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Lecture commune Signé Poète X – Elizabeth Acevedo

A Harlem, dans un monde qui ne veut pas l’entendre, Xiomara, 15 ans, refuse de rester silencieuse.

Laisser parler ses poings ou écrire, écrire, encore écrire, slamer et enfin trouver sa voix.

Un texte révolté et bouleversant ; un roman en vers magnifiquement traduit qui croit au pouvoir de la littérature ; un livre qui donne à lire un monde où chaque voix peut être entendue et où les mots changent la vie.

 

l'Afrique écrit

J’ai lu ce livre en lecture commune avec Audrey du blog Light and Smell. Nous avons échangé quotidiennement pendant 5 jours nos impressions de lecture. Une expérience enrichissante. Pour lire son avis, cliquez ICI

Je n’en ai pas l’habitude mais je débuterai ma note de lecture par la couverture qui est magnifique. Une couverture artistique, contraste de couleurs mettant en exergue les mots. C’est un bel livre-objet. 

 

Entrons dans l’histoire qui débute au 24 mai. De quelle année ? Rien n’est spécifié mais il semble que l’époque soit contemporaine. 

Première agréable surprise : découverte des strophes, des rimes. Un roman en vers. Original et déconcertant à la fois.

Récit singulier, la narratrice nous embarque dans un beau voyage poétique, elle se raconte comme on lit un poème.

Xiomara, adolescente de 15 ans, nous livre un aperçu de son quartier, ces regards adressés aux filles qui s’habillent trop court, à son corps avec des formes.

Les rapports de notre narratrice avec sa mère sont tendus.

Et cette femme-là, qui me fait si peur,
cette femme à la fois mère et monstre,

 

La mère lui interdit d’avoir tout rapport avec les garçons, l’oblige à être assidue à l’Eglise. Xiomara trouve que sa mère est enfermée dans l’Eglise, elle, elle aimerait pouvoir ne pas porter le poids de l’Eglise, de la dévotion. 

Elle a des doutes sur la Bible, le christianisme, elle ne se retrouve pas dans les femmes de la Bible. 

C’est comme si en prenant de l’âge
              je m’étais aperçue
                                    que l’Église
traite les filles différemment.

 

J’ai été très agacée par le comportement de la mère. Je suis pour qu’on encadre l’adolescent, qu’on lui fixe des limites, qu’on l’oriente mais pas pour qu’on l’enferme dans un schéma de pensée, une vie qu’on aurait voulu vivre.  

Xiomara aimerait qu’on arrête de décider pour elle, elle aimerait pouvoir faire ses propres expériences surtout en ce qui concerne les garçons. Son histoire avec Aman est tendre. Je n’ai pas compris son silence face à une scène d’attouchements au lycée mais j’ai apprécié sa sagesse en ce qui concerne les relations sexuelles. Il n’obéit pas à son désir, sait écouter sa partenaire et n’interprète pas à sa guise ses NON. 

Xiomara est une rebelle, elle se défend avec ses poings, va apprendre à se défendre avec des mots grâce à sa prof d’anglais et le club de poésie. 

 

Dans ce roman singulier, les personnages tant principaux que secondaires apportent de la valeur de l’histoire.

Je me suis retrouvée en Caridad, l’amie de Xiomara. C’est mon personnage coup de cœur pour sa douceur, sa tolérance. 

Un autre personnage secondaire m’a également touchée. Le prêtre Sean. Pour une fois, que l’image d’un prêtre ne renvoie pas à des abus sexuels, que ce dernier assume avec brio son rôle de pasteur, je n’ai pas boudé mon plaisir.

Ce roman Young Adult est plaisant à lire. Il est fluide, évoque des sujets d’actualité tels que l’éducation de la jeune fille différente de celle du jeune garçon, les métiers sexués…

Il me sourit, hausse les épaules. « Je suis venu beaucoup,
pour m’entraîner. Mon père a jamais voulu me payer des cours.
Il dit que c’est un truc de meuf. »
Il a un sourire triste. Et je pense à tout ce qu’on pourrait être
si on nous disait pas que nos corps sont pas faits pour.

…mais j’aurais voulu qu’ils soient plus développés notamment celui de l’homosexualité.

 

Christmas

 

Roman présélectionné pour le Prix les Afriques 2020

 

Éditeur : Nathan

Date de publication :  2019

Nombre de pages : 384

Disponible aux formats papier et numérique 

 

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Les jours viennent et passent – Hemley Boum

Au soir de sa vie, Anna se remémore son existence mouvementée dans un Cameroun en pleine mutation. À ses côtés, sa fille unique, Abi, qui a choisi de vivre en France, tente de dénouer ses propres conflits, d’accorder vie amoureuse et responsabilités familiales. Une toute jeune femme, Tina, rescapée des camps de Boko Haram, mêlera sa voix et sa destinée aux leurs. À travers ces trois générations de femmes, Hemley Boum embrasse, en un même élan romanesque, à la fois l’histoire contemporaine du Cameroun et l’éternelle histoire du cœur humain.

 

 

l'Afrique écrit

 

La mère…

Anna est en fin de vie et se souvient. Elle nous mène sur les pas de son enfance. Elle qui n’a pas connu sa mère, a été élevée par Awaya, la paysanne veuve de plusieurs maris qui a elle-même élevé la mère d’Anna.

Anna se souvient de son accession au savoir, son temps de servitude chez les bonnes sœurs, sa rencontre avec le père d’Abi, son mariage, sa difficulté à s’intégrer dans sa belle-famille Bamiléké. 

La fille…

Abi évoque sa vie familiale, sa liaison adultérine qui a causé l’effondrement de sa cellule familiale, les conséquences dans la vie de son fils Max. 

 

La petite-fille….

Tina a le même âge que Max, il est d’ailleurs un proche ami. Elle intervient dans la 2e partie du livre. Une jeune fille dans la légèreté de l’adolescence qui se retrouve embrigadée dans un camp de Boko Haram. 

 

Les jours viennent et passent évoque plusieurs thèmes d’actualité : Boko Haram et les méthodes de recrutement de ces terroristes au Cameroun, l’exode du Nord vers le Sud du pays, la faiblesse du dispositif de lutte contre l’embrigadement des jeunes. L’Etat qui ne joue pas grand rôle, la corruption et cupidité des hommes politiques. 

Leur jihad est la caution morale d’escroqueries, de viols et de meurtres à grande échelle. 

 

Dans notre pays, la bureaucratie, les contrôles judiciaires, la loi, tout ce qui protège l’individu et permet l’éclosion d’une citoyenneté était dévoyé, distordu, même nos frontières étaient poreuses. 

 

Rien n’était mis en place : aucune communication, aucun plan d’action pour prévenir les familles, leur indiquer des relais d’entraide, fournir des outils pour combattre l’embrigadement, tous les embrigadements, qu’il s’agisse du désir d’Europe, via les pays du Maghreb – avec des passeurs ouvertement racistes, négriers des temps modernes –, ou de l’appel au jihad,

 

Les hommes faits envoient des jeunes gens à la guerre, c’est ainsi partout et de tout temps. Les vieux créent les conditions des conflits, nourrissent les hostilités, prétendent défendre des questions essentielles : le bien contre le mal, quand ils ne font que s’arc-bouter sur leurs privilèges en convoitant les richesses des autres. Ils ourdissent des stratégies délétères, puis lancent leurs enfants à l’assaut de l’ennemi.

 

 

Les jours viennent et passent parle de vies de femmes, leurs intimités, leurs challenges quotidiens : la gestion de la belle-famille, la polygamie, la rupture des liens maritaux.

La prison d’une femme ça peut être aussi la maison de son mari ou de son père.

 

Le corps d’une femme est bien plus exigeant que son cœur, l’ai-je déjà dit ? Il n’a qu’une vie et jamais ne l’oublie. Il thésaurise les traces de coups comme le souvenir des baisers, les blessures que l’on s’inflige et celles que la vie nous porte. Il ne guérit pas, ne se renouvelle pas, avance au pas de charge, seuls comptent le passé et le présent, l’avenir ne le concerne pas. Alors il ne peut se permettre aucune hypocrisie, le corps : il se rit de nos subterfuges, balaie d’un revers de la main nos atermoiements, les petits arrangements que l’on fait avec soi-même, il n’écoute pas les excuses et sanctionne
sans appel les impostures que le cœur tolère. 

 

Les jours viennent et passent décrit cette société où l’erreur de l’homme est acceptée, celle de la femme condamnée. 

J’ai découvert via ce roman la culture et le mode de vie des bamiléké, la profondeur de leur attachement aux valeurs ancestrales.

 

Le roman émet une réflexion sur la littérature africaine qui pourrait susciter de vifs débats. 

Je me suis longtemps tenue à l’écart de la littérature africaine, j’y lisais une injonction qui ne me convenait pas. Les auteurs étrangers parlaient à une « moi » intime, eux convoquaient la couleur de ma peau, ainsi qu’une histoire qui me blessait et m’humiliait. J’étais une femme sensible, en proie aux remous de la vie, pas un concept, un combat perdu, un territoire à conquérir, une authenticité à redéfinir. Mon identité ne faisait aucun doute à mes yeux, ou si doute il y avait, leur imaginaire peinait à en restituer la complexité.

 

Ce roman polyphonique à la tonalité lyrique se lit aisément. Il a ses moments de rire et ses moments de peine. Sympathique lecture mais je n’ai pas retrouvé la puissance d’écriture singulière d’Hemley Boum. 

 

 

Christmas

 

Éditeur : Gallimard

Collection : Blanche

Date de publication :  2019

Nombre de pages : 368

Disponible aux formats papier et numérique 

 

Roman présélectionné pour le Prix les Afriques 2020

fleur v1

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Liebster award, 8e award de blogueuse

J’ai été nominée par une vie des livres pour participer au Liebster Award 3.0.

Merci ! ❤ 

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Pour ce faire, quatre simples étapes :

1. Remercier le blogueur qui vous a nommé → fait
2. Répondez aux questions qui vous ont été posées
3. Nommez 5 autres blogueurs
4. Posez 6 nouvelles questions

 


 

Réponse aux questions 

 

Quel est l’auteur le plus représenté dans ta bibliothèque ? 

Si on parle de ma bibliothèque personnelle, c’est Brenda Jackson.

Brenda Jackson

 

J’ai lu sept de ses romances. C’est énorme, non ? La plupart du temps, je m’efforce de me limiter à trois titres par auteur pour me donner le temps d’en découvrir d’autres mais j’ai échoué avec Brenda Jackson.

 

Comment choisis-tu les livres que tu achètes : selon une liste d’envies, en les sélectionnant avant de les acheter, au feeling, etc. ?

Je les choisis en fonction du résumé. Ensuite, je fais un tri en regardant les commentaires d’autres lecteurs. Trop de livres à découvrir pour faire une mauvaise pioche. 😀 

 

Aimes-tu/aimais-tu tes lectures obligatoires à l’école ?

Oui ! Comment ne pas aimer La tulipe noire de Dumas, Cinq contes de Guy de Maupassant, les poèmes de Lamartine, Candide de Voltaire, Les frasques d’Ebinto d’Amadou Koné ou encore les soleils des indépendances d’Ahmadou Kourouma ?

Aujourd’hui, je fais plus de tri mais à l’école je lisais tout ce que je trouvais. 

 

Partages-tu tes lectures avec ton entourage (famille, amis, collègues…) ou seulement via ton blog/tes réseaux sociaux ?

Dans le cercle très étroit de mes amis, il n’y en a qu’une qui aime les livres. Aujourd’hui, on ne parle plus lecture comme on le faisait au temps de la fac. Côté famille, j’en parle quelquefois avec ma belle-sœur. 

 

As-tu des centres d’intérêt incompris ou qui paraissent loufoques aux yeux de certains ?

La lecture est un centre d’intérêt incompris aux yeux de plusieurs. Ils ne comprennent pas comment je peux passer mon week-end à lire un livre.

 

Quel est ton dessert préféré ?

Le tiramisu. Rien qu’en écrivant, j’ai envie de le manger. 

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Dessert dégusté chez Pink Mamma (Pigalle)

 


 

Nomination des blogueurs

Pamolico

Plume flamboyante

Cicco Lady

Helios

L’être de mon moulin

 

En espérant que cela m’aide à vous arracher quelques mots 😀


 

Les questions 

  1. Quel est votre genre littéraire préféré ?
  2. Imaginez, vous devez vivre le restant de vos jours dans un pays d’Afrique. Lequel choisissez-vous? 
  3. Quel est le livre dont vous ne pourrez jamais vous séparer ?
  4. Imaginez, votre blog doit maintenant être géré à 4 mains. Quel blogueur choisirez-vous comme binôme ?
  5.  Aimiez-vous vos lectures obligatoires à l’école ?
  6. Si vous deviez écrire un livre, quel serait le thème ?

 

Excellente semaine à tous !

fleur v1

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Noir: entre peinture et histoire

Un beau-livre sur le blog ? Quelle nouveauté ! 😀

Avant de vous présenter le livre, j’aimerais bien vous dire comment je l’ai découvert.

Mon père a regardé un soir une émission sur une chaîne d’informations internationales. Quelques jours plus tard, il m’a demandé si je pouvais trouver Noir : entre peinture et histoire en librairie. J’ai sauté cette étape et ai commandé directement sur Amazon en passant par une très bonne amie. Je tiens à la remercier même si elle ne verra pas le message. Grâce à elle, j’ai accès quand elle fait des détours à Abidjan aux livres invisibles dans les librairies abidjanaises.

J’ai offert le livre à mon père puis je l’ai emprunté pour pouvoir vous dire ce qu’il contient 😀

 

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La démarche de ce livre consiste à s’intéresser à la perception des Noirs, exclusivement au prisme de leur représentation par les peintres européens. 

Les plus grands noms de la peinture européenne ont représenté des Noirs : Rembrandt, Picasso, Matisse, Cézanne, etc…

Dès le début, les auteurs indiquent pourquoi ils préfèrent le terme Noir aux autres termes utilisés pour désigner les africains ou afro-descendants. Lorsque j’étais en France, je détestais qu’on nous appelle Black au lieu de Noir. Appelle-t-on les blancs White ?

Dire Noir n’est pas une insulte mais dire nègre, négrillon, bamboula oui. 

 


 

Les auteurs de ce beau-livre d’art et d’histoire, Naïl Ver-Ndoye et Grégoire Fauconnier,  passionnés par l’histoire des Noirs ont choisi pour ce livre leurs coups de cœur d’amateur d’art. 

Les peintures sélectionnées s’organisent autour de dix thèmes :

  1. Allégorie d’un territoire
  2. Religion
  3. Corps
  4. Esclavage
  5. Figures politiques
  6. Domesticité
  7. Talents
  8. Guerre
  9. Scènes de vie
  10. Présence noire

Pour chacun de ces thèmes, les auteurs ont sélectionné cinq œuvres principales qui ont fait l’objet d’une analyse, complétée par une mise en relation avec d’autres peintures. 

Les analyses sont concises et suscitent l’intérêt d’aller plus loin dans la découverte des tableaux et personnages présentés. Une longue bibliographie est disponible en fin de livre et je compte y piocher de temps en temps mes lectures car j’ai envie d’approfondir l’étude des thèmes abordés.

Ces 240 pages sont très instructives. Saviez-vous que les Noirs étaient représentés dans l’art européen dès la plus haute antiquité ou encore qu’il était difficile à la Renaissance d’obtenir la couleur noire ?

 


 

Les Noirs ont été peints par les artistes européens pour représenter l’Afrique, incarner l’exotisme des Antilles. On y voit le reflet de la perception des Noirs par la société européenne. Les stéréotypes sur la force physique, la sexualité sont bien présents. 

Des figures religieuses comme le mage Balthazar, Saint Maurice, l’abbé Moussa, Séphora sont présentées.

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Les Européens ont été intrigués par le corps noir. Les hommes ont fantasmé sur le corps de la femme noire, en ont fait un objet sexuel, n’hésitant pas à la violer sans être incriminés (Voir le tableau ci-dessous de Christiaen van Couwenbergh)

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L’esclavage des Noirs a également fait l’objet de nombreux tableaux : les captures ont été peintes ainsi que la vie dans les plantations, le long chemin vers la liberté.

J’ai découvert deux hommes : Ayouba Diallo, imam sénégalais et William Ansah Sessarakoo, prince fante envoyé à Londres pour parfaire son éducation. Tous deux ont un point commun : ils ont été esclaves en Europe durant quelques années et ont pu revenir en Afrique. 

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De grandes figures politiques noires ont marqué l’Europe comme Jean-Baptiste Belley,  John Tockson qui a servi un roi de Suède. J’ai découvert ces personnages via ce livre et je lui suis reconnaissante d’avoir ôté un pan de mon ignorance.

