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TTL 128: Ève de ses décombres – Ananda Devi

C’est l’heure du Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : Amitié

J’ai pensé à Eve et ses amis Sad et Savita.

 » Je suis Sadiq. Tout le monde m’appelle Sad. Entre tristesse et cruauté, la ligne est mince. Eve est ma raison, mais elle prétend ne pas le savoir. Quand elle me croise, son regard me traverse sans s’arrêter. Je disparais. Je suis dans un lieu gris. Ou plutôt brun jaunâtre, qui mérite bien son nom: Troumaron. Troumaron, c’est une sorte d’entonnoir ; le dernier goulet où viennent se déverser les eaux usées de tout un pays. Ici, on recase les réfugiés des cyclones, ceux qui n’ont pas trouvé à se loger après une tempête tropicale et qui, deux ou cinq ou dix ou vingt ans après, ont toujours les orteils à l’eau et les yeux pâles de pluie.  » Par Sad, Eve, Savita, Clélio, ces ados aux destins cabossés pris au piège d’un crime odieux, et grâce à son écriture à la violence contenue au service d’un suspense tout de finesse, Ananda Devi nous dit l’autre île Maurice du XXIe siècle, celle que n’ignorent pas seulement les dépliants touristiques.

Ce livre a presque faillir faire une éternité dans ma wishlist.

Roman choral où 4 adolescents se racontent, exposent leurs parts de violence et celles des autres. On n’envie pas du tout leur présent encore moins leur avenir.

Eve est le personnage central. C’est une amie de Sad et de Savita. Eve offre son corps afin de pouvoir poursuivre ses études. Sa mère fait face à des difficultés financières.

Son amitié avec Savita comme elle le dit elle-même la maintient en vie. Les moments passés ensemble lui permettent de s’évader, d’oublier l’univers masculin et tous ses désirs scabreux.

Il y a aussi Sad, son ami qui voudrait être son amoureux et son amant. Eve l’obsède au point d’être le sujet de sa poésie.

Le registre de langue est soutenu, le langage imagé.

Ce roman ne fait que 152 pages mais il est dense. C’est un texte à déshabiller, à disséquer. Je pense qu’il ferait un bon sujet de discussion et d’analyse pour les universitaires.

J’ai découvert la plume aiguisée d’Ananda Devi mais je ne suis pas sûre de vouloir retenter l’expérience. J’aime de temps en temps lire les romans avec une maîtrise de la langue française. Je les admire, dans mon coin, en espérant pouvoir écrire ainsi un jour. J’aime quand émane de cette maîtrise de la langue française une beauté, et de cette beauté un émerveillement. C’est cet émerveillement qui m’a manqué avec Ananda Devi.

Quel livre auriez-vous choisi pour ce thème ?

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Et m***! – Richard Russo

Au lendemain de l’élection de Donald Trump, David et sa femme Ellie reçoivent à dîner deux couples d’amis et anciens voisins partis vivre dans une banlieue plus cossue. Ils se sont tous connus à l’université où ils enseignaient et sont désormais à la retraite. La question que chacun se pose, c’est comment le pays a pu en arriver là. Après le départ des Schuulman et des Miller, Ellie s’attarde à ranger les restes du dîner et, au moment d’éteindre les lumières et d’aller se coucher, détecte une drôle d’odeur dans l’air du jardin. David, depuis la fenêtre de leur chambre, la voit s’arrêter près du jacuzzi et se figer en apercevant dans l’eau une offrande des moins ragoûtantes. Éternel optimiste, David n’en fait pas une affaire et cherche à rassurer sa femme. Quand l’incident se reproduit quelques jours plus tard, il propose à Ellie un voyage chez leur fille à Los Angeles pour se changer les idées, et à leur retour tout semble normal dans la maison. Jusqu’au jour où une grosse chaleur les pousse à allumer la clim. Quelques heures plus tard, la maison est envahie de mouches à m***. Ellie repart aussi sec à Los Angeles, laissant à David le soin d’élucider l’affaire et de vendre la maison. Leur pancarte de soutien à Hillary Clinton avant les élections y serait-elle pour quelque chose ? Ou bien un ancien étudiant qui chercherait vengeance ? La réponse est encore plus banale. Une erreur, aux conséquences dévastatrices dans la vie de David. L’humour noir imprègne cette fable politique qui explore les failles – aussi discrètes que profondes – qui peuvent fracturer l’amitié, la famille, la communauté.

