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La légende du fils de la lumière

Il y a longtemps, très longtemps, vivait dans un petit village appelé Namoué, une vieille femme du nom d’Okoué. Elle vivait en marge des siens, car on disait d’elle qu’elle était une sorcière dangereuse. Cela, parce qu’elle n’avait jamais eu d’enfant. Les notables, les sages et le roi interdisaient formellement l’accès à sa case isolée.

La tristesse, la solitude étaient ses fidèles compagnons. Elle gardait toujours espoir d’enfanter malgré son âge.

Un jour, Élikié, un jeune garçon du village décide d’aller rendre visite Okoué. Une amitié naît. La vieille femme lui conte les légendes stupéfiantes du village. On s’imagine au coin du feu avec les compagnons d’âge, blottis les uns contre les autres, suspendus aux lèvres du conteur de la soirée.

J’ai été agréablement surprise après discussion avec l’auteur d’apprendre que ces contes sont le fruit de son imagination.

 

Okoué a des jours plus tard une révélation : la naissance mystérieuse du fils de la lumière qui chassera les ombres de la haine. Mais avant, un homme doit plonger au cœur du « Népié » pour ouvrir la porte à sa venue.

Le « Népié » est un parcours très dangereux à effectuer dans la nuit du sommeil. Quel homme osera le faire ?

Le fils de la lumière naîtra-t-il ? Pourra-t-il accomplir sa mission ?

 

Ce conte de 86 pages offre une lecture fluide et divertissante. Il véhicule de belles valeurs comme la tolérance, la loyauté. J’ai apprécié la mise en avant de la langue abouré, les illustrations. J’ai même eu envie de les colorier. 😀

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C’est un joli conte pour petits et grands.

J’ignore si c’était dû à la période pascale mais la vie du fils de la lumière m’a beaucoup fait penser à celle du Christ. 🙂

 

Bon week-end les amis ! Ne vous privez pas de lecture !

 

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La pluie a d’abord été gouttes d’eau

Ce recueil de poèmes, je l’ai acheté au dernier SILA. Il m’a fallu la validation d’une case pour le bingo littéraire hivernal pour le sortir de ma PAL.

Résumé de l'oeuvre

Écrivains en herbes et écrivains confirmés dans une formidable énergie, tirant le meilleur de leur calame inspiré, ont décidé de faire échec au désespoir et au pessimisme en sculptant La Pluie a d’abord été Gouttes d’eau. Ce recueil de poèmes, pluriel par la thématique et le style, traduit leur désir de mêler leur voix à la Parole primordiale de la fondation du monde.

l'Afrique écrit

La poésie n’est pas l’art en vogue en Côte d’Ivoire. Ignorée, mise à l’écart par les éditeurs et lecteurs. 

Cinquante poètes ont décidé de lui rendre ses lettres de noblesse à travers un ouvrage collectif. Chaque poète nous offre avec générosité trois poèmes à l’exception de la poétesse Ennemeya Queen qui en a six.

La matière des 153 textes poétiques est variée : sacerdoce de poète, amour, parentalité, réveil du peuple africain, guerre, mauvaise gouvernance, etc…

Des cinquante poètes, j’avais déjà lu Patricia Hourra, Emilie Tapé, Soro Benjamin, Macaire Etty, Soilé Cheick Amidou, Cedric Marshall Kissy, Placide Konan. J’ai donc découvert 43 plumes de poètes togolais et ivoiriens.

Les plumes de Enemeya Queen et Philippe Rygoh ont été de très belles découvertes.

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Les 153 poèmes sont agréables à lire mais il m’a manqué l’émerveillement. Je voulais être subjuguée, atteinte au plus profond de mon âme.

Je suis certaines publications d’auteurs de ce collectif sur Facebook et je trouve qu’ils n’ont pas inséré leurs textes les plus étincelants dans ce recueil. 😦

 

En hommage à Soilé Cheick Amidou qui nous a quittés l’an dernier (Paix à son âme), je vous partage l’un de ses poèmes issus du recueil.