Les Noirs ont joué toutes sortes de rôles au sein des foyers : des nègres de cour, des nègres de luxe. Ils ont été peints pour leurs talents. Peintres, acteurs, danseurs, mannequins, boxeurs, ils étaient.

Le parcours extraordinaire de certains personnages induit que la force d’une destinée peut parfois l’emporter sur le joug des normes sociales.

Les Noirs ont participé aux conflits armés menés par les puissances européennes. Des peintres ont immortalisé ces combattants.

Ce beau-livre est à lire et à faire lire. J’ai découvert des personnalités extraordinaires notamment celles de Samuel Coleridge-Taylor et Belle. J’ai écouté l’une des symphonies du premier et je compte regarder Belle, le film d’Amma Asante. 

 

 

Sarkozy disait en 2007 à Dakar que l’homme africain n’était pas assez entré dans l’histoire. Y aurait-il une âme bienveillante pour lui offrir Noir : entre peinture et histoire ?

Le lien d’achat par ICI

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Liebster award 2018, 7e award de blogueuse

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©Ma vie mes humeurs

J’ai été nominée par ma blopine Yasmin du blog Ma vie, mes humeurs pour le Liebster award 2018 et par Juliet du blog Coeur d’encre pour le sunshine blogger award. 

Merci les girls ! ❤ ❤

Ce n’est pas ma première participation à ces deux tag. On va donc oublier les 11 faits sur moi-même (vous pouvez les retrouver dans cet article) et passer directement aux questions auxquelles je n’ai pas encore répondu dans mes précédents tags. 

 

 

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J’ai un fait inédit. Je suis la lauréate du Prix Guillaume Soro du jeune écrivain féminin 2018 ainsi que la lauréate du prix littéraire horizon 2018 !

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Je suis tellement heureuse de faire mon petit bonhomme de chemin dans la sphère littéraire ivoirienne !

 

 

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J’ai été très touchée à la soirée de gala de remise du prix Horizon de l’enthousiasme d’Emmanuel Dongala !

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Lorsque je lui ai présenté mon exemplaire de Photo de groupe au bord du fleuve et lui ai dit tout le bien que j’en ai tiré, il a été très heureux qu’on lui parle d’un livre de sa bibliographie autre que Jazz et vin de palme. Il m’a dit que certains lecteurs avaient été gênés par la narration à la 2e personne. Moi, j’ai adoré. Je trouve cette narration originale. 

 

Les questions de Yas.

 

Un de tes blogs préférés.

Graine de moutarde. J’aime beaucoup ses méditations spirituelles. 

 

Est-ce que tu pourrais arrêter de bloguer ?

Faire une pause, oui mais arrêter définitivement, non.

 

Est-ce que tu travailles à côté ou est-ce que tu vis de ton blog ?

Je travaille. 

 

Si tu devais changer quelque chose à ton blog, ça serait ?

Peut-être passer en .com

 

Ta solution pour te relaxer ?

Lire ou écouter du smooth jazz.

 

Harry Potter plutôt livres ou films, ou les deux ?

Aucun. Adolescente, je n’ai jamais réussi à terminer l’un des tomes. Je crois que je n’ai regardé que la moitié d’un des films. Ce n’est carrément pas mon univers de lecture. 😀

Le livre qui t’a le plus marquée et pourquoi ?

Celui qui me vient directement à l’esprit : Lagos Lady de Leye Adenle.

Ça a été un coup de cœur immédiat. J’ai apprécié l’intensité du rythme de narration et bien d’autres choses que vous pouvez découvrir dans ma chronique.

 

Tu es plutôt bob l’éponge ou la famille pirate ?

Bob l’éponge. Il est chou, j’aime sa bande d’amis.

 

Plutôt bec sucré ou salé ?

Je préfère les biscuits salés aux sucrés mais les crêpes sucrées aux crêpes salées. On va dire que je suis bec sucré ou salé en fonction de l’aliment.

Si tu étais un péché capital ?

L’avarice. Je suis très économe. (rires)

 

Les questions  de Juliet

Quel livre qualifierais-tu de plussoyant, et quel autre de frabieux ? (oui, j’ai envie de te rendre folle)

Le livre plussoyant serait No home de Yaa Gyasi.

Je confirme, tu m’as rendue folle. Frabieux ? Heureusement que le net existe !

Le livre frabieux serait Je suis seul de Beyrouk.  

 

Quel genre de livre préfères-tu lire ?

Roman contemporain, romance et polar.

 

A quoi ressemble ton endroit rêvé pour lire ?

Un fauteuil confortable, une table basse où mettre boisson et trucs à grignoter.

 

Quelle maltraitance de livre te choque le plus ?

Ce que font souvent mes neveux : déchirer les livres.

Quelle remarque sur les lecteurs ou la lecture en général te donne envie de mettre une grande claque à celui qui l’a dite ?

Lire tout un week-end ? Tu n’as vraiment rien à faire de ta vie pour gaspiller du temps à lire ?

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Avec quel personnage de livre aurais-tu aimé discuter ?

Avec Léopold, le roi des belges (protagoniste du livre Il est à toi ce beau pays) pour l’agacer, le faire descendre de son piédestal.

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En cours de lecture

 

Quelle aventure littéraire aurais-tu aimé vivre ?

Etre une espionne comme Ellen Burns.

Alyssa Cole    

Que préfères-tu manger ou boire pendant que tu lis ?

Aucune préférence. Je mange et bois ce qui est à ma portée.

 

Pourrais-tu décrire ta bibliothèque, ou la montrer avec une photo si tu as la flemme ?

Mes livres sont rangés dans la bibliothèque de mon père. Je n’occupe qu’une rangée pour l’instant. (J’ai plus de livres numériques que papier)

J’ai placé les livres que j’aime le plus à l’arrière (les trésors doivent être cachés) et ceux que j’ai plus ou moins apprécié à l’avant.

