaos social.
« Mais pourquoi donner un jour de paradis à quelqu’un qui a cent jours d’enfer? Pourquoi enseigner quinze minutes de bonheur à un malheureux à vie? »
Tu ne vas pas laisser quelque chose au fond de ta vie, faut tout vider. Il n’ y aura personne pour boire le reste. Chaque vie se doit de vider sa coupe
Elle était fort amoureuse de lui. Mais Dadou n’avait plus ce cœur qui aime. Il avait l’autre cœur : celui qui oublie.
Mais quoi qu’on dise du cœur, ce qu’est le cœur, seul, le cœur le sait.
– Le cœur, répéta Dadou. C’est le coeur qui peut-être nous trahit. Tout le reste nous est fidèle. […] Oui, le coeur, c’est lui qui nous bouleverse. Le reste est obéissant. Le reste nous comprend, mais pas le coeur.
C’était en ces temps troubles où les grandes amours traversent le pont des réalités. Et sur l’autre rive, la tempête, les crises, le sang.
J’ai apprécié son langage imagé, l’usage des figures de style comme la personnification, les métaphores :
Dans ce temps, les choses abstraites se personnifient : le temps l’avait trahi et continuait à le trahir ; Le temps lui avait toujours menti, sans vergogne.
Avant, je comptais sur le temps. Mais le temps devient impuissant. Le temps ne bande plus.
L’attention de l’auteur est focalisée sur le corps. Chair, viande, sang, on ne compte pas le nombre de fois où ces mots apparaissent dans le texte. Ils m’ont fait penser aux sacrifices. Peuple sacrifié, amour sacrifié, dignité sacrifiée ?
J’ai également apprécié les notes d’humour :
– Vous, un pêcheur, qu’est-ce que vous iriez faire là-bas ? Pourquoi demandez-vous le chemin de l’enfer ?
– Je connais un démon.
J’ai été touchée par l’amour fidèle de Yealdara pour Dadou. Cette jeune femme amoureuse de Dadou s’est donnée à lui corps et âme. Si une femme a causé la perte de Dadou, eh bien une femme lui a offert la rédemption.
J’ai apprécié l’univers présenté par Sony Labou Tansi. C’est un livre à décortiquer, à mâcher…
Maison d’édition : Editions Seuil Nombre de pages : 190
Date de publication : Septembre 1983
Je remporte un point grâce à ce livre pour la nouvelle édition du CHALLENGE GOURMAND de titepomme sur Livraddict et 5 points pour le challenge des petits livres organisé par Liliaza sur Livraddict.
Vous connaissiez l’auteur ? Que lisez-vous en ce moment ?
Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire prédéfini. Ce rendez-vous a initialement été créé parThe Broke and the Bookishet repris en français pour une 2e édition sur le blog deFrogzine.
Le Thème de la semaine est:Les 10 livres que vous avez lus pour l’école et adoré
Youpi ! Ce thème tombe au bon moment. Je tenais à vous présenter les livres lus au lycée/collège.
Grand merci à mes amies de lycée : Sokhna, Camille, Safi, Clémentine, Fatou, Alix qui ont rafraîchi ma mémoire.
Kacou Ananze dans la zone de forêt, Tôpé dans la savane ; chez les Tagbanan du centre de la Côte d’Ivoire, l’araignée apparaît comme l’animal le plus rusé de toute la faune. Ses tours rappellent ceux du lièvre ou du renard. Les Aventures de Tôpé l’Araignée nous plongent dans la saveur du conte faite d’humour et de malice.
Je l’ai lu en 6eme. Je ne me rappelle plus du contenu mais je sais que j’ai passé un bon moment de lecture.
« Né sous une bonne étoile »: à première vue, ce n’est pas le cas de Rémi, enfant trouvé, qui passe son âge tendre chez des parents nourriciers avant d’être vendu à une sorte de vagabond saltimbanque, musicien des rues et montreur de chiens savants. Sous les ordres de ce patron, le jeune garçon « sans famille » va endurer les rigueurs de la vie itinérante et affronter toutes sortes d’épreuves. Pour autant, il ne se découragera pas : son arme est de posséder cette force de caractère qui, tôt ou tard, vous attire la bienveillance du sort. Le lecteur, quant à lui, vibre et espère de toute son âme qu’au terme de ce parcours très noir, compliqué d’une intrigue policière, la chance finira par sourire à Rémi, qui le mérite amplement.
3. La tulipe noire étudiée en 5eme
En 1672, Guillaume d’Orange prend le pouvoir en Hollande, profitant du massacre par le peuple des frères Jean et Corneille de Witt, accusés de tractations secrètes avec la France. Accusé à tort de trahison et condamné, le jeune Cornélius van Baerle (filleul de Corneille de Witt), continue de se livrer à sa passion des tulipes en essayant de créer une tulipe noire, dont la découverte sera récompensée par un prix de la société horticole de Harlem. Cet épisode tragique de la vie politique hollandaise sert de base à l’aventure de Cornélius, qui, depuis sa prison, va connaître deux histoires d’amour : l’une avec sa tulipe noire, supplantée petit à petit par celle avec Rosa, la fille de son geôlier.
J’ai étudié ce livre en 5eme et j’ai un doux souvenir de cette histoire captivante.
4. Cinq contes de Guy de Maupassant
Souriants ou cocasses, dramatiques ou angoissés, les contes de Maupassant nous entraînent dans ce monde paysan du XIXe siècle qui reste pourtant encore si proche.
Je l’ai lu en 5eme.
5. Les frasques d’Ebinto
Je l’ai lu en 4eme. Je vous l’ai déjà présenté dans unThrowback Thursday Livresque. Il évoque l’amour à l’étape de l’adolescence. C’est l’une des plus belles œuvres de la littérature ivoirienne. L’histoire est belle, tragique et émouvante.