 

 

La balade poétique s’achève ici mais n’oubliez pas de saupoudrer ce mois de poésie. A tous, je souhaite un excellent mois de mars !

 

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J’ai enfin lu Poings d’interrogation !

Quand cinq plumes jeunes et non moins talentueuses décident de se saisir de la plume pour s’interroger en chœur sur elles-mêmes, sur le monde qui les environne, c’est un quintette, une fresque polyphonique à toutes les voix, une balade/ballade de mots, d’émotions et de sentiments qui jaillissent et se dispersent tous azimuts en points/poings d’interrogation. L’exil, l’amour, le mariage, l’infidélité, la condition de la femme, l’urgence de la paix… et par dessus, l’espérance d’un jour plus mélodieux, sont autant d’interrogations charriées par ces dix récits. 

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C’est la 3e fois que je fais allusion au recueil collectif Poings d’interrogation sur le blog et je peux vous assurer que c’est la dernière fois. Oui, c’est bien la dernière parce que…

J’ai enfin lu le recueil et je suis déçue. Je m’attendais à autre chose, vraiment. Je vais le ranger dans un coin, ne plus y penser et vous savez quoi ? 

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JE RIGOLE 😛

Oui, je voulais commencer ma chronique différemment et je n’ai pensé qu’à ça 😀  Promis, je ne le referai plus. 

Dix récits forment le recueil et sont regroupés en deux parties : Mots édentés et Douleurs aphones

Mots édentés

Vies sur Fil de Cédric Marshall Kissy ouvre le bal, un bal bref, incisif où la douleur et l’impuissance exécutent une danse macabre. Une grève des agents de santé sans aucune trêve achève les rêves d’une future grand-mère, d’une future mère. Ce récit dénonce le manque d’humanisme dont font parfois preuve les agents de santé et l’indifférence du gouvernement dont la préoccupation majeure n’est plus de mettre en place les conditions nécessaires pour assurer les besoins de santé du peuple. 

La jeune femme souffrait terriblement. Elle souffrait le martyre. Un martyre dont seul Golgotha connaissait la saveur vinaigrée. Des torrents de douleur s’abattaient sur elle. Il pleuvait la souffrance. Il délugeait la douleur ! 

La sanction de Essie Kelly évoque l’infidélité conjugale conjuguée au féminin 

Moi, j’étais fou d’elle, tandis qu’elle, était folle de l’homme. Pas de celui que j’étais, non, de l’homme en général. Elle appréciait tout être de sexe masculin, le désirait, le possédait, le rejetait et recommençait ce cycle inlassablement. 

Une infidélité qui court et remporte le marathon de la maladie du siècle. La femme récolte ce qu’elle a semé… La maladie du siècle n’est plus une fatalité, j’ai apprécié que ce récit en fasse le rappel.

Ce texte a été une belle surprise pour moi, l’occasion de faire connaissance avec la plume d’Essie Kelly que je suis sur les réseaux sociaux. 

Pour nos petits enfants de Yehni Djidji rappelle la violence de la crise postélectorale ivoirienne de 2011, évoque ceux à qui on a ôté tout ou un pan de vie. 

Quelque part, le crâne de ton mari gît, avec le reste de ton corps. Quelque part dans un caniveau, sous un pont, au fond d’une étendue d’eau… Tu as tout perdu dans cette crise postélectorale de 2011 ou presque. Tu as encore la vie. Une vie écorchée, excisée du meilleur d’elle-même. Sans ton mari, sans ton fils, une vie de nomade : condamnée à errer de souvenirs face au dépouillement du présent et à un futur hachuré. 

C’est un texte saisissant, plein de tristesse qui raconte un passé ensanglanté, imagine et espère un avenir pur pour les générations futures. 

