Une épidémie de suicides s’empare de la colonie italienne d’Érythrée : le sort des indigènes n’intéresse guère, mais quand on découvre le corps du marquis Sperandio, propriétaire des terres et pionnier enthousiaste, pendu au plus haut sycomore d’Afelba, les autorités s’émeuvent. Aussitôt le capitaine des carabiniers royaux Colaprico et Ogbà, son Sherlock Holmes abyssin, accourent. Nos deux enquêteurs s’égarent dans des fausses pistes à dos de mulet, du port de Massaoua aux hauts plateaux d’Asmara : il faudra bien scruter la terre rouge. Une vieille sorcière, un étrange chien féroce, une princesse noire, d’anciennes amitiés, deux sales types qui cachent bien leur jeu et des métaphores à base de piment viennent épaissir le mystère. Les agioteurs mafieux ne sont pas loin, le temps des hyènes a commencé. Cupidité des colons, hostilité des soldats, racisme crasse font de ce court polar un petit bijou du genre, drôle, efficace et diablement sensuel. Il n’y manque ni le recours aux langues locales de la corne de l’Afrique et de la botte italienne, ni la morale finale comme on l’aime. Une réussite.
Une enquête policière qui se déroule en Erythrée ? Je dis oui avec grand plaisir!
Nous sommes au début du 20e siècle, à l’époque où l’Italie avait des colonies dans la corne de l’Afrique.
Une série de suicides adviennent en même temps : 3 indigènes et un marquis italien. Une enquête policière s’ouvre surtout pour le marquis. La vie et la mort d’indigènes n’intéressent pas vraiment. Quand une 5e victime est trouvée, le capitaine Piero Colaprico, commandant de la compagnie des carabiniers royaux d’Afrique et son brigadier Ogbà, indigène, ne croient plus aux coïncidences.
L’enquête s’avère difficile dès le début car aucune autopsie ne peut être faite. Le duo d’enquêteurs tente bien que mal de résoudre l’énigme.
Le tempo est globalement lent, avec pas mal de descriptions sur le contexte politique, social mais il y a également des scènes d’action. Les personnages sont intéressants à suivre notamment Ogba qui est un fin observateur.
Le récit se lit plus ou moins facilement. J’avoue avoir eu du mal par moment avec les dialogues mêlant italien et langue locale qui rendent le récit lourd à mon sens.
Au dénouement, je ne suis pas sûre d’avoir saisi les mobiles du meurtre. J’ai l’impression que certaines pièces du puzzle ne sont pas bien agencées.
Mon ressenti global sur l’œuvre est perplexe. Je ne considère pas le temps des hyènes comme un rendez-vous manqué mais je n’ai pas été émerveillée au point de programmer un 2e rendez-vous avec l’auteur et son duo d’enquêteurs.