6. Arsène Lupin, l’aiguille creuse de Maurice Leblanc
C’est un roman policier de Maurice Leblanc mettant en scène les aventures d’Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur.
C’est un excellent livre qui tient en haleine. L’intrigue est bien construite, les rebondissements ne manquent pas. Il a été étudié en 4eme.
C’est une comédie deMolièredont le personnage principal, Harpagon, est caractérisé par son avarice caricaturale. Harpagon tente de marier sa fille de force, tout en protégeant obstinément une cassette pleine d’or qu’il a découverte depuis peu.
Je l’ai lu en 3eme. C’est un livre rafraîchissant, Harpagon et son avarice m’ont bien fait rire.
8. Une si longue lettre de Mariama Ba
Une si longue lettre est une oeuvre majeure, pour ce qu’elle dit de la condition des femmes. Au coeur de ce roman, la lettre que l’une d’elle, Ramatoulaye, adresse à sa meilleure amie, pendant la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage. Elle y évoque leurs souvenirs heureux d’étudiantes impatientes de changer le monde. Elle rappelle aussi les mariages forcés, l’absence de droit des femmes comme le droit à l’éducation. Et tandis que sa belle-famille vient prestement reprendre les affaires du défunt, Ramatoulaye évoque alors avec douleur le jour où son mari prit une seconde épouse, plus jeune, ruinant vingt-cinq années de vie commune et d’amour.
Je vous l’ai déjà présenté dans unThrowback Thursday Livresque. C’est l’un des classiques de la littérature africaine. Je pense l’avoir lu en 3eme.
Il y a très longtemps, au pays des baobabs géants, vivait une colonie de lièvres appelée Famille Bodiel. C’est là que grandit Petit Bodiel, un vaurien sale, paresseux et gourmand qui ne pense qu’à regarder les jeunes filles lièvres quand elles se baignent toutes nues. » Il était une fois en Afrique » et l’enchantement commence. Après Petit Bodiel, grand conte traditionnel peul, Amadou Hampâté Bâ, le maître conteur, vous invite à découvrir une collection unique de contes, légendes, trésors de la mémoire de son pays.
Un joli recueil de contes avec de belles réflexions sur la nature humaine, les relations homme-femme, etc… Nous l’avons étudié en 2nde.
10. Les soleils des indépendances
Le roman narre les mésaventures de Fama Doumbouya, un Dioula dont le commerce a été ruiné par les indépendances et l’apparition de nouvelles frontières du fait de la balkanisation de l’Afrique-Occidentale française qui en a résulté.
Le héros tentera, sans succès, de contrecarrer la funeste prédiction faite aux temps pré-coloniaux à ses ancêtres, qui annonçait la déchéance de sa dynastie lorsque viendrait un soleil qui semble être maintenant arrivé.
J’ai étudié ce livre en Terminale. Le récit est très drôle. Fama est un personnage singulier, attachant.
Lequel de ces livres avez-vous lus ? Quels livres lus au collège ou au lycée vous ont marqués ?
Je rêve depuis quelques années de connaître un peu plus mon continent africain, l’Afrique subsaharienne en particulier. Cette année, j’ai eu l’occasion de réaliser mon rêve. J’ai passé deux jours à 535 km de chez moi dans la ville de…
ACCRA
Mon séjour ayant étant très court, je pense que je reviendrai dans cette ville pour mieux la cerner.
En attendant, si par un heureux hasard vous arrivez à Accra, voici les 10 commandements qu’il vous faudra respecter
1. Tes affaires personnelles, tu protégeras.
Accra est une ville sécurisée mais on ne sait jamais, des esprits mal intentionnés peuvent se réveiller alors on fait attention à ses affaires quand on est dans des lieux publics. A l’hôtel, on laisse la clé de sa chambre à l’accueil. Si vous l’emportez avec vous et qu’il y a un vol dans votre chambre, l’hôtel déclinera toute responsabilité.
2. Ton anglais, tu réviseras.
Oubliez la langue de Molière, le Ghana est un pays anglophone. Et à part l’anglais, les ghanéens parlent le Twi, une langue locale. Si vous ne parlez pas un mot d’anglais, soyez toujours accompagnés, sinon…
3. Le chef de la négociation, tu deviendras.
Les ghanéens ne vous voleront sûrement pas vos affaires mais attention ils peuvent le faire dans vos achats au marché, les transports en taxi. Les prix peuvent être multipliés par 3 alors négociez !
Privilégiez les tro tro (mini-car de transport en commun) si vous voulez économiser.
4. Le christianisme, tu respecteras.
Sur le chemin qui menait à Accra, j’ai été étonnée de voir une église de dénomination différente à chaque coin de rue. Il y a plus de pancartes de publicité religieuse que de publicité commerciale. Les ghanéens sont chrétiens et ils ne badinent pas avec. Dieu est partout même dans les noms des magasins.
5. Au fried rice, tu goûteras
Le fried rice est un mets à base de riz frit, de poulet et d’une salade à base de chou blanc et de carotte. J’ai acheté mon plat dans un restaurant à ciel ouvert non loin de mon hôtel à Kokomlemle. Ce plat absolument délicieux m’a coûté 7 ghana cedis. J’avais tellement faim que j’ai oublié de prendre une photo. 😀
6. Le Kwame Nkrumah Memorial Park, tu visiteras
Si vous aimez l’histoire et les parcs, vous devez absolument faire un tour au Parc commémoratif Kwame Nkrumah situé dans le centre d’Accra.
