Quand on joue avec l’amour, il faut s’attendre à quelques surprises… Se faire quitter après dix ans d’amour, c’est dur. Se faire quitter par son collègue après dix ans d’amour et de cohabitation professionnelle, c’est très dur. Pour sauver sa réputation et son image, Laurie n’a pas le choix : elle doit vite trouver le moyen de montrer à tous – à commencer par son ex et sa nouvelle copine – qu’elle a tourné la page et rayonne de bonheur.
Problème : elle ne sait plus draguer. Heureusement, la solution est livrée directement à son bureau en la personne de Jamie , nouvel employé très séduisant. Car il se trouve que Jamie a besoin d’une couverture pour redorer son image de cadre dynamique et bien sous tous rapports. Adjugé vendu : ils vont mettre en scène leur (fausse) idylle sur les réseaux sociaux pour convaincre (et faire baver d’envie) tout le monde de la beauté de leurs sentiments.
Et si l’illusion devenait réalité ?

Mon prochain voyage romance ? Je l’avais prévu sur Amazon en mars prochain. Et puis, j’ai découvert grâce à la Booktillaise, le blog de Grande lectrice. L’un de ces articles évoquait des romances dont l’une avait pour héroïne une femme noire.

Une héroïne noire chez Harlequin! Impossible de rater cet événement exceptionnel. 2e surprise, l’héroïne noire est même représentée sur la couverture ! Je suis tombée des nues. C’est tellement rare chez Harlequin.
Le titre anglais est If I Never Met You et je trouve qu’Harlequin pour la traduction française aurait pu faire mieux. Et ne t’avise pas de m’embrasser, c’est pas mal mais n’a rien à voir avec l’histoire.
Je vais garder le meilleur pour la fin et d’emblée évoquer le grand bémol de l’histoire.
Le début… Il est long! OMG! C’est intéressant de commencer le récit par la rupture d’avec Dan mais c’était trop long avec des détails qui ne m’ont pas vraiment intéressée. Laurie est très marquée par sa rupture et on comprend son choc. Une histoire d’amour qui s’achève après 18 ans, ça doit être dur à encaisser mais j’avais envie de passer rapidement à autre chose. Il faut patiemment attendre le 12e chapitre pour que les prémices de la nouvelle vie soient introduites.
Aussi, j’ai trouvé le personnage du père de Laurie trop caricatural.
Passons maintenant aux points forts.
Laurie est noire. Métisse pour être plus précise. Elle ressemblerait d’ailleurs à Angela Griffin (photo ci-après pour ceux ou celles qui comme moi n’ont jamais entendu parler de cette actrice et présentatrice de télévision britannique.)

Elle vit à Manchester. J’ai apprécié découvrir cette ville à travers cette histoire.
Le racisme n’est pas l’une des thématiques de l’histoire mais l’auteure évoque malgré tout les remarques parfois désobligeantes sur la couleur de peau, la façon de parler. J’ai beaucoup apprécié la mise en avant de ces cheveux frisés. Cheveux qu’elle lissait pour passer inaperçue dans un monde majoritairement blanc et qu’elle va assumer plus tard.
En romance, l’important, ce n’est pas la destination, mais le voyage en lui-même comme dirait notre vieil ami Robert Stevenson. 😀
Le voyage que nous offre Laurie et Jamie est fort plaisant. Un voyage qui commence en fakemance mais avec plein d’écoute, d’humour, d’ouverture à l’autre et d’amitié. Ils sont mignons ensemble et nous font passer un bon moment. J’ai eu beaucoup de mal à les quitter 😀
J’ai apprécié qu’il y ait une différence d’âge et que ce soit l’homme qui soit le plus jeune. Autre élément que j’ai beaucoup aimé: l’absence de détail approfondi sur les scènes de sexe. A bas, le voyeurisme. L’auteure nous évite de longs paragraphes convenus sur l’orgasme et qu’est-ce que ça fait du bien. Ca change vraiment des lectures habituelles.
Jamie est mon nouveau bookboyfriend. Il est beau, adorable, authentique. Que demande le peuple ?
Et ne t’avise pas de m’embrasser est une romance tendre qui donne envie d’en lire plusieurs à la chaîne.
L’auteure met également en avant l’importance capitale de l’amitié dans une vie, de s’affirmer quand on est en couple et de se faire sa propre opinion des gens.
Le récit montre à quel point les gens sont attirés par ce qui se passe dans la vie des autres notamment sur les réseaux sociaux. J’ai été choquée par le niveau de clabauderie au sein du cabinet de Laurie et Jamie. J’espère ne jamais entrer dans un tel univers professionnel où les vies privées des uns et des autres sont scrutées, épiées.

La phrase sur laquelle j’ai buggé pendant cinq minutes (façon de parler bien entendu)
Elle n’avait pas exploité son potentiel professionnel, parce qu’elle trouvait son bonheur dans sa vie personnelle.
Le moment où l’auteure a dû s’oublier
Etait-ce si difficile d’identifier une personne de couleur à la lueur d’une bougie ?
En 2020, cette expression n’a plus lieu d’être. Je refuse de la voir davantage dans les romans contemporains pour désigner des personnages noirs.