Publié dans Panaché

Le deuxième Award de ma vie de blogueuse

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Un deuxième award pour la douce blogueuse que je suis : Le  BOOK FANGIRLING AWARD

Qu’est-ce qu’elle est belle ma vie de blogueuse ! 🙂

J’ai été nommée par ma blogocopine célibattante LES MOTORDUS D’ANNE-JU !!! 

Merci encore ma belle !

Elle m’a posé 5 questions auxquelles je vais répondre de façon très tordue puis je citerai 5 blogueuses qui méritent cette récompense selon moi. Elles auront à répondre à cinq savantes questions.

On y va !

 Tu organises un dîner en tête, quel héros de livre invites-tu ?

Christian Grey !!!! J’ai bien aimé ses nuances claires, sa tendresse refoulée. Au menu du dîner : du cochon à l’entrée et au plat de résistance, au dessert, des religieuses. (il a bien besoin d’être sanctifié 😀 )

Une bande d’auteurs pour partir en vacances, tu vois qui dedans et qui ferait quoi (le barbecue, nettoyer la piscine, préparer les mojitos… ) ?

Paulo Coelho, Alain Mabanckou, Chimamanda Ngozi Adichie, Karine Giebel et Gilles Legardinier.

Paulo s’occupera du barbecue. La fumée, l’odeur de la viande marinée, un environnement propice pour élaborer des citations  qui changeront le monde.

Karine nettoiera la piscine, on ne sait jamais quelle découverte macabre on peut y faire.

Chimamanda préparera les mojitos, ça lui ôtera son caractère si sérieux.

Alain organisera nos activités ludiques (sorties à la plage, jeux de ludo et awalé, visites de musée)

Gilles nous servira nos petit déj au lit et fera notre lessive, il est tellement humaniste !

bande d'auteurs

Allez avoue que tu aurais aimé écrire ce livre ? Et pourquoi ?

Le chuchoteur de Donato Carrisi parce que ce thriller est tout simplement génial. Il est haletant, captivant, surprenant. J’aurais aimé recevoir tous les compliments que l’auteur a reçus et continue de recevoir.

Si tu devais écrire la suite d’un livre que tu aimes, lequel serait-il ?

Le chuchoteur de Donato Carrisi.

Donato Carrisi

Et quelle serait la suite ?

Le livre a déjà sa suite : L’écorchée mais je l’aurais écrit différemment.

Goran serait sorti de son long coma et épouserait Mila. La fille de Mila ne serait pas en danger, le chuchoteur serait identifié et livré à DAECH.

Donato Carrisi

Les nominées sont :

Roulement de tambour suivi d’une magnifique musique de suspense 

els

Mes ladies, veuillez répondre aux questions suivantes :

  1. Quel auteur aimerais-tu faire revenir à la vie ? 
  2. Une couverture de livre que tu ne te lasseras jamais de regarder ?
  3. Quelle héroïne (préciser le livre) aimerais-tu incarner et pourquoi ?
  4. De quel livre ne pourras-tu jamais te séparer, même pour un prêt ? 
  5. Le genre de romans que tu ne liras jamais ? 

Mission achevée, à vous de remplir la vôtre. 🙂

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Americanah

Elle prenait les deux partis, pour plaire à tout le monde ; elle choisissait toujours l’apaisement plutôt que la vérité, soucieuse d’être en harmonie avec tous.

Chimamanda Ngozi Adichie est le contraire de «Elle». L’écrivain refuse d’être subtile, la vérité ne l’est pas.

Oh ! Je m’enflamme, romps avec mes habitudes. C’est l’effet Chimamanda !

Revenons donc à nos vieilles habitudes : je vous laisse découvrir la quatrième de couverture avant d’exposer en détail mon avis sur l’œuvre.

Ifemelu quitte le Nigéria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l’Amérique, qui compte bien la rejoindre.

Mais comment rester soi lorsqu’on change de continent, lorsque soudainement la couleur de votre peau  prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ?

Pendant 15 ans, Ifemelu tentera de trouver sa place aux Etats-Unis, un pays profondément marqué par le racisme et la discrimination. De défaites en réussites, elle trace son chemin, pour finir par revenir sur ses pas, jusque chez elle, au Nigéria.

Chimamanda Ngozi Adichie

Ouvrir un livre et se voir, ouvrir un livre et retrouver le connu…

J’ai adoré Americanah pour la description des parcours d’étudiants africains qui partent étudier en Occident ou en Amérique parce que c’est leur rêve ou tout simplement parce que le système universitaire de leur pays est défaillant. Des étudiants qui débarquent dans une civilisation différente de la leur et qui doivent s’adapter, s’intégrer.

Tu es dans un pays qui n’est pas le tien. Agis comme il faut si tu veux réussir.

Americanah montre comment il peut être tentant de vouloir être une autre personne quand notre singularité dérange, combien rester soi est une lutte, comment notre terre d’intégration peut changer notre mode de vie, notre mentalité et même changer notre regard sur notre terre d’origine quand nous rentrons au bercail.

J’ai apprécié Americanah pour les récits d’immigrants qui se voient obligés de prendre l’identité d’un autre pour pouvoir  travailler légalement, contracter des mariages blancs pour avoir des papiers. Americanah montre comment les contraintes de l’immigration peuvent nous pousser à faire n’importe quoi.

Americanah montre la détermination d’immigrants expulsés qui projettent de revenir et de tout recommencer parce qu’ils n’ont rien à perdre.

J’ai apprécié ce livre pour ces rappels d’ineptie que les gens débitent souvent par bêtise ou par ignorance.

Vous avez chaud ? Pourtant, vous venez d’Afrique !

Vous n’avez pas de sourcils frisés ? Eh ben, je pensais que c’était le cas vu que vous avez des cheveux frisés.

 

J’ai aimé Americanah pour sa critique et sa réflexion profonde et puissante sur des clichés portant sur la race.

Mais pourquoi faut-il que je transcende la race ? Vous voyez, comme si la race était un breuvage qu’il vaut mieux servir tiède, adouci par d’autres liquides, sinon les Blancs sont incapables de l’avaler.

L’homme dit aussi au professeur Hunk : « Pourquoi faut-il que nous parlions toujours de race ? Ne pouvons-nous pas être simplement des êtres humains ? »

Et le professeur Hunk répond : «C’est exactement le privilège des Blancs, que vous puissiez faire ce genre de réflexion.» La race n’existe pas véritablement pour vous parce qu’elle n’a jamais été une barrière. Les Noirs n’ont pas ce choix.

Si la vieille rengaine «l’esclavage est un truc du passé » refait surface, demandez à votre ami de mentionner qu’une quantité de Blancs continuent à hériter de l’argent que leurs familles ont gagné il y a un siècle. Si cet héritage perdure, pourquoi pas l’héritage de l’esclavage ?

J’ai aimé Americanah pour sa critique de certaines églises évangéliques en Afrique appelées également églises de réveil qui tirent profit de la foi aveugle et du désespoir des hommes.

Chimamanda Ngozi Adichie a un humour fin, délicat, à l’aspect d’un frisson qui vous parcoure délicatement la peau et vous laisse une sensation agréable.

La mère d’Ifeoma : « Prions et répandons sur les routes le sang de Jésus.

Le père  réplique : « les routes seront plus sûres, moins glissantes, si elles ne sont pas recouvertes de sang. »

Sa mère demanda : «  Il est chrétien ?

-Non. C’est un adorateur du diable.

– Jésus tout-puissant ! s’écria sa mère.

Tu aurais pu simplement dire que Ngozi est ton nom tribal, Ifemelu ton nom de jungle et en proposer un de plus comme nom spirituel. Ils avalent n’importe quoi dès qu’il s’agit de l’Afrique.

Il se plaint toujours que ses livres n’ont pas de succès. Je lui ai dit qu’il faut qu’il écrive des choses terribles sur son peuple s’il veut réussir. Il doit expliquer que les Africains sont les seuls responsables des problèmes de l’Afrique, et que les Européens ont davantage aidé l’Afrique qu’ils ne lui ont nui. Il deviendra célèbre, les gens diront qu’il est tellement honnête !

J’ai aimé Americanah parce qu’il m’invite à m’aimer entièrement, sans artifice, et pas qu’un peu. M’aimer de la tête aux pieds, de face comme de profil, intérieurement et extérieurement.

Amoureuse de l’amour, j’ai aimé assister aux retrouvailles d’Ifemelu avec son grand amour.

Que dire de ces multiples personnages qui en mêlant leurs vécus forment une belle charpente ?

J’ai beaucoup admiré Obinze pour sa candeur, sa droiture de cœur ; il m’a attendrie, m’a fait rêver.

J’ai beaucoup aimé Curt pour son caractère idéaliste et lisse : j’entre dans ta vie et je la transforme, je la peins d’un blanc pur.

J’ai apprécié Ifemelu pour sa franchise, sa fraîcheur d’esprit, son côté pragmatique.

Cette 3ème œuvre de Chimamanda que j’ai lue est une belle fresque sur les sociétés nigérianes, américaines, occidentales et je peux dire que c’est ma préférée.

J’ai trouvé ce livre plus vivant, plus drôle, plus romantique que les deux autres que j’ai lus. Par contre, je l’ai trouvé trop long, il y avait trop de péripéties à mon goût mais ça se justifie. Les nombreux sujets évoqués sont vastes et l’auteur avait visiblement beaucoup de choses à dire.

En parlant de longueur, une question me vient à l’esprit : faut-il qu’un roman ait plus de 400 pages pour qu’il soit réussi, jugé bon ?

Publié dans Panaché

Belles… Talentueuses… Africaines…

Mon continent est riche ! Riche en ressources aussi bien naturelles qu’humaines. C’est ce que je me suis dit en regardant l’une des vidéos de Kansiime Anne, une humoriste ougandaise.

Une pensée en entraînant une autre, celle de présenter ces femmes africaines que j’admire s’est imposée à mon esprit. Dans les lignes qui suivent, je vous présente sept femmes africaines. Écrivain, musicienne, actrice, humoriste ou athlète, elles marquent l’esprit  par leur talent.

Kansiime Anne

Kansiime Anne 

Je l’ai connue grâce à une amie qui est l’une de ses grandes fans. Elle était concentrée sur son smartphone et ne cessait de rire, elle regardait une vidéo de Kansiime Anne. Le rire a été communicatif quand je me suis joint à elle pour regarder ladite vidéo.

Cette humoriste originaire de l’Ouganda est fraîche, folle et simple. Ses scénarios sont originaux. D’une simple situation, elle en fait sortir des quiproquos et diversions énormes. J’aime particulièrement son accent anglophone très particulier. Elle est l’une de mes plus belles découvertes de cette année.

Pour voir l’une de ses vidéos, cliquez ici

Zahara

Zahara

Je ne dirai jamais assez merci  à cette amie qui a posté l’une des vidéos de cette artiste sud-africaine sur Facebook. Sans elle, je serai passée à côté d’une merveille.

J’aime Zahara pour sa voix grave, ses mélodies qui nous donnent l’impression d’être dans une pirogue et de voguer sereinement vers l’inconnu et ses textes percutants. Zahara m’apaise, elle fait chanter mon cœur.

Elle chante en Xhosa (ethnie de l’Afrique du Sud) et en Anglais.

Ayant déjà partagé le son que je préfère dans l’un de mes articles, je vous fais découvrir un autre son que j’aime bien : Loliwe

Isabelle Beke actrice ivoirienne

Isabelle Beke

Une beauté qui vient de mon pays : la Côte d’Ivoire. Mannequin et actrice, j’ai adoré sa remarquable interprétation dans le film Le pari de l’amour, adaptation cinématographique du livre du même nom tiré de la collection Adoras.

Elle est ambitieuse, elle a de grand rêves pour le cinéma ivoirien ! Elle a tout ce qu’il faut pour que je l’admire !

Genevieve Nnaji

Genevieve Nnaji

Elle est l’une des actrices les mieux payées de Nollywood (industrie cinématogrophique nigériane). Elle m’impressionne par sa beauté, par son talent mais aussi par son ambition. Elle a sa propre marque de haute couture : St Genevieve.

Pour voir l’un de ses films que je préfère, cliquez ici

Fatou Diome

Fatou Diome

Auteur sénégalaise, Fatou Diome fait beaucoup parler d’elle en ce moment suite aux morts récurrentes des migrants dans les eaux européennes. J’aime son franc-parler, ses interventions médiatisées intelligentes. Comme elle le dit : l’Afrique n’a pas besoin d’aide, elle a besoin de respect !

Son intelligence est largement perceptible dans ses romans. Pour en savoir plus, cliquez sur le lien suivant

https://graceminlibe.wordpress.com/2015/07/04/inassouvies-nos-vies/

Chimamanda Ngozi Adichie

Chimamanda Ngozi Adichie

Je pense que c’est l’une des auteurs africaines contemporaines les plus célèbres. Je l’admire pour ses discours intelligents sur le féminisme, le danger d’une histoire unique (ne connaître qu’un seul pan de l’histoire d’un peuple et s’en servir pour avoir un jugement rigide), sa fierté d’être africaine et son talent d’écrivain.

Envie d’écouter son discours sur le danger d’une histoire unique ? C’est par ici

Murielle Ahouré

Murielle Ahouré

L’une de mes fiertés nationales. J’admire cette athlète ivoirienne pour sa persévérance et son envie de conjuguer rêve personnel et rêve communautaire. Son palmarès est international.

Lors des championnats du monde de Moscou en 2013, elle a été la première africaine à gagner deux médailles d’argent à une telle compétition.

En mai 2015, elle a réalisé la meilleure performance mondiale au 60 mètres à New York  lors de la compétition en salle des Millrose Games.

Et elle gagnera d’autres médailles parce que la persévérance et l’ambition paient toujours.

Très heureuse de vous avoir ouvert la partie « admiration » de mon cerveau.

Et vous, quelles sont les 7 femmes de votre continent que vous admirez ?

Grâce Minlibé

Auteur de Chimères de verre

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Deux femmes puissantes

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Marie Ndiaye et Chimamanda Ngozi Adichie, deux femmes influentes et hyper douées dont il faut avoir au moins lu une œuvre.

L’une écrit en tant qu’être humain. Elle n’écrit ni en tant que femme, ni en tant que femme noire. Elle ne se définit pas comme une femme africaine. Dans sa vie, l’origine africaine n’a pas vraiment de sens,  aucune culture africaine ne lui a été transmise car elle n’a pas vécu avec son père d’origine sénégalaise.

L’autre écrit en tant que féministe africaine, féminine et heureuse.

J’apprécie l’une pour la force de son style littéraire et l’autre pour l’engagement que revêtent ses écrits.

J’ai lu deux de leurs œuvres qui ont reçu des prix littéraires.

3 femmes puissantes – Marie Ndiaye (Prix Goncourt 2009)

Trois récits, trois femmes qui disent non. Elles s’appellent Norah, Fanta, Khady Demba. Chacune se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obstination méthodique et incompréhensible.

Dans chacun de ces récits, des phrases sont répétées comme pour attirer notre attention sur l’action qu’elles décrivent ou celles qui les ont précédées.

Norah part au Sénégal car son père a à lui parler de choses importantes et graves…

Ce père implacable et terrible qui a quitté la France des années plus tôt en emportant une part d’elle, ce vieillard égoïste qui n’aime ni n’estime guère les filles…

A son arrivée, son père lui annonce qu’elle doit aller à Reubeuss (une prison). Pour voir qui? Quel acte a été commis?

Vous le saurez en lisant l’histoire de Norah.

La deuxième histoire est celle de Fanta et de son conjoint Rudy. Je dirais plutôt que c’est l’histoire de Rudy car c’est lui qui évoque sa vie, ses peurs, ses échecs et sa volonté à être un homme bien et à rendre Fanta et leur fils Djibril heureux.

Cette histoire ne m’a pas vraiment emportée mais elle est agréable à lire.

La troisième histoire, celle de Khady est la plus déchirante. Khady, une épouse qui rêvait d’être mère. Khady, une femme pleine de force, combattante. Khady, une femme qu’on a décidé de faire partir…

Ce livre de Marie N’Diaye est à lire et à faire lire.

 

L’hibiscus pourpre – Chimamanda Ngozi Adichie (Meilleur premier livre du prix littéraire Commonwealth Writers’ Prize en 2005)

Kambili a quinze ans. Elle vit à Enugu, au Nigeria, avec ses parents et son frère Jaja. Son père, Eugene, est un riche notable qui régit son foyer selon des principes d’une rigueur implacable. Sa générosité et son courage politique en font un véritable héros de sa communauté. Mais Eugene est aussi un fondamentaliste catholique, qui conçoit l’éducation de ses enfants comme une chasse au péché. Quand un coup d’Etat vient secouer le Nigeria, Eugene, très impliqué dans cette crise, est obligé d’envoyer Kambili et Jaja chez leur tante. Les deux adolescents y découvrent un foyer bruyant, plein de rires et de musique. Ils prennent goût à une vie simple, et ouvrent les yeux sur la nature tyrannique de leur père. Lorsque Kambili et son frère reviennent sous le toit paternel, le conflit est inévitable…

Kambili est la narratrice principale, avec la douceur et l’innocence d’une jeune fille, elle nous ouvre les portes de sa maison, dévoile l’intimité de sa famille. On découvre un père intransigeant, extrémiste catholique qui voit la paille dans l’œil de l’autre mais ne se préoccupe pas de la poutre qui est dans le sien.

Il régente sa maison comme un camp militaire. Tout doit être à sa place, fait comme il faut et il s’emploie à des méthodes pas très catholiques pour aboutir à ses fins.

J’ai commencé ma lecture pas très enjouée mais comme on le dit l’appétit vient en mangeant. Au fil de ma lecture, le détachement que j’avais au tout début des pages a laissé place à une reconnaissance, une acceptation, une indignation, une profonde tristesse face à cette violence domestique, à ce premier amour qui ne pourra pas être vécu, à cette vie qui prend une tournure à laquelle l’on n’aurait jamais pensé.

A travers une écriture sensible et émouvante, Chimamanda Ngozi Adichie nous fait réfléchir sur notre perception de la religion, la politique et notre identité culturelle.

L’hibiscus pourpre est un livre à lire et à faire lire.

Grâce Minlibé

Auteur de Chimères de verre