Publié dans Revue cinéma

THE CEO, un film de Kunle Afolayan divertissant mais…

Quand j’ai moins de livres à lire, je regarde des films. La semaine dernière pour célébrer la présence d’une amie en vacances à Abidjan et soutenir le cinéma africain, j’ai regardé THE CEO, un film de Kunle  Afolayan, producteur nigérian. Ce film regroupe des acteurs de plusieurs nationalités : kenyane, haïtienne, nigériane, béninoise, ivoirienne, sud-africain, marocaine.

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SYNOPSIS

Transwire communication, société de téléphonie mondiale, est l’opérateur leader au nigéria. Le DG, un expatrié à la retraite, décide d’envoyer cinq cadres suivre un cours de leadership dans une station balnéaire.
Cette escapade est organisée dans le but de désigner le nouveau Président Directeur Général de la société : THE CEO.
Le formateur, le mystérieux Dr Amet Zimmerman, commence le cours en invitant les dirigeants à se livrer à une partie de jeu de chaises musicales d’enfant afin d’étudier leur mode opératoire. Complot et trahison prennent le dessus. Un cadavre est retrouvé le lendemain matin, « mort par accident ». Un par un, chaque candidat commence à être éliminé, jusqu’à ce qu’il n’y en reste que deux.

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Je suis restée sur ma faim avec THE CEO. Avec le trailer et le synopsis, je m’attendais à être fortement impressionnée tant par la technique du film que par l’intrigue mais mes attentes sont restées insatisfaites.

Il y a eu un réel travail dans la réalisation du film, rien à voir avec les films nollywoodiens que je regarde sur Youtube. J’ai apprécié le choix des musiques, les costumes qui sont un bel hommage à la mode africaine. Le cadrage était excellent, les fondus également. J’ai apprécié que les bons côtés de l’Afrique soient mis en avant.

Le casting a aussi été excellent. J’ai énormément admiré :

  • Riikard (Nico Panagio), le winner. Il est là pour gagner et cela se sent dans sa gestuelle, son attitude. J’ai aimé son arrogance, sa détermination, son franc parler et son sex appeal. Ce mec est du chocolat blanc !

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  • Kola (Wale Ojo), le playboy, le bon confident, le leader qui ne se met pas en avant. Il a joué son rôle à la perfection.

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  • Dr. Zimmerman (Angelique Kidjo) a parfaitement joué son rôle. Qui aurait cru que la diva jouerait aussi bien qu’elle chante ! J’ai aimé son sang froid, son charisme.

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  • La surintendante Ebenezer (Hilda Dokubo). Elle a joué le rôle d’un vieux policier qui avait été dans le rôle pendant plus de deux décennies et elle n’était même pas habitué à un ordinateur, mais préférait la vieille machine à écrire. Elle apporte une touche d’humour et de fraîcheur à ce décor si sombre.

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Les autres acteurs principaux comme Eloise (Aurelie Eliam) et Yasmin (Fatym Layachi) qui m’ont moyennement convaincue.

THE CEO est une histoire d’ambition, de pouvoir, de corruption pour la protection des intérêts dans une Afrique moderne. Chaque prétendant au poste de CEO avait un squelette dans le cadavre. J’ai apprécié l’originalité de l’intrigue et le suspense qui l’accompagne. Choisir le CEO d’une entreprise de télécommunications en organisant un jeu de chaises musicales, il fallait la trouver l’idée.

L’intrigue était bonne mais elle a fini par s’écrouler. Le suspense, le frisson se sont mués en incompréhension.

J’ai trouvé que certains secrets honteux n’étaient pas très recherchés.

Certaines scènes n’étaient pas strictement nécessaires comme celle du Maroc où un frère de l’un des cadres a été appelé au téléphone. On aurait pu se contenter d’entendre la voix du frère.

J’ai eu un grand moment de solitude à la fin du film. J’ai eu l’impression d’avoir assisté à un cours de physique quantique. J’ai été agréablement surprise que le tueur ne soit pas celui auquel je pensais mais je n’ai absolument pas compris ses intentions qui motivaient les meurtres.

Je n’ai pas non plus compris l’intervention des chinois. Bref ! La fin m’a laissée perplexe.

Pour moi, THE CEO mérite bien un

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Avez-vous vu ce film ? Qu’en avez-vous pensé ?

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Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Ailleurs…Un Jour…Peut-être !

Ailleurs un jour peut etre

D’Eustache A. Prudencio, auteur béninois d’origine nigériane et brésilienne, je n’ai lu qu’Amours sonnantes et trébuchantes, un recueil de nouvelles réédité en 2011. Je n’avais pas apprécié ma lecture au point de décider de ne pas perdre de temps à en faire une chronique ni sur le blog ni sur ma page Facebook. 

Dans ma PAL, j’ai un autre recueil de nouvelles de lui, des recueils de poèmes et un roman : Ailleurs … Un Jour…Peut-être

Ce roman a été une douce lecture. Au moment de préparer ma chronique, j’ai consulté la préface du livre faite par le journaliste-écrivain Jérôme Carlos et j’ai trouvé qu’elle reflétait parfaitement mon avis sur le livre. 

J’ai donc décidé de vous la présenter au lieu de faire une chronique. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ?  (rires)

{ Eustache A. Prudencio nous entraîne sur le terrain d’un riche et fécond débat de société. Il nous interpelle sur ce qu’il tient pour des contre-valeurs dont devront se délester nos cultures. C’est le pré-requis à leur présence au « banquet de l’universel. » Au nombre de ces contre-valeurs , la dot sortie  de son cadre symbolique et habillée des haillons d’une honteuse transaction marchande. Mais ce sont aussi les pratiques en vigueur  dans le secret des couvents fétichistes. Elles se révèlent comme de graves et vilaines césures dans l’existence de jeunes citoyens. Ce sont encore de vieilles croyances à la peau dure, véritables freins à l’envol de l’Afrique vers les horizons d’une franche liberté et pour le plein contrôle de son destin. 

« Ailleurs… Un jour…Peut-être !  » est avant tout un beau récit d’amour entre Sibavi et Kuao. D’un amour franc et conquérant qui a su avoir raison de nombreux pièges et difficultés. On apprendra que le niveau intellectuel des conjoints n’est pas un obstacle rédhibitoire à leur plein accomplissement. On prendra la pleine mesure du racisme, ce cancer dangereux qui se métastase au gré des préjugés imbéciles. On se délectera de ce bel hymne à la promotion de nos langues nationales. 

« Ailleurs… Un jour…Peut-être ! » est un livre court, pour des débats longs, mais de qualité. On ne peut s’y tromper : cette oeuvre belle dans la forme et ô combien pédagogique dans sa démarche porte bien la marque de fabrique de son auteur, Eustache A. Prudencio, l’immortel }

Quelques détails sur l’oeuvre 

Nombre de pages : 90

Publié en 1983 par les Editions ONEPI puis une réédition post-mortem en 2015

Quelques mots sur l’auteur 

Eustache A. Prudencio était un écrivain-journaliste béninois né le 5 septembre 1922 à Bopa et décédé le 21 mai 2001 à Cotonou. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont des recueils de poèmes et a été récipiendaire de plusieurs distinctions honorifiques et autres prix et a notamment obtenu le diplôme d’honneur de poésie de l’Académie des Jeux Floraux Méditerranéens de la Société des Arts et Lettres de la Côte d’Azur.