Publié dans Arrêt sur une oeuvre

A l’orée du trépas – Khalil Diallo

« La passion justifie des actes ignobles que rien ne saurait expliquer, que personne ne saurait comprendre, encore moins présager. L’amour, le sien, l’avait à présent conduit dans cette place peuplée d’un marché du Caire. Il s’était perdu par amour et à présent ce sentiment l’avait conduit au point où il se sentait prêt, capable de détruire la terre entière et tout ce qu’elle portait en son nom. » Ce roman se présente comme un chant d’espérance, se servant de l’obscurantisme religieux, la mort, l’immigration, l’amour et la poésie afin de mettre en scène l’histoire, mais aussi et surtout la condition humaine.

Comment ce livre est-il arrivé dans ma PAL ?

J’ai découvert ce roman dans la liste des finalistes du Prix Orange du Livre en Afrique 2019 et du Prix Ivoire 2019. Le voir apparaître deux fois parmi des finalistes de prix m’a donné envie de le découvrir.

Je remercie Youscribe qui m’a permis de lire ce roman gratuitement.

L’intertextualité est fortement présente et ce dès les premières pages de ce roman de 190 pages : un grand nombre de textes d’auteurs français traverse les lignes du roman. J’ai trouvé qu’ils n’étaient pas énoncés de manière subtile.

Notre narrateur est un trentenaire et s’appelle Ismaila. Fils d’imam, il est orphelin de mère. Une absence maternelle qui l’affecte surtout que cette dernière a été victime de violences.

L’introverti Ismaïla fera la connaissance de la belle Amina. Une romance évidente voit le jour. Elle est classique et est parfois décrite de manière caricaturale. L’auteur s’est-il senti dans l’obligation d’évoquer des cheveux qui flottent dans le vent en parlant de la belle Amina ? Cette légère romance va être écourtée par un événement dramatique. Un événement qui va pousser Ismaïla à la radicalisation.

Je ne suis peut-être pas la cible de ce roman car je n’ai pas passé un bon moment de lecture. J’ai apprécié les descriptions de Dakar qui permettent au lecteur de se représenter la ville. L’idée de départ est intéressante à savoir le terrorisme mais elle n’a pas été développée en profondeur notamment sur l’intégration dans un groupe djihadiste.

Par ailleurs, je n’ai pas trouvé logique l’évolution du personnage d’Ismaila. Cela donne un caractère invraisemblable au récit.

Ce récit porte le parfum du premier roman avec sa candeur et ses maladresses. Il ne m’a malheureusement pas convaincue.

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

X de Mamadou Mahmoud N’Dongo

Dans une pièce à la porte entrouverte, Une femme sanglée dans un imperméable, les cheveux mouillés.

Personnage  : X

Décor : la pièce peut être une cellule de prison ou une chambre nuptiale,

la pièce peut être une excavation

ou un loft,

la pièce peut être un intérieur bourgeois

ou un mobil-home,

la pièce peut être un atelier d’artiste

ou le compartiment capitonné d’un asile,

la pièce peut être nue

ou encombrée,

la pièce peut être tout cela à la fois.

 

Tels sont les mots d’introduction de ce livre classé dans le genre théâtre par l’éditeur.

Couverture X

Pourquoi ce livre a suscité mon envie ?

J’ai d’abord été attirée par la couverture aux couleurs chaudes puis par les deux premières phrases de la 4e de couverture

Une femme sanglée dans un imperméable,
les cheveux mouillés, revient chez elle, pour dire
ce qui l’a conduite à son incarcération.
Elle veut qu’on entende pourquoi elle a décimé sa famille.

Les premières pages sont prometteuses, on découvre X, ses mots et les maux qu’elle porte en elle. X est une femme qui semble être dans un mariage de raison. X a été violée par son mari,

il me jeta sur le lit. Ce quasi cadavre qu’on a jeté sur le lit comme un vulgaire colis. Ce corps est-il encore vivant, cette femme qu’on manie comme une poupée est-elle encore vivante. Il me déchire. C’est, c’était une femme. page 16

Il fait son affaire en moi. Il se décharge.

Un rapport sexuel c’est un échange de mycose.  page 17

Mon mari. Il m’a demandé de le lécher, j’ai refusé, il m’a violemment giflée. Il m’a attrapée par les cheveux et projetée par terre, il a enlevé mon pantalon il s’est assis sur ma bouche, il s’est torché avec mon visage. page 18

un mari qui n’a jamais cherché à la satisfaire sexuellement.

 

X n’est qu’un genre, un sexe…

On cherchait l’amour et on trouvait le sexe ce qu’elle a toujours été pour bon nombre d’hommes une arrière pièce, page 15

 

…un corps qu’on lui demande d’habiter tout simplement.

img_20200303_112758

 

De façon poétique, X évoque ce que l’ordre social nous impose. 

X évoque sa blessure. 

