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TTL 107 : Les funérailles de grand-mère

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est: Jeunesse/Young Adult

J’ai choisi un livre écrit par un collectif de collégiens et lycéens ivoiriens.

Ce livre N’zassa recueille les meilleurs textes des élèves des lycées et collèges de la Côte d’Ivoire, présentés lors de la 6e édition du concours littéraire Madeleine Tchicaya. Poésie, contes, nouvelles et théâtre sur le thème : « Les alliances interethniques, facteur de cohésion sociale ».

25 textes composent ce recueil collectif : 7 poèmes, 6 nouvelles, 7 contes et 4 pièces de théâtre. Des textes écrits par des collégiens et lycéens de mon beau pays la Côte d’Ivoire avec comme fil conducteur les alliances interethniques.

Mon pays a connu des tensions ethniques qui sont encore loin d’être apaisées à l’heure actuelle. Des tensions qui ne devraient en aucun cas être transmises à la jeune génération. Ce recueil collectif écrit par des jeunes est un signal fort. Les textes de ces jeunes filles et garçons rappelle les alliances existantes, scellées par les ancêtres. Ces alliances représentent en quelque sorte un pacte de non-agression entre les peuples. Au delà de la non-agression, ce pacte autorise ces peuples alliés à plaisanter entre eux.

Dans la nouvelle, éponyme du recueil, tout laisse à croire qu’il y aura des moments tristes à cause des funérailles de grand-mère. Mais les boutades des peuples alliés que sont les yacouba, les gouro, les senoufo et peuhl vont apporter sourire et éclats de rire.

Si la plupart des textes évoque les alliances entre yacouba, gouro et senoufo, d’autres textes évoque les alliances entre les bété, les dida, etc…

Les intrigues débordent d’imagination. Chapeau à ces collégiens et lycéens. Nul doute qu’on a la relève de la littérature ivoirienne.

J’ai apprécié rencontrer poésie, nouvelle, conte et théâtre au même endroit. C’est un livre à remettre à des lycéens et collégiens. Qui sait, ils auront peut-être envie de prendre aussi la plume. 😉

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Le chant des ronces : Contes de minuit et autres magies sanglantes

Embarquez dans un voyage vers des terres sombres et dangereuses, peuplées de villes hantées et de bois affamés, de monstres bavards et de golems en pain d’épices, où la voix d’une sirène peut invoquer une tempête mortelle, où les rivières font de terribles promesses d’amour…

Ayama et le bois aux épines: Une jeune fille est envoyée négocier l’avenir de son royaume avec un terrible monstre.

Le renard trop rusé: un renard compense son apparence disgracieuse par une intelligence hors du commun, qui pourrait bien lui jouer des tours.

La sorcière de Duva: Dans un village frappé par un hiver perpétuel, les jeunes filles se mettent à disparaître mystérieusement.

Petite lame: Une jeune fille découvre que les souhaits de son père à son encontre et ses propres envies prennent deux directions opposées.

Le prince soldat: Une réécriture inquiétante de Casse-Noisette.

Quand l’eau chantait le feu: deux Sild aux voix merveilleuses quittent leur royaume marin pour la terre où elles rencontrent les mystérieux Grisha.

Si mes souvenirs sont bons, j’ai découvert ce recueil de contes fantasy sur le blog de Light and Smell. Il a passé un bout de temps dans ma wishlist avant qu’une belle âme du Canada ne me fasse la belle surprise de le choisir pour le swap Père Noël Secret 2020. Encore une fois merci Marie ❤

Parlons d’abord de la couverture qui est magnifique. Un sublime objet-livre qu’on a envie d’acheter rien que pour sa couverture.

Je n’ai pas l’habitude de la fantasy mais j’aime bien les contes. Je n’ai donc pas eu de mal à entrer dans les différentes histoires avec des univers où se mêlent magie et sorcellerie. Le grand plus de ces récits ce sont les illustrations qui les accompagnent. Elles se dévoilent par petite touche au fur et à mesure que le conte évolue, donnent un effet de surprise et attisent la curiosité. On a hâte de voir à quoi ressemble le dessin intégral.

Chaque conte renferme des leçons pleines de sagesse notamment celle de voir au-delà des apparences. On se rend compte combien l’on tombe bien souvent dans le jugement hâtif. C’est ce qui m’est arrivé avec le conte la sorcière de Duva qui est l’un des 3 meilleurs contes de ce recueil soit dit en passant. J’ai apprécié l’ambiance glauque, l’atmosphère oppressante de ce conte, une réécriture très originale de Hansel et Gretel. J’ai apprécié que l’auteure offre un regard nouveau sur cette histoire qui a bercée mon enfance. Je me confesse: j’ai envié son imagination débordante.

Ce recueil a été une belle découverte. Mention spéciale au renard trop rusé et la sorcière de Duva qui offrent de superbes retournements de situation, à Ayama et le bois d’épines qui rappelle les contes des mille et une nuits et Petite lame qui rappelle qu’utiliser une chose ne signifie pas la posséder.

Malheureusement, je ne peux pas en dire autant des deux derniers contes qui ne m’ont pas du tout emportée.