Couverture Et m*** !

Narration à la 1ère personne. Je me retrouve tout de suite dans mon élément. David est le narrateur principal. Sa femme, Ellie, est plus atteinte que lui par la déprime post-électorale. Donald Trump a été élu et l’entourage de David et sa femme _entendons par là des amis et anciens amis_ n’arrivent toujours pas à comprendre comment ils ont pu en arriver là.

On a élu ce type. Il se vante « d’attraper des femmes par la chatte » et on a voté pour lui. Des femmes ont voté pour lui.

Les quatre années vont être longues, se disent-ils mais il est inutile de paniquer.

L’atmosphère tendue causée par le nouveau climat politique s’éclipse un instant pour laisser la place à une situation saugrenue. Une longue et impressionnante merde orangée flotte à la surface du jacuzzi. Selon Ellie, c’est une merde humaine. Qui a donc pu entrer dans leur demeure pour faire cette chose dégoûtante ? Pourquoi répète-t-il l’acte ? Est-ce leur punition pour avoir soutenu Hillary ?

L’acte prend une coloration politique. Les convictions politiques des amis sont soupçonnées, interrogées, remises en question. Les amitiés de longue date, les couples vacillent.

L’idée de départ était bonne mais j’ai été déçue par le dénouement de cette nouvelle d’une cinquantaine de pages. La cause de l’incident, qui est l’une des péripéties principales de la nouvelle, est assez banal comme dit dans le résumé. Je m’attendais à une raison plus élaborée.

Une lecture en demi-teinte qui ne restera pas très longtemps en mémoire.

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Escapade mortelle de Muetse-Destinée Mboga

Lorsqu’Eliwa convainc son frère Bika de les inclure, son amie Ilama et elle, dans l’expédition qu’il a préparée pour découvrir les parcs nationaux de l’Est du pays, elle est loin d’imaginer le bouleversement que va provoquer ce voyage dans sa vie.
Alors que l’arrivée dans la ville de Makokou se déroule sous les meilleurs auspices, très vite, des faits étranges vont recouvrir l’aventure de mystère. Aurait-elle dû tenir compte des mises en garde d’un fou lucide et d’une petite fille monstre ? Peut-être. Mais elle ne l’a pas fait. Et quand Alain, un des membres du groupe, disparaît étrangement dans les eaux de l’Ivindo, elle regrette. Hélas, il est déjà trop tard.

 

l'Afrique écrit

J’ai découvert le Gabon via les chroniques africaines sur Facebook il y a 8 ans. J’ai découvert la Regab, le nyemboué et autres mets, les ethnies (punu, fang), les coutumes via ces histoires sur Facebook.

Lorsque j’ai reçu ce livre, j’étais toute excitée à l’idée de replonger dans l’univers gabonais. 

 

Mueste-Destinée Mboga utilise un langage courant et teinte les dialogues de couleur locale. J’ai retrouvé avec plaisir les expressions gabonaises. En lisant, je me suis imaginé l’intonation des personnages. Cela m’a fait sourire.

Parlons de cette escapade. Le décor est planté dès les premiers chapitres. Dès le début, trois groupes distincts se précisent :

  • Le 1er groupe est formé de personnages, le conseil des sages de la forêt qui sent une menace poindre à l’horizon.
  • Le 2e groupe est formé de personnes qui ont une mission périlleuse à exécuter. 
  • Le 3e groupe est formé d’Eliwa et de ces 9 autres personnes qui ont décidé de faire cette escapade dans le parc d’Ivindo.

Trois groupes dont les desseins vont s’entremêler…. Les chapitres courts donnent du rythme à l’histoire. Le suspense est au rendez-vous. On se demande qui arrivera à sortir vivant de ce périple dans le groupe d’Eliwa. On cherche à découvrir l’identité des membres du 2e groupe et le but de leur mission. 

 

« Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge ! » Cette phrase de Voltaire aurait pu être dite par Eliwa, personnage principal et narratrice du récit.

Trahisons et apparences trompeuses sont au menu du menu littéraire concocté par l’auteure. On tombe des nues au fur et à mesure que l’ombre sur cette forêt s’éclaircit.

 

L’ouvrage évoque nos liens avec la nature. Outre les éléments mystiques, l’auteure rappelle le caractère sacré de la nature. C’est un être vivant qui a besoin d’être respecté comme tel. L’auteure met l’humain et la nature sur le même pied d’égalité.

Je situe le récit entre le roman d’aventures, le thriller conspirationniste et le thriller ésotérique. Ce dernier aspect manque de profondeur. On n’a pas assez d’éléments sur la cellule secrète, son histoire. Il manque les motivations des personnages ou si elles ont été annoncées, elles m’ont paru très légères. 

Si j’ai été très emballée au début du roman, j’ai été déçue par la fin précipitée et tirée par les cheveux. 

 

Christmas

 

Éditeur : Iwari

Collection : Iwari Dark

Date de publication : Janvier 2019

Nombre de pages : 220 

Roman présélectionné pour le Prix les Afriques 2020

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Mon étincelle de Ali Zamir

Étincelle est une jeune fille qui se retrouve à bord d’un avion qui relie deux îles de son pays, les Comores. Prise dans les turbulences du vol, et tenaillée entre deux liaisons amoureuses, elle va se remémorer certaines des histoires que lui contait sa mère, à commencer par celle, somptueuse et tragique, qui devait un jour lui donner naissance.

« Bien que je n’avais pas entendu maman évoquer la formule populaire « il était une fois », cette histoire résonnait dans ma tête comme un conte de fées : c’est une histoire de deux étudiants qui commence à Madagascar dans la ville de Mahajanga. La ville aux baobabs. Je me rappelle toujours cette histoire à chaque fois que j’affronte une épreuve. C’est l’histoire d’une adolescente de dix-huit ans, timide, réservée, prénommée Douceur et d’un jeune homme courageux de dix-neuf ans, Douleur. Douleur et Douceur s’aimaient éperdument. »

 

Couverture Mon étincelle

 

Me revoilà aux Comores ! En attendant de visiter l’Archipel physiquement, je l’explore à travers la littérature. Après Vert Cru, voici Mon étincelle !

Ce livre était dans ma wishlist depuis l’an dernier. Je remercie RedPanda, ma binôme du Swap des Livres et des thés qui l’a mis dans mon colis.

Dans ce roman de 280 pages, vous lirez non pas une mais une multitude d’histoires : celles de Douceur, Douleur et leurs amis Dafalgan et Effaralgan, d’Étincelle, de Vitamine et Calcium.

Étincelle nous conte l’histoire de ses parents, Douceur et Douleur, leur jeu d’amour, leur passion et les refus qu’ils rencontrent.

Douleur est un personnage dont le destin marque. Il m’a rappelé cette description que fait le prophète Esaïe de Jésus :

Homme de douleur et habitué à la souffrance (Esaïe 53:3)

Ce jeune homme a connu divers épreuves. Je lui aurais tout prédit comme destin sauf celui que décrit la fin du roman.

Ce roman est également un triangle d’amour. Étincelle est partagée entre deux jeunes hommes dont la littérature nourrit la vie.  Quand deux hommes semblent bien pour nous, lequel choisir ?

En amour, le mot « danger » perd son sens : il ne fait que pimenter le degré de passion qui anime le cœur

 

Peut-on parler d’amour sans parler d’amitié ? 

Dafalgan et Effaralgan sont deux hommes unis depuis l’enfance. L’un est un coureur de jupons et l’autre couvre ses fautes. Effaralgan nous fait rire avec ses malversations amoureuses.

Ce roman évoque également les imperfections de la vie aux Comores : le chômage des jeunes diplômés, la promotion canapé, les mariages arrangés par la famille, l’influence des immigrés comoriens.

Ces histoires qui s’entremêlent sont contées avec un tempo lent, un zeste de poésie et de philosophie. Ça a été une sympathique lecture mais elle ne m’a pas émerveillée au point de vouloir lire un autre livre de l’auteur.