Kwame Nkrumah est le père de la nation du Ghana. Il a été premier ministre puis président après l’indépendance du pays en 1957 jusqu’à ce qu’il soit renversé par un coup d’Etat en 1966. Il a travaillé sans relâche pour réunir les dirigeants nationalistes africains dans une lutte collective contre le colonialisme.
Il y a un musée à l’intérieur du parc qui retrace son parcours de vie. Vous pourrez y voir ses affaires personnelles. L’entrée coûte 10 ghana cedis. (environ deux euros)
Dans le parc, vous trouverez le mausolée de Kwame Nkrumah entouré de fontaines et de statues.
Cette statue a été vandalisée lors du coup d’état de 1966. La tête a été cassée lors du transport. Elle a été retrouvée par un citoyen et transmise aux autorités.
N’hésitez pas à vous recueillir quelques instants sur la tombe de ce grand leader.
Plus loin, vous pourrez voir la voiture de Kwame Nkrumah.
Le parc séduit par la tranquilité qui s’y dégage. Des arbres ont été plantés par différents chefs d’état dont Nelson Mandela et Laurent Gbagbo, ancien président de mon pays.
7. Aux malls, tu te perdras
Il y a pas mal de malls à Accra. Si vous faites un court séjour comme moi, visitez au moins Accra Mall ou West hills Mall.
West hills mall est assez éloigné du centre-ville. Le taxi du memorial park jusque là m’a coûté 50 ghana cedis (environ 10 euros)
8. Le marché de Makola, tu visiteras
Je pense que tous les marchés d’Afrique de l’Ouest se ressemblent jusqu’aux odeurs 😀
Si vous avez envie d’acheter un tissu typique d’Accra comme le Kente, rendez vous au marché de Makola.
J’y suis allée non pour acheter mais pour l’animation du marché. J’y suis allée pour me perdre dans les étals de vêtements, de chaussures, de pagnes, de nourriture, d’ustensiles de cuisine.
J’y suis allée pour voir de multiples visages. Visage dépité parce qu’on attend désespérement des clients, visage heureux parce qu’on vient de faire une bonne affaire, visage irrité parce que le commerçant refuse de baisser les prix.
Le marché est très grand. En faire le tour épuise mais ça en vaut la peine.
9. A Labadi Beach, tu te détendras
L’entrée est payante (5 ghana cedis, environ 1 euro) Cet endroit est une grande bouffée d’air frais. J’y suis allée le matin et il n’ y avait pas grand monde. L’endroit était tellement paisible que j’ai poussé la chansonnette 😀
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J’ai aussi assisté à un joli spectacle. Des pêcheurs aidés par des visiteurs sur la plage chantant pour se motiver. J’espère qu’ils ont pu prendre de gros poissons.
10. Accra by night, tu feras
Un sympathique ami m’a fait d’abord fait découvrir le Honeysuckle, un pub situé à Osu au décor assez british. Le pub est fumeur, c’est assez délicat quand on ne supporte pas la fumée.
J’ai pris un virgin colada qui a coûté 21 ghana cedis et nous avons mangé dix-huit ailes de poulet épicées à 48 ghana cedis. C’était un vrai régal.
La soirée étant loin d’être terminée, nous sommés allés à Afrikiko, un superbe endroit à quelques mètres de l’ambassade de France où vous trouverez plusieurs restaurants et cafés : Thai Islands, Tam-tam, Toros Tapas Bar… Vous pouvez vous installer au jardin ou en salle. Il y a aussi de la musique live, des soirées salsa et kizomba ! Je me suis régalée.
Au bar, j’ai pris encore pris un cocktail non alcoolisé. 😉
Le tour d’Accra est terminé. Place au portrait chinois de la ville.
Si Accra était un type d’art ?
La musique. D’ailleurs, j’ai voyagé en car d’Elubo à Accra et le chauffeur avait un joli grain de voix.
Si Accra était une couleur ?
Le vert, couleur du dollar américain. Les ghanééns sont de vrais businessmen.
Si Accra était un personnage Disney ?
Dr. Facilier de « LA PRINCESSE ET LA GRENOUILLE ». Sa principale motivation est l’argent. 😛
Si Accra était un moyen de communication ?
La radio.
Si Accra était un instrument de musique ?
Le Ghana étant très traditionaliste, Accra serait un kpanlogo, un tambour originaire d’Accra.
Si Accra était un signe de ponctuation ?
Lespoints de suspension.
Si Accra était une partie du corps humain ?
Ce serait le pied. Accra est une ville qui bouge, plusieurs commerçants font des kilomètres à pied pour vendre leurs marchandises : chips de banane, chaussettes…
Si Accra était un type de nage ?
Le crawl.
Si Accra était un des 7 péchés capitaux ?
La gourmandise.
Si Accra était une forme géométrique ?
Un carré.
Si Accra était un épice ?
Le safran.
Si Accra était une viennoiserie ?
Le pain sucré. C’est le pain ghanéen. Il y a plusieurs variétés. A Accra, il y a rarement des baguettes. Pour votre petit déjeuner, il faudra vous contenter des pains sucrés.
A très bientôt les amis pour une autre visite de capitale africaine !
Je rêve depuis quelques années de connaître un peu plus mon continent africain, l’Afrique subsaharienne en particulier. Cette année, j’ai eu l’occasion de réaliser mon rêve. J’ai passé une semaine à 2400 km de chez moi dans la ville de…
Dakar
Mon périple a commencé un lundi. Convoquée une heure plus tôt pour l’enregistrement, j’ai dû patienter. L’attente a été plus ou moins difficile, j’avais hâte de découvrir Dakar, de voir en vrai ce que les photographies sur Google relatent.