 


Je nomine les récents abonnés au blog en espérant qu’on fasse mieux connaissance. 

La peuplade

 

Lisi YAO

Mistikrak

Chers blogueurs, je vous invite à donner 11 faits sur vous et à répondre aux questions de Yas ou de Juliet !

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Camarade papa – Gauz

Deux narrateurs, deux époques : période coloniale et post-coloniale.

Dans la vie de Dabilly et le fils de Camarade Papa, il y a un avant et un après : l’avant se situe en France  pour Dabilly et les Pays Bas pour le fils de Camarade Papa, l’après c’est la Côte d’Ivoire.

Nos deux narrateurs nous invitent dans leurs mondes respectifs à tour de rôle.

Sa mère morte, le fils de Camarade Papa est envoyé en Afrique pour retrouver sa grand-mère et ses racines, avec une « mission » : observer le monde post-colonial, tout en restant fidèle à son éducation révolutionnaire.

Gauz fidèle à lui-même parle du communisme à travers les yeux d’un enfant qui a une façon bien rouge de parler. Ses mots déroutent. Il faut oublier le français de Verlaine et être à l’écoute de cette langue nouvelle. Une langue originale, un ton bourré d’humour. On passe un bon moment avec ce Citoyen.

Dabilly quant à lui a toujours rêvé partir. 

Vivre et grandir à Abilly, un lieu dont on porte le nom à l’état civil, et ne pas s’y sentir chez soi. J’ai toujours rêvé partir. Au catéchisme, où je suis assidu, j’ai appris que la rédemption des âmes se faisait en partant. Seul, en bande ou avec tout un peuple, de la Genèse à l’Apocalypse, on part pour se sauver, accomplir une destinée.

Il tente donc l’aventure coloniale. Il raconte son arrivée à la Rochelle, en Alsace, la traversée jusqu’à Grand-Bassam. Dabilly nous fait découvrir le Grand-Bassam des années 1880 : factoreries, enseignes commerciales anglaises, enseignes commerciales françaises.

Dabilly est affecté « à un poste dans une zone boisée comprise au nord d’Assinie. » Dans ce pays inconnu, il devra bâtir un poste et le tenir. Dabilly devient un explorateur.

Les français présents sur la côte ont le sens du devoir. Ils ont une mission et doivent l’accomplir. C’est leur obsession commune. 

« Nous devons accélérer l’occupation effective »,

« Nous devons faire barrage au péril anglais »,

« Nous devons sauver nos établissements sur la côte »,

« Nous devons préserver le fruit de nos efforts »…

Comment parler de colonisation sans parler de Binger ? Il passe presque inaperçu dans ce roman. Gauz préfère parler de Treich-Laplène, résident délégué de France, fin stratège. En parcourant le roman, on comprend mieux pourquoi sa sœur Valentine tenait à faire connaître et reconnaître son parcours héroïque et œuvre pionnière. Binger est un usurpateur.

Toutes les réponses passent par Treich. Un saint. Treich sait. Treich connaît. Treich comprend. Treich peut. Treich va. On ne parle pas de lui, on l’invoque.

— Économie de traite, politique de traités. Le modèle est primitif, mais efficace pour le moment. — Pour les traités, il y a Treich. Toujours flanqué de son « cheeeer Anno », il a le don de capter la sympathie des chefs locaux on ne sait trop comment.

Dabilly est profondément humain, cela le rend attachant. Fleur bleue, j’ai apprécié son histoire d’amour discrète, celle qui fera le lien entre le fils de Camarade Papa et lui.

Dabilly va à la rencontre de la population noire. On découvre les appoloniens, les Kroumens, puis le peuple agny. Sont dévoilés leurs organisations, légendes, rituels et mystères.

Ces populations ne voient pas le mal venir de loin.

— Les chefs noirs ne sont pas un problème. Ils croient que nous sommes là pour le commerce avant tout et ils veulent en profiter. Ils n’ont pas encore conscience que nous allons occuper le pays. Pour le moment, c’est plus facile de s’entendre avec eux qu’avec les Anglais.

 

Merci à l’auteur d’avoir mis en avant ces sociétés matriarcales du Sud où la femme a une place très importante. J’ai apprécié le portrait de Malan Alloua très féministe, maîtresse de son corps et de ses pensées.

Camarade Papa au style parlé et imagé m’a fait passer un bon moment de lecture. Je loue la prise de risque de Gauz.

J’ai apprécié le volet culturel de l’oeuvre même si j’ai été perdue à quelques endroits. L’abondance de personnages secondaires a engendré des moments de confusion. Il faut rester concentrée pour ne pas perdre le fil.

J’ai eu l’impression à certains endroits de ne pas saisir où l’auteur voulait en venir. Il m’a fallu relire des passages. La presse dit que l’auteur fait appel à l’intelligence du lecteur. J’ai tu mes incompréhensions de peur de paraître bête. Non, je refuse d’être une Rami* 😀

Camarade Papa est-il un roman engagé ?

Je vous laisse méditer cette définition de l’engagement en littérature : l’écrivain engagé n’impose pas un point de vue idéologique ou politique, il « a choisi de dévoiler le monde et singulièrement l’homme aux autres hommes pour que ceux-ci prennent en face de l’objet ainsi mis à nu leur entière responsabilité». Il appelle l’action, mais prétend ne pas en déterminer le contenu. C’est bien cette habileté que Sartre, dès 1938, reconnaissait à l’écrivain américain John Dos Passos, dont l’entreprise était « de nous montrer ce monde-ci, le nôtre. De le montrer seulement, sans explications ni commentaires », afin de susciter un sentiment de rejet (Source LE ROMAN FACE À L’HISTOIRE de Sylvie Servoise, chapitre 2 Roman engagé et roman à thèse : les frères ennemis)

 

Pour plus d’informations sur Camarade papa, cliquez ICI

Si vous l’avez lu, n’hésitez pas à le signifier en commentaire pour qu’on en discute.