Etes-vous déjà allé (e) aux Comores que ce soit virtuellement via la littérature ou physiquement ? 

 

fleur v1

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Vide-grenier 4 avec la tribu des Gonzesses

Dans mon vide-grenier, cette semaine, il y a le thème du 13 mars dernier : L’amitié

Pour ce thème, j’ai pensé à la 1ère pièce de théâtre de Tierno Monénembo.

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Au cœur de l’exil, des amies se retrouvent une nuit, autour d’histoires vécues, de cancans et d’espoirs inassouvis. Tout au long de leurs conversations, s’égrènent les peurs, les rancœurs, les préjugés, dans une ironie corrosive, parfois festive et souvent pathétique. Au-dessus de ces huit destins de femmes, de la plus jeune à la plus vieille, plane l’ombre d’un homme, père et amant à la fois. Au fil des mots, le drame se noue jusqu’à nous révéler la solitude de chacune des protagonistes, le temps d’une trahison. S’impose alors, l’évidence selon laquelle l’on est toujours plus proche de son bourreau que l’on ne s’imagine. L’auteur offre ici, de magnifiques rôles féminins, avec un texte fait de lumière et de couleurs, à mettre absolument en bouche.

 

Dans le salon d’un vieil appartement parisien  situé du côté de Stalingrad, Barbès ou Château-Rouge, Eyenga couturière, mère de fortune et confidente reçoit ses amies :

  • Penda, celle qui fait la rue
  • Sia, celle qui fait des ménages
  • Okassa, celle qui cherche un mari blanc
  • Zenzie, celle qui cherche une carte de séjour
  • Néné Gallé, celle qui se dit étudiante

 

Elles entrent en fanfare chez leur amie, y apportent leurs sujets de discorde et ceux qui font l’unanimité.  Elles affirment leur identité africaine, nous relatent leur vie parisienne qui est loin d’être rose, leurs multiples échecs pour atteindre leurs buts personnels. Que c’est difficile d’être dans un pays étranger !

 

Ces dames courageuses et solidaires nous font rire. L’humour est présent à chaque page.

La tribu des Gonzesses

 

 

 

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Elles rient jusqu’à ce que la page d’un agenda vienne semer le trouble. Les masques tombent, l’amitié est menacée, un drame survient.

Kesso, la jolie petite métisse et Mme Scarano, la voisine française qui n’aime pas le bruit interviennent également. Cette dernière m’a fait penser à Sarkozy, à tous ces fils d’immigrés blancs qui se sentent supérieurs, plus français que les immigrés noirs.

 

Ce qu’en pense la blogo

Les Parenthèses

Tsimatory

 

Que lisez-vous aujourd’hui ? 

 

fleur v1

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Les couleurs de l’espoir de Julie KIBLER

Couverture Les couleurs de l'espoir

Au Texas, Dorrie, coiffeuse noire, a noué une relation tendre et complice avec l’une de ses clientes, Isabelle, vieille dame blanche de quatre-vingt-neuf ans. C’est donc tout naturellement qu’elle accepte de la conduire jusqu’à Cincinnati pour de mystérieuses funérailles. Au fil des kilomètres, Isabelle va lui dévoiler les secrets de son histoire : à seize ans, dans une ville régie par la ségrégation, elle est tombée amoureuse de Robert, le fils de sa gouvernante noire…

 

l'Afrique écrit

 

L’amitié de Dorrie et Isabelle m’a attendrie. J’ai pensé avec regret à toutes mes amitiés avec des filles de race différente de la mienne qui n’ont pas perduré. 

Dorrie et Isabelle sont les deux narratrices de ce roman. Dorrie nous raconte principalement sa vie de maman et de femme qui espère tomber sur un gentleman tandis qu’Isabelle nous raconte son passé.

Isabelle est tombée amoureuse de Robert et va vouloir vivre cet amour. A cette époque, une race est considérée supérieure à l’autre. A cette époque, un mariage entre blancs et noirs est illégal. Une relation sexuelle entre une blanche et un noir est une lourde faute pour le noir mais pas quand c’est l’inverse.