En attendant d’embarquer, je lis, j’imagine, je rêve ma semaine à Dakar. C’est avec grand plaisir que je rejoins l’avion d’Air Côte d’Ivoire. C’est la première fois que je voyage avec la compagnie nationale et j’ai beaucoup aimé. Je suis fan de leur slogan ❤ ❤ ❤
Après deux heures de vol, je suis enfin à Dakar. J’inspire un grand coup à ma sortie de l’aéroport. Il fait froid à Dakar, ça change de la grande chaleur à Abidjan. Je me dirige vers la gare de taxis. Ma charmante amie chez qui je dois séjourner habite à la Medina. La course doit faire 3000 ou 3500 francs CFA (environ 5 euros) m’a t-elle dit. C’est cette somme que je dis au chauffeur de taxi mais il ne démord pas, la course fait 5000 francs CFA. Il passe le mot à ses collègues. Ne parlant pas wolof, je ne peux pas aller bien loin dans les négociations. J’accepte de payer 4000 francs CFA, ma première dépense à Dakar.
Le paysage défile, j’ouvre grand les yeux, regarde chaque visage, chaque bâtiment. Medina est visiblement bien loin de l’aéroport. Après une vingtaine de minutes de trajet, je suis à Medina, un quartier populaire qui me fait penser à Treichville, l’une des communes d’Abidjan.
Je m’installe chez ma généreuse amie et dans ma tête se peaufine l’agenda de mon circuit touristique, les choses sérieuses peuvent commencer.
J’ai bougé, j’ai visité, j’ai admiré les merveilles de la nature, les réalisations des hommes.
Si un jour, vous arrivez à Dakar, voici les 10 commandements qu’il vous faudra respecter
1. Ton sac et ton porte-monnaie, tu protégeras.
Je n’ai pas été volée mais bon on ne sait jamais, des esprits mal intentionnés peuvent se réveiller alors on fait attention à ses affaires quand on est dans des lieux publics.
2. Le monument de la renaissance africaine, tu visiteras
Le Monument de la Renaissance africaine est un monument de 52 mètres en bronze et cuivre à Ouakam, une commune de Dakar, sur l’une des deux collines volcaniques qui surplombent la capitale sénégalaise, les Mamelles, la plus haute portant déjà le phare des Mamelles.
Le monument représente un couple et son enfant, l’homme portant son enfant sur son biceps et tenant sa femme par la taille, « une Afrique sortant des entrailles de la terre, quittant l’obscurantisme pour aller vers la lumière ».
Le monument est tourné géographiquement vers la statue de la liberté.
A l’intérieur du monument, il y a un agréable musée que j’ai pris plaisir à visiter. La visite simple du musée jusqu’au 3e étage coûte 1000 francs CFA et celle du 15e étage coûte 3000 francs CFA.
Un super guide vous donnera les moindres détails du monument, il vous fera visiter la salon authentique africain où le président Abdoulaye Wade a reçu les invités officiels lors de l’inauguration du monument, la salle est agrémentée de jolies œuvres d’art, dons de pays d’Afrique comme la Côte d’Ivoire, le Ghana.
Au 3e étage, vous prendrez plaisir à voir la sociosculpture réalisée par l’artiste Djibril Goudiaby. Ces sculptures représentent d’une part la diversité culturelle du Sénégal à travers les différentes ethnies qui le composent et d’autre part les hommes du futur qui sont très loin des robots.
En quittant le monument, que vos pas se portent vers la boutique de souvenirs ou les boutiques des artisans. Achetez-vous des bracelets, colliers, sacs…
3. Le marché de sandaga, tu verras de loin
Ce marché est dans le quartier du Plateau. Les vendeurs sont assez agressifs. Une fois arrivée, je n’avais qu’une envie : repartir. Privilégiez les marchés de quartier comme HLM si vous voulez acheter des boubous par exemple. A Sandaga, ils sont assez chers.
Mettez-vous très loin, prenez une photo pour dire que vous y êtes passés et continuez votre visite du Plateau. Passez devant la Présidence où on ne peut malheureusement plus faire de photos. Faites également un tour à la cathédrale.
4. A la galerie Antenna, tu marqueras un arrêt
Si vous avez une âme d’artiste, faites un tour à la galerie Antenna située dans le quartier du Plateau. On y trouve une grande quantité d’objets variés, anciens et récents, peintures modernes, masques et statuettes, bijoux et bibelots. C’est hyper beau à regarder.
5. Des inconnus qui te proposeront de venir voir leurs oeuvres d’art, tu éviteras
Lors de ma promenade au Plateau, j’ai rencontré un sénégalais qui s’appelait Paco et qui m’a suggéré de juste venir voir ses oeuvres d’art. Il insistait tellement que j’ai accepté. Il m’a menée vers un magasin où l’on vendait des sacs en tissu africain, des accessoires qui étaient très jolis soit dit en passant. Il m’a ensuite proposé d’être mon guide pour ma visite du Plateau. C’est gratuit m’a-t-il dit. « Ce n’est pas l’argent qui compte mais l’art des gens. » Belle phrase qu’il a certainement dû oublier à la fin de la visite de la cathédrale et du marché de Sandaga puisqu’il m’a demandé des sous. Je lui ai remis 500 francs CFA (moins d’un euro) pour son plus grand bonheur 😛
6. A la plage, tu te perdras.
La plage non loin du Sea Plaza (un centre commercial) est magnifique et il y a une salle de sport en plein air. J’ai beaucoup aimé le concept.
J’ai aimé me perdre dans le bleu de cette plage bien entretenue avec ces rochers. Un endroit idéal pour faire le vide, respirer l’air pur, s’extasier devant la beauté de la nature.
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7. Du passé esclavagiste, tu te souviendras
C’est un gâchis d’être à Dakar et de ne pas aller sur l’île de Gorée, l’île-mémoire. Marcher sur la terre de ceux qui ont été privés de leur dignité, vendus comme du simple bétail, ceux qui ont douloureusement fait le chemin du non -retour.
J’ai été émue de visiter chaque recoin de cette île surtout la maison des esclaves et qui rappelle l’un des plus grands crimes contre l’humanité.
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Le village tout entier est à visiter. C’est encore mieux si vous avez un guide pour vous expliquer l’histoire de cette île. Ils vous aborderont dans le bateau qui mène à Gorée ou à votre descente du bateau. Il est préférable de les choisir, avec les guides de la commune, vous paierez 8000 francs CFA. Moi, j’ai donné la moitié à mon sympathique guide 🙂
La visite dure environ une heure. Les ruelles du village de Gorée sont magnifiques. Les couleurs des façades des maisons sont chatoyantes : rouge, rouge-orangé, jaune, rose. La diversité de son architecture provient de la domination de l’île par les portugais, hollandais, français et anglais.
Promenez-vous et tombez sous le charme des palmiers, baobabs, bougainvillées et hibiscus. Découvrez le Musée historique qui expose des objets de la préhistoire africaine, l’Église Saint-Charles-Borromée, l’ancienne École William-Ponty, l’une des plus anciennes mosquées en pierre du Sénégal, l’ancien palais du Gouverneur.
La promenade peut se poursuivre jusqu’au plateau du Castel, la partie la plus élevée de l’île, qui offre une vue panoramique sur la mer et sur la ville de Dakar. Les vieux canons pointés vers la mer rappellent la présence coloniale dans l’île.
Faites un tour à la plage et quand la faim commencera à vous oppresser, privilégiez les restaurants un peu à l’écart de la plage.
J’ai mangé dans l’un des restaurants qui font face au débarcadère et j’ai eu droit à un yassa au poulet dont le riz était froid. Heureusement que mon bissap était bon.
De plus, je n’étais pas très détendue durant mon déjeuner. Je n’aime pas les chats et ils n’arrêtaient pas de venir quémander la nourriture.
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8. Au Lac Retba, tu t’émerveilleras
Je ne sais pas pour vous mais je crois fermement que la nature ne s’est pas faite elle-même, qu’il y a un être extrêmement doué derrière tout ça. Je lui ai exprimé mon admiration quand je suis arrivée au lac rose.
Le lac Rose, de son vrai nom lac Retba doit sa renommée à la teinte originale et changeante de son eau.
Il est difficile à atteindre pour ceux qui n’ont pas de voiture. J’ai loué un taxi de Medina qui m’a menée jusque-là moyennant un tarif de 20000 francs CFA (environ 30 euros) sans compter les péages. Le chauffeur a été très sympathique, d’autres chauffeurs contactés me demandaient au moins 30000 francs CFA.
La couleur du lac est due à une cyanobactérie, organisme microscopique qui fabrique, surtout par temps de vent sec, un pigment rouge pour résister à la concentration de sel. C’est vraiment impressionnant.
En février, il fait froid, j’ai eu beaucoup de chance que le lac soit rose parce qu’il ne l’est que lorsqu’il fait vraiment chaud.
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9. Au Bideew, tu te rafraîchiras, à L’endroit, tu mangeras et te divertiras
Le Bideew est situé dans le jardin du Centre Culturel Français de Dakar. C’est un restaurant très calme où vous pourriez vous détendre après une longue visite du quartier du Plateau.
J’ai dégusté une crème caramel. Le voyage gustatif m’a coûté 2500 francs CFA (environ 4 euros)
A L’endroit, restaurant situé sur le VDN, on mange bien même si le service tarde un peu. Il y a également de la très bonne musique live. Mon goût et mon ouie ont passé un bon moment.
10. Tu ne quitteras pas Dakar sans aller à Marina Bay.
Ce cadre magnifique est une petite plage aménagée. Vous pourriez profiter du restaurant, de la piscine. C’est l’endroit idéal pour ne pas se soucier du temps qui passe.
Maintenant que vous avez vos 10 commandements en poche, et si je vous montrais le portrait chinois de cette belle ville ?
Si Dakar était un type d’art ?
La peinture. Je pense aux tableaux vus à Gorée et faits avec différents sables venant de toutes les contrées du Sénégal.
Si Dakar était une couleur ?
Le bleu pour les belles mers, la fraîcheur, le calme ressenti en parcourant les artères de la ville.
Si Dakar était un genre musical ?
L’ethno-jazz qui s’inspire des musiques du monde.
Si j’étais un signe de ponctuation ?
Le point d’exclamation. Il y a tant de raisons de s’exclamer à Dakar : la nature par exemple ou encore lorsque le chauffeur de taxi nous annonce un montant exorbitant.
Voici le Throwback Thursday Livresque ! Conçu sur le même principe que le Throwback Thursday d’Instagram mais vraiment concentré sur les livres !
Ce que permet ce rdv ? De ressortir des placards des livres qu’on aime mais dont nous n’avons plus l’occasion de parler, de faire découvrir des livres à vos lecteurs, de se faire plaisir à parler de livres !
Le thème de cette semaine est : Océan, montagnes ou grand air
J’ai failli passer mon tour mais je me suis souvenue d’un beau livre qui évoquait l’océan Atlantique : Celles qui attendent
Résumé
Arame et Bougna, mères de Lamine et Issa, clandestins partis pour l’Europe, ne comptaient plus leurs printemps ; chacune était la sentinelle vouée et dévouée à la sauvegarde des siens, le pilier qui tenait la demeure sur les galeries creusées par l’absence.