Confession de Malicka Ouattara raconte toutes ces vies fausses, maquillées, le contraste entre la paix qu’on affiche et celle qui se meut à l’intérieur de nous. Le récit nous interroge : oserions-nous envier la notoriété d’un tel si nous le connaissions vraiment ?

Le complexe du paon de Yahn Aka pointe du doigt ces obèses de suffisance en particulier cet homme d’Etat ivoirien qui a osé affirmer que la littérature ne jouait pas un rôle dans la croissance économique d’un pays et qu’il fallait favoriser et promouvoir les formations techniques et scientifiques. Ce texte satirique rappelle qu’il n’ y a « aucune noblesse à ressentir une infructueuse supériorité vis-à-vis d’autrui ».

Douleurs aphones

L’ injure de Yehni Djidji  évoque la condition de la femme qui n’enfante pas, la femme à qui on donne peu et exige beaucoup. Une femme que l’on pointe du doigt  sans jamais lui tendre la main…

Cette ère où pour être une vraie femme, la bague à l’annulaire gauche ne suffit plus. Il faut en sus mourir et ressusciter. Il faut enfanter, donner la vie pour que la sienne ait un sens. Fille de … Femme de… Mère de… Voici la véritable gloire d’une femme. Alors, elle a tout fait pour que son épopée ne demeure pas inachevée, pour qu’aucune note ne manque au récital de sa vie. Prier Dieu, courtiser les anges, supplier le diable… se prendre un amant. Le ventre crevé n’a pas gonflé. Aussi plat que la lame d’un couteau.  

Je suis de celles qui croient qu’un mariage, un enfant ne définissent pas une femme alors oui, ce texte m’a mise en rage. 

La marche d’Essie Kelly lutte contre les violences conjugales. Les femmes ne veulent pas l’autorité de l’homme, elles ne veulent que du respect, de la considération. 

Le voyage en enfer de Malicka Ouattara m’a fait sourire et ça m’a fait du bien après avoir lu 6 récits tristes. Une jeune fille de 20 ans BCBG n’a jamais été au village et appréhende sa première fois. 

Mon monde se limite au bout de mon nez. Mon nez bien qu’imposant en longitude se limite à Cocody. Le monde qu’il y a après n’est que superflu pour moi. 

Une sympathique histoire qui incite à se défaire des préjugés et à aller vers l’inconnu avec un regard neuf. Néanmoins, je pense que cette histoire ne colle pas vraiment avec l’intitulé de la 2ème partie : douleurs aphones. 

Lettre à un exilé de Cédric Marshall Kissy est une histoire folle ! Un neveu crache sa tristesse révoltée à son oncle qui a déserté le pays. Qu’est-ce que j’ai ri !

On parle de fuite de cerveaux… Mais c’est de la pure folie ! Un cerveau, ça n’a pas de pied, ça ne court pas. […] Tu t’es envolé pour le pays où il fait trop chaud et trop froid – c’est comme ça que maman appelle l’Occident – mais ton cerveau puisqu’il n’a pas de pied, est resté au pays. Alors si tu es malin, reviens vite le récupérer…

Le dernier souffle des étouffés de Yahn Aka est le dernier coup de poing porté à l’adversaire. Le récit est la voix retentissante des pauvres qui ont difficilement accès à l’éducation, qui se battent pour conserver la vie censée être un cadeau du Ciel. Il dénonce avec fermeté la politique sociale inexistante en Côte d’Ivoire. 

Les dirigeants africains capitalistes ou pseudo socialistes te feront toujours payer pour le fait que tu sois né pauvre. Les chances de changer ta condition sociale sont amenuisées en raison du système mis en place pour enfoncer le pauvre. Mais la détermination et la force de la volonté permettent d’y parvenir en dépit des épreuves.

Poings d’interrogation parle aux dirigeants actuels et aux futurs dirigeants. Il s’adresse à la femme comme à l’homme. Il interroge les doutes et les convictions. Il attriste, réjouit. C’est un recueil que j’ai pris plaisir à lire pour ce qu’il véhicule comme émotion, comme interrogation. J’espère que vous prendrez également plaisir à le lire. 