Cela m’a fait penser à l’attitude des libanais en Côte d’Ivoire. Je dis ça, je dis rien…

 

Robert est plus craintif mais il se laisse porter par les sentiments d’Isabelle. Leur volonté de s’aimer va engendrer les ennuis…

Ce livre est bouleversant. Que d’émotions ! Larmes et désespoir, sourire et amour, colère et déchirement.

Instants de bonheur non abouti, écourtés à cause du qu’en dira-t-on.

On sait en avançant dans la lecture que cet amour impossible finira mal mais on ne peut s’empêcher d’espérer le meilleur. Quand ce que l’on craint finit par arriver on ne peut que maudire cette société oppressante qui a considéré une race supérieure à l’autre pendant de nombreuses années.

Je n’imagine pas combien ça a été difficile pour les blancs et noirs amoureux à cette époque. 

J’ai eu beaucoup d’admiration pour Isabelle. C’est une femme courageuse. Elle n’a pas laissé les terribles malheurs qui ont succédé dans sa vie l’empêcher d’avancer. Elle fait des choix et les assume.

L’histoire d’Isabelle et Robert restera longtemps dans ma boîte à souvenirs de lecture. Je recommande vivement la lecture de ce roman plein de sensibilité. Une lecture fluide, captivante.

 

Connaissez-vous des livres qui abordent ce thème ?

 

Un amour interdit Alyssa Cole

 

J’ignorais encore que, quand on est amoureux, les raisonnements les plus sensés s’envolent par cette nouvelle fenêtre ouverte dans le cœur. 

 

Un homme bien, a répété Mlle Isabelle. Pour commencer, il doit vous traiter avec égards. Comme il doit aussi traiter les autres. — Que voulez-vous dire par les autres ? Ses enfants ? Sa mère ? — Bien sûr, mais pas seulement. Quand vous allez au cinéma, par exemple, est-ce qu’il remercie l’ouvreuse ? Quand vous êtes en voiture, est-ce qu’il se croit tout permis ? Au bout de quinze jours ou de deux mois, est-ce que vous remarquez s’il respecte son prochain, quelle que soit sa position vis-à-vis de cette personne ?

 

 

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Girls Trip ou l’hommage à nos folles années, nos folles copines

Bientôt mon retour au boulot après 3 belles semaines de détente. Pour me donner de la pêche et dormir avec le sourire, je décide de regarder Girls Trip. 

 

 

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Copyright Allociné

Ryan Pierce (Regina Hall), auteure à succès de livres de développement personnel, invite ses trois meilleures amies de l’université – Dina (Tiffany Haddish), Lisa (Jada Pinkett Smith) et Sasha (Queen Latifah), – qu’elle n’a pas revues depuis plusieurs années, au festival Essence, organisé tous les ans à la Nouvelle-Orléans pour célébrer la diversité et la créativité afro-américaines. Alliances et discordes sont réactivées, le côté sauvage de chacune se réveille et la solidarité féminine est ressuscitée, le tout sous un flot d’alcool, de musique, de soirées, de grabuge et de flirts à en faire pâlir la ville de tous les vices.

 

l'Afrique écrit

 

J’ai adoré ce film pour plusieurs raisons :

 

  1. La mise en avant de la culture afro-américaine

A travers le festival Essence, la culture musicale afro-américaine, la beauté noire ont été mises en valeur.

 

2. L’humour est au rendez-vous

J’ai ri et qu’est-ce que ça fait du bien ! Il y a des scènes tellement comiques.

Mise en garde : l’humour est parfois cru.

Dina est une sauvage ! C’est une fêtarde insouciante au caractère bien trempé. Elle est vulgaire, son comportement est grossier mais on ne peut ne pas l’apprécier. Elle est toujours présente pour ses amies et leur rappelle toujours de mettre un peu de folie dans leur vie. 

 

2. J’ai eu la nostalgie de mes années estudiantines

Ce film m’a replongée dans mes années passées au Maroc, en France avec mes amis. A travers le « Flossy Posse » j’ai revu nos soirées, « nos dégamages », nos instants de commérage, nos douces folies. On avait hâte de travailler pour pouvoir avoir de l’argent mais aujourd’hui je peux affirmer que c’est l’une des meilleures saisons de la vie. Toi qui me lis, si tu es encore étudiant, profite bien.