Coumba et Daba, jeunes épouses des deux émigrés, humaient leurs premières roses : assoiffées d’amour, d’avenir et de modernité, elles s’étaient lancées, sans réserve, sur une piste du bonheur devenue peu à peu leur chemin de croix.
La vie n’attend pas les absents : les amours varient, les secrets de famille affleurent, les petites et grandes trahisons alimentent la chronique sociale et déterminent la nature des retrouvailles. Le visage qu’on retrouve n’est pas forcément celui qu’on attendait…
Dans ce roman qui a pour thème central l’émigration, les voix de celles qui attendent quelque part en Afrique un homme, un mari, un fils parti à l’aventure pour l’Europe s’expriment. De jeunes sénégalais qui bravent l’Atlantique pour rejoindre l’Espagne, pour sombrer ensuite dans la clandestinité.
Le livre est plein d’émotions fortes. Fatou Diome nous décrit avec délicatesse l’attente cruelle, l’attente qui blesse, l’attente qui dévore. Elle décrit le fonctionnement de la communauté sénégalaise, l’illusion de l’eldorado européen, la vanité du paraître, l’amour, les sacrifices perpétuels des femmes. Son écriture est lumineuse, limpide. Les personnages sont vivants, difficiles de les effacer de la mémoire après la lecture.
Issa savoura son effet. Il n’avait pas bien préparé son discours, mais le mot Europe fut son meilleur talisman. La fiancée, subjuguée, acquiesça de tout son coeur. Amoureuse et pleine d’espoir, Coumba ne sentit pas les mains calleuses du pêcheur fauché lui gratter les joues en essuyant ses larmes de joie. Elle se voyait déjà, princesse rayonnante, un soir de couronnement, parée de ses plus beaux atours, accueillant son amoureux, de retour d’Europe et riche à millions.
Les coups de fil s’étaient largement espacés. Les femmes accusèrent le coup. Mais on finit toujours par s’inventer une manière de faire face à l’absence. Au début, on compte les jours puis les semaines, enfin les mois. Advient inévitablement le moment où l’on se résout à admettre que le décompte se fera en années; alors on commence à ne plus compter du tout. Si l’oubli ne guérit pas la plaie, il permet au moins de ne pas la gratter en permanence. N’en déplaise aux voyageurs, ceux qui restent sont obligés de les tuer, symboliquement, pour survivre à l’abandon. Partir c’est mourir au présent de ceux qui demeurent.
On relate, on discourt, on commente avec tant d’emphase la pénibilité de l’accouchement, qui n’est jamais qu’une douleur éphémère. Mais nul ne songe à prévenir les futures mères de leur carrière de veilleuses de nuit, qui démarre avec les premières tétées nocturnes et dure toute la vie. Enfanter, c’est ajouter une fibre de vigile à notre instinct naturel de survie.
Outre leur rôle d’épouse et de mère, elles devaient souvent combler les défaillances du père de famille, remplacer le fils prodigue et incarner toute l’espérance des leurs. De toute façon, c’est toujours à la maman que les enfants réclament à manger. Féminisme ou pas, nourrir reste une astreinte réservée aux femmes. Ainsi, dans certains endroits du globe, là où les hommes ont renoncé à la chasse et gagnent à peine leur vie, la gamelle des petits est souvent remplie de sacrifices maternels.
Il n’est pas vrai que les enfants ont besoin de leurs père et mère pour grandir. Ils ont seulement besoin de celui qui est là, de son amour plein et entier.
Ceux qui nous oublient nous assassinent
Et vous, quel livre proposeriez-vous pour ce thème ?
Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire prédéfini. Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français pour une 2e édition sur le blog Frogzine.
Le thème de cette semaine est : Les 10 romances ou histoires d’amour dont les couples sont inspirants ou touchants
Voici donc mon Top 10
1. Le couple Amaka et Guy Collins, mes amoureux de toujours, héros du thriller Lagos Lady de Leye Adenle. Ils m’ont inspirée la passion. C’est mon conte de fée moderne.
2. Maria et Ralf dansOnze minutesde Paulo Coelho. Le couple est un apprivoisement. On apprend à se connaître et à connaître l’autre. On fait un chemin de découverte ensemble.
6. Adonis et Isidora dans Symphonie et Lumière. Quand on aime, on le montre. Quand on aime, on s’entête à avoir l’autre près de soi pour le rendre heureux.
7. Reis et Colombe dans Blind Choice. Ils m’ont appris qu’il ne faut jamais se précipiter en amour au risque de laisser passer la bonne personne. L’amour exige de la patience.
8. Amalia et Maurice dans Venir d’en bas. La vie de couple a des hauts et des bas, il y a des jours sans et des jours avec. Vous pourrez lire cette histoire gratuitement sur la page Facebook de Mady Remanda :les déboires amoureux de Mady.
9. Ulrich et Amandine dans Ma femme. Ce couple m’a montré qu’une histoire d’amour peut très mal commencer et bien se terminer. L’amour dit toujours son dernier mot. Vous pourrez lire cette histoire gratuitement sur la page Facebook Les péripéties de Louise. Le style d’écriture n’est pas très raffiné mais l’histoire est plaisante.
10. Nathéo et Célia dans A comme…Cet homme et cette femme qui font ressortir le meilleur de l’autre. Vous pourrez lire cette histoire gratuitement sur la page Facebook Une Rencontre, un désir, une destinée
Le Throwback Thursday Livresque est un rendez-vous livresque initié par BettieRose Books.
Le but est de parler d’une « ancienne » lecture (pas la toute dernière ou l’actuelle) autour d’un thème qu’elle aura au préalable défini.
Le thème de cette semaine est : années 80 ou années 90 (date d’écriture ou date de l’action)
Très contente que Betty ait validé mon thème !!!
J’ai décidé de vous présenter un roman écrit en 1998 dont je suis fière d’avoir un exemplaire
Résumé
Enlevée par les frères du vieux Sando à qui on l’avait mariée de force il y a vingt ans, Malimouna avait fui son mari. Aujourd’hui, bien qu’adulte et mariée par amour à Karim, la tradition l’oblige à rejoindre son véritable époux de gré ou de force dans son village de Boritouni. Cet événement permet à Malimouna de regarder dans le rétroviseur pour faire la rétrospective de sa vie. Une existence de femme rebelle. Rebelle contre l’excision, le mariage forcé, la polygamie, l’infidélité conjugale, le racisme qui minent les mariages interraciaux, la violence sur les femmes. Tous ces maux qui entravent l’épanouissement des femmes.
Le pays d’où vient Malimouna est imaginaire. C’est quelque part en Afrique.
Rebelleest un livre courageux, un roman féministe qui porte haut la voix des femmes. Là où les femmes se taisent, Fatou Keita à travers Malimouna crie à gorge déployée pour dénoncer les maux de femmes. Ceux qu’on excuse… Rebelle est un roman qui dénonce les traditions qui font du mal à la femme.
Le parcours initiatique de Malimouna rappelle tous les combats de la femme : la lutte contre les discriminations, les idées reçues et les violences perpétrées contre des millions de femmes corvéables ; la lutte pour l’égalité, la liberté, l’indépendance, la justice, l’accès à l’instruction.
J’ai admiré la force de Malimouna qui n’hésite pas à dire non. Elle prend des coups, les rend autant que possible avec diplomatie. J’ai beaucoup aimé sa relation avec Philippe, à l’époque, j’étais une grande fan des couples mixtes 😀
Les nombreuses thématiques développées font de Rebelle, un roman complet. Ce roman est révoltant, touchant, plein de sensibilité. On n’en sort pas indemne de cette histoire.
Et vous, quel livre proposeriez-vous pour ce thème ?
Quand j’ai moins de livres à lire, je regarde des films. La semaine dernière pour célébrer la présence d’une amie en vacances à Abidjan et soutenir le cinéma africain, j’ai regardé THE CEO, un film deKunle Afolayan, producteur nigérian. Ce film regroupe des acteurs de plusieurs nationalités : kenyane, haïtienne, nigériane, béninoise, ivoirienne, sud-africain, marocaine.
SYNOPSIS
Transwire communication, société de téléphonie mondiale, est l’opérateur leader au nigéria. Le DG, un expatrié à la retraite, décide d’envoyer cinq cadres suivre un cours de leadership dans une station balnéaire. Cette escapade est organisée dans le but de désigner le nouveau Président Directeur Général de la société : THE CEO. Le formateur, le mystérieux Dr Amet Zimmerman, commence le cours en invitant les dirigeants à se livrer à une partie de jeu de chaises musicales d’enfant afin d’étudier leur mode opératoire. Complot et trahison prennent le dessus. Un cadavre est retrouvé le lendemain matin, « mort par accident ». Un par un, chaque candidat commence à être éliminé, jusqu’à ce qu’il n’y en reste que deux.
Je suis restée sur ma faim avecTHE CEO. Avec le trailer et le synopsis, je m’attendais à être fortement impressionnée tant par la technique du film que par l’intrigue mais mes attentes sont restées insatisfaites.
Il y a eu un réel travail dans la réalisation du film, rien à voir avec les films nollywoodiens que je regarde sur Youtube. J’ai apprécié le choix des musiques, les costumes qui sont un bel hommage à la mode africaine. Le cadrage était excellent, les fondus également. J’ai apprécié que les bons côtés de l’Afrique soient mis en avant.
Le casting a aussi été excellent. J’ai énormément admiré :
Riikard (Nico Panagio), le winner. Il est là pour gagner et cela se sent dans sa gestuelle, son attitude. J’ai aimé son arrogance, sa détermination, son franc parler et son sex appeal. Ce mec est du chocolat blanc !
Kola (Wale Ojo), le playboy, le bon confident, le leader qui ne se met pas en avant. Il a joué son rôle à la perfection.
Dr. Zimmerman (Angelique Kidjo) a parfaitement joué son rôle. Qui aurait cru que la diva jouerait aussi bien qu’elle chante ! J’ai aimé son sang froid, son charisme.
La surintendante Ebenezer (Hilda Dokubo). Elle a joué le rôle d’un vieux policier qui avait été dans le rôle pendant plus de deux décennies et elle n’était même pas habitué à un ordinateur, mais préférait la vieille machine à écrire. Elle apporte une touche d’humour et de fraîcheur à ce décor si sombre.
Les autres acteurs principaux comme Eloise (Aurelie Eliam) et Yasmin (Fatym Layachi) qui m’ont moyennement convaincue.
THE CEO est une histoire d’ambition, de pouvoir, de corruption pour la protection des intérêts dans une Afrique moderne. Chaque prétendant au poste de CEO avait un squelette dans le cadavre. J’ai apprécié l’originalité de l’intrigue et le suspense qui l’accompagne. Choisir le CEO d’une entreprise de télécommunications en organisant un jeu de chaises musicales, il fallait la trouver l’idée.
L’intrigue était bonne mais elle a fini par s’écrouler. Le suspense, le frisson se sont mués en incompréhension.
J’ai trouvé que certains secrets honteux n’étaient pas très recherchés.
Certaines scènes n’étaient pas strictement nécessaires comme celle du Maroc où un frère de l’un des cadres a été appelé au téléphone. On aurait pu se contenter d’entendre la voix du frère.