 

* Personnage de soap opera dramatique turque qui souffre de déficience mentale légère.

GM signature

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BONI, pont culturel entre la Côte d’Ivoire et la Guyane

Mai 2018 – Salon International du livre d’Abidjan.

Serge Bilé reçoit pour sa dernière oeuvre publiée « Boni », le Grand Prix national Bernard Dadié.

J’aime acheter les œuvres qui ont reçu des prix littéraires. Je pense que c’est un exercice nécessaire pour tout auteur débutant.

Je me rends au stand où l’oeuvre est en vente et j’y achète deux autres œuvres de l’auteur au lieu de BONI. Je n’ai pas de coup de foudre immédiat avec l’oeuvre alors je remets mon achat à plus tard.

Au stand des Prix Nationaux Bernard Dadié, j’entends l’auteur parler de sa dernière oeuvre, ce pont culturel entre la Côte d’Ivoire et la Guyane via les Boni. J’entends la mélodie de sa passion pour les faits méconnus de l’Histoire des peuples noirs.

Je me rends compte du travail colossal, de l’énergie que demandent tous ses livres et j’ai envie de l’encourager à ma façon. J’achète donc Boni.

pont culturel entre la Côte d'Ivoire et la Guyane

 

Cette fresque romancée qui va de l’Afrique à l’Amérique du Sud a pour fil conducteur une femme que la mémoire des hommes a oubliée : la mère de Boni.

La première de couverture l’illustre assez bien. Pagne noué autour de la poitrine, son regard est orienté dans le même sens que celui de son fils victorieux. Derrière un grand homme se cache une femme dit l’adage. Derrière un grand homme se trouve une mère exceptionnelle.

A partir des archives et d’éléments d’anthropologie, Serge Bilé imagine la vie de la mère de Boni. Il la fait naître à Kumasi, lui donne le nom d’Adjoua. Elle est la servante d’Akwa Boni, nièce d’Abla Pokou.

Abla Pokou est une princesse Ashanti. A la mort d’Osei Tutu en 1717 se profile une querelle de succession entre ses neveux Opokou Ware et Dakon, le frère d’Abla Pokou. La querelle vire à la tragédie. Dakon est assassiné. Craignant d’être massacrée, Abla Pokou fuit avec sa famille, leurs esclaves et les soldats restés fidèles à son frère. Adjoua fait partie du cortège.

Un nouveau peuple se forme en Côte d’Ivoire : celui des Baoulé et des Agni. Il fait perdurer les traditions Akan.

Hélas, l’exil en Côte d’Ivoire ne va pas durer pour Adjoua. Elle est enlevée par des hommes, va être vendue, sa liberté sera confisquée. Avec elle, on plonge au cœur du système négrier…

Je remercie l’auteur de lui avoir redonné vie à travers cet ouvrage.

J’ai apprécié sa force de caractère, son courage, sa détermination à ne pas oublier d’où elle vient et à l’inculquer à chacun de ses enfants.

Je m’interroge. Combien de jeunes mères aujourd’hui en Côte d’Ivoire font cette transmission de leurs cultures à leurs enfants ? Je constate qu’on a une profonde rupture avec notre passé.

 

Ce livre raconte également le parcours du fils aîné d’Adjoua et celui de son peuple auquel il a donné son nom.

Boni est un chef rebelle qui a marqué l’histoire du Surinam et de la Guyane au XVIIIe siècle. Avec ses hommes, déportés de différentes contrées africaines (Loango d’Angola, des Ewé du Togo, des Fon du Dahomey, des kikongo du Congo ou encore des Akan du Ghana et de la Côte d’Ivoire), il mène la révolte contre l’esclavage, infligeant de lourdes pertes aux colons européens.

Les Boni forcent l’admiration. C’est un peuple panafricaniste sur qui l’Afrique d’aujourd’hui devrait prendre exemple : fondre les cultures pour n’en faire qu’une seule, s’unir pour défendre la liberté commune. Les Boni sont accrochés à leur héritage culturel, ils l’honorent.


 

Ce voyage culturel de l’Afrique de l’Ouest à la Guyane est plaisant tant au niveau du fond que de la forme. J’ai redécouvert via ce livre les coutumes et traditions du peuple Akan. En le fermant, j’ai eu envie de faire des recherches approfondies afin de savoir s’il y a eu des déportés issus de mes deux groupes ethniques.

J’ai apprécié cette biographie romancée, ce mélange de réalisme et de fiction.

Le niveau de langue est accessible, le livre peut se lire dès le collège. Les descriptions des lieux, de l’atmosphère, des personnages sont suffisamment claires pour nous permettre de bien nous les représenter, les transitions sont réussies. La plume de l’auteur est entraînante.

Les amateurs de culture devraient avoir ce livre dans leur bibliothèque.


 

QUELQUES INFOS UTILES

Roman édité par : Kofiba Editions

Nombre de pages : 196

Prochain événement littéraire : l’association point de lecture organise un café littéraire autour de BONI le mercredi 3 octobre 2018 à l’Institut Français d’Abidjan de 16h 30 à 18h.

 

GM signature

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Throwback Thursday Livresque 24 : Mon époque préférée

Cette semaine, notre rendez-vous préféré du jeudi a pour thème : Mon époque préférée.

J’aime bien l’époque de la monarchie française. Je m’imaginais souvent invitée au bal au palais du roi, faire les longs voyages en calèche 😀

Côté littérature ou peinture, mon époque préférée est celle du 19e siècle, celle qui a vu naître mon cher   Alfred de Musset et des peintres talentueux comme Van Gogh.