 

3.  J’accorde une grande importance aux thématiques abordées

Girls Trip c’est la célébration de l’amitié. Une amitié avec des désaccords, des embrouilles, des mots blessants mais une amitié joyeuse, sincère, solide, fidèle qui traverse le temps. A travers le « Flossy Posse », j’ai vu ma bande de copines, les BADS. J’espère que le ciel nous permettra d’être aussi soudées dans 20 ans.

J’ai adoré les mots de Ryan à la fin du film :

Chaque bande d’amis vit un jour une expérience tellement forte que chaque membre la portera en elle jusqu’à la fin de sa vie. J’ignore ce que l’avenir nous réserve, de l’amour ou du chagrin, de la joie ou de la tristesse, la seule chose dont je suis certaine c’est que mes copines seront là. Peu importe qui se glissera dans le tableau, mes copines seront toujours ma toile de fond. Elles me permettent d’être moi-même. Nous serons nous-mêmes, affectueuses, rieuses, précieuses, merveilleuses, nous quoi !

 

Il est également question de l’honnêteté dans cette comédie. Honnêteté envers les autres, honnêteté envers soi-même.

Les coachs de vie sont-ils honnêtes ? Ils nous vendent des formules de bonheur qu’ils n’appliquent pas souvent eux-mêmes. 

Quant on parle d’honnêteté, l’authenticité n’est jamais bien loin.

A quoi ça sert de paraître ? De montrer aux autres une vie qui n’est pas réellement la nôtre ? Girls Trip souligne l’importance d’être soi-même.

 

Ce film est à voir avec ses meilleures copines, ceux qu’on aime. 

 

 

 

Bon dimanche les amis !

 

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La formule du nez, sélection romance – Prix des auteurs inconnus

Roman concourant dans la sélection romance, prix des auteurs inconnus 2017. 

Couverture La formule du nez

Quand Zoé se voit offrir un emploi, elle est loin d’imaginer ce qui l’attend.

Plongée au cœur de l’étrange quotidien de Jules et du Nez, Zoé cherche à comprendre le mystère qui entoure les deux amis. De quel mal souffre Jules, enfermé dans sa prison de verre ?

Dans l’atelier du Nez, des sifflements résonnent… De surprises en fascinantes découvertes, Zoé aura fort à faire pour démêler les secrets d’une famille marquée par le drame. Mais parviendra-t-elle à trouver sa place auprès de ces deux inconnus sans perturber les liens qui les unissent ?

 

l'Afrique écrit

Lire ce roman m’a fait penser à une tarte aux fraises qu’on me propose de dévorer.

N’étant pas fan de fraise, j’hésite, repousse le moment de croquer la tarte. Je me dis que je ne vais pas apprécier mais je me décide finalement à la manger et là…

Je me laisse envahir par le goût délicat de cette tarte. Je la mange lentement mais sûrement, mes papilles apprécient le voyage. 

Ce roman ne figurait pas dans ma sélection, je remercie les autres membres du jury qui ont voté pour ce roman. Sans elles, je serais passée à côté de cette belle découverte.

Le titre du roman est intriguant tout comme le pseudonyme de l’ami de Jules : le Nez. il attise la curiosité. Une fois, le prologue débuté, les pages se tournent d’elles-mêmes. Les chapitres sont courts, le style poétique et fluide, les descriptions bien faites. On aimerait nous aussi faire une halte à Seyrac. L’âme de Molière peut esquisser un sourire face à la maîtrise de la langue de l’auteure. 

L’histoire est plutôt linéaire mais les secrets révélés et la quête de la guérison de Jules tiennent en haleine. 

C’est une lecture sensorielle. L’odorat est mis en avant d’une belle manière. On inhale le parfum sucré de l’amitié, amer de la culpabilité, acide de l’amour non réciproque.

Les odeurs se matérialisent. On les voit, on les entend, on les touche, on les goûte. 

La maladie de Jules m’a légèrement fait penser à celle de Madeline dans Everything everything  Son mal est plutôt fantasque, il ne supporte aucune odeur. 