J’ai eu un grand moment de solitude à la fin du film. J’ai eu l’impression d’avoir assisté à un cours de physique quantique. J’ai été agréablement surprise que le tueur ne soit pas celui auquel je pensais mais je n’ai absolument pas compris ses intentions qui motivaient les meurtres.
Je n’ai pas non plus compris l’intervention des chinois. Bref ! La fin m’a laissée perplexe.
Il y a des livres que je lis pour m’évader, côtoyer l’inconnu.
Il y a des livres que je lis pour mieux écrire,Mémoire d’une tombe fait partie de ceux-là.
J’ai choisi de lire ce livre parce qu’il a reçu en 2009 un prix et pas n’importe lequel, le Prix Ivoire créé en 2007 par quatre amoureux du livre,Isabelle Kassi Fofana, Henry N’Koumo, N’Dohou Luisianoet Asta Sidibé.
Tiburce Koffi, brillant narrateur, vous invite à assister à une vision en quatre moments dramatiques.
Venez, n’ayez pas peur, asseyez-vous autour du feu, ouvrez grand vos oreilles, écoutez la légende de Sama Toé, Kansar Tabaldé, Ilboudo Kassiérou, Bélem Kakoudi, Sombo Jean-Benoît, ces amis de lycée devenus les leaders d’une nation fragile.
Ouvrez grand vos yeux et contemplez la métarmorphose de Yalêklo, l’un des pays les plus pauvres du monde, à la sueur du travail et du sang.
Venez, voyez comment l’amitié est sacrifiée à l’autel du pouvoir.
1er chapitre du livre : je rencontre 4 camarades, membres du Conseil des chefs historiques de la Révolution du 23 mars 1980. Ils font le bilan critique de cette grande révolution, annoncent une rectification, fortement désapprouvée par l’un des camarades qui semble être le chef, le président de la République. Le parfum âcre de la conspiration se répand lentement. Le narrateur annonce une histoire belle mais sale. Je suis hypnotisée par les notes sombres et enivrantes du djomolo (instrument de musique), emportée par sa poésie et l’art rhétorique du narrateur.
Avec ses « mots-musique, mots-couleurs, mots-voyants », il me plonge dans l’univers de Sama Toé, jeune élève studieux, réservé, bon sportif et encadré par le professeur Prévost, ce « Monsieur Afrique » qui a vécu plus de 30 ans sur le continent. Je rencontre également, Kansar, l’âme frère de Sama, la coqueluche du lycée.
Ces jeunes hommes obtiennent leur BAC, partent étudier en Côte d’Ivoire. Après la licence, ils choisissent d’aller à l’Armée à Bouaké. Ilboudo et Bélem épousent leur choix. Grâce à eux, je découvre avec enchantement le portrait de mon pays dans les années 80.
Les jeunes militaires partent pour un stage d’un an à Cuba. Là, ils suivent des cours d’idéologie qui virent à de l’endoctrinement.
« Le rôle de l’armée, c’est de se battre aux côtés du peuple pour prendre le pouvoir ou le conserver, quand c’est elle qui le détient »
L’oeuvre devient un ouvrage didactique, me permet d’en savoir plus sur l’idéologie marxiste, le communisme, le révolutionnaire Che Guevara . J’apprécie la satire de la politique africaine, les réflexions sur le modèle économique de l’Afrique, les causes de notre retard en commençant par le mauvais business qu’ont fait nos ancêtres lors de la traite négrière .
En Afrique, avait constaté Sama, le temps était gelé, distrait, corrompu, élastique à souhait : le temps des funérailles, longues, éprouvantes, dépensières et ruineuses, le temps de la sieste, le temps des mariages, le temps des ragots. Il manquait le temps de l’investissement.
A Yalêklo, l’égoisme pompeux du président rédempteur Hassadé Mohane révolte Sombo, ami de lycée de Sama et Toé. Devenu journaliste, il devient un fervent activiste. Kansar le militaire concocte avec ses amis, une révolution inspirée des idéologies marxistes. ils veulent changer la destinée de leur pays, relever le challenge d’une révolution réussie en Afrique. Ils y arrivent avec de la détermination et…
Sama Toé devient le leader, le président de la République , le camarade n°1. Sama est un rêveur actif. Il rêve d’une terre où la nation n’est pas un concept, il rêve d’indépendance économique. Il instaure avec ses camarades dirigeants de nouvelles lois. Le travail devient la première religion du pays. Le pays arbore un nouveau visage…
…Mais le règne de Sama devient trop bruyant. Il y a trop d’interdits, trop de dérives, des fissures qui laissent entrer le lézard. La soif de pouvoir s’empare de l’un des camarades dirigeants…
J’ai eu un pincement au coeur à la fin de l’histoire. Elle m’a persuadé d’une chose : m’éloigner de la politique.
Mémoire d’une tombe est un coup de coeur. J’ai aimé la saveur des mots, des dialogues. J’ai aimé le mystère qui accompagne certains faits. Tiburce Koffi est un virtuose de la narration.
Par contre je l’ai trouvé hyper long (514 pages !) avec des détails dont j’aurais pu me passer comme la collection discographique du père mais…
ça n’altère pas la haute qualité du récit. J’espère que ce livre fera partie de vos dernières lectures de 2016 ou encore des premières de 2017.
Tiburce Koffi est un écrivain, dramaturge et journaliste ivoirien né en 1955 à Bouaké. Il a animé une émission littéraire sur la RTI, chaine de télévision ivoirienne nationale.
Il a obtenu le Grand Prix RFI du théâtre radiophonique Gabriel Germinet en 1996 pour « Le Paradis infernal ». Il est l’auteur de nombreuses autres pièces de théatre très populaire, de romans, d’un recueil de nouvelles et un essai sur les dérives dans son pays.