Bonus : les photos du super colis que m’a préparé Marie pour le swap. Le swap devait contenir :

  • 1 livre de la WL
  • 1 marque-page
  • 1 petite surprise
  • 1 gourmandise
  • 1 lettre dans laquelle vous révélez votre identité.

Avez-vous déjà découvert ce recueil de contes ou êtes-vous en train de courir vers la librairie la plus proche pour l’acheter ?

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L’héritage – Recueil de textes n’zassa

Dans le but d’occuper sainement les élèves des lycées et collèges, de les encourager à la pratique de la lecture et à la création littéraire, l’Association Les Amis du Livre, organise un Concours de Littérature dans le domaine de la Poésie, de la Nouvelle, du Conte et du Théâtre depuis cinq éditions.

Ce concours littéraire vise à :

– sensibiliser à la pratique de la lecture ;

– encourager à la création littéraire d’expression française ;

– développer l’esprit critique des jeunes vis-à-vis des nouveaux médias ;

– déceler de nouveaux talents littéraires ;

– publier les trois premiers textes de chaque genre dans chaque catégorie.

Peut participer au Concours Littéraire Madeleine Tchicaya, tout élève des lycées et collèges publics et privés d’expression française. Le concours littéraire est en deux catégories : la catégorie 1 (6ème à la 3ème) et la catégorie 2 (2nd à la Terminale).

Les premiers de chaque genre et dans chaque catégorie reçoivent :

– Poésie : Le prix Paul Ahizi

– Nouvelle : Le prix Adiaffi Jean-Marie

– Conte : Le prix François-Joseph Amon d’Aby

– Théâtre : Le Prix Bernard Dadié

 

Les trois premiers textes de chaque genre dans les deux catégories sont publiés dans un ouvrage collectif. 

L’année dernière au SILA, j’ai acheté le recueil des textes primés en 2017.

 

Les grands vainqueurs de l’édition 2017 sont : 

  • Atiapo Affoué Laure du Lycée Mamie Adjoua de Yamoussoukro qui s’adjuge le Prix Jean-Marie Adiaffi de Nouvelle avec sa nouvelle «Le sang qui coule en moi», 
  • Ouattara Fatoumata du Lycée Moderne 2 de Bondoukou, obtient le Prix Joseph Amon d’Aby de Conte avec «Konnonwoulé», un conte d’aventure plein de sagesse
  • Dianikoro Ekra Adjoua, élève au Lycée de Jeunes filles de Yopougon, lauréat du Prix Paul Ahizy de poésie avec son poème «Préautopsie»
  • Konan Abodjé, élève au Collège Alfred Nobel de Marcory, lauréat du Prix Bernard B. Dadié de Théâtre avec sa pièce intitulée «Héritage». 

 

J’ai trouvé du temps pour le lire cette année et j’ai admiré le talent de ces jeunes garçons et jeunes filles surtout dans les genres du conte et du théâtre. Les textes démontrent l’imagination fertile de leurs auteurs. Ils sont porteurs de moralité, recommandent au lecteur de cultiver les valeurs d’humilité, de solidarité, d’hospitalité, d’amour et du travail, la culture du travail aujourd’hui étant bafouée.

La relève littéraire ivoirienne est assurée. J’espère surtout qu’ils vont entretenir leur fibre littéraire. 

J’ai maintenant hâte de découvrir les ouvrages des précédentes éditions. 🙂

 

GM signature

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Contes des royaumes de Sarah Pinborough : Beauté et Charme

Après avoir lu la nouvelle d’Aqiil Gopee, une envie furieuse de lire des réécritures de contes est montée en moi. J’ai donc découvert la saga des contes du royaume de Sarah Pinborough. Les couvertures sont superbes !

Couverture Contes des royaumes, tome 1 : PoisonCouverture Contes des royaumes, tome 2 : CharmeCouverture Contes des royaumes, tome 3 : Beauté

Une saga, trois tomes portant sur Blanche Neige, Cendrillon et la belle au bois dormant.

Après avoir consulté les avis de lecteurs sur la saga, j’ai commencé par le 3e tome qui est un préquel aux deux autres.

 

Couverture Contes des royaumes, tome 3 : Beauté

Le prince d’un royaume dont on ignore le nom est jugé puéril selon ses parents. « Il a besoin de vivre une véritable aventure », affirment-ils.

Le roi va lui confier une mission : trouver une ville enfouie. Un terrible fléau s’est abattu sur elle. La forêt, toute vibrante de magie si près des flancs de la montagne, s’est refermée sur elle. Les arbres et les taillis se sont mis à pousser, si hauts et si denses que la cité tout entière et ses habitants se sont retrouvés coupés du monde et engloutis à jamais.

Le prince est accompagné d’un chasseur dans cette mission. Je pensais revisiter l’univers de la Belle au bois dormant mais l’auteure va au-delà. Ce tome est une imbrication de plusieurs contes: le chaperon rouge, La belle au bois dormant, la Belle et la bête, Raiponce…

Au début, ça paraît un peu brouillon. Cela peut perturber car on ignore où l’auteure veut nous mener mais on se laisse porter par son imagination et son audace.

Elle s’est complètement éloignