Publié dans Ma poésie

Il n’ y a pas d’amour heureux, clin d’œil à Tristesse au paradis

Il n’y a pas d’amour heureux. Un poème de Louis Aragon que j’aime bien pour son ton mélancolique, sa façon de décrire le bonheur insaisissable. Il plaira sans aucun doute à Cyrielle, l’héroïne de mon roman Tristesse au paradis.

 

Rien n’est jamais acquis à l’homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son cœur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d’une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce

Il n’y a pas d’amour heureux

Sa vie Elle ressemble à ces soldats sans armes
Qu’on avait habillés pour un autre destin
A quoi peut leur servir de se lever matin
Eux qu’on retrouve au soir désœuvrés incertains
Dites ces mots Ma vie Et retenez vos larmes

Il n’y a pas d’amour heureux

Mon bel amour mon cher amour ma déchirure
Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
Et ceux-là sans savoir nous regardent passer
Répétant après moi les mots que j’ai tressés
Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent

Il n’y a pas d’amour heureux

Le temps d’apprendre à vivre il est déjà trop tard
Que pleurent dans la nuit nos cœurs à l’unisson
Ce qu’il faut de malheur pour la moindre chanson
Ce qu’il faut de regrets pour payer un frisson
Ce qu’il faut de sanglots pour un air de guitare

Il n’y a pas d’amour heureux

Il n’y a pas d’amour qui ne soit à douleur
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit meurtri
Il n’y a pas d’amour dont on ne soit flétri
Et pas plus que de toi l’amour de la patrie
Il n’y a pas d’amour qui ne vive de pleurs

Il n’y a pas d’amour heureux
Mais c’est notre amour à tous les deux

 

Ce poème de Louis Aragon décrit toute la trame de son histoire. Cyrielle est heureuse d’aimer mais… son histoire d’amour explose en plein vol. Dans une rare violence dont elle a du mal à se remettre… Un bonheur devenu malheur, une histoire pleine de douleur mais qui débouche sur une note d’espoir…

Owali Antsia, auteure gabonaise, a lu l’histoire de Cyrielle et lui a dédié cette chanson 😀

 

 

Elle a aussi donné son avis sur cette belle histoire d’amour, de passion, de vie :

Tristesse au paradis !

Le ton est donné, ne vous attendez pas à lire une belle comédie romantique. Que nenni ! Mélancolie, chagrin et regrets dans un cadre enchanteur, tel est le cocktail auquel on s’attend d’entrée de jeu à la découverte de la couverture. Si les premières gorgées de ce breuvage peu avenant ne nous prennent pas en traître, très vite des sauveurs plus douces, plus suaves donc plus agréables chassent de notre visage, la grimace causée par l’amertume.

Voyez comme je me surprends à faire des pirouettes lyriques, tel est l’effet de la gracieuse plume de Grâce…

 

Vous pourrez lire son avis intégral ICI

(c) Owali Antsia

Si elle vous a donné l’envie de lire le roman et si vous ne résidez pas en Côte d’Ivoire vous pouvez vous inscrire ICI pour qu’on organise l’envoi de Tristesse au paradis vers votre pays de résidence. 

 

Hâte de lire votre avis sur l’oeuvre. 

 

signature coeur graceminlibe

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Lecture commune Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre

Dans le cadre de la sortie du film tiré du roman le 25 octobre prochain, Ma toute petite culture  nous a proposé sur Livraddict une lecture commune autour du roman de Pierre Lemaître, Au revoir là-haut !

Nous étions 18 livraddicticiennes à participer à cette lecture commune.

Cette LC (Lecture Commune) a été une très bonne raison pour faire sortir ce livre de ma PAL. Il me faisait de l’œil depuis longtemps car cette année, l’un de mes challenges personnels était de lire des livres ayant reçu des prix. 

Résumé de l'oeuvre

 

Sur les ruines du plus grand carnage du XXesiècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts…
Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu.
Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.

l'Afrique écrit

Une guerre ne fait pas que de dégâts pendant, elle en fait également après. Souvent c’est l’après-guerre qui est le plus difficile. 