Quelques détails sur l’oeuvre

Nombre de pages : 96 

Maison d’édition : Editions Maieutique

Prix : 3000 francs CFA

Mon défi PKJ

La lecture de ce recueil m’a permis de compléter un challenge de mon défi PKJ : lire un livre un livre qui évoque, de près ou de loin, les sciences.  

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Dédicace officielle de Poings d’interrogation, messe culturelle réussie

  1. Passer mon après-midi dominical à regarder des séries brésiliennes ou nollywoodiennes
  2. Poursuivre ma lecture de La saison de l’ombre de Léonora Miano
  3. Passer mon après-midi dominical à la dédicace officielle de Poings d’interrogation où  slam, théâtre, prestation chorégraphique sont au programme

Telles étaient les alternatives qui se présentaient à moi dimanche dernier. Sans hésitation, j’ai choisi le 3.  Je ne pouvais commettre l’erreur de ne point participer. 

Avez-vous envie de voir ce que vous avez raté ? Retour sur cet événement sensationnel en mots et images. 

L’agréable présence des aînés

De fervents acteurs de la littérature ivoirienne étaient présents. Il s’agit de Josette Abondio et Séry Bailly.  J’ai été ravie de voir ces aînés soutenir leurs cadets. 

 

 

 

 

 

Le mot culturel de la marraine

Crédit photo : Yahn Aka

Werewere Liking, fondatrice du groupe Ki Yi M’Bock, compagnie de théâtre basée à Abidjan et marraine de l’événement a introduit la soirée dédicace. Elle a salué la motivation des jeunes co-auteurs Essie Kelly, Yehni Djidji, Malicka Ouattara,  Cédric Kissy et Yahn Aka, les a encouragés dans leur élan. 

« Plus tôt on commence, plus loin on peut aller » A t-elle souligné rappelant à tous l’importance de porter tôt le sacerdoce de l’auteur.

Elle a salué l’existence d’alternatives, permettant à chaque artiste de s’exprimer selon le canal qu’il préfère. 

Elle a ensuite remercié Henri N’koumo, le directeur du livre et de la lecture au Ministère de la Culture et de la Francophonie, pour sa présence effective aux événements qui célèbrent le livre.  

Pour finir, elle a remercié l’assistance pour son implication dans l’élargissement de la conscience culturelle.

Le mot pratique de Henri N’koumo 

Crédit photo : Yahn Aka

Le directeur du livre et de la lecture a félicité l’ensemble des co-auteurs et leur a rappelé l’une de leurs missions en tant qu’auteur ivoirien : montrer la vitalité de notre écriture au plan international. 

 

 

 

Le mot reconnaissant de l’éditeur 

Crédit photo : Yahn Aka

Yahn Aka, co-auteur et éditeur de l’ouvrage a remercié l’assistance pour sa présence, rappelé le  soutien de la marraine et le but de ce livre collectif : rassembler les jeunes écrivains, faire croître l’esprit de collaboration. 

 

Les prestations artistiques

Le Kiyi Junior nous a présenté des extraits d’une création en cours pour une participation au Festival de Carthage. La création s’intitule « Ton pied, mon pied ». L’expression, dérivée de l’argot ivoirien est employée pour dire qu’on suit une personne partout où elle va.

La création artistique tourne autour de l’univers du pied et lance quelques piques aux hommes qui banalisent l’importance qu’ont les pieds.

J’ai énormément apprécié l’originalité de cette création captivante et divertissante. 

Rien que pour vous, voici quelques extraits.

 

 

 

 

 

 

 

Le magnifique commentaire de Josué Guébo

 

J’ai déjà lu quelques retours de lecture sur l’oeuvre mais aucun n’a la force, la précision, le souffle du commentaire de Josué Guébo sur la 1ère partie de l’oeuvre : Mots édentés.  

Usant d’une allégorie, il a présenté les auteurs comme les 5 doigts qui forment le poing. 

« Le poing est formé par l’union des cinq doigts. Pour former un poing, les doigts doivent se replier sur eux-mêmes dans une forme d’introspection. Le poing est pluriel. Un seul poing ne suffit pas toujours à faire tomber l’adversaire. »

 

 

 

Cédric Kissy, l’auriculaire

 

 

 

 

 

 

Essie Kelly, l’annulaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yahn Aka, le majeur

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Malicka, l’index

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Yehni Djidji, le pouce

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Parce que vous le valez bien, je vous présente un extrait vidéo de ce sublime commentaire

 

Il me tarde de lire les ouvrages de Josué Guébo et de me gaver de son savoureux  nectar littéraire.

 

Le doux moment slam

A la suite de Josué Guébo, Roi Fort Malick, slameur  a interprété Poings d’interrogation 

Encore une occasion pour être bercé par la douceur de la mélodie et des mots. 

 

 

Un échange avec les auteurs a ensuite eu lieu permettant à l’assistance de leur poser quelques questions. L’un des invités a noté qu’il y avait 3 femmes parmi les auteurs. Ont-ils eu, à travers leur ouvrage collectif, envie de défendre la cause féminine ? A cette question, Yehni Djidji a répondu qu’elle avait juste envie de dénoncer les nombreuses injustices faites à la femme dans notre société. 

La signature des livres a fait suite à cet échange, un cocktail a été le point final de cette cérémonie. 

 

Dire que cette dédicace fut un bon moment est un euphémisme. Grâce à lui, j’ai apporté mon soutien à des auteurs, j’ai pu m’égayer et rencontrer pour la première fois tous ces amoureux de la littérature avec qui j’échange régulièrement sur Facebook. 

 

La prochaine étape de mon périple littéraire : dévorer Poings d’interrogation. J’espère de tout cœur qu’il sera à la hauteur de sa dédicace.  😉

 

Voilà, j’espère que cet article vous a rempli de regret et d’amertume, que vous avez envie d’avoir le don de téléportation, remonter le temps et assister à cette dédicace. 

Une blogueuse a également adoré cette messe culturelle. Pour lire son avis, cliquez ici

Si vous désirez voir plus de photos de l’événement, vous pouvez cliquer ici
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Un après-midi littéraire en Côte d’Ivoire

Deux événements littéraires ont rempli mon après-midi dominical : il s’agit de l’émission Bien-être Littéraire sur IVOIRE FM et Livresque 18. 

 

 

 

Bien-être Littéraire 

 

J’ai été invitée par Yahn Aka à participer à l’émission Bien-être Littéraire ce dimanche 14 août de 15 heures à 16 heures GMT sur IVOIRE FM. L’auteur invité était Wakili Alafé

Avec Traoré Moussa Ahmed, président de l’UNJCI (Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire), nous avons échangé sur son oeuvre  Championne l’enjailleuse.

Résumé de l’oeuvre 

Championne est une femme. « Ce que femme veut, Dieu veut » : dit-on pour magnifier la mère, l’épouse, la génitrice, socle de la famille, du peuple et de l’humanité. Cependant, « Ce que vaut DIEU ne vaut pas femme ». Dieu est Éternel, la femme est éphémère. Dieu est partout, la femme moderne n’aime pas aller là où il y a la précarité, le risque, la déception, l’incertitude, le manque d’assurance, de sécurité et de protection.
Championne est l’amie des jours heureux et des jours malheureux par Calcul, Ambition et Plaisir (CAP). De nos jours, le CAP est l’arme de destruction massive de la femme jeune, adulte ou vieille. Les erreurs du passé servent d’enseignements au présent qui trace le cap pour l’avenir.

 

Si Traoré Moussa Ahmed considère l’oeuvre comme un chef d’oeuvre littéraire, moi, j’ai un autre avis. Ceux qui suivent mon actualité sur ma page Facebook  savent que je n’ai pas apprécié ma lecture. 

Je n’ai rien à reprocher à la forme de l’oeuvre. J’ai bien aimé le style journalistique de l’auteur. Le fait qu’il mêle français courant et argot ivoirien ne m’a pas gênée, je le trouve assez original. Ce qui m’a déçue c’est le fait que le pouvoir de Championne, l’héroïne, ne se limite qu’au domaine sexuel. J’aurais voulu qu’il s’étende au domaine politique, qu’elle soit à la base de machinations, qu’elle soit mauvaise jusqu’au bout. J’aurais voulu être émerveillée et choquée par sa façon de manier l’influence qu’elle a sur les hommes. 

Pour l’auteur, l’influence politique était suggestive. Championne aurait pu l’utiliser ayant flirté avec le président et connu quelques secrets mais elle a préféré ne pas le faire car consciente des dégâts que cela aurait pu causer non seulement au niveau national mais continental. 

Grâce à Traoré Moussa Ahmed, nous avons appris que l’histoire était basée sur des faits réels. Selon lui, l’auteur a réussi a en faire une fiction et à l’écrire d’une très belle manière. Connaissant les faits, il lui a été par moment difficile de lier les personnages aux personnes réels. 

Il a noté qu’il aurait aimé que l’auteur écrive l’histoire telle qu’elle s’est passée réellement en n’omettant pas tous les caprices de Championne. 

Alafé Wakili nous a annoncé que le Tome 2 se préparait. On retrouvera les personnages des dizaines d’années plus tard… 

Ayant été déçue par l’ouvrage, Yahn Aka m’a demandé ce que l’on devait en retenir de positif et il a demandé le contraire à Traoré Moussa Ahmed qui a beaucoup apprécié l’ouvrage. 

J’ai trouvé la question très belle. Je pense que toute oeuvre est perfectible et qu’il ne faut pas considérer une oeuvre en tout noir ou en tout blanc. 

La leçon à retenir selon moi de cette oeuvre est qu’il faut savoir rebondir de nos erreurs et échecs. Le point négatif soulevé par Traoré Moussa Ahmed est la couverture du livre. Selon lui, nous n’avons pas encore en Côte d’Ivoire la culture de la caricature et qu’une image d’une femme magnifique en couverture attirerait plus surtout que la vraie Championne était hyper belle. 

J’ai beaucoup aimé participer à cet échange littéraire et je remercie Yahn de m’avoir invitée. J’espère qu’il y en aura d’autres. 🙂

 

Montage créé avec bloggif

 

Livresque 18 

« Livresque est un événement littéraire organisé tous les deux mois par une promotrice culturelle ivoirienne Yehni Djidji. C’est un espace d’expression pour ceux qui ont  la fibre littéraire »

C’est ma 4ème participation à l’événement et pour cette 18ème édition, Livresque accueillait les 5 co-auteurs du recueil de récits Poings d’interrogation :  

 

  • Essie Kelly : écrivaine et animatrice culturelle ivoirienne. Auteure de la trilogie Odwira paru en 2012. Initiatrice et promotrice des rencontres littéraires : «Les Mots d’Ombres ».
  • Yehni Djidji : blogueuse, scénariste et écrivaine : fondatrice du site web culturel et littéraire 225nouvelles.com. Médaillée de bronze aux jeux de la francophonie en 2013 et initiatrice et promotrice des rencontres littéraires « Livresque ».
  • Malicka Ouattara : c’est l’une des plus jeunes plumes de la littérature ivoirienne. Auteure du recueil de nouvelles « Le film d’une vie », elle est étudiante et amoureuse des lettres.
  • Cédric Marshall Kissy : il a été distingué à plusieurs concours de poésie, notamment le prix international S. Hesel (RF1 2013), les manuscrits d’or (2009), le grand prix littéraire Bernard Zadi Zahourou de a poésie (2014)… Il est doctorant en lettres et en master de communication (CERCOM).
  • Yahn Aka : écrivain, éditeur, chroniqueur littéraire dans la presse écrite, animateur radio de l’émission « Bien être littéraire », promoteur des rencontres « Le café littéraire des leaders » ; il est passionné de guitare acoustique et de bass.