Le Nez, son ami de longue date, s’est donné pour mission de le guérir. Grâce à lui, je sais enfin le nom scientifique des troubles de l’odorat en particulier l’hyperosmie. Par contre, j’ai trouvé la source de guérison assez farfelue.

Je me suis attaché au Nez. J’ai été déçu qu’il ne soit pas l’amoureux de Zoé. 

En parlant d’amour, je ne classerai pas ce livre dans la romance. C’est un récit avec une touche d’amour. La romance ne représente qu’une petite partie du récit.

La relation amoureuse n’est pas au cœur de l’ouvrage, elle n’est pas développée. Il m’a manqué de la passion, de la séduction, des obstacles dans l’évolution de la relation. Aucun « je t’aime » n’est prononcé. Jules et Zoé se rendent compte de leurs sentiments, décident de le vivre. POINT FINAL

Il sont touchants mais ne m’ont pas fait rêver à travers leur histoire d’amour. 

La formule du Nez a été un bon moment de lecture. J’espère que les deux romans qu’il me reste à lire pour le prix me raviront encore plus. 

 

Christmas

Editeur : Éditions Calepin

Date de publication : 23 novembre 2016

Lien d’achat : ICI

En attendant l’interview de l’auteure sur le blog, vous pouvez en savoir plus sur elle ICI

 

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[Service presse] Tirée par les cheveux Lisa Bettini

J’ai beaucoup aimé les deux livres reçus en service presse édités par le Texte Vivant alors je guette maintenant leurs nouveautés. Je n’ai donc pas hésité à demander Tirée par les cheveux.

Grand merci à Anaëlle pour ce service presse. 

Résumé de l'oeuvre

« On a tous, à un moment, rencontré des situations ubuesques. De mon côté, on dirait presque que je les cherche… alors je vous en fais profiter. Et peut-être qu’à votre tour, vous aurez envie de me raconter les vôtres. La boucle sera alors bouclée. »

Tirée par les cheveux, c’est le livre de Lisa Bettini. Un livre qui croque des anecdotes de la vie quotidienne avec beaucoup, beaucoup d’humour et une plume mordante à souhait ! Des chroniques savoureuses, des petites et grandes hontes, des grosses gaffes, des moments de solitude… Aujourd’hui dévoilés dans un recueil hilarant pour justement ne plus jamais se sentir seul.

l'Afrique écrit

 

Lisa Bettini nous offre 25 anecdotes de son quotidien. Des anecdotes aux titres déroutants qui annoncent les couleurs :

Tourista – Cook me all night long – sms shame – débordée délivrée – russian cuvette – désarmement des portes – Les zombies à paillettes – Disting’tiff  etc…

L’auteure nous raconte avec légèreté ses gaffes, ses emmerdes, ses rendez-vous galants foirés, ses mauvaises surprises, ses coups de gueule. Le ton employé est rafraîchissant. Le style d’écriture est très fluide, les nouvelles très courtes. C’est une lecture légère et sans prise de tête.

Des 25 anecdotes, j’ai beaucoup aimé :

  • Russian Cuvette : des hommes viennent fréquemment frapper à la porte de Lisa. Des petits vieux, des jeunes, des grassouillets qui ont tous en commun un sentiment de stress sur leurs visages. A chaque fois qu’elle leur ouvre la porte, ils affirment s’être trompés de porte. En effet, tous ces hommes se rendent chez sa voisine. Mais que vont-ils faire là-bas ? Quelle activité perverse occupe cette voisine ?

J’ai apprécié cette histoire pour sa moralité : ne pas se fier aux apparences et éviter de juger les gens qu’on ne connait pas.

 

  • Cook Me All Night long : Lisa évoque une série de « dating » qui ne sont pas vraiment des rendez-vous amoureux. Ce sont plutôt des rendez-vous culinaires. Cette anecdote m’a beaucoup fait rire.

 

  • Débordée délivrée : Lisa en a marre de son boulot. Depuis quand on travaille comme ça ? Vacances, elle quitte tout ! Elle démissionne, commence à regarder les destinations de rêve sur internet et se rend compte qu’elle a oublié l’essentiel. 