Que deviennent les anciens combattants, comment les réinsère-t-on dans la vie civile ? Cette question est d’actualité surtout dans mon pays, où la réinsertion des démobilisés après la crise socio-politique de 2011 est un désastre.

Comment vit-on avec l’absence cruelle des morts ? Comment vit-on avec les séquelles de cette guerre ?

En lisant ce roman, j’ai pensé à tous ces jeunes qui ont perdu leurs vies pour l’honneur de leurs patries, aux mutilés à vie et à tous ceux qui profitent des guerres pour s’enrichir à l’instar d’Henri d’Aulnay-Pradelle. 

Dans mes lectures, j’ai rarement rencontré un homme plein de morgue comme ce lieutenant manipulateur, cet égoïste hors pair. Si l’on faisait des awards des fictions littéraires, ce personnage en remporterait au moins un. Il est exécrable mais il faut avouer que son caractère donne du goût à l’histoire. Ses manigances, ses répliques cuisantes, son avarice m’ont bien fait rire, sa déchéance aussi. 

Henri n’est ni le seul avare ni le seul égoïste du roman. Le Père d’Edouard Péricourt a été avare mais pas financièrement. Son avarice est émotionnelle. Il n’y a pas eu de véritable relation père-fils la faute à des priorités autres que familiales, l’impression d’avoir un enfant « anormal ». Entre père et fils, il n’y a pas eu d’amour, il n’y a que des regrets.

 

Édouard Péricourt, le genre de type qui a de la chance.
Dans les écoles qu’il fréquentait, tous étaient comme lui, des gosses de riches à qui rien ne pouvait arriver, qui entraient dans l’existence bardés de certitudes et d’une confiance en soi sédimentée par toutes les générations d’ascendants fortunés qui les avaient précédés. Chez Édouard, ça passait moins bien que chez les autres parce qu’en plus de tout ça, il était chanceux. Or on peut tout pardonner à quelqu’un, la richesse, le talent, mais pas la chance, non, ça, c’est trop injuste.

Edouard Péricourt, quel enfant gâté ! Un enfant rebelle, insouciant, écorché par la guerre qui a fini par entraîner son ami Albert dans cette insouciance. 

Mon cher Albert ! J’ai eu l’impression qu’il était mon enfant, un enfant qu’il fallait protéger. C’est un gros timide, il a peur de tout ! J’ai eu maintes fois envie de le secouer, lui flanquer des gifles. C’est pas possible qu’un garçon soit aussi mou !

Il a ses défauts mais d’énormes qualités. J’ai été attendrie par son attachement à Edouard, son don de soi.

Il  y a également un autre personnage qui a attiré mon attention. Un personnage qui mérite qu’on ne l’oublie pas : Merlin. Sa description physique fait de lui un être répugnant mais quelle belle âme il a. Chaque homme a un prix mais on ne connaîtra jamais celui de Merlin. C’est un homme solitaire, méprisé qui va rester droit jusqu’à la fin.

Merlin tenta de reprendre ses esprits. Bien sûr, il le connaissait par cœur, ce chiffre, mille quarante-quatre francs par mois, douze mille francs par an, avec lesquels il avait végété toute sa vie. Rien à lui, il mourrait anonyme et pauvre, ne laisserait rien à personne, et de toute manière, il n’avait personne. La question du traitement était plus humiliante encore que celle du grade, circonscrite aux murs du ministère. La gêne, c’est autre chose, vous l’emportez partout avec vous, elle tisse votre vie, la conditionne entièrement, à chaque minute elle vous parle à l’oreille, transpire dans tout ce que vous entreprenez. Le dénuement est pire encore que la misère parce qu’il y a moyen de rester grand dans la ruine, mais le manque vous conduit à la petitesse, à la mesquinerie, vous devenez bas, pingre ; il vous avilit parce que, face à lui, vous ne pouvez pas demeurer intact, garder votre fierté, votre dignité.

 

Ce qui fait la force de ce roman ce sont ses personnages hauts en couleurs et ce parfum d’ironie qui y flotte. Pendant ma lecture, j’avais l’impression que le narrateur externe riait de ses personnages. 😀

L’écriture de l’auteur est également réussie. Le style est accessible, recherché sans tomber dans l’excès.

J’ai appris quelques mots : Déliquescence – Prévarication –Edile

SEUL BÉMOL : Les longueurs incessantes dans ce roman. L’intrigue devient linéaire en plein milieu. Heureusement, l’histoire redouble d’intensité dans les 100 dernières pages. 

Au revoir là-haut est un bon roman picaresque, une belle représentation de l’après-guerre.  Elle est réaliste jusque dans les rapports hommes-femmes. 

C’est un roman pour ceux qui aiment les personnages de roman pittoresques, les ambiances réalistes dans des histoires totalement fictives.

Christmas

Date de publication : 21 Août 2013
Éditeur : Albin Michel
Nombre de pages : 576

 

Adaptations

En bande dessinée : (2015) Au revoir là-haut, adaptation de l’auteur, dessins de Christian De Metter

Au cinéma : (2017) Au revoir là-haut, film français joué et réalisé par Albert Dupontel, avec Laurent Lafitte et Nahuel Pérez Biscayart

 

 

Envie de connaître les avis des autres participants à la LC ? Découvrez les avis de Ana Lire – Le blog de YukoMetreya 

 

Avez-vous déjà lu le livre ? Irez-vous voir son adaptation cinématographique ?

GM signature

Publié dans Psyché

#PrayforSomalia ma colère face à l’indignation sélective

Merde à ce monde qui sélectionne les morts qu’il doit pleurer.

Tel est le message que j’ai écrit sur Twitter après l’attentat qui a fait  276 morts et 300 blessés à Mogadiscio. Attentat passé sous silence. Non, le monde a autre chose à faire que de s’appesantir sur l’horreur en Somalie. Mogadiscio n’a pas l’allure de Paris, Londres, Barcelone. Mogadiscio c’est où déjà ?

Mon cœur saigne à chaque fois qu’il y a un attentat dans le monde, j’ai mal au cœur quand mon continent est frappé mais le 15 octobre, ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.

276 morts dans un coin du monde mais c’est comme si rien ne s’était passé. Mogadiscio n’a pas l’éclat de Paris, Londres, Barcelone. Elle n’a pas fière allure. Mogadiscio c’est où déjà ?

Les « stars » que je suis sur les réseaux sociaux n’ont pas pris la peine de poster une image #PrayforSomalia. J’ai laissé passer quelques jours avant de publier cet article, je me suis dit : laisse leur le temps d’apprendre cette terrible nouvelle, ils sont très occupés. Le temps a passé, je n’ai rien vu.

Ce monde manque terriblement d’humanité.

Ce monde manque cruellement d’amour.

Ce monde sélectionne les morts qu’il faut pleurer.

Ce monde choisit le deuil légitime à porter.

J’ai été choquée par cette indignation sélective, ce lourd silence. J’ai compris que la compassion est géographique, qu’il y a des victimes qui comptent plus que d’autres. J’ai compris que les morts en Afrique n’ont aucune valeur. 

Depuis 2015, la Tour Eiffel s’est éteinte en hommage à des victimes d’attentats plus de 6 fois. Va t-elle s’éteindre pour Mogadiscio ? Pardonnez-moi, j’ai oublié. Mogadiscio n’a pas l’allure de Paris, Manchester, Barcelone, Bruxelles, Saint-Pétersbourg.

J’ai écrit l’année dernière un texte après les attentats de Boko Haram au Cameroun. J’étais indignée parce que certains présidents africains avaient pleuré Charlie Hebdo et oublié leurs morts à Kolofata ou Maroua. 

Je l’ai ressorti parce qu’il est malheureusement d’actualité. 

 

 Hâtez-vous !

Venez pleurer nos morts !

Laissez les vôtres

Vos morts ne sont pas morts…

Venez pleurer nos morts, ces vies exceptionnelles qui ont pris le chemin du non-retour,

Ces vies riches qui ont impacté le monde

Venez pleurer nos morts, laissez les vôtres. Leur absence ne changera pas le monde…

Exposez notre chagrin à coups de hashtag, partagez notre deuil, négligez le vôtre

Geignez sur nos morts et leurs sensibilités qu’ils nous ravissent

Pleurez les brillants érudits, 

Les preneurs de risque, les épicuriens émérites

Fixez vos regards sur nos vies raffinées qui se sont envolées.

Venez, ignorez vos pertes humaines régulières, vos morts que vous comptez quotidiennement par milliers

Pleurez pour Paris, Barcelone, Manchester pendant des mois. Pleurez pour Maroua, Kolofata, Ouaga, Bamako pendant quelques instants.

Les morts violentes et cruelles, vous en avez l’habitude. Pourquoi vous appesantir sur une énième mort ?

Oui, nous partageons la même brutalité de l’état islamique,

Oui, nous subissons la même folie meurtrière mais nos morts n’ont pas la même valeur, la même signification. L’intensité de la douleur ne peut pas être la même…

 

N’oublions pas qu’une perte en vie humaine est une perte en vie humaine peu importe que la victime soit blanche, jaune, noire. N’oublions pas que devant la mort, nous sommes tous égaux. 

Pleurons avec la même intensité tous les êtres humains que la folie de l’état islamique et ses dérivés arrachent au monde. 

Aimons nous pour de vrai. Soyons profondément humains.

GM signature

Publié dans Ma poésie

Contours d’une vie difforme en 12 lignes

Avez-vous déjà éprouvé la frustration ? Avez-vous été fortement en proie à la confusion ? Avez-vous déjà connu cette détresse qui vous fait confondre mort et espérance ?

Avez-vous déjà eu l’impression que vous étiez en train de sombrer dans le vide ?

Vous êtes-vous déjà dit : qu’ai-je pu faire de mal pour expérimenter tout ceci ?

Vous êtes-vous déjà demandé : jusqu’à quand ?

Je l’ai expérimenté, il y a quelques années. Heureusement, cette période sombre est loin derrière moi. 😀

Je vous partage l’un des poèmes écrits pendant cette période grise. (J’ai décidé à partir de maintenant d’utiliser le gris pour désigner tout ce qui est mauvais au lieu du noir. 😛 )

 

Le chaos

Lendemain incertain
Présent qui n’est que néant
Passé handicapant
Contours d’une vie difforme…

Le froid me réchauffe
La chaleur me fait trembler
A l’automne, mes fleurs refleurissent
Contours d’une vie difforme…

Mon corps raisonne, ma pensée exécute
Je ne vais mieux qu’en état de plaintes
Cœur incirconcis, intelligence obscurcie
Contours d’une vie difforme…

© Grâce Minlibé 29/03/2015 _ 15h22

 

Comment réagissez-vous quand vous traversez une période difficile ? Vous pleurez tout le temps, vous vous gavez de sucreries et de programme télé pour fuir la réalité ? Vous écrivez votre peine ? Vous réclamez de l’aide ? 

Dites-moi tout. 🙂

 


 

En relisant tous les poèmes que j’ai écrits dans l’incertitude et la douleur, je souris et repense à cette locution : à quelque chose malheur est bon.

J’ai fait jaillir la beauté de la souffrance 😀

Comme l’a écrit l’éditeur, écrivain Yahn Aka, j’ai compris la pédagogie de la souffrance et des épreuves de la vie. 

Les chutes et les souffrances inhérentes au lieu d’être une tragédie, se transforment bien au contraire en force morale et spirituelle.

 

Je vous invite à découvrir sa chronique littéraire sur mon recueil de poèmes Chimères de verre.

Grace minlibe dans lintelligent dabidjan.jpg

 

Voici quelques-uns de ses mots : 

La majorité de ses textes sont faits de rimes et cela donne une musicalité dynamique  forte intéressante. L’on apprécie sa créativité et son imagination qui défend une thématique tout en respectant les rimes et la versification qui caractérisent son style d’écriture. Si certains textes étaient mis en musique, ils auraient du succès. Grâce développe également d’autres thématiques didactiques qui portent sur la société, la femme, les valeurs… quelques unes sur la satire politique. La force de la passion qui domine la majorité de ses textes donne une lecture appétissante de son recueil poétique. La folie d’amour qu’elle décrit, les images qu’elle utilise montrent sa culture et l’habitude de lecture des « poètes maudits » : Baudelaire, Ronsard, Rimbaud, Mallarmé… On y retrouve également un peu de style de Victor Hugo.  

Comme le disait l’artiste reggae Afrikaf ex Blacko, écrire semblait être pour Grâce une : nécessité, un besoin vital, c’est comme respirer, c’est fondamental… L’auteure écrit ses illusions, ses désillusions, ses peines, ses joies, ses tristesses, ses angoisses, ses doutes, ses craintes, ses espoirs, ses désespoirs, sa vision, ses valeurs …

Etes-vous aussi fan de la chronique que moi ? 😀

J’aimerais bien mettre mes textes en musique, j’espère de tout cœur que les grands compositeurs vont tomber un jour ou l’autre sur mes textes…

 

 

 

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Rencontre avec Agnès Martin-Lugand

Agnès Martin-Lugand… J’ai vu ce nom défiler plusieurs fois dans mes groupes de lecture sur Facebook et sur les blogs que je suis. J’ai voulu voir pourquoi certaines étaient fan de sa plume et pourquoi d’autres refusaient de la compter parmi les grands noms de la littérature française.

Mon voyage découverte a commencé par « la vie est facile, ne t’inquiète pas ». Dès les premières lignes, ayant senti que ce livre était la suite d’une autre, je suis allée à la rencontre du prédécesseur : les gens heureux lisent et boivent du café.

 

 

Diane a brusquement perdu son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. Afin d’échapper à son entourage qui l’enjoint à reprendre pied, elle décide de s’exiler en Irlande, seule.
Mais, à fuir avec acharnement la vie, elle finit par vous rattraper…

l'Afrique écrit

L’histoire commence par un voile de tristesse, un deuil qui n’arrive pas à être fait. Diane souffre de l’absence de son homme et de sa fille. Cette double perte la consume. C’est triste mais ce deuil ne m’émeut pas. En tout cas pas comme il le devrait. L’empathie me manque.

Les 200 pages vont-elles tourner autour de Diane, son deuil étouffant et son meilleur ami Félix qui a un pass illimité débauche ? Je n’ai pas envie de lire une histoire sombre. J’aimerais lire autre chose. J’aimerais la voir aller de l’avant. 

Quand elle décide de quitter Paris et d’aller en Irlande, je suis soulagée. Là-bas, elle rencontre Edward. Ce mec est un rustre ! J’ai partagé le ressenti de Diane. Je n’aurais pas eu envie de respirer le même air que lui.

Leur rapprochement assez prévisible est d’abord brutal avant de se muer en douceur. 

Comme dans toute romance qui se respecte, il y a des éléments perturbateurs. Mégan  l’ex d’Edouard joue parfaitement son rôle. Elle est détestable au plus haut point.

J’aurais aimé un protagoniste plus doux, une femme aimable qui rendrait difficile le choix entre elle et Diane.

J’ai été frustrée par la suite des événements. Elle était loin d’être celle que je m’imaginais. La romance ne se termine pas comme je l’aurais souhaité, elle m’a laissée sur ma faim. J’ai eu un pincement au cœur pour Edward.

Heureusement, il y a une suite à cette histoire alors j’espère… pour lui.

Rentrée d’Irlande, Diane est bien décidée à reconstruire sa vie à Paris. Avec l’aide de son ami Félix, elle s’est lancée à corps perdu dans la reprise en main de son café littéraire. C’est là, aux  » Gens heureux lisent et boivent du café « , son havre de paix, qu’elle rencontre Olivier. Il est gentil, attentionné, et, surtout, il comprend son refus d’être mère à nouveau. Car elle ne peut se remettre de la perte de sa fille.
Bientôt, un événement inattendu va venir bouleverser les certitudes de Diane quant à ses choix, pour lesquels elle a tant bataillé.
Aura-t-elle le courage d’accepter un autre chemin ?

l'Afrique écrit

Diane a repris sa vie en main, elle s’occupe comme il faut de son café littéraire. Elle honore les rendez-vous amoureux que lui arrange Félix, son meilleur ami, sans grande conviction. Mulranny lui manque surtout la famille d’Edward. Elle a décidé de faire une croix sur ce dernier.

Dans son café littéraire, elle rencontre Olivier. Il est charmant, très prévenant. Il semble ne pas avoir de défaut et ce caractère lisse rend leur relation insipide. Quand Edward débarque à Paris, j’ai le sourire aux lèvres, j’entends les oiseaux chanter.

Les sentiments que Diane avait enfouis se réveillent. Au début, elle lutte, s’accroche à sa vie à Paris.

Puis, des événements douloureux surviennent, ils lui permettent de réfléchir, d’arrêter de fuir et de saisir le cadeau, la famille que la nature veut lui donner.

J’avais une fois de plus l’impression de devenir adulte, de grandir. Chaque décision imposait des pertes, d’abandonner des morceaux de sa vie derrière soi.

Bon nombre de couples se séparent non pas parce qu’ils ne s’aiment plus mais parce qu’ils se sont rencontrés trop tôt. J’ai apprécié que l’auteure le souligne implicitement.

J’ai beaucoup aimé cette suite parce qu’elle a répondu à mes espérances.

J’ai beaucoup aimé la fin, l’annonce de cet événement heureux qui célèbre la vie.

Si vous êtes fan de romance moderne, ce roman est fait pour vous.

Le style non hermétique de l’auteure facilite la lecture de ces œuvres. La narration va à l’essentiel. Parfois, on reste sur notre faim. On aimerait avoir plus de description.

La plume d’Agnès Martin-Lugand est une belle découverte. J’ai hâte de pouvoir commencer Désolée, je suis attendue.

Avez-vous lu ses œuvres ? Laquelle avez-vous plus aimé ? Quels personnages avez-vous aimé, détesté ?

L’image contient peut-être : tasse de café et texte

Cet article est écrit dans le cadre du challenge d’écriture du café des blogueuses avec le thème : Chronique (lecture, série, film…)

Envie de découvrir trois blogueuses dont j’apprécie le travail ? Cliquez sur les liens suivants : Les chroniques de Tchonté –  Jeunesse Colibri – Les livres de Zélie.

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Publié dans Ma poésie

Retournes-tu souvent au passé ?

 

Au passé

Je retourne souvent au passé
Terre aride qui m’a transformée,
Et a fait de moi un esprit esseulé.

Je revisite tes endroits préférés
Îles désertes où tu m’aimais en secret,
Où ma dignité fut soigneusement dérobée…

Je retrouve tes mots sucrés
Tes promesses au goût acidulé,
Ah ! Combien je les ai vénérées !

L’âme abîmée, le cœur épuisé
Je retourne souvent au passé
Qui pour toi n’a jamais existé…

© Grâce Minlibé 27/03/2015_ 03h59

Publié dans Ma poésie

Douces ou amères, les larmes soulagent toujours

Mes textes reflètent souvent mon état d’esprit à l’instant T. 

Les douleurs m’inspirent plus. Les mots coulent à flot  quand je suis triste, en colère, déboussolée, désespérée. J’ai besoin de me libérer et je le fais plus à l’écrit qu’à l’oral.

J’ai écrit le texte que vous découvrirez quelques lignes plus bas un soir de juillet 2014 si mes souvenirs sont bons. Une date fatidique approchait et je me sentais impuissante. J’ai pleuré parce que…

« Douces ou amères, les larmes soulagent toujours. » Alfred de Musset, mon poète préféré

… mais je ne me suis pas apitoyé sur mon sort. J’ai décidé de relever la tête et de continuer mon chemin avec force et courage. La vie continue, elle doit continuer… 

je-pleure

Pleure

Pleure tes multiples douleurs
Pleure tes nombreuses erreurs
Pleure ton versatile bonheur
Pleure sans compter les heures

Pleure parce que ton cœur saigne
A l’intérieur le désespoir y règne
Pleure pour que ton âme s’apaise
Qu’elle oublie ses maux qui lui pèsent

Pleure ce que tu as perdu
Pleure ce qui ne t’est pas dû
Pleure et sors tes frustrations
Pleure et rejette tes privations

Pleure pour te purifier
Pleure pour te lénifier
De ses blessures.
Ah ! La vie et ses morsures

Pleure pour attester
Pleure pour évacuer
Pleure pour rejeter
Pleure pour oublier

Vide toi de tes larmes
Puis prends tes armes
Espoir, confiance et courage
La vie est un long voyage

Avec patience continue ton chemin
Et que ces larmes te servent pour demain

 

 

Alors comment vous trouvez ce texte ? A vos claviers ! 🙂

 

signature coeur graceminlibe

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

LE FOU un déchet récupérable: lu et apprécié ?

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Nous sommes en pleine époque coloniale en Côte d’Ivoire plus particulièrement en pays alladian. Benoît Gnanva entre en classe de CP1 à 16 ans. Cette entrée tardive est due à son père qui voulait son fils aîné près de lui pour les travaux champêtres et les petites emplettes.

Tout va bien jusqu’au CE2, jusqu’à l’accident mystérieux de sa mère. Cette épreuve familiale lui fait accumuler du retard à l’école, perdre une année scolaire.

A 20 ans, Benoît ne peut doubler de classe. Il retourne au village, le moral affecté. Son père pour lui remonter le moral, lui propose d’aller pêcher avec son cousin Matthieu. Là s’ouvre une autre porte des tourments de Benoît. La pêche en haute mer est éprouvante, Benoit n’en sort pas indemne… Est-ce parce qu’il n’a pas respecté les dernières volontés de sa mère ?

Ce roman baigné dans les us et coutumes du peuple alladian, au parfum frais du surnaturel, écrit avec une grâce enfantine et assaisonné d’une pincée d’humour est l’histoire d’un homme qui a vécu la perte sous multiples formes : perte d’un être cher, perte de ses rêves, perte de sa sérénité, perte de ses repères, perte de sa raison…

L’histoire de Benoît est celle de plusieurs. Nous les voyons souvent se promener dans les coins de rue en Afrique. Ils suscitent en nous peur et rire. Ces déséquilibrés mentaux ne bénéficient souvent pas du soutien de leur famille, ils sont livrés à eux-mêmes, seuls au monde.

Ce roman nous interpelle et rappelle le devoir de la société vis-à-vis de ces personnes. 

Si j’ai trouvé très long le chapitre sur la pêche en haute mer, j’ai trouvé très court le chapitre du nouveau fou dans la société. J’aurais voulu que l’auteur s’attarde sur ce chapitre tant je l’ai apprécié. Il m’a fait sourire, rire ;  il m’a attristée.

Le roman est agréable à lire pour son style limpide et sa narration vivante. On ressent mieux les sentiments de Benoît grâce à la focalisation interne.

Les thématiques qu’il aborde sont intéressantes à lire aussi bien pour les jeunes gens que pour l’adulte.

Le livre est-il un coup de cœur ? Non 😦 Il m’a hélas manqué une forte dose de rebondissements et de suspense. 

Extraits

« Un jour, je me réveille et me proclame un homme célèbre, mort depuis plus d’un siècle. Oui, je me mets dans la personnalité du célèbre résistant et guerrier Samory Touré, mort depuis 1900. Je reviens châtier les coupables, responsables de ma mort et reconquérir mes terres perdues par leur faute. Il me faut des armes, de véritables armes et des hommes prêts à combattre à mes côtés ? Mais les armes, où les prendre ?

[…] Je vole tout ce qui peut me servir d’armes. Toutes ces disparitions d’armes et d’objets inquiètent sérieusement les villageois qui, jusque-là, n’ont été victimes de vols aussi importants. Les soupçons ne sont jamais dirigés vers moi. Je circule à ma guise sans être inquiété. Car un fou, pense-t-on, n’a pas besoin de toutes ces choses. Je passe et repasse comme un chien errant et personne ne trouve à redire. Mon oncle, le chef du village, n’est pas encore visité par ce mystérieux voleur que je suis. »

« Qui dit que les fous ne sont pas intelligents ? Ils ont leur raison que celle des prétendus intelligents ignore. »

Il sort de sa poche une feuille de papier, place ses lunettes et commence. 

Tano David – Plésent m’ché !

Tano Jacob – woueille salgent ! –

– Bogui Ignace – Plésent salgent ! – 

– Beugré Thomas – Huo ! – 

– Gnava Moïse, Gnanva Moïse.

Personne ne répond à l’appel de ce nom. Le recruteur, lève la tête et fixe la foule puis répète à haute et expressive voix :  » Gnanva Moïse ».

Toujours pas de réponse. Je tremble sur mes jambes. C’est mon père. Pourquoi ne répond-t-il pas ? Il est pourtant présent. Aussitôt, de la foule craintive, s’élève une voix : « Nin Wou, Nin Woulo ». C’est la voix de mon père. Un interprète fait la traduction au recruteur : 

– On dit qu’il est décédé.

La foule ne bronche pas. Pas un geste ou une attitude de duplicité. Le recruteur se tourne vers le chef du village et l’invective :

– Alors chef, pourquoi avoir porté sur cette liste le nom d’un citoyen décédé ? 

Le chef du village, quoique très embarrassé, se fait complice.

L’oeuvre

Éditeur : Nouvelles Editions Balafons

Date de publication : Novembre 2014

Nombre de pages : 158 

L’auteur 

N’Drin Degni Pierre Luc est né en 1946 à Sassako-Bégnini, village de la sous-préfecture de Jacqueville. Il est à la retraite depuis l’an 2000. 

 

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Publié dans Ma poésie

Je n’attendais pas le prince charmant

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La mauvaise surprise

Je n’ai jamais voulu être séduite par le plus beau
Je ne recherchais pas un homme sans défaut
Je n’attendais pas un héros, un autre Zorro
Juste celui qui ne me multiplierait pas par zéro

Je ne voulais pas qu’on me vende du rêve
Mon cœur blessé voulait faire une trêve
J’attendais juste celui qui m’appellerait Ève
Et qui me dirait: tu es l’être qui m’élève

Je n’attendais pas le prince charmant
Juste un homme simple, doux et aimant
Un homme qui me ferait grandir
Et non dépérir à force de souffrir

Mais tu as débarqué dans ma vie
M’as gavée de tes paroles fleuries
Noyée par tes habiles fumisteries
Réussi à remodeler toutes mes envies

A ton contact, j’ai pris goût à l’insipidité
J’ai vécu notre amour au-delà de la réalité
Je me suis usée à vouloir te transformer
Je me suis dégradée à force de t’aimer

© Grâce Minlibé- 09/01/2015_18h17

 

Que le temps passe vite ! Plus d’un an et demi que j’ai écrit ce poème. Un vers vous a touché  en particulier ou il n’a pas sa place dans le poème ? Dites-moi tout en commentaire. 

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Publié dans Ma poésie

Ne conjugue point l’amour au passé

Nous avons toutes été blessées en amour. Blessures mineures ou majeures, elles nous ont fait souffrir mais pas mourir. La vie continue et elle veut nous surprendre encore et encore. 

Ce texte, je le dédie à toutes ces femmes qui ne croient plus en l’amour parce qu’elles ont été déçues un jour. 

Montage créé avec bloggif

Ce que cache un non…

Femme ! Ne dis pas non à l’amour
Parce qu’il t’a déçue un jour
Ne renonce pas aux beaux jours
Parce que la nuit a succédé au jour

Ne conjugue point l’amour au passé
Parce qu’un homme t’a sciemment blessée
Ne fais pas de ton cœur un triste séjour
Parce qu’on ne t’a pas aimée pour toujours

Ne considère pas Adam comme un étranger
Parce que Judas t’a aimée sans intensité
Tu sais, il y a des êtres qui aiment sans arrière-pensée,
Nous prouvent que l’amour n’est pas vanité et absurdité

Je t’en prie, n’ensevelis pas ton cœur si pur
Je t’en conjure, n’en fais pas une sépulture
L’amour n’est pas fait que pour autrui
En l’affirmant, c’est ton bonheur que tu détruis

Ne te renferme pas à cause d’un amour gauche
Tu sais, tout chef-d’œuvre découle d’une ébauche…

© Grâce Minlibé 03/04/15 _ 02h27