 

 

Résumé de l’oeuvre

Quand cinq plumes jeunes et non moins talentueuses décident de se saisir de la plume pour s’interroger sur elles-mêmes, sur le monde qui les environne, c’est un quintette, une fresque polyphonique à toutes les voix, une balade de mots, d’émotions et de sentiments qui jaillissent et se dispersent tous azimuts en points / poings d’interrogation.

L’exil, l’amour, le mariage, l’infidélité, la condition de la femme, l’urgence de la paix… et par-dessus tout l’espérance d’un jour plus mélodieux sont autant d’interrogations charriées par ces dix récits.

 

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Participant à l’émission Bien-être littéraire de 15 à 16 heures, j’ai manqué la lecture de l’oeuvre, l’instant poésie de de l’équipe de s et une partie de l’échange avec les auteurs.

Yahn Aka, co-auteur, éditeur et initiateur de l’ouvrage a énoncé le pourquoi de l’oeuvre. Il a eu envie de réunir les jeunes écrivains ivoiriens dont il connaît la force de la plume et de renforcer l’unité des jeunes écrivains ivoiriens. Ils ont travaillé ensemble du début à la fin. Cette initiative est à saluer et à encourager. J’espère qu’il y en aura d’autres.

 

 

 

 

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A la fin de l’échange est arrivé l’instant que j’adore : le Book Blind Date. En quoi consiste-t-il ?  « Chaque participant doit  venir avec un livre neuf ou en bon état à offrir. Un numéro lui est attribué. Il motive son choix pendant un court speech tout en ne mentionnant ni le titre ni le nom de l’auteur de l’œuvre. Au moment de l’échange, les participants, par ordre d’arrivée, choisissent un livre sur la base du résumé des « speakers ». »

J’ai offert Histoires à lire lumières toutes allumées de Hitchcock et j’ai reçu La flèche de Cupidon ! Ce livre fait partie de ma sélection de romance à l’africaine à lire. Je suis trop contente de l’avoir. J’espère que ma lecture sera explosive !

 

La flèche de Cupidon

 

Résumé de l’oeuvre

 

 Comment tenter de reconquérir son ex-mari lorsqu’on est jalouse et dotée d’un caractère exécrable ? C’est bien dans cette périlleuse aventure que la très belle Morgane a décidé de se lancer. Sa tâche est d’autant plus difficile que l’objet de tous ses désirs vient de s’éprendre de la douce Nova.
Et vous, comment avez-vous occupé votre dimanche ? 
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La mère rouge de Cédric Marshall Kissy

La mère rouge

Une mère est recouverte de rouge à deux extrémités de la vie de son enfant : à sa naissance et à sa mort. 

Dans la mère rouge de Cédric Marshall Kissy, il est question du rouge sang causé par la mort, les innombrables pertes en vies humaines causées par la crise politique ivoirienne de 2010. La Côte d’Ivoire, tendre mère, terre d’Eburnie  perd ses enfants. Ils s’entretuent, piétinent leur fraternité, méprisent le caractère sacré de la vie. 

 

Le nouveau schisme sismique 

de l’Eburnie

l’Eburnie en sang

qui sans 

cesse

s’abreuve du sang 

du sang spumescent 

de ses fils incinérés

à coups de haines

de haines homériques

de fiels héroïques

 

 

la voilà

la saison-des-tristesses-aigües

des détresses suraigües

la voilà

la saison-des-prostrations

où corps et âmes 

chantent corps et âme 

l’hymne de la Loi du  Talion

où entonnent les cantiques 

de la mort 

ces voix 

ces racèmes-de-voix

éclatées

ces voix qui hier parlaient le même

le même dialecte

mais qui pour des vétilles

des infantilismes 

n’accordent plus leurs balafons 

et voilà la résurgence de la tour de Babel ! 