 

  • Pour la vie : Une anecdote touchante qui met en évidence le cycle de vie de l’amitié et tous les beaux moments qu’on partage entre amis. 

A 18 ans, 80% de notre entourage amical partira avec l’eau du bac mais ça on ne le sait pas encore. Puis arrivent les copains de fac, les adultes, avec eux on partage tout ce que la vie nous offre comme merveilleuses découvertes. […]La vie, celle qu’on attendait. A ce moment, on est full copains. plus une place dans notre bus de l’amitié. […]Puis un beau jour… Et ce jour-là arrive généralement autour des 25 ans. on perd des amis, comme on perd des cheveux. 

 

  • Août, l’enfer du décor  parce que j’aime bien les personnifications. 

 

Tirée par les cheveux aurait pu être un coup de cœur si j’avais été embarquée dans tous les récits, ri jusqu’à me tordre de douleur. Je suis hélas restée indifférente à certaines nouvelles mais je pense que vous aurez un avis contraire. Je vous laisse donc le lien d’achat du livre  ICI  🙂

 

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Voyageuse, sélection romance – Prix des Auteurs Inconnus

Roman concourant au Prix des Auteurs Inconnus 2017 dans la catégorie romance

 

À 18 ans, Kanyin vient de terminer son lycée avec brio et ne tient plus en place à l’idée d’entrer enfin à l’université.
Toutefois, lorsque sa mère lui annonce qu’elle doit passer ses vacances au Bénin, auprès de son père, sa bonne humeur s’évapore. Ce dernier étant constamment accaparé par son métier de chirurgien, la jeune fille s’attend à deux mois d’ennui et de solitude.
Elle ne prévoyait certainement pas retrouver un vieil ami d’enfance dans une situation plus qu’inattendue : dans le coma.
Et elle s’attendait encore moins à ce qu’en le touchant, elle se retrouve projetée dans un endroit des plus étranges…

 

l'Afrique écrit

Quel plaisir de retrouver les terres de l’Afrique dans un roman ! L’Afrique et ses chaleurs excessives, ses mets, ses animations.

Au Bénin, l’auteure nous construit un univers fantastique. Avec un style fluide, un ton dynamique, une maîtrise de la langue française et de la culture chinoise, elle nous convainc de participer à l’aventure de Kanyin. On se coupe donc du monde réel, se laisse transporter jusqu’à la prison des âmes.

Là-bas, Kanyin retrouve son ami et amoureux secret Jun. Il n’est pas le seul prisonnier. Comment libérer toutes ces âmes perdues ? Kanyin parvint à trouver la solution. On est plongé dans l’astrologie chinoise, initié à l’art des runes. N’ayant jamais entendu parler des runes, j’étais un peu perdue au début.

Les turbulences s’annoncent. Il y a de l’action. Impossible de fermer l’œil avec de telles secousses. Tout ne se passe pas comme prévu. La tristesse pointe le bout de son nez lorsque des compagnons de Jun disparaissent.

L’histoire se focalise sur l’héroïne principale : Kanyin qui d’ailleurs est une fille forte, déterminée. J’aurais voulu en savoir plus sur Jun, Kaido, Xin Yi, Alisha. Vu qu’on en est qu’au premier tome, je pense que mon envie sera satisfaite dans la suite.

Voyageuse est classé dans la romance. Il y a effectivement une relation d’amour mais elle n’est pas très développée. Elle n’est restée qu’au stade des prémices. La relation n’est pas vécue. Le récit prend fin au moment où Kanyin et son amoureux se retrouvent. Je suis restée sur ma faim.

Voyageuse est un roman presque parfait tant sur le fond que sur la forme. Je n’ai noté en effet qu’une coquille, une faute de conjugaison : nous nous mirent (page 160/379)

Il aurait été un coup de cœur s’il avait rempli tous mes critères comme être submergé par les émotions, me séparer difficilement des personnages, ressentir un grand vide à la fin. 

C’est une lecture très divertissante, prenante. L’auteure a réussi à créer l’envie de lire le Tome 2. N’hésitez pas à réserver votre place sur le prochain vol !

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Éditeur : Createspace Independant platform
Date de parution : 12 Juillet 2017
Nombre de pages246 

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