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J’ai été impressionnée par ses œuvres lors de ma visite au musée d’Orsay en 2011. J’ai même acheté une reproduction de son tableau la Nuit étoilée. Un ami cher à mon cœur m’a offert ce jour-là le livre qui regroupe les correspondances du peintre à son frère Théo.

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Quatrième de couverture

Traduit du néerlandais par Louis Roëdlant Introduction et chronologie par Pascal Bonafoux La première lettre de Vincent Van Gogh à son frère Théo, datée d’août 1872, est envoyée de La Haye. Il a dix-neuf ans. Il ne sait pas qu’il va peindre. La dernière lettre, inachevée, Théo la trouve dans la poche de Vincent qui s’est tiré une balle dans la poitrine le 27 juillet 1890 à Auvers-sur-Oise. Des dizaines de toiles encombrent sa chambre. Presque quotidiennement, dix-huit ans, Vincent a écrit à Thëo. Et Vincent écrit à propos de tout à Théo comme il lui envoie toutes ses toiles. Il lui montre ce qu’il peint comme ce qu’il est. Ces lettres incomparables – des récits, des aveux, des appels – sont nécessaires pour découvrir le vrai Van Gogh devenu mythe… Il n’est pas un peintre fou. Au contraire, solitaire, déchiré, malade, affamé, il ne cesse d’écrire, lucide, comme il traque la lumière.

 

J’ai lu ce livre de plus de 500 pages avec beaucoup d’engouement. Je l’ai savouré à petites doses. Il m’a servi de compagnon lors de mes trajets en RER.

Il est émouvant.

Le souffle d’espérance qu’il porte est beau et touchant.

On devient l’intime du peintre. Van Gogh dévoile sa sensibilité, ses doutes, ses espoirs, ses sources d’inspiration, sa profonde mélancolie engendrée par les échecs, les vicissitudes de la vie, son envie de jours meilleurs. 

On est ébloui par sa nécessité d’être aimé, soutenu par ceux qui comptent pour lui, la puissance de son amour fraternel, l’importance qu’il accorde à une affection profonde, sérieuse.

J’ai refermé ce livre avec un pincement au cœur. 

Cette correspondance de plus de 652 lettres a été une source d’inspiration pour moi. L’un des poèmes de Chimères de verre a pour titre SORROW, le nom de l’un des tableaux du peintre.

Je recommande ce livre à tous les passionnés d’art, aux âmes sensibles, à ceux qui perçoivent la beauté dans la tragédie.

 

Contemple les belles choses le plus possible, la plupart n’y prêtent guère attention

 

Ayez plus d’espérance que de souvenirs ; ce qu’il y a eu de sérieux et de béni dans votre vie passée n’est pas perdu

 

Tenir le présent et ne pas le laisser s’envoler sans s’efforcer d’en extraire d’abord quelque chose

 

Il doit être bon de mourir avec la conscience d’avoir fait quelque chose de bien dans sa vie, d’être assuré de survivre au moins dans le souvenir de quelques personnes, et de léguer un exemple à ceux qui viendront ensuite

 

Il n’ y a rien de plus réellement artistique que d’aimer les gens.

 

Aimez-vous les tableaux de Van Gogh ? Quel roman auriez-vous proposé pour le thème de cette semaine ?

 

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Un appartement à Paris offert par Guillaume Musso

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« L’art est un mensonge qui dit la vérité… »

Paris, un atelier d’artiste caché au fond d’une allée verdoyante.
Madeline l’a loué pour s’y reposer et s’isoler.
À la suite d’une méprise, cette jeune flic londonienne y voit débarquer Gaspard, un écrivain misanthrope venu des États-Unis pour écrire dans la solitude. Ces deux écorchés vifs sont contraints de cohabiter quelques jours.

L’atelier a appartenu au célèbre peintre Sean Lorenz et respire encore sa passion des couleurs et de la lumière. Terrassé par l’assassinat de son petit garçon, Lorenz est mort un an auparavant, laissant derrière lui trois tableaux, aujourd’hui disparus. Fascinés par son génie, intrigués par son destin funeste, Madeline et Gaspard décident d’unir leurs forces afin de retrouver ces toiles réputées extraordinaires.

Mais, pour percer le véritable secret de Sean Lorenz, ils vont devoir affronter leurs propres démons dans une enquête tragique qui les changera à jamais.

 

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Le dernier roman de Guillaume Musso  que j’ai lu date de 2012. C’est donc avec un réel plaisir que j’ai débuté ce roman. Mon plaisir s’est décuplé quand j’ai retrouvé Madeline de l’appel de l’ange. Elle n’est plus avec Jonathan Lempereur et même si j’ai eu un pincement au cœur parce que j’avais apprécié leur couple, leur séparation est « réaliste ». La vie n’est pas toujours un conte de fées. Dans la vraie vie, les couples se font et se défont souvent à la vitesse de la lumière. Un jour on aime et l’autre plus du tout.

Avec sa rencontre avec Gaspard (OMG ! Pourquoi ce prénom ?!), on pense que l’auteur va lui donner une nouvelle chance en amour, nous servir une belle comédie romantique. On pense que tout va se jouer dans cet appartement qu’ils doivent partager mais l’auteur déjoue nos plans et de fort belle manière.

Tout va se jouer dans cet appartement mais pas pour les raisons auxquelles nous pensons. Madeline et Gaspard (OMG ! Pourquoi ce prénom ?!) ne se retrouvent pas dans n’importe quel appartement. Il s’agit de celui d’un peintre mondialement connu : Sean Lorenz.

Un peintre mystérieux doté d’un génie déconcertant et dont la vie privée est une tragédie. Ce peintre va les reprocher, les mener vers un chemin sombre et faire d’eux un duo de choc. 

J’ai eu un peu de mal à trouver ma place dans les 200 premières pages. Il y avait trop de descriptions et de références à mon goût. J’ai eu l’impression de me retrouver dans un cours d’initiation à la peinture ou un cours prétentieux de sciences. J’ai reçu trop d’informations culturelles et j’ignorais quoi en faire. Musso voulait-il faire étalage de sa culture ? 

La suite du récit est plus addictive. On découvre la vraie histoire derrière les trois tableaux disparus. Il y a des cadavres dans le placard… On plonge dans l’abîme, la noirceur de l’âme humaine. On cherche comme Gaspard (OMG ! Pourquoi ce prénom ?!) une lueur d’espoir.

L’intrigue est prenante. Des rebondissements, du suspense, des surprises, il y en a. On s’associe au duo de choc pour résoudre l’enquête policière, élucider les mystères, faire jaillir la vérité. L’auteur brouille les pistes et on adore ça. On ne s’ennuie pas du tout.

Un appartement à Paris évoque l’amour déçu, l’amour déchu, la trahison de l’être qu’on chérit, idéalise. Il évoque les souffrances qu’on endure, qu’on cache et qui se métamorphosent, faute de lumière, en ténèbres. 

Le récit est sombre mais il s’achève avec une belle note d’espoir. J’ai beaucoup aimé cette fin « ensoleillée » qui annonce un renouveau. 

J’ai apprécié ces réflexions sur la paternité et la maternité. Le désir de maternité de Madeline m’a touchée, l’amour inconditionnel que portait Sean Lorenz à son fils également. 

Le récit a un caractère rocambolesque, il y a en effet certaines invraisemblances comme l’effraction à l’école mais ça n’ôte pas le caractère plaisant de l’oeuvre. Je n’irai pas jusqu’à le recommander parce que ce n’est pas un coup de cœur mais il offre un bon moment d’évasion.  

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  • Broché : 484 pages
  • Editeur : XO
  • Date de publication : 30 mars 2017

Pour lire l’interview de Guillaume Musso, cliquez ICI

Extrait : Mais notre vie de famille m’a fait comprendre quelque chose. Avoir un enfant estompe toute la noirceur que tu as dû endurer auparavant. L’absurdité du monde, sa laideur, la bêtise abyssale d’une bonne moitié de l’humanité et la lâcheté de tous ceux qui chassent en meute. Lorsque tu as un enfant, d’un seul coup, tes étoiles s’alignent dans le ciel. Toutes tes erreurs, toutes tes errances, toutes tes fautes sont rachetées par la simple grâce de la lumière dans un regard

Je me lance dans la fille de Brooklyn. A votre avis, est-ce une bonne idée ? 🙂

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Abidjan lit les mauvais genres ?

Abidjan Lit Collectif (ALC!) est né de l’envie furieuse de contribuer à un activisme littéraire africain fructueux.

Le 1er chapitre a été lu le 23 septembre 2016 et j’ai été frustrée de n’avoir pu y participer. Aussitôt  la date du second chapitre annoncée, aussitôt mon inscription faite. 

J’ai donc eu le plaisir le vendredi 9 décembre 2016 de participer à cette rencontre littéraire avec des passionnés de lecture comme moi.

 

Aucun texte alternatif disponible.

Avez-vous des lectures secrètes ? Etes-vous fan des romans de gare, des romances, des bandes dessinées, des polars cinglants que certains jugent comme de la mauvaise littérature ?

Les mauvais genres, tel a été le thème de cette deuxième rencontre d’Abidjan Lit.

 

Laure, membre du Collectif Abidjan Lit a lu un extrait de La vie et demie de Sony Labou Tansi, une scène de torture très lourde à digérer pour moi, une scène hilarante pour les autres. Nous sommes dans le fantastique, le champ de tous les possibles. 

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Qui définit qu’un livre fait partie du mauvais genre ? Telle est la question posée par Josue Guébo. Si les goûts et les couleurs ne se disputent pas, tous les participants sont unanimes sur une chose : le mauvais genre est le politiquement incorrect, le genre qui n’est pas reconnu par ses pairs. Le mauvais genre c’est la littérature marginale. 

Pour Josué Guébo, le mauvais genre est considéré comme tel parce qu’il est prévisible, a tendance à manquer d’originalité et à rechercher la facilité. La littérature est un art, elle doit être élitiste. Propos qui a suscité un riche débat. 

Chacun avoue ses lectures secrètes me permettant ainsi de découvrir la fameuse série SAS, une série erotico-policière à l’allure de James Bond. 

Je dévoile sans détour ma passion pour la romance. J’en lis, j’en écris également et je n’en ai pas honte ! 😀

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J’aime les belles lettres comme celles de Marie N’Diaye, dans une lecture, je recherche également l’évasion, une cascade d’émotions. 

Abidjan lit c’est l’occasion de rencontrer des auteurs et illustrateurs de tous genres…

C’est avec plaisir que j’ai découvert  Fatim C. BRISSI, illustratrice, avec qui nous avons parlé bandes dessinées, romans graphiques et phylactères…

Aziz Doumbia, rappeur ivoirien nous a fait découvrir l’un de ses textes. Un texte rythmé, savoureux, plein de mélancolie.

J’ai aussi rencontré pour la première fois Paul Sika, photographe connu. J’ai eu le plaisir de lire l’un de ses textes secrets.

Un photographe écrivain ?

Un musicien, prix Nobel ? 

Pourquoi mettre des frontières entre les différents genres ? 

Edwige, membre du collectif a mis un point final à la rencontre en lisant des textes gorgés de poésie. 

Abidjan Lit, c’est faire exister tous les modes d’expression. A quand la prochaine rencontre ?

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