 

 

 

Amère est la mer des balles tribales 

qui sifflaient à brûle-pourpoint

qui submergeaient nos souffles essoufflés

qui tordaient le corps à nos vies divisées

décivilisées

désaccordées

qui morcelaient à force d’amours humorales 

la patrie de la vraie fraternité

 

L’auteur en utilisant le canal poétique pour s’exprimer dit le mal de sa terre. Il rappelle au souvenir les morts de Duekoué, les innocents sacrifiés à l’autel de la haine. Il raconte la souffrance du peuple MAIS il ne veut pas que la mort soit le point final.

Il chante à tue-tête L’HYMNE A LA VIE.

mon âme silencieuse a vu trop de deuils

célébrés en trombe en fanfare d’innocents éviscérés

d’enfants pris aux trappes du désespoir 

et dans les serres de guerres anonymes 

je ne veux plus ouïr armes et larmes 

de vivre seulement j’ai envie

vivre pour que vive l’amour

je veux conter ce long chant de vie

 

 

Nous bâtirons un château fort de paix 

où réfugier nos espoirs saignants

il y a tant de mers de larmes bleues à assécher

tant de rires ternes à illuminer de joies à ranimer

que les antagonistes de la vie décampent !

de nos chants d’amour authentique 

nous nous bâtirons une terre neuve 

 

Ce poète veut inculquer l’espoir, ne se fait-il pas d’ailleurs appeler Le Poète de l’Espoir ?

Il garde intact l’espérance de voir sa nation renaître de ses cendres. Il ne veut pas que les enfants de la terre d’Eburnie vivent constamment dans le passé et la douleur mais qu’ils vivent au présent et bâtissent un avenir de paix. 

 

Le poète rappelle aux fils leur devoir : ne jamais vêtir la mère du rouge de la violence, du sang mais  la revêtir de l’orange de l’espérance, du blanc de la paix, du vert de l’espérance, du bleu de la quiétude. 

Il le dit lui-même dans l’avant-propos : souvenons-nous : « notre devoir sera d’être un
modèle », un modèle de paix, de fraternité, d’espérance ; un modèle d’amour… car « la haine, c’est la colère des faibles » (Alphonse Daudet, Lettres de mon moulin).

 

J’ai apprécié ma lecture pour cette hymne à la vie qu’elle véhicule, j’ai apprécié toutes ces références à la culture des différents peuples de mon pays :  personnage mythique des Bété, divinité féminine chez les Abouré…

 

J’ai été un peu déconcertée par la mise en forme hétérogène des poèmes : certains étaient alignés à droite, d’autres en majuscule, d’autres centrés. J’ignore s’il y a une signification particulière. 

J’ai trouvé un peu lourd le vocabulaire employé. Le vocabulaire est parfois très soutenu, ce qui est un avantage mais aussi un inconvénient pour ceux qui veulent lire l’esprit léger. 

 

Biographie de l’auteur 

Né en 1988 à Grand-Bassam (Côte d’Ivoire), Cedric Marshall KISSY est doctorant ès lettres  à l’université d’Abidjan (Côte d’Ivoire). Il est passionné de littérature, de culture et surtout de poésie, genre qui retient particulièrement son attention, même si la nouvelle et le roman sont aussi dans son champ d’écriture.

Il a été lauréat de plusieurs concours littéraires : 1er prix de poésie au concours littéraire national « Les Manuscrits d’or », déc. 2009 ; 1er rang lors du concours francophone en ligne sur « La plus belle lettre », 2010 ; 1er prix au concours de poésie, par le Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, janv. 2013 ; grand prix littéraire Zadi Zaourou de poésie, par l’Association des Ecrivains de Côte d’Ivoire (AECI), 2014. 

 

Quelques détails de l’oeuvre

Nombre de pages : 66

Publié en mars 2016

Publié par les éditions Eden

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