La blessure est un orifice… Cette phrase revient souvent dans le texte comme tant d’autres. La répétition est la figure de style la plus utilisée dans ce texte. A l’excès à mon avis. 

X est un texte littéraire. La structure du texte est un mélange de vers libres et de prose.

X est une lecture exigeante, une lecture qui requiert plusieurs regards. 

J’ai lu et relu ce livre de moins de 90 pages pour cerner les non-dits, les zones d’ombre mais certaines affirmations sont restées floues comme le fait que X dise qu’elle soit née d’un crime. Lequel ? On l’ignore. 

Elle évoque un fils adultérin qu’elle a épargné mais on n’en sait pas davantage. 

 

Le livre est intéressant pour le thème qu’il évoque mais j’en attendais beaucoup plus. J’ai l’impression d’être passée à côté de quelque chose, de n’avoir pas saisi l’entièreté de l’histoire de X. 

Un autre avis sur ce livre me serait d’une grande utilité mais il se fait rare sur la toile…

 

GM signature 

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Throwback Thursday Livresque 37 avec Ken Bugul

 

Thème de cette semaine : Famille

J’ai pensé au Baobab fou de Ken Bugul.

Bugul-Ken-Le-Baobab-Fou-Livre-294481353_L

 

J’ai reçu ce livre suite à une récompense de fin d’année en 3eme. Je l’ai retrouvée dans la bibliothèque de mon père l’an dernier. N’ayant aucun souvenir de ce roman, j’ai décidé de le lire cette année.

Au Sénégal, dans le Ndoucoumane, une petite fille en mal de mère grandit à l’ombre d’un baobab séculaire. Petite dernière, un peu en marge, elle découvre l’école française, comme un chemin de traverse qui va la mener aux études supérieures et au grand départ pour le  » Nord référentiel, le Nord Terre promise ». En Belgique, c’est le choc, le désarroi, les mille et une expériences et la découverte que ce Nord des promesses est aussi celui des allusions et des illusions. Drogue, sexe, prostitution…

Dans ce roman autobiographique, Ken Bugul décrit son cruel manque de la famille. 

Elle souffre d’un mal-être profond. Séparée dès les premières années de sa mère, Ken Bugul se sent abandonnée. Elle vit mal l’absence de la mère, n’a jamais été proche de ses frères et sœurs, son père n’a pas été aussi présent qu’elle le voulait. Il était entièrement consacré à la prière.

Ken Bugul se sent sans l’affection des siens, sans repères émotionnels. Elle se sent seule, terriblement seule. L’Occident va accentuer sa solitude. Sa vie devient un concentré de déboires, de ratures. 

Pour moi qui ai vécu dans un cocon familial rassurant, j’ai éprouvé beaucoup de peine pour elle.

Le mal de mère l’a terriblement marquée car elle en parle également dans De l’autre côté du regard

Le baobab fou évoque également la quête d’appartenance à une communauté, les rapports entre l’Afrique et l’Occident et la condition de la femme.

Je me disais que je ne savais pas comment j’arriverais à faire de l’homme un jour cet autre moi-même, celui de qui ma survie dépendrait. Je ne pourrais pas être comme ces femmes, qui le soir, attendaient le mari plus que l’air qu’elles respiraient. 

 

C’était cela l’apprentissage de la femme à l’époque: un être qui acceptait. Quand les vertus de la virginité, les vertus domestiques, les vertus de dépôt de vie, les vertus de la soumission et de l’obéissance étaient acceptées pleinement, on avait atteint le but qui était patience, disponibilité et humilité. 

 

Pour explorer davantage ce thème sur le blog, vous pouvez cliquer ici

 

Quel livre auriez-vous choisi pour ce thème ? Faites-moi sortir des sentiers battus ! 

 

fleur v1

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

JE SUIS QUELQU’UN – Aminata Aidara

Estelle, 26 ans, est arrivée en France 15 ans auparavant avec sa mère et deux de ses sœurs. Penda, sa mère métisse franco-sénégalaise, a quitté le Sénégal par amour d’un homme autre que son mari.

Estelle a des dreadlocks pas soignés, elle se lave chez ses sœurs ou sa mère. Elle travaille juste si besoin. Il n’y a pas là où elle loge le confort espéré, elle squatte, commet de petits larcins, vit au jour le jour. 

Estelle a le spleen, elle est perdue. Elle nous convie à ses délires où elle tente de se définir.

Je suis quelqu’un qui a peur

Je suis quelqu’un qui a mis du temps à éprouver du désir pour l’Autre.

Je suis quelqu’un qui veut être vu par sa mère.

Je suis quelqu’un qui n’a jamais aimé un homme.

Je suis quelqu’un qui ne tient pas à revendiquer une identité africaine.

Je suis quelqu’un qui connaît un secret.

Je suis quelqu’un dont la mère a beaucoup d’attentes.

Je suis quelqu’un de nostalgique

Je suis quelqu’un qui se perd et qui se retrouve toujours.

Estelle n’est pas la seule à éprouver ce spleen. Sa mère, Mansour son cousin, Eric, l’amant de sa mère et Cindy, l’ex-amoureuse de l’oncle Ousmane s’épanchent.

Ces personnages racontent leurs histoires. Ils évoquent l’absence de la mère, de l’enfant, l’amour contrarié, le passé honteux et douloureux. 

Pour moi, ça aurait eu plus de sens qu’on oublie le passé. Pour que nous puissions vivre en paix, nous, les foutus enfants de « collabos » n’ayant rien demandé.

 

Ce roman polyphonique narré de façon interne et externe évoque divers sujets : la charge mentale assignée aux femmes, l’identité culturelle, le métissage, l’africanité versus francité, l’histoire des harkis, du peuple afro-américain, les secrets de famille.

Les réflexions des personnages sont pleines de sens. 

Puis je lui aurais expliqué que le monde est patriarcal et que cela avait été mon drame, mais que ça ne devait pas être le sien. Donc il fallait qu’il sache qu’il y a beaucoup trop d’attentes sur l’homme, trop de privilèges à assumer sans être formé à la conscience de l’autre sexe, au véritable partage de la vie avec les femmes. […] Je lui aurais appris à être le roi de sa propre existence mais jamais le maître de la vie de quelqu’un d’autre.

 

Je suis quelqu’un qui entend les peurs des jeunes hommes noirs de France. Ces peurs qui naissent du miroir qui leur est tendu par la société : vous n’êtes pas assez africains ! Et vous, là, trop noirs pour être français ! […] pas assez virils, trop sexués, pas assez sportifs, incarnant un cliché musclé, pas assez dragueurs, polygames confirmés, pas assez attirés par les femmes noires, promoteurs de l’endogamie communautaire, pas assez riches, trop matérialistes. Seuls se sauvent les hommes zen, les sûrs de soi. Ou les artistes écorchés vifs, ceux qui refusent de voir en leur peau autre chose que cette enveloppe, cette frêle barrière à l’invasion du monde extérieur.

Quand je leur disais « Je suis français », ça les faisait rire. On était d’une autre catégorie, tu vois ? Parfois, les flics changeaient de discours, ils nous disaient de ne pas traîner avec les « racailles », avec les enfants d’immigrés. Il fallait faire attention à ne pas basculer de l’autre côté, au risque de perdre notre « francité ».

 

Lorsque son peuple subit des injustices, faut-il qu’il tende l’autre joue ou épaule un fusil ?

Mon père, le révérend, héritier de Martin Luther King, prêchait d’attendre sans rage, de se faire valoir dans la non-violence. Les mauvais sentiments, disait-il, corrodent l’intégrité, usent la psyché.

Non, nous devions nous tourner vers King, emprisonné quatorze fois mais resté tout de même ouvert au dialogue, les mains nues et tendues vers le prochain, fût-il blanc ou noir. Susan portait alors, sous les réflecteurs de notre attention, Malcolm X et elle criait, dans mille et une nuances : « Les personnes comme toi, papa, sont la meilleure arme que les Blancs aient jamais eue ! »

Ce roman suscite des interrogations et demande une réponse personnelle.

J’ai apprécié l’ambivalence des personnages secondaires rencontrés au fil des pages comme Zev, le juif pro-palestinien, le Français anticolonialiste, le commerçant anticapitaliste.

J’ai apprécié le ton poétique et les références littéraires : Bernard Dadié, Frantz Fanon.

Le livre ne se laisse pas lire aisément du fait de l’écriture imagée. J’ai réussi à l’apprivoiser puis ai commencé à m’ennuyer de la linéarité du roman. Aucune surprise, aucun rebondissement jusqu’à la révélation du secret de famille.

Merci à l’auteure d’avoir gardé le meilleur pour la fin. 

Pour en savoir plus sur l’auteure et son oeuvre, cliquez ICI.

 

GM signature

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

De purs hommes – Mohamed Mbougar Sarr

Tout part d’une vidéo virale, au Sénégal. On y voit comment le cadavre d’un homme est déterré, puis traîné hors d’un cimetière par une foule. Dès qu’il la visionne, naît chez Ndéné Gueye, jeune professeur de lettres déçu par l’enseignement et fatigué de l’hypocrisie morale de sa société, un intérêt, voire une obsession, pour cet événement. Qui était cet homme ? Pourquoi a-t-on exhumé son corps ? À ces questions, une seule réponse : c’était un góor-jigéen, disait-on, un  » homme-femme « . Autrement dit, un homosexuel.

Ndéné se met à la recherche du passé de cet homme, et va même rencontrer sa mère. Autour de lui, dans le milieu universitaire comme au sein de sa propre famille, les suspicions et les rumeurs naissent, qui le déstabilisent, au point de troubler sa relation avec son amie Rama dont il est fortement amoureux, Rama à la bouche généreuse et à la chevelure mystérieuse…

mon-avis-de-lecture

En Afrique, sont réservés aux homosexuels des traitements loin d’être chaleureux. L’homosexualité n’est pas la bienvenue. C’est un acte abominable. Cette pensée est commune. Mais qu’en pensent les gens personnellement ?

Ndéné, le narrateur, s’interroge et aimerait que chacun ait une opinion propre sur l’homosexualité et qu’il l’affirme sans redouter l’opinion collective. Divers personnages s’expriment : Ndéné, le père de Ndéné, Adja Mbène, Rama, Angela, M.Coly. J’ai apprécié la diversité d’opinions : du plus radical au plus tolérant.

Mais je ne suis pas homophobe. Ou peut-être que je le suis. Tout dépend de ce que tu mets par derrière ce mot. Je ne hais pas ces gens, je ne souhaite pas leur mort, mais je ne veux pas que ce qu’ils font, ce qu’ils sont, soit considéré comme normal dans ce pays. Si c’est ça être homophobe, j’assume de l’être. Chaque pays a des valeurs sur lesquelles il s’est construit. Nos valeurs ne sont pas celles-là. Tout simplement. On ne peut pas les accepter comme quelque chose de banal, ce serait le début de notre mort, une trahison de nos ancêtres et de nos pères spirituels. pire : une trahison de Dieu.

Je ne sais pas comment, lorsqu’on est un homme, on peut aimer autre chose qu’un corps de femme. Je ne hais pas les homosexuels masculins, ils me déroutent dans une perspective esthétique. Je n’arriverai jamais à comprendre leur attirance pour la sécheresse du corps mâle, sa platitude têtue, son relief sans collines, son cadastre sans vertige, sa sculpture étalée…

– Tu es bisexuelle ?

– Of course. Il faut être fou pour ne pas profiter de tout le plaisir que l’humain, homme ou femme, peut procurer et éprouver.

De purs hommes relate l’aversion du peuple sénégalais musulman pour l’homosexualité. Roman engagé, il milite pour que les homosexuels puissent vivre comme les autres dans la société. Il appelle à moins de lynchage, moins de jugement. La foi ne devrait être pas totalitaire. Elle ne devrait pas s’introduire dans la vie privée des autres. L’orientation sexuelle d’un homme, d’une femme ne devrait pas remettre en cause ses compétences, ses actions communautaires.

Ça a été pour moi une lecture rapide, intéressante, émouvante à certains passages mais pas transcendante. J’ai reconnu la plume de Mbougar Sarr: soutenue, analytique mais je n’ai pas été autant impressionnée comme ce fut le cas avec Terre Ceinte. J’ai parfois trouvé que les dialogues n’étaient pas très subtils.

 

fleur v1

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Le collier de paille ou Coup de foudre à Niakhane

Dakar. Dans une cour baignée de soleil, une jeune femme laisse errer son regard, ailleurs. Depuis quelques jours, elle ne dort plus, ne s’alimente plus. Depuis son retour de Niakhane, en fait. Depuis cette rencontre qui a tout balayé. Cadre dans une ONG, citadine refusant la polygamie, elle a su lutter avec tact contre les carcans, nationaux et familiaux. S’imposer dans un monde d’hommes et nouer un mariage d’amour. Pourtant, là-bas, dans ce village de brousse où elle devait superviser la construction d’un dispensaire, elle a goûté au plaisir animal. Amours interdites, histoire impossible : entre tradition et modernité, l’abîme est trop grand. L’Afrique écartelée crie son tourment dans sa chair de femme…

 

l'Afrique écrit

Un roman sans dialogue, un récit au style indirect. Chose admirable pour une auteure comme moi, mon 1er roman comprend bon nombre de dialogues. J’ai besoin de faire parler mes personnages mais apparemment c’est une vilaine qualité 😀

Ce roman aurait pu avoir comme titre Coup de foudre à Niakhane. en hommage à  coup de foudre à Manhattan. A Niakhane, deux mondes différents se croisent sur le pont de l’amour. Une urbaine et un homme des champs.

Notre héroïne est mariée et se surprend à ressentir de l’amour pour un homme qui n’est nullement libre, un homme de campagne qui a femmes et enfants.

Un amour qui s’installe dans la chair de nos amants d’un jour. Un amour qui ne peut s’inscrire dans la durée. Notre héroïne n’a pas le courage de dire non à sa vie de la ville et au mariage qu’elle a désiré, obtenu, construit. Alors elle s’éloigne et souffre en silence.

Silence temporel puis éternel ?

Je n’ai pas adhéré à cet amour interdit. J’ai douté. Était-ce de l’amour ou de l’attirance sexuelle ?

J’ai été spectatrice. Je n’ai malheureusement pas ressenti, vécu, envié jusqu’à son paroxysme leur relation.

Si ce couple ne fera pas partie de la liste très restreinte de mes coups de cœur, j’ai beaucoup apprécié que l’auteure ne se contente pas d’exposer un amour interdit. Elle dépeint en effet les mœurs sociales du Sénégal et ses contradictions.

Le recours incessant aux marabouts alors qu’on est monothéiste, le second rôle toujours associé aux femelles, le remariage de la veuve avec l’un de ses beaux-frères, les dots aux montants exorbitants, l’obsession de la virginité de la jeune mariée, virginité dont on ne se soucie nullement chez le jeune marié.

Elle aborde également les difficultés du mariage : sarcasmes de la belle-famille, infidélité du mari, la polygamie qui est une menace constante.

le collier de paille khadi hane

Ce roman conviendra aux fans des amours impossibles, des questions féministes et de la sociologie.

 

GM signature

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Terre Ceinte : survivre à la menace terroriste

Je continue ma découverte d’œuvres ayant reçu des prix littéraires. Celui que je vous présente aujourd’hui en a reçu deux : Le Grand Prix du roman métis en 2015 et le Prix Ahmadou Kourouma la même année.

Résumé de l'oeuvre

À Kalep, ville du Sumal désormais contrôlée par le pouvoir brutal des islamistes, deux jeunes sont exécutés pour avoir entretenu une relation amoureuse.
Des résistants tentent de s’opposer à ce nouvel ordre du monde en publiant un journal clandestin. Défi lancé au chef de la police islamique dans un climat de tension insoutenable qui met en évidence des contradictions et brouille tous les repères sociaux. Mais la vie, à sa façon mystérieuse, reprend toujours ses droits.
Terre ceinte met en scène des personnages enfermés dans un climat de violence. L’écrivain sénégalais en profite pour interroger les notions de courage et de lâcheté, d’héroïsme et de peur, de responsabilité et de vérité. À travers des dialogues étonnamment vibrants, des temps narratifs puissants, la correspondance échangée par les mères des deux victimes, s’élabore une réflexion contemporaine sur une situation de terreur.

l'Afrique écrit

 

Dieu est parti. Il a quitté ce monde depuis très longtemps dégoûté par son spectacle. Les Hommes sont seuls, ils font ce qu’ils veulent, car tout leur est permis. Et ce qu’ils veulent c’est le Mal : l’Homme est mauvais, et la société le rend encore plus mauvais.

Je n’aime pas la charia. Je l’ai détesté en regardant le film Timbuktu et je l’ai détesté davantage en lisant ce roman. 

Comment des hommes peuvent-ils manquer d’humanité et tuer leurs semblables sans une once de culpabilité et de tristesse ? Je n’arrive pas à le comprendre. 

Aimer Dieu, c’est aimer les hommes, et non se séparer d’eux.

 

Le fanatisme est dangereux et quand les hommes interprètent le silence de Dieu comme un accord ou un soutien c’est terrible. 

L’auteur dresse une belle fresque de la société opprimée par l’intégrisme religieux. Il dévoile les pensées profondes de ceux qui pensent défendre le nom de Dieu en imposant la terreur et celles de ces femmes et de ces hommes qui subissent cette terreur.

Sous l’angle de vue d’Abdel Karim, on découvre le profil psychologique d’un chef islamiste. Avec Ismaila, on réalise comment un jeune homme plein de vie s’éteint lentement dans le radicalisme.

Si les djihadistes viennent en Côte d’Ivoire et instaurent leur climat de terreur (je touche du bois) que ferai-je ? 

Vais-je subir ou réagir comme le Père Badji, Déthié, Codou, Madjigueen Ngoné, Vieux, Alioune ? Vais-je souffrir en silence, dos courbé, visage résigné ou souffrir en résistant, dos droit et visage déterminé ?

Déthié était la Liberté. Codou était la Justice. Madjigueen Ngoné était l’Egalité. Vieux était le Refus. Alioune était la Beauté. Le Père Badji était le Mystère. Tout cela constituait l’homme.

 

Il n’ y a naturellement ni héros ni salauds, et le courage, n’a alors pas plus de sens, ni de valeur, que la lâcheté. Il n’ y a d’abord que des gens qui ont peur et qui, ensuite, font quelque chose de cette peur: ils volent avec les ailes qu’elle leur donne aux talons, ou demeurent au sol, désespérément perclus.

 

J’ai apprécié la résistance des amis de Malamine, leur lutte pour éviter qu’on ne leur vole leur vie et leurs jours heureux. 

La guerre lui semblait être ce qui ne cessait de vouloir effacer le passé, une sorte de vaste destruction non seulement des villes, mais encore de quelque chose de plus essentiel en l’homme : du souvenir de ce qu’il a été, des joies qu’il a eues, de ses espoirs, des temps heureux.

 

Mon personnage coup de cœur est le Père Badji. J’ai apprécié sa nature mystérieuse et sa bravoure.

 

Ce livre m’a fait réfléchir sur l’unité d’un peuple et ses inconstances.

Ce journal a fait un pari sur le peuple. Il perdra car il ne faut jamais parier sur le peuple : il ne fait jamais ce que l’on attend de lui.

 

Il m’a également fait réfléchir sur la justice, la tolérance, l’importance de la liberté.  

Le récit ne s’achève pas comme je l’espérais. La victoire sur les djihadistes est de courte durée. Je me souviens encore du degré de tristesse qui a pris place dans mon cœur lorsque j’ai fermé le roman.

J’ai été sous le charme de la plume de l’auteur. Il a su faire une exacte représentation de la réalité contemporaine qu’est l’intégrisme religieux. C’est un pur littéraire, les mots se mettent sans rechigner au service de la réalité qu’il veut décrire.

C’est également un philosophe et ce côté m’a légèrement lassée. J’ai dû relire certaines phrases pour bien les comprendre. 

 

Terre Ceinte est un livre d’actualité. Il est à découvrir absolument.

 

lauteur

Mohamed Mbougar Sarr, fils de médecin, fait ses études secondaires au prytanée militaire de Saint-Louis-du-Sénégal avant de venir en France faire des classes préparatoires au lycée Pierre-d’Ailly de Compiègne puis intégrer l’École des hautes études en sciences sociales. Il a reçu plusieurs distinctions. La dernière est la médaille de bronze au concours de nouvelles des 8e jeux de la Francophonie. 

 

GM signature

 

 

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Comme le bon pain de Mariama Ndoye

« Je dédie ce livre à toutes les « Dames pâtes », qu’elles soient pétries par des mains pures ou moins pures ; qu’importe, le levain fera monter la pâte et le bon pain nourrira le monde. Paraphrasant Térence, j’affirme : « Je suis femme, je veux que rien de ce qui est féminin ne me soit étranger. »
Toute femme, à la lecture de ce livre, se retrouvera à l’une ou l’autre page, ce n’est pas un hasard… J’ai donc peint un panneau de l’immense fresque que constitue l’éternel féminin. »

l'Afrique écrit

Ce roman est arrivé dans ma wishlist après l’avoir vu dans la liste des coups de cœur d’Isaïe Biton Koulibaly l’un des auteurs les plus célèbres de mon pays. J’ai voulu savoir pourquoi il avait adoré ce roman.

J’ai déjà lu une biographie de Mariama Ndoye et j’avais apprécié sa plume. La douceur émane de ses écrits, chose commune aux auteures sénégalaises que j’ai lues.

Dans ce roman, Bigué est la narratrice. Elle m’a fait sourire dès les premières lignes. avec sa forte confiance en elle. Elle est consciente de ses atouts et elle les égrène sans en oublier aucun.

Bigué nous fait des confidences. Des confidences qui lui appartiennent et celles des femmes de son entourage.

On le dit souvent dans mon pays : si ton homme croise le chemin d’une sénégalaise, tu es foutue ! Les femmes sénégalaises savent s’occuper des hommes et ce que Bigué nous confie dans ce livre ne font que confirmer ces dires. Les femmes sénégalaises sont dangereuses ! (rires)

Avec Bigué, on en apprend beaucoup sur l’art conjugal. Les femmes sénégalaises sont aux petits soins de leurs hommes, on leur inculque ces valeurs dès l’enfance. On leur apprend qu’elles doivent lutter pour garder leur mari près d’elle et être la préférée si elles sont dans un foyer polygame. Elles sont donc prêtes à tout pour assurer la stabilité de leur foyer. A la guerre, comme à la guerre !

Bigué nous livre ses états d’âme de femme qui aura bientôt une co-épouse. Elle nous livre les peines des femmes mariées, ces femmes mariées aux hommes volages, polygames.

Ce qu’elle a enduré dans son ménage, le pain ne l’a pas enduré dans le four.

 

Le mot est lâché: la polygamie. Notre mal n’est pas ailleurs, nous ne sommes ni voilées, ni dévoilées d’ailleurs, contre notre gré. Nous ne sommes ni excisées, ni infibulées, ni vendues, ni violées. Non ! Pire que cela ! Nous n’avons pas le droit d’aimer et d’être aimées en paix.

 

Elle nous dresse aussi le portrait de la société sénégalaise :

La vie dans ma société consiste en cela, sauvegarder les apparences au mépris parfois de son propre équilibre mental. Cela s’apprend. Comme tout dans la vie, cela se maîtrise petit à petit puis cela devient une seconde nature, puis une vraie nature, entre-temps on est devenu une autre. La maturité accouche aussi dans la douleur. On mûrit en perdant un être cher, une situation sécurisante, une bonne santé. Moi, j’étais appelée à mûrir en perdant mes certitudes.

 

J’ai bien aimé ce livre qui raisonne sur l’amour. J’ai souri en lisant certains proverbes et réflexions.

Au bout d’un certain temps, il ne reste rien d’un amour, si grand fût-il. Il aura pu se muer en amitié, en tendresse apitoyée, en fraternité, voire se dénaturer en indifférence, haine ou mépris.

 

“Le cœur est un tombeau” nul ne doit voir ce qui s’y trame, ce qui s’y joue, ce qui s’y passe réellement.

 

Aussi dans la famille, notre miroir préféré est-il devenu le regard des hommes. Il est presque plus flatteur que le vrai et pour cause, souvent intéressé.

 

L’intrigue est assez linéaire, du coup je me suis un peu ennuyée à la moitié de l’ouvrage. Heureusement le livre ne compte pas plus de 200 pages. J’ai compris pourquoi Isaïe Biton Koulibaly a aimé ce livre, il aborde son sujet de prédilection : les relations conjugales.

CONCLUSION : Comme le bon pain est une douce lecture. Si vous avez envie d’avoir quelques astuces pour “pimenter” votre vie de couple ou rire des mésaventures conjugales, n’hésitez pas à  lire ce roman.

ATTENTION : Ce livre est fortement déconseillé aux féministes. Elles vont péter une durite ! 

Christmas

Editions : Nouvelles Editions Ivoiriennes

Nombre de pages : 190

Date de publication : 2001

signature coeur graceminlibe

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Throwback Thursday Livresque 13 – Girl Power

Voici le Throwback Thursday Livresque !

Conçu sur le même principe que le Throwback Thursday d’Instagram mais vraiment concentré sur les livres !

Ce que permet ce rdv ? De ressortir des placards des livres qu’on aime mais dont nous n’avons plus l’occasion de parler, de faire découvrir des livres à vos lecteurs, de se faire plaisir à parler de livres !

Print


Cette semaine, le thème est Girl Power (féminisme ou des romans avec un personnage principal féminin) proposé par La tête en Claire

 

girlpower

Puisqu’on est le lendemain de la journée de la femme, j’ai choisi de vous présenter un livre à l’univers très féminin : 

Une si longue lettre de Mariama Ba

Résultat de recherche d'images pour "une si longue lettre"

Une si longue lettre est une oeuvre majeure, pour ce qu’elle dit de la condition des femmes. Au coeur de ce roman, la lettre que l’une d’elle, Ramatoulaye, adresse à sa meilleure amie, pendant la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage.
Elle y évoque leurs souvenirs heureux d’étudiantes impatientes de changer le monde. Elle rappelle aussi les mariages forcés, l’absence de droit des femmes comme le droit à l’éducation. Et tandis que sa belle-famille vient prestement reprendre les affaires du défunt, Ramatoulaye évoque alors avec douleur le jour où son mari prit une seconde épouse, plus jeune, ruinant vingt-cinq années de vie commune et d’amour.
La Sénégalaise Mariana Bâ est la première romancière africaine à décrire avec une telle lumière la place faite aux femmes dans sa société.
Ce puissant livre parle des douleurs et des espoirs d’une femme. Il exhorte les femmes à s’impliquer de plus en plus à la gestion des choses publiques, à dire non quand il le faut.
J’ai lu cette oeuvre au collège et elle m’a laissé un bon souvenir. Cette longue lettre est touchante, pleine de sensibilité. J’ai aimé le ton doux amer de l’oeuvre. J’ai eu mal au coeur en voyant tous les combats à mener pour une  meilleure valorisation de la femme en Afrique. Le statut de veuve en Afrique est parfois si éprouvant. Souvent, la belle-famille vous spolie, vous humilie, c’est écoeurant. 
Une si longue lettre est une oeuvre à lire et à faire lire. J’espère que vous l’inscrirez dans votre PAL. 🙂
Et dire que j’ai aimé cet homme, dire que je lui ai consacré trente ans de ma vie, dire que j’ai porté douze fois son enfant. L’adjonction d’une rivale à ma vie ne lui a pas suffi. En aimant une autre, il a brûlé son passé moralement et matériellement, il a osé pareil reniement… et pourtant. Et pourtant que n’a-t-il fait pour que je devienne sa femme !
 Alors que la femme puise, dans le cours des ans, la force de s’attacher, malgré le vieillissement de son compagnon, l’homme, lui, rétrécit de plus en plus son champ de tendresse. Son œil égoïste regarde par-dessus l’épaule de sa conjointe. Il compare ce qu’il eut à ce qu’il n’a plus, ce qu’il a à ce qu’il pourrait avoir.
Il faut inciter la femme à s’intéresser davantage au sort de son pays. Même toi qui rouspètes, tu as préféré ton mari, ta classe, les enfants à la chose publique. Si des hommes seuls militent dans les partis, pourquoi songeraient-ils aux femmes? La réaction est humaine de se donner une large portion quand on partage le gâteau.
Quand on pense que chaque seconde écoulée abrège la vie, on doit profiter intensément de cette seconde, c’est la somme de toutes les secondes perdues ou cueillies qui fait les vies ratées ou réussies.
Quel livre choisirez-vous pour ce thème ? 
signature coeur graceminlibe
Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Throwback Thursday Livresque #11 Océan, montagnes ou grand air

Print

Voici le Throwback Thursday Livresque ! Conçu sur le même principe que le Throwback Thursday d’Instagram mais vraiment concentré sur les livres !

Ce que permet ce rdv ? De ressortir des placards des livres qu’on aime mais dont nous n’avons plus l’occasion de parler, de faire découvrir des livres à vos lecteurs, de se faire plaisir à parler de livres !

Le thème de cette semaine est : Océan, montagnes ou grand air

augrandair

J’ai failli passer mon tour mais je me suis souvenue d’un beau livre qui évoquait l’océan Atlantique : Celles qui attendent 

Résultat de recherche d'images pour "celles qui attendent"

Résumé 

Arame et Bougna, mères de Lamine et Issa, clandestins partis pour l’Europe, ne comptaient plus leurs printemps ; chacune était la sentinelle vouée et dévouée à la sauvegarde des siens, le pilier qui tenait la demeure sur les galeries creusées par l’absence.

Coumba et Daba, jeunes épouses des deux émigrés, humaient leurs premières roses : assoiffées d’amour, d’avenir et de modernité, elles s’étaient lancées, sans réserve, sur une piste du bonheur devenue peu à peu leur chemin de croix.

La vie n’attend pas les absents : les amours varient, les secrets de famille affleurent, les petites et grandes trahisons alimentent la chronique sociale et déterminent la nature des retrouvailles. Le visage qu’on retrouve n’est pas forcément celui qu’on attendait…

 

Dans ce roman qui a pour thème central l’émigration, les voix de celles qui attendent quelque part en Afrique un homme, un mari, un fils parti à l’aventure pour l’Europe s’expriment. De jeunes sénégalais qui bravent l’Atlantique pour rejoindre l’Espagne, pour sombrer ensuite dans la clandestinité.

 

Le livre est plein d’émotions fortes. Fatou Diome nous décrit avec délicatesse l’attente cruelle, l’attente qui blesse, l’attente qui dévore. Elle décrit le fonctionnement de la communauté sénégalaise, l’illusion de l’eldorado européen, la vanité du paraître, l’amour, les sacrifices perpétuels des femmes. Son écriture est lumineuse, limpide. Les personnages sont vivants, difficiles de les effacer de la mémoire après la lecture. 
 

Issa savoura son effet. Il n’avait pas bien préparé son discours, mais le mot Europe fut son meilleur talisman. La fiancée, subjuguée, acquiesça de tout son coeur. Amoureuse et pleine d’espoir, Coumba ne sentit pas les mains calleuses du pêcheur fauché lui gratter les joues en essuyant ses larmes de joie. Elle se voyait déjà, princesse rayonnante, un soir de couronnement, parée de ses plus beaux atours, accueillant son amoureux, de retour d’Europe et riche à millions.

Les coups de fil s’étaient largement espacés. Les femmes accusèrent le coup. Mais on finit toujours par s’inventer une manière de faire face à l’absence. Au début, on compte les jours puis les semaines, enfin les mois. Advient inévitablement le moment où l’on se résout à admettre que le décompte se fera en années; alors on commence à ne plus compter du tout. Si l’oubli ne guérit pas la plaie, il permet au moins de ne pas la gratter en permanence. N’en déplaise aux voyageurs, ceux qui restent sont obligés de les tuer, symboliquement, pour survivre à l’abandon. Partir c’est mourir au présent de ceux qui demeurent.

 

 

On relate, on discourt, on commente avec tant d’emphase la pénibilité de l’accouchement, qui n’est jamais qu’une douleur éphémère. Mais nul ne songe à prévenir les futures mères de leur carrière de veilleuses de nuit, qui démarre avec les premières tétées nocturnes et dure toute la vie. Enfanter, c’est ajouter une fibre de vigile à notre instinct naturel de survie.

 

Outre leur rôle d’épouse et de mère, elles devaient souvent combler les défaillances du père de famille, remplacer le fils prodigue et incarner toute l’espérance des leurs. De toute façon, c’est toujours à la maman que les enfants réclament à manger. Féminisme ou pas, nourrir reste une astreinte réservée aux femmes. Ainsi, dans certains endroits du globe, là où les hommes ont renoncé à la chasse et gagnent à peine leur vie, la gamelle des petits est souvent remplie de sacrifices maternels.

 

Il n’est pas vrai que les enfants ont besoin de leurs père et mère pour grandir. Ils ont seulement besoin de celui qui est là, de son amour plein et entier.

Ceux qui nous oublient nous assassinent

Et vous, quel livre proposeriez-vous pour ce thème ? 

GM signature