Il y a des moments qui marquent la carrière littéraire d’un jeune auteur comme la première participation à un salon.
Du mercredi 16 au dimanche 20 mai 2018 dernier s’est tenu le Salon International du Livre d’Abidjan (SILA).
C’était ma première participation en tant qu’auteure.
Le mercredi 16 mai, le destin de Tristesse au paradis, mon premier roman, a changé.
Il a reçu le PRIX SILA DE L’EDITION. Ce prix récompense l’éditeur pour la qualité de fabrication du livre : la couverture qui invite à la lecture, la qualité du papier utilisé. N’est-ce pas que la couverture de Tristesse au paradis est magnifique ?!
Tristesse au paradis a également reçu la mention spéciale du Prix national Bernard Dadié du jeune écrivain.
Deux récompenses pour la jeune écrivaine que je suis !
Vous n’imaginez pas ma joie, les amis, de recevoir ces distinctions au début de ma carrière d’auteure. Elles m’engagent à encore plus de rigueur dans mes prochains ouvrages.
J’ai reçu des commentaires positifs de lecteurs, des encouragements de ministres présents au Salon. 4 ministres ont en effet fait le déplacement :
Le ministre de la culture et de la Francophonie : M. Maurice Bandaman. Il a acheté mon oeuvre et je lui ai renvoyé l’ascenseur. 🙂
Le ministre de l’éducation nationale : Mme Kandia Camara
Le ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Poste : M. Bruno Nabagné Koné
En plein résumé du roman avec le Ministre Bruno Koné
Le ministre de l’agriculture : M. Sangafowa Coulibaly qui a acheté des exemplaires de mon roman pour ses filles.
Ces cinq jours ont été des moments merveilleux. J’ai dédicacé énormément d’exemplaires, j’ai eu mal au doigt mais cette douleur était joie.
Le SILA c’était aussi des panels littéraires qui gravitaient autour du thème principal : le livre vecteur des identités culturelles. Je n’ai pas pu assister aux différents panels mais j’en animé un avec une consœur : Fatou Diomandé sur les jeunes écrivains et la culture.
Je suis auteure mais avant tout lectrice. Je me suis échappée par moment du stand de ma maison d’édition pour acheter des livres.
J’ai acheté « La veste de Grégoire » qui a obtenu le le Prix Jeanne de Cavally (littérature enfantine), « Boni » qui a reçu Le Grand Prix national Bernard Dadié de la littérature et « Toutankhamon, la légende de l’enfant pharaon » qui a obtenu le Prix national Bernard Dadié du jeune écrivain.
J‘ai également acheté ces œuvres
J’ai été heureuse de trouver ces 3 livres que j’ai longtemps cherché dans les librairies.
J’ai aussi acheté les œuvres de la Box Aïkan pour les petits et les grands.
Au SILA, j’ai rencontré des auteurs. Ma plus belle rencontre est Serge Bilé, auteur de nombreux ouvrages dont :
Noirs dans les camps nazis
La légende du sexe surdimensionné des Noirs
Sur le dos des hippopotames
Quand les Noirs avaient des esclaves blancs
Le miracle oublié: chronique des apparitions de la Vierge Marie en Martinique
Et si Dieu n’aimait pas les Noirs: enquête sur le racisme aujourd’hui au Vatican
Au secours, le prof est noir!: enquête sur le racisme dans l’Éducation nationale
Blanchissez-moi tous ces nègres
Sombres Bourreaux – collabos africains, antillais, guyanais, réunionnais et noirs américains, dans la deuxième guerre mondiale
La Mauresse de Moret – La religieuse au sang bleu
Singe, les dangers de la banalisation des esprits (avec Audifac Ignace)
C’est un homme simple, profondément humain.
Le SILA 2018 à travers son thème et toutes les personnes rencontrées a été une leçon pour moi. Je vais tenter d’écrire sur la mémoire noire.
J’ai été émue de voir autant d’enfants, de collégiens visitant les différents stands. J’espère que cela ne sera pas une parenthèse dans leur vie mais le début d’une aventure éternelle avec les livres.
Mon seul regret : l’absence de la FNAC à cette célébration du livre. J’espère que sa présence sera effective l’année prochaine. Le SILA 2019 se tiendra du 15 au 19 Mai et aura pour invité d’honneur la France.
Isabelle Moumié est une maman trentenaire camerounaise. Calme, rêveuse, et simple, elle est célibataire depuis 6 ans. J’ai découvert son blog grâce à sa puissanteLettre aux femmes célibataires.
Rencontre avec une femme dont « la passion est d’aider les personnes à être plus épanouies dans leurs vies spirituelles et émotionnelles, grâce au renouvellement de l’intelligence. »
Isabelle, pour toi, c’est quoi la solitude ?
C’est me retrouver avec moi-même. C’est une bulle d’oxygène, pas une finalité.
A quoi pourrais-tu associer le célibat ?
Une solitude positive.
Nouvelle réforme de l’orthographe : le mot célibat est banni. Par quoi le remplacerais-tu ?
Je ne sais pas,… Singulier ?
Quelle est ta fierté en tant que femme ?
Etre une femme inspirée et inspirante.
Te sens-tu différente des autres femmes parce que tu es célibataire ?
Parfois.
Comment gères-tu tes complexes ?
Quel complexe ? Celui d’être célibataire ? Déjà je ne le considère plus comme un complexe. J’essaie d’en tirer le maximum de profit.
Quel est le sentiment qui t’a animée les premiers jours après t’être retrouvé célibataire ?
Le soulagement.
Ces sentiments t’habitent-ils aujourd’hui ?
Parfois encore oui. Je désire me remettre en couple, mais parfois je suis soulagée de ne pas l’être !
Pourquoi ?
Peut-être un peu la peur de devoir réaménager ses habitudes en considérant la présence de l’autre. Car on finit par s’habituer au célibat !
Depuis que tu es célibataire, quel est ton plus grand regret ?
Ne pas m’être séparée plus tôt.
Vis-tu plus ta vie de mère que ta vie de femme ?
Il me semble que oui.
Comment ta famille ou tes amis perçoivent ton célibat ?
Ils souhaitent que je rencontre un homme avec qui former un couple. Certains pensent que je rate ma vie en restant célibataire. D’autres veulent juste que je sois heureuse, célibataire ou pas. Alors je me confie en Dieu et me concentre sur ce qui m’épanouit et me rend heureuse.
Qu’apprends-tu pendant cette période ?
J’apprends à mieux me connaître et à assumer pleinement qui je suis. Je gagne en assurance. J’ai compris que j’étais beaucoup plus forte que je ne le pensais, que je pouvais avoir confiance en mes idées, et que je pouvais être fière de qui je suis.
Quelle est ta fidèle habitude depuis que tu es célibataire ?
Lire et écrire.
Quel est ton secret pour être une célibataire heureuse ?
Faire ce qui m’épanouit et me permet d’exprimer ma véritable personnalité.
Et qu’est-ce qui t’épanouit ?
Ecrire, écouter pour conseiller, chanter et danser !
Je suppose que la chair veut reprendre le dessus parfois. Comment fais-tu pour ne pas vivre dans la fornication ?
Ma relation avec le Seigneur est devenue vitale ! Donc je bannis déjà de mon cœur l’option fornication. Ça aide énormément d’être très claire avec soi-même sur ce point. Quand mon corps se réveille trop là, faire de l’exercice physique m’aide à évacuer la tension !
Que dirais-tu aux femmes qui vivent mal leur célibat ?
Je leur dirai que tant qu’elles se focalisent sur le célibat, il restera à leurs yeux un problème. Le célibat est un état, celui d’une personne qui n’est pas marié, pas une identité ! On ne se définit pas par rapport à son statut matrimonial.
Si tu croisais la femme que tu étais hier dans la rue qu’est-ce que tu lui dirais ?
Epanouis toi, apprends à te connaître et à grandir. Découvre ce que tu aimes et ce que tu n’aimes pas. Sois libre d’être toi-même.
Propos recueillis par Grâce Minlibé – copie interdite sans son autorisation ou celle de l’interviewée.
Me revoilà pour un nouveau rendez-vous hebdomadaire : Le Top Ten Tuesday !
Je ne sais pas pour vous mais moi, j’aime bien les nouveautés.
Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire prédéfini. Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français pour une 2e édition sur le blog Frogzine.
Les 10auteurs dont vous ne relirez plus de romans d’eux
1. Isaie Biton Koulibaly, un écrivain ivoirien dont l’absence d’originalité dans ses romans m’a lassée.
J’aime les initiatives africaines surtout celles qui se développent dans le monde de la littérature. Anianou Gbo Adolphe, béninois de 26 ans, ingénieur en réseaux informatiques et télécoms et passionné d’écriture est le fondateur de Muswada, une application de rédaction et de partage de manuscrits dédiée exclusivement aux auteurs africains créée en décembre 2015. Rencontre avec l’auteur qui regorge d’idées innovantes pour le rayonnement de la littérature africaine.
Qu’est-ce que Muswada ?
Muswada qui signifie manuscrit en swahili est un réseau social dédié à la littérature africaine. Il permet de mettre en contact (pour le moment) des auteurs, des lecteurs et des maisons d’édition dans le seul but d’offrir une autre vision à la littérature africaine. Notre cible c’est d’abord l’Afrique, ensuite sa diaspora et enfin le reste du monde.
Muswada permet de mettre en contact auteurs, lecteurs et éditeurs. Des éditeurs vous-ont ils déjà contacté ?
Oui. Des éditeurs nous ont contacté pour une sorte de partenariat leur permettant de suivre les meilleurs auteurs de la plateforme via des statistiques. Ces fonctionnalités étaient déjà prévues sur Muswada, nous travaillons en collaboration avec quelques unes de ces maisons d’éditions pour leur mettre très vite ces fonctionnalités à disposition. Nous avons aussi mis en contact une maison de réalisation de film et un auteur de Muswada dont les écrits l’avaient fascinée.
Dans quel pays la plateforme est le plus utilisée ?
Au Premier semestre de l’année 2016 c’était la France qui comptait le plus d’utilisateurs sur Muswada, mais aujourd’hui nos utilisateurs viennent beaucoup de l’Afrique francophone.
Peut-on avoir quelques chiffres sur l’utilisation de Muswada ?
Au premier trimestre de l’année, nous avons eu 15 000 visites sur la plateforme et 60 000 vues. Depuis, nous sommes passés à plus de 50 000 visites et plus de 300 000 pages vues par mois.
De qui est constituée l’équipe Muswada ?
Il y a l’équipe technique composée d’un développeur web, de deux développeurs mobiles, d’un designer, d’un community manager et l’équipe d’exploitation constituée d’un réseau d’auteurs qui testent constamment la plateforme et font un retour à l’équipe technique sur les améliorations à apporter où les bugs à corriger dans le but d’améliorer et de rendre unique l’expérience utilisateur.
Avez-vous rencontré des difficultés lors de la conception et de la mise en service de cette plateforme ?
Pas de difficultés particulières lors de la conception et de la mise en production de la plateforme. Les difficultés sont apparues bien plus tard quand beaucoup de nos utilisateurs pensaient à tort que les histoires publiées sur la plateforme étaient payantes. Lire sur Muswada est totalement gratuit et ça le restera.
Muswada a maintenant son application mobile. Est-elle payante, une application pour smartphone, tablette ou les deux ?
Comme je l’ai dit précédemment, Muswada est totalement gratuit, les applications mobiles sont téléchargeables gratuitement et sont compatibles sur tous les types d’appareils.
La version Android est déjà disponible, la version Iphone sera disponible en téléchargement avant la fin de ce mois.
Avez-vous d’autres projets en cours ?
Oui, toujours dans le domaine de la littérature africaine. Ce sera beaucoup plus comme une extension de Muswada mais pour le moment je ne peux en dire plus.
On dit que l’africain ne lit pas beaucoup. Le pensez-vous également ? Si oui, que faut-il faire pour qu’il lise davantage ?
L’Africain ne lit pas beaucoup ? Je ne pense pas. Les africains ne lisent juste pas beaucoup les histoires qui n’ont rien à voir avec leur réalité de tous les jours. Ils adorent les histoires dont les personnages sont des gens auxquels ils peuvent facilement s’identifier. Vous savez, lire c’est d’abord se laisser guider par l’imagination de l’auteur. Si le lecteur a du mal à se projeter quand il vous lit c’est clair qu’il dira que votre œuvre n’est pas intéressante (pour lui bien sûr). Si nous voulons que le nombre de lecteurs africains augmente, nous devons leur proposer plus de contenus auxquels ils peuvent facilement s’identifier. Et c’est là l’une des principales raisons d’être de Muswada. Si vous me demandez quel auteur m’a le plus marqué entre Chinua Achebe et Paulo Coelho … Y a même pas à réfléchir Paulo Coelho ne fait absolument pas le poids.
Quel est votre regard sur la littérature africaine actuelle ? Que faut-il faire selon vous pour améliorer sa visibilité à l’international ?
S’il y a une chose que la littérature africaine a toujours eut de plus que celles des autres peuples c’est l’art de la narration. Les africains avant de mettre leurs récits sur papier avaient déjà l’art de conter des histoires avec un langage particulièrement imagé. Ils avaient déjà l’art de faire voyager les esprits avec des mots et ça je pense que c’est l’identité de la littérature africaine, c’est son ADN et ce qui la rend unique. La littérature africaine actuelle souffre énormément de son cantonnement au livre papier comme seul support de distribution. Pour l’internationaliser, il faut déjà commencer par diversifier les supports de distribution. Le livre papier c’est bien, mais le livre numérique n’est pas mal non plus. Aujourd’hui avec un smartphone, un auteur doit pouvoir écrire quand il veut et le lecteur lire où il veut.
Aujourd’hui avec un smartphone, un auteur doit pouvoir écrire quand il veut et le lecteur lire où il veut.
Les maisons d’éditions traditionnelles doivent comprendre que l’avenir de la littérature africaine est dans le digital. Il faut également beaucoup plus de blogs littéraires africains. En Afrique, les gens bloguent sur tout sauf sur les livres qu’ils ont lu et c’est bien dommage.
Un petit mot de fin ?
La littérature africaine doit être accessible à tous, c’est le seul moyen par lequel nous bâtirons un écosystème prompt aux best-sellers de demain.
Propos recueillis par
Petit Bonus : un guide de navigation sur la plateforme.
Et si vous avez envie de soutenir financièrement cette start-up qui roule sur ses propres fonds, contactez l’équipe en écrivant à sponsoring@muswada.com
Avec plus de 24000 abonnés sur sa page Facebook, « Les déboires amoureux de Mady » est un classique des chroniques africaines qui a emporté ses lecteurs dans de magnifiques aventures. Rencontre avec l’auteure.
J’aurais beaucoup de mal à me définir, mais si je dois nécessairement le faire, c’est que je suis difficile à cerner (même pour moi-même hein lol). Je suis une jeune gabonaise, passionnée d’écriture, de lecture, et de culture africaine… Ecrire est mon moyen d’expression favori, lire mon passe-temps préféré…
J’ai beaucoup apprécié la chronique les mirages de l’amour. Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire cette histoire ?
Disons que j’avais constaté qu’autour de moi, beaucoup de filles, moi y compris, passaient à côté de l’amour véritable, à cause d’un idéal, alors on a un mec idéal en tête, et c’est lui seul qu’on veut avoir. Dès qu’on trouve un qui s’en rapproche, on se fait aveugle même au fait qu’il n’a pas les mêmes sentiments que nous, on se fait des films, d’où les mirages de l’Amour… Au départ c’était cela, et au fil du temps j’ai développé l’histoire en abordant des thèmes comme les disparités culturelles, l’infidélité de la femme qui reste encore quelque peu taboue…Bref, j’ai laissé parler mon imagination en y ajoutant quelques anecdotes de mon « déjà vécu » et des expériences d’amies, de proches ou simplement de lectrices qui demandaient des conseils in box.
Y a-t-il un passage de cette histoire que vous aimez particulièrement ?
A vrai dire j’aime toute l’histoire (lol) mais il y a bien un passage que je préfère, c’est celui où Ozy dit à Cléo « Je veux être son père », en parlant du bébé qu’elle vient d’avoir, alors même que pour tout le monde il s’agit du bébé conçu lorsque Cléo trompe Ozy avec Dan.
Vous voyez cette petite scène résume le message que je voulais faire passer aux hommes dans ce texte. Je ne voudrais pas m’étendre ici, la leçon se trouve dans l’histoire, mais juste leur dire qu’il y a une chose que les hommes doivent se dire, c’est qu’il ne faut pas confondre l’amour avec la faiblesse, la tolérance avec la lâcheté. C’est vrai que l’adultère d’une femme est une chose dure à surmonter pour l’égo d’un homme, pour toutes les raisons sociologiques et sociétales que nous connaissons, mais tout comme les femmes arrivent à pardonner l’infidélité, les hommes devraient réfléchir à deux fois avant de prendre des mesures radicales.
Je ne fais pas ici l’apologie de l’infidélité, je dis juste que, lorsqu’il y a encore des choses à sauver, il faut les sauver, si vous vous aimez et que vous êtes conscients que l’autre a fait un faux pas, aidez-la à se relever, et surtout aidez-la à ne plus sentir le besoin de recommencer…
Laquelle de vos histoires avez-vous été fière d’écrire ou avez-vous adoré ? Pourquoi ?
En réalité j’ai aimé toutes les écrire, chacune pour des raisons différentes. Mais j’aime particulièrement deux de ces histoires : « Les Déboires de Mady » qui reflètent encore aujourd’hui mon immaturité dans la chronisphère, c’étaient mes débuts, mes premiers pas, je suis tombée parfois, j’ai rampé, j’ai marché, j’ai couru, puis j’ai pris mon envol…Quand je relis ce texte je me sens toujours un peu attendrie, attendrie de revoir mes débuts mais surtout mon inspiration de l’époque, un peu maladroite mais déjà assez riche. Et puis il y a « Dans les yeux de Kimia », je pense que mon imagination n’a jamais atteint un tel degré, c’est mon avis. J’étais inspirée, motivée, j’ai tout donné dans ce texte, jamais je n’avais écrit avec autant de passion…ce roman est de loin l’un de mes meilleurs écrits à mon avis…
Laquelle avez-vous écrit avec difficulté ? Pourquoi ?
Je crois que l’écriture en elle-même ne pose pas de problème, c’est surtout l’atmosphère de la chronisphère qui était assez difficile pendant la période où j’écrivais « Venir d’en bas » et surtout « Dans le cœur de Stéphane », j’avais pris assez sur moi et je supportais moins les remarques désobligeantes et les attaques parfois personnelles. J’avais de moins en moins de temps à consacrer à la page et je commençais à me lasser des guéguerres entre « chroliseurs » et entre chroniqueurs ou tout simplement entre les différents acteurs de la chronisphère. Cela me plaisait de moins en moins parce qu’écrire a toujours été pour moi source d’apaisement et bien-être et là ça devenait carrément source de stress, il fallait maintenir la barre haut, se surveiller, bref…cela ne m’apportait plus le plaisir et la joie que j’aime tant sentir lorsque j’aligne des mots pour en faire une histoire… C’est ce qui a été difficile à un moment. Sinon globalement, lorsque j’ai trouvé l’angle d’attaque et la trame principale, je n’ai aucun problème à écrire, cela va tout seul.
Sur quel thème vous n’écrirez sûrement jamais ?
J’aime penser que je n’ai pas de limite, mais pour le moment je ne saurais écrire sur l’homosexualité, du moins pas en faire le thème central de mon récit, je peux le mentionner ou le faire intervenir, mais surtout pas me focaliser dessus. Pourquoi ? Eh beh parce que j’ai encore du mal à en saisir les contours, et mon jugement, je déteste parler des choses que je ne maîtrise pas…Peut-être dans quelques années qui sait ?
Vous venez de publier Mon amour, ma destinée en toi. Pouvez-nous dire en quelques mots de quoi parle cette histoire ?
Oh comme d’habitude, une histoire d’amour à l’Odika (célèbre mets de la gastronomie gabonaise = sauce de chocolat indigène) comme je le dis souvent. Un amour de jeunesse qui s’est trouvé interrompu quelque part, et qui des années après se retrouve sur un même chemin…Rien de très compliqué, ce n’est pas aussi dense que les chroniques, mais bon il paraît que ça vaut le détour !
Vous avez publié essentiellement des romans et de la romance. Pensez-vous publier dans un autre genre ?
(Rires)
Je pourrais…
Mais je doute que je le ferai. Mady Remanda se veut romancière. C’est un auteur de la romance mais essentiellement des romances à l’africaine, je préfère en rester à la littérature sentimentale à l’africaine pour le moment.
Où vous voyez-vous l’année prochaine à la même date ?
Certainement au même endroit…
Quelles sont vos passions en dehors de l’écriture ?
Les voyages… la culture africaine…
Quels sont vos 3 livres préférés d’auteurs africains ?
Ouf !
Quel dilemme y’en a tellement !
Alors je pourrais citer :
« Les frasques d’Ebinto » d’Amadou Koné que je ne pourrais jamais oublier
« Une vie de bonne fortune » de Louisando N’dohou qui est un auteur ivoirien dont j’apprécie vraiment le style et l’inspiration
« Essola » d’Alban Désiré Afene, un très bon auteur gabonais
Permettez-moi de citer « La mouche et la Glu » d’Okoumba Nkoghé un des piliers de la littérature gabonaise…
Y’en a beaucoup…d’autres
Quel est votre top 5 de chansons africaines qui évoquent l’amour ?
L’amour d’une mère de Patience Dabany
Adia d’Oliver Ngoma
Odo de Raquel
Mutoto de Lokua Kanza
Kidiamfuka de Fally Ipupa
Là aussi y en a beaucoup, la musique est une de mes passions aussi.
Petit bonus pour nos lecteurs, nous allons établir votre portrait chinois
Si j’étais un parfum de glace, ce serait … Crème brûlée
Si j’étais un téléphone portable, ce serait … Sony Xperia
Si j’étais un support musical, ce serait … La cithare
Si j’étais une saison, ce serait … le Printemps
Si j’étais un épice, ce serait … Le persil
Si j’étais un philosophe, ce serait … Jean-Paul Sartre
Si j’étais une révolution, ce serait … Celle de Patrice Emery Lumumba
Si j’étais une invention, ce serait … Le téléphone
Si j’étais une des 7 merveilles du monde, ce serait … La muraille de Pékin
Si j’étais une île, ce serait … Mbagnié
Si j’étais un prix littéraire, ce serait … Ceux qui n’existent pas encore
Si j’étais un signe de ponctuation, ce serait … le point de suspension (j’adoorrre !)
Si j’étais une déesse grecque, ce serait … Athéna
Si j’étais un sport collectif, ce serait … Le hand-ball
Si j’étais un art martial, ce serait … Le Kung-Fu
Un petit mot de fin ?
Merci de m’avoir suivie et accompagnée dans l’aventure des « Déboires Amoureux de Mady » A nous revoir sur d’autres plateformes s’il plaît à Dieu.
A vos marques, Prêts, LISEZ ! LISEZ ! LISEZ les auteurs africains, ils ont besoin de vous, il faut que cette littérature fleurisse et s’épanouisse encore plus.
Yacine Niang est une jeune femme sénégalaise née à Saint-Louis.
Mélomane et cinéphile, elle adore l’écriture et particulièrement le slam, art d’expression orale populaire.
Rencontre avec l’artiste.
Comment êtes-vous arrivée au Slam ?
En réalité, je n’ai jamais pensé faire du Slam. D’ailleurs, je n’ai jamais pensé écrire tout court. J’étais en classe de quatrième lorsqu’un concours de poésie a été lancé. Contre toute attente, mon poème a été retenu pour faire partie de la compilation. De là est venu mon amour pour l’écriture.
L’idée de faire du slam est arrivée lorsque j’étais en classe de 1ère. C’était à l’occasion d’un autre concours qui a été organisé par l’institut français de Saint-Louis. Les candidats devaient composer un poème de 20 vers avec les dix mots de la francophonie. J’ai tenté ma chance, je suis sortie troisième de ce concours. Je n’y croyais pas trop car le Slam était un terrain inconnu pour moi. Depuis ce fameux concours, je n’ai plus arrêté.
Qu’est-ce qui vous fascine dans le slam ?
Ce qui me fascine dans le slam c’est la Liberté qu’on a. Dans le Slam on peut écrire ce que l’on veut sans tenir compte d’aucune règle. Mais ce qui me plait le plus, c’est le moment de la déclamation. Le rapport qu’on a avec le public. La sensation qu’on offre à ce même public et leur réaction sont juste magnifiques. Ce qui me plait aussi dans le slam, c’est le fait de laisser exprimer ses émotions, le fait de les dire et de se mettre à nu devant tout un monde. Mais surtout, la puissance que l’on donne aux mots qu’on utilise.
Y a-t-il des auteurs qui influencent votre écriture ?
Je ne dirai pas qu’il y a un auteur particulier qui influence mon écriture mais si je devais choisir, je dirai Grand Corps Malade. Je n’écris pas comme lui, cela est sûr. Nous n’avons pas le même style mais je l’écoute très souvent et il m’arrive parfois de vouloir adopter son style.
Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Je puise mon inspiration partout et n’importe où. En fait, c’est le quotidien des gens qui fait mes textes. L’inspiration peut venir d’une dispute d’un couple, de la disparition de quelqu’un… Je n’ai pas une source d’inspiration précise, ce sont les faits quotidiens que traduisent mes pensées.
Quels sont vos thèmes de prédilection ?
Je suis plutôt un poète lyrique. Donc je parle autant de l’amour que de la haine. Autant de la vie que de la mort. Mais il y a aussi beaucoup de moi dans mes écrits.
Vous avez publié récemment un recueil de slam. D’où vous est venue cette envie de publication ?
En réalité, je n’avais jamais pensé sortir ce recueil. A la base, j’écrivais juste pour moi. Il m’était même difficile de montrer cela à mes proches tellement j’avais peur du jugement des autres mais au fur et à mesure que j’avançais dans mes écrits je ne pouvais plus les cacher. J’ai commencé à en montrer quelques uns à mes sœurs puis à ma mère et comme elles appréciaient, je me suis senti pousser des ailes. J’ai commencé à écrire chaque jour un peu plus de textes.
L’idée de faire un recueil est venue grâce à un ami. Il m’a toujours conseillé par rapport à mes écrits. Il a fait le projet sien, m’a donné l’envie de faire part de mes pensées à toute une communauté.
« Demande-le-moi » : pourquoi ce titre ?
Ce titre pour faire savoir au lecteur qu’il peut me demander tout ce qu’il veut et qu’il trouvera la réponse en lisant le recueil. Ce titre contient aussi ma manière de penser la vie, de la concevoir.
De quoi parle l’oeuvre ?
L’œuvre est faite de haut et de bas, de joie et de peines. Il y a des moments qui reflètent le côté obscur de la terre et des moments où je traduis et fais l’éloge de l’amour. Le contenu du recueil c’est moi. A travers ce recueil, je décris comment je perçois le monde.
Avez-vous une cible particulière ?
Je n’ai pas de cible particulière. Cela commence du tout petit au plus âgé. J’utilise des mots assez simples qui ne nécessitent pas l’utilisation d’un dictionnaire pour comprendre le sens des textes. C’est assez limpide et clair afin de permettre à tout un chacun de pouvoir s’y retrouver.
Quels sont vos prochains projets de publication ?
Un autre recueil mais pas du même style. Je pense à faire un recueil audio afin de permettre aux personnes qui n’aiment pas lire d’écouter le recueil. D’autres projets sont aussi en attente mais sont plus liés à mon domaine de prédilection : Les arts et la Culture.
Quel est votre texte préféré ?
Il s’intitule « Mon nouvel ange »
Je l’ai senti las, il grelottait
Ses yeux étaient vers le levant, fixant l’ange qui l’appelait
Il s’agrippait à mon bras, tirant très fort sur mon poignet
Et son souffle était si lourd, que pleurer, je n’ai su que m’y résigner
Il était là, allongé sur le lit,
Son corps abattu le lâchait, et fragile, il était devenu
Je n’avais qu’un souhait : lui rendre ses années vécuces
Hélas, cela n’était qu’une autre de ces illusions qui hantent mon esprit
Il était désormais trop tard
A présent je le vois comme un bébé
Un balbutié, qu’il essaie, mais échoue
Aucun son audible ne parvient à sortir de sa bouche
Il rumine ses pensées
Se collant à moi comme si j’étais sa destinée,
A son chevet, je voudrais loger
Pour lui réciter ses innombrables versets.
Ses dernières prières, il les a faites avant de s’en aller
Maintenant, il est l’un de ces beaux anges des cieux
De là haut, il nous fixe et bénit nos âmes
De lui on se souvient comme s’il était encore là
Il nous a ravi le bonheur de nous réveiller à ses cotés
Une boule me hante, elle est angoisse et j’en perds la tête
Mes nuits deviennent jour et le jour tout s’assombrit
Tout est fini car de lui, Il s’est emparé
Je me suis rendue à son ultime demeure
Et j’ai vu ses nouveaux compagnons à ses côtés
J’ai senti la courge dont il faisait jadis montre
Et cela m’a rassuré de savoir que sur nous il veille
Je frissonnais, je le sais,
Je ne me contenais hélas déjà plus,
J’ai revu le regard perçant qu’il projetait
Dans mon rêve le jour où il nous a quittés
Il n’est plus là, je n’arrive toujours pas à l’imaginer
Que vais-je devenir ? Qui de ses prières va me rassurer ?
Il est parti sans un seul mot de dit
Avec un sourire enfantin, comme pour dire : Rassurez-vous
C’est fini, j’en suis consciente
Dans sa nouvelle demeure, il se repose
Pour moi, il ne fait juste qu’un sommeil
Car son travail l’a beaucoup fatigué.
Je préfère ce texte parce que je l’ai dédié à mon grand-père. Un honnête homme que j’ai beaucoup apprécié. Il a marqué mon existence.
Quelles sont vos passions en dehors de l’écriture ?
J’aime bien écouter de la musique ou regarder des films. Parfois je me mets à la lecture, j’ai une préférence pour la romance.
Petit bonus pour nos lecteurs, nous allons établir votre portrait chinois
Si j’étais une saison, ce serait été
Si j’étais une épice, ce serait poivre
Si j’étais philosophe, ce serait Nietzsche
Si j’étais une révolution, ce serait la révolution française
Si j’étais une invention, ce serait un IPhone
Si j’étais une chanson, ce serait The Climb de Miley
Si j’étais une des 7 merveilles du monde, ce serait les jardins suspendus de Babylone
Un petit mot de fin ?
Je tenais à vous remercier de m’avoir accordé cette interview. Je vous remercie également d’avoir eu confiance en ce que je fais sans pour autant me connaitre. Je remercie aussi Ibukaqui a permis cela et toutes les personnes qui m’ont soutenue et ont accordé de l’importance à ce que je fais.
Pour finir, je dis à ceux qui liront ceci de croire en leurs rêves. Peu importe ce que le monde dit ou dira, ce qui compte c’est ce que l’on pense de nous-même et de ce que nous faisons. Si tu as une passion, vis la et vis la profondément.
Deux événements littéraires ont rempli mon après-midi dominical : il s’agit de l’émission Bien-être Littéraire sur IVOIRE FM et Livresque 18.
Bien-être Littéraire
J’ai été invitée par Yahn Aka à participer à l’émission Bien-être Littéraire ce dimanche 14 août de 15 heures à 16 heures GMT sur IVOIRE FM. L’auteur invité était Wakili Alafé.
Avec Traoré Moussa Ahmed, président de l’UNJCI (Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire), nous avons échangé sur son oeuvre Championne l’enjailleuse.
Résumé de l’oeuvre
Championne est une femme. « Ce que femme veut, Dieu veut » : dit-on pour magnifier la mère, l’épouse, la génitrice, socle de la famille, du peuple et de l’humanité. Cependant, « Ce que vaut DIEU ne vaut pas femme ». Dieu est Éternel, la femme est éphémère. Dieu est partout, la femme moderne n’aime pas aller là où il y a la précarité, le risque, la déception, l’incertitude, le manque d’assurance, de sécurité et de protection.
Championne est l’amie des jours heureux et des jours malheureux par Calcul, Ambition et Plaisir (CAP). De nos jours, le CAP est l’arme de destruction massive de la femme jeune, adulte ou vieille. Les erreurs du passé servent d’enseignements au présent qui trace le cap pour l’avenir.
Si Traoré Moussa Ahmed considère l’oeuvre comme un chef d’oeuvre littéraire, moi, j’ai un autre avis. Ceux qui suivent mon actualité sur ma page Facebook savent que je n’ai pas apprécié ma lecture.
Je n’ai rien à reprocher à la forme de l’oeuvre. J’ai bien aimé le style journalistique de l’auteur. Le fait qu’il mêle français courant et argot ivoirien ne m’a pas gênée, je le trouve assez original. Ce qui m’a déçue c’est le fait que le pouvoir de Championne, l’héroïne, ne se limite qu’au domaine sexuel. J’aurais voulu qu’il s’étende au domaine politique, qu’elle soit à la base de machinations, qu’elle soit mauvaise jusqu’au bout. J’aurais voulu être émerveillée et choquée par sa façon de manier l’influence qu’elle a sur les hommes.
Pour l’auteur, l’influence politique était suggestive. Championne aurait pu l’utiliser ayant flirté avec le président et connu quelques secrets mais elle a préféré ne pas le faire car consciente des dégâts que cela aurait pu causer non seulement au niveau national mais continental.
Grâce à Traoré Moussa Ahmed, nous avons appris que l’histoire était basée sur des faits réels. Selon lui, l’auteur a réussi a en faire une fiction et à l’écrire d’une très belle manière. Connaissant les faits, il lui a été par moment difficile de lier les personnages aux personnes réels.
Il a noté qu’il aurait aimé que l’auteur écrive l’histoire telle qu’elle s’est passée réellement en n’omettant pas tous les caprices de Championne.
Alafé Wakili nous a annoncé que le Tome 2 se préparait. On retrouvera les personnages des dizaines d’années plus tard…
Ayant été déçue par l’ouvrage, Yahn Aka m’a demandé ce que l’on devait en retenir de positif et il a demandé le contraire à Traoré Moussa Ahmed qui a beaucoup apprécié l’ouvrage.
J’ai trouvé la question très belle. Je pense que toute oeuvre est perfectible et qu’il ne faut pas considérer une oeuvre en tout noir ou en tout blanc.
La leçon à retenir selon moi de cette oeuvre est qu’il faut savoir rebondir de nos erreurs et échecs. Le point négatif soulevé par Traoré Moussa Ahmed est la couverture du livre. Selon lui, nous n’avons pas encore en Côte d’Ivoire la culture de la caricature et qu’une image d’une femme magnifique en couverture attirerait plus surtout que la vraie Championne était hyper belle.
J’ai beaucoup aimé participer à cet échange littéraire et je remercie Yahn de m’avoir invitée. J’espère qu’il y en aura d’autres. 🙂
« Livresque est un événement littéraire organisé tous les deux mois par une promotrice culturelle ivoirienne Yehni Djidji. C’est un espace d’expression pour ceux qui ont la fibre littéraire »
C’est ma 4ème participation à l’événement et pour cette 18ème édition, Livresque accueillait les 5 co-auteurs du recueil de récits Poings d’interrogation :
Essie Kelly : écrivaine et animatrice culturelle ivoirienne. Auteure de la trilogie Odwira paru en 2012. Initiatrice et promotrice des rencontres littéraires : «Les Mots d’Ombres ».
Yehni Djidji :blogueuse, scénariste et écrivaine : fondatrice du site web culturel et littéraire225nouvelles.com. Médaillée de bronze aux jeux de la francophonie en 2013 et initiatrice et promotrice des rencontres littéraires « Livresque ».
Malicka Ouattara : c’est l’une des plus jeunes plumes de la littérature ivoirienne. Auteure du recueil de nouvelles « Le film d’une vie », elle est étudiante et amoureuse des lettres.
Cédric Marshall Kissy: il a été distingué à plusieurs concours de poésie, notamment le prix international S. Hesel (RF1 2013), les manuscrits d’or (2009), le grand prix littéraire Bernard Zadi Zahourou de a poésie (2014)… Il est doctorant en lettres et en master de communication (CERCOM).
Yahn Aka: écrivain, éditeur, chroniqueur littéraire dans la presse écrite, animateur radio de l’émission « Bien être littéraire », promoteur des rencontres « Le café littéraire des leaders » ; il est passionné de guitare acoustique et de bass.
Résumé de l’oeuvre
Quand cinq plumes jeunes et non moins talentueuses décident de se saisir de la plume pour s’interroger sur elles-mêmes, sur le monde qui les environne, c’est un quintette, une fresque polyphonique à toutes les voix, une balade de mots, d’émotions et de sentiments qui jaillissent et se dispersent tous azimuts en points / poings d’interrogation.
L’exil, l’amour, le mariage, l’infidélité, la condition de la femme, l’urgence de la paix… et par-dessus tout l’espérance d’un jour plus mélodieux sont autant d’interrogations charriées par ces dix récits.
Participant à l’émission Bien-être littéraire de 15 à 16 heures, j’ai manqué la lecture de l’oeuvre, l’instant poésie deEugenioDibyde l’équipe dedesmotsdesimageset une partie de l’échange avec les auteurs.
Yahn Aka, co-auteur, éditeur et initiateur de l’ouvrage a énoncé le pourquoi de l’oeuvre. Il a eu envie de réunir les jeunes écrivains ivoiriens dont il connaît la force de la plume et de renforcer l’unité des jeunes écrivains ivoiriens. Ils ont travaillé ensemble du début à la fin. Cette initiative est à saluer et à encourager. J’espère qu’il y en aura d’autres.
A la fin de l’échange est arrivé l’instant que j’adore : le Book Blind Date. En quoi consiste-t-il ? « Chaque participant doit venir avec un livre neuf ou en bon état à offrir. Un numéro lui est attribué. Il motive son choix pendant un court speech tout en ne mentionnant ni le titre ni le nom de l’auteur de l’œuvre. Au moment de l’échange, les participants, par ordre d’arrivée, choisissent un livre sur la base du résumé des « speakers ». »
J’ai offertHistoires à lire lumières toutes allumées de Hitchcocket j’ai reçu La flèche de Cupidon ! Ce livre fait partie de ma sélection de romance à l’africaine à lire. Je suis trop contente de l’avoir. J’espère que ma lecture sera explosive !
Résumé de l’oeuvre
Comment tenter de reconquérir son ex-mari lorsqu’on est jalouse et dotée d’un caractère exécrable ? C’est bien dans cette périlleuse aventure que la très belle Morgane a décidé de se lancer. Sa tâche est d’autant plus difficile que l’objet de tous ses désirs vient de s’éprendre de la douce Nova.
Et vous, comment avez-vous occupé votre dimanche ?
Elle est ma « number one » dans le monde des chroniques africaines et vous partagerez mon avis quand vous aurez lu ses histoires. La narration est précise, fine ; ses mots sont empruntés aux dieux et donnés aux hommes avec générosité, le fond des histoires savamment construit.
Elle est « ma number one » et je me demande pourquoi elle n’a pas encore été repérée par les chasseurs de tête dans le monde de l’écriture, pourquoi elle n’est pas encore sortie de l’anonymat, n’a pas encore reçu de prix littéraires.
Elle est « ma number one » et elle … elle… elle, c’est la chroniqueuse de Tout ce qui brille.
Rencontre avec la délicate auteure qui me fait tressaillir comme l’a fait mon amour d’adolescence.
Source sunubiir.com
Comment se définit la chroniqueuse de Tout ce qui brille en 4 # ?
#Tordue #Passionnée #Gauche #Compulsive
Parlons de la chronique « Tout ce qui brille. » C’est un tourbillon émotionnel et au niveau de l’esprit. Où avez-vous appris à écrire comme ça ? (rires) Quelles ont été vos sources d’inspiration ?
Lool, je devrais réellement apprendre, maintenant que vous le dites.
Alors. Tout ce qui brille. C’était vraiment écrit sur un coup de tête, une sorte de d’auto thérapie, puis c’est devenu un peu plus réfléchi. Je ne m’attendais à ce que les lectrices aiment l’histoire… A vrai dire je ne m’attendais pas à en avoir beaucoup, de lectrices. Mais bon, je suppose qu’on aime toutes une romance un peu compliquée, qui finit bien, où on se dit des mots d’amour, où les méchants finissent seuls et mal et où des bébés naissent. Je ne suis pas une romantique. Vraiment. Mais je pense que pour un premier essai, la romance était le chemin à suivre, moins risqué. En plus, je venais de finir « Orgueil et préjugés ». Donc disons que j’étais encore un peu ivre de ce chef d’œuvre en écrivant.
Si vous deviez la résumer en une phrase, quelle serait-elle ?
L’amour malgré, en dépit de, de toute façon et parce que.
Imaginez que l’on vous demande de lire un seul passage, lequel choisiriez-vous ?
« Parce qu’il est des jours où tu es celle sur qui on compte. Et où tu dois être assez forte pour d’autres. Que ça soit ma famille ou Malik, je suis des fois, celle sur qui on compte. Et ces fois, comme maintenant, je le dois bien à Malik, de prendre ses armes lorsqu’il les baisse. »
Sur quel thème vous n’écrirez sûrement jamais ?
Il ne faut jamais dire jamais. Et je ne pense pas qu’il existe un sujet que je ne voudrais pas traiter. Quand l’inspiration vient on ne fait que suivre. Mais si je peux dire, je suis sure de ne pouvoir écrire en point de vue zéro : utiliser la troisième personne, raconter l’histoire en narration omnisciente. Je ne me vois pas écrire de cette façon là. J’aime raconter les histoires par point de vue interne, utiliser la puissance du « je », entrer dans la peau des personnages, leur faire raconter leur propre histoire, leur faire s’adresser au lecteur sans intermédiaire.
Où vous voyez-vous l’année prochaine à la même date ?
Août 2017. J’espère être dans la paix où je suis maintenant par la grâce de Dieu. J’espère être en vie et être inspirée. Je devrais dire que j’espère avoir un boulot stable parce que j’aurais presque fini mes études à cette date et, bon, le chômage, ce n’est pas sympa… Mais j’espère juste être heureuse dans mon corps et dans mon esprit, chez moi (et en vacances j’espère !) et avoir les gens que j’aime heureux.
Quelles sont vos passions en dehors de l’écriture ?
Ma maman. Lire, évidemment. A ce stade, c’est bien plus qu’une passion. C’est quelque chose entre la nécessité et de la dépendance. J’aime aussi cuisiner, la poésie, la musique, regarder des séries télévisés et films longs et lents, refaire le monde dans ma tête… Oui je suis très ennuyeuse.
Présentez-nous une femme que vous lisez, ou que vous suivez, admirez, une femme avec laquelle vous auriez envie de collaborer ou que vous auriez envie de connaître personnellement.
Tellement d’options que je ne saurais me résoudre à choisir. Je vais donc rester dans le monde des chroniques auquel j’appartiens et je vais dire : Sadjee ou Chrystel. Chroniqueuse de la page « Mille mots un amour » et auteur du merveilleux, du touchant « L’innocente ». Je l’adore. Avant même de savoir qui se cachait derrière ses histoires, je la dessinais dans ma tête, convaincue qu’elle avait des doigts fins que l’on regardait puis aussitôt qui inspiraient la confiance, qui respiraient le talent pur. Je me connectais à ses mots, les parcourant avidement, n’arrivant pas à croire qu’elle écrive des chroniques sur Facebook et pas des Best Sellers. La première fois qu’elle a commenté ma chronique en cours, je me suis sentie toute chose, comment assumer ses écrits nouveaux et tâtonnants quand un tel génie vous lit ? J’adore Sadjee.
Quels sont vos 3 livres préférés d’auteurs africains ?
1 Une si longue lettre de Mariama Bâ.
2 Le monde s’effondre de Chinua Achebe.
3 Mes hommes à moi de Ken Bugul.
Quel est votre top 5 de chansons africaines qui évoquent l’amour ?
Viviane Ndour- Dekkore. Vieille chanson mais du Sénégal mais toujours aussi bien
Youssou Ndour- Chimes of Freedom.
Carlou D- Nene Galé.
Daara J- Allah
2face – African queen
Petit bonus pour nos lecteurs, nous allons établir votre portrait chinois
Si j’étais un parfum de glace, ce serait le café
Si j’étais un support musical, ce serait un piano
Si j’étais une saison, ce serait la saison des pluies
Si j’étais un épice, ce serait la cannelle
Si j’étais une révolution, ce serait la révolution des suffragettes
Si j’étais un prix littéraire, ce serait un Pulitzer
Si j’étais un signe de ponctuation ce serait une virgule
Si j’étais un dieu grec, ce serait Hermès
Un petit mot de fin ?
Ce fut un plaisir de répondre à vos questions, je vous remercie et je remercie mes lecteurs pour la patience, pour les encouragements et pour l’entrain. J’espère que les mots qu’on s’échange sur la page iront bien au-delà. Et vive Facebook (si seulement on pouvait écrire en italique aussi) … Lol. Merci à vous.
Propos recueillis par
Vous pouvez vous enivrer des histoires de l’auteur sur sa page Facebook ou sur la superbe plateformeSunubiir.com
Rencontre avec « un homme de cœur sur le chemin de l’éveil et de l’amour inconditionnel, exerçant les métiers de découvreur de talents, coach, consultant, formateur, thérapeute, animateur de séminaires et conférencier sur des relations humaines. »
Comment êtes-vous arrivé à la poésie ?
J’ai toujours aimé l’écriture, tout petit, je recopiais des lettres du Moyen-Âge et les coloriait. Dès l’adolescence, j’ai beaucoup écrit, surtout dans la révolte puis j’ai arrêté pendant presque dix ans et j’ai repris en travaillant sur moi, au début pour rendre hommage aux femmes blessées, puis assez vite centré sur l’amour et l’amour inconditionnel.
Le « poète », vous le définissez comment ?
Homme qui ouvre son cœur à son être de lumière, cette part de soi plus grande que soi, pour exprimer son ressenti dans l’instant présent, se laisser traverser par l’inspiration…
La poésie n’est pas un genre plébiscité aujourd’hui. Pourquoi selon vous et que faut-il faire pour y remédier ?
Le matérialisme de notre société nous éloigne de l’imaginaire et du subjectif, seules les traditions anciennes africaines ont gardé cette capacité à se relier grâce aux chamans et aux griots… Le seul remède (mais faut-il un remède ?) serait d’éduquer les enfants à la créativité et au lâcher prise, pour apprendre à vivre dans le ressenti du présent…
« On ne peut trouver de poésie nulle part, quand on n’en porte pas en soi. » Que pensez-vous de cette citation de Joseph Joubert ?
Plutôt juste, car nous ne voyons et comprenons que ce que nous avons vécu, et c’est bien là le problème, car pour évoluer et assimiler, il faut d’abord expérimenter les difficultés et les dépasser. Toutefois, je crois que l’école joue un rôle important pour éduquer les enfants à la poésie les faire réfléchir sur le sens des mots, leur musique, leurs images évocatrices et les émotions que véhiculent les poèmes.
Quels sont vos livres préférés, les poètes qui influencent votre écriture ?
C’est compliqué, car j’ai beaucoup lu dans ma jeunesse, et j’ai dévoré beaucoup de thématiques : science-fiction et fantastique (Van Vogt, Asimov, Lovecraft, Edgar Poe…), bandes dessinées (j’ai été parmi les premiers à lire les Marvel interdits à l’époque en France !), romans policiers (Ellery Queen…), puis à l’adolescence tout ce que j’ai pu trouver sur le surréaliste et dadaïste, le grand jeu avec René Daumal, et ensuite lecture plus professionnelle sur le développement personnel, l’alchimie. Pour la poésie Baudelaire, Rimbaud (qui m’a particulièrement impressionné et touché), Apollinaire (j’aime beaucoup sa musique), les poètes surréalistes bien entendu… Mais mon écriture n’est pas influencée par les autres, car je ne parle que de mes ressentis et vécus.
Comment qualifierez-vous votre poésie ?
Engagée dans le sens que je veille à rester positif et à tirer les autres vers le haut. Romantique, sans doute un peu. Plus simplement, je laisse parler mon cœur, sans chercher à faire des phrases avec des mots compliqués, je suis un poète du ressenti, du toucher, poésie des sens et de l’amour, de la douceur et de la tendresse…
Si vous ne deviez retenir qu’un mot de la langue française ? Aimer
Un petit mot de fin ?
Je suis toujours surpris de l’impact de mes poèmes, de leur aspect thérapeutique…, et cela m’oblige à bien discerner le sens de mes propos avant de les publier, car 98% d’entre eux, sont écrits en trois minutes, voire moins !
Propos recueillis par
Grand merci à Richard Chaigneau pour sa disponibilité et son amabilité. Je lui ai proposé d’écrire un texte sur l’attente d’un enfant et voici le résultat :
Ce texte est à lire en écoutant la musique du film « Le premier cri«
Pour aller plus loin
Bibliographie du poète
– Le miroir aux clins d’œil (recueil de jeux de mots sur la connaissance de soi) publié en 2004 – 400 pages
S’il m’a permis de rester en contact avec mes amis et de faire la promotion de mon recueil de poèmes, le réseau social Facebook a également permis à la lectrice passionnée que je suis de lire des histoires aux couleurs africaines gratuitement !
J’ai découvert ces chroniques écrites la plupart du temps par des auteures anonymes en 2012. Combien j’ai passé mes heures de stage à lire ces romances africaines ! (que mon maître de stage me pardonne)
Je suis tombée amoureuse de 5 belles plumes, l’auteure de Les Petites Histoires d’Akissi en fait partie. Rencontre avec cette auteure qui écrit de la romance comme on réalise un scénario.
Comment se définit la chroniqueuse de Les petites histoires d’Akissi en 4 # ?
Vous avez écrit une dizaine d’histoires. Quelles ont été vos sources d’inspirations ?
La vie en général, mes expériences, les gens que je rencontre, ma famille…
Laquelle de vos histoires avez-vous été fière d’écrire ou avez-vous adoré ? Pourquoi ?
C’est difficile de faire un choix, chaque histoire est un peu comme un enfant pour moi et vous savez combien il est difficile pour un « parent » de « hiérarchiser » ses enfants. Néanmoins j’ai un petit coup de cœur pour « le contrat » peut-être du fait de la folie d’Abigaïl, de sa force à surmonter les épreuves de la vie tout cela mêlé à la tendresse particulière que j’ai pour la famille Annan.
Laquelle avez-vous écrit avec difficulté ? Pourquoi ?
« Les moitiés » et je pense que ma co-chroniqueuse pour cette histoire ne me contredira pas. Le plus de la chronique c’est l’interaction avec les lecteurs qui est quasi immédiate. Le problème c’est que parfois c’est dur de voir que le message qu’on a voulu faire passer n’est pas celui qui est perçu. On a plusieurs fois eu envie de tout arrêter mais comme on dit « découragement n’est pas ivoirien »*
En outre, pour un des personnages en particulier, j’ai du aller chercher et remuer quelque chose de profond, d’insoupçonné, de tapi là quelque part en moi et que j’ai malencontreusement réveillé, j’ai ressenti son mal être au plus profond de moi-même, je me rappelle avoir pleuré une nuit entière, c’était une expérience très difficile mais enrichissante quand même…
Sur quel thème vous n’écrirez sûrement jamais ?
L’homosexualité peut être, c’est un thème que je ne maîtrise pas assez pour être à l’aise et laisser dériver ma plume et mon imagination. J’ai déjà eu quelques idées dans ce sens mais je n’arrivais pas à les matérialiser.
Avez-vous des projets d’édition ?
Pas en ce moment, mais j’y pense…
Où vous voyez-vous l’année prochaine à la même date ?
L’année prochaine ? Mais c’est après demain ! Lol . Plus sérieusement je ne sais pas, je préfère ne pas y penser mais j’espère avoir au moins parlé de mon projet de roman à quelqu’un du métier ou avoir écrit mon premier scénario.
Quelles sont vos passions en dehors de l’écriture ?
Le chant, le cinéma, la danse de salon (de mon salon hein pas de tango ni cha cha cha abeg), la lecture, la mode, les chaînes youtube et blogs beauté…
Présentez-nous une femme que vous lisez, ou que vous suivez, admirez, une femme avec laquelle vous auriez envie de collaborer ou que vous auriez envie de connaître personnellement.
J’adore le duo Christina – Lauren auteur de la série des « Beautifuls ». Ces deux dames me fascinent, même si la mécanique de leurs histoires est pratiquement toujours pareille (belle gosse+beau gosse=amour éternel) on dirait qu’elles écrivent d’une seule main, je n’arrive pas à distinguer Christina de Lauren et pour avoir déjà co-écrit je sais combien c’est difficile de fusionner 2 plumes. J’aimerais bien les rencontrer et leur poser tout un tas de questions.
J’ai aussi un coup de cœur pour Jennifer ARMENTROUT et sa série de « Jeux ».
Quels sont vos 3 livres préférés d’auteurs africains ?
Une si longue lettre,Mariama BA
Le Baobab Fou,Ken Bugul
Je suis noir et je n’aime pas le manioc,Gaston Kelmann
Quel est votre top 5 de chansons africaines qui évoquent l’amour ?
5- Obianuju de Efya
4- Comment te dire de Bana C4
3- Oh my my my de Lady Jay
2- Coucou de Charlotte Dipanda
1-Ko ma si de Lara Georges
Petit bonus pour nos lecteurs, nous allons établir votre portrait chinois
Si vous étiez un parfum de glace ce serait … Oreo
Si vous étiez un téléphone portable ce serait … Nokia 3310
Si vous étiez un support musical, ce serait … vinyle
Si vous étiez une saison, ce serait… l’été
Si vous étiez un épice, ce serait… la cannelle
Si vous étiez une des 7 merveilles du monde, ce serait… le Taj Mahal
Si vous étiez une île, ce serait … l’île de Gorée
Si vous étiez un signe de ponctuation ce serait … les trois points de suspension
Si vous étiez une déesse grecque, ce serait… Athéna
Si vous étiez un sport collectif, ce serait… le beach-volley
Si vous étiez un art martial, ce serait … le taekwondo
Un petit mot de fin ?
Juste vous dire merci de m’avoir sollicitée pour cette interview, souhaiter une excellente continuation, une longue vie et une belle visibilité à votre blog et faire un gros bisous à tous mes lecteurs, mes poussins du poulailler, la Mère poule ne vous oublie pas…
* Proverbe ivoirien qui signifie que le découragement ne fait partie des habitudes de l’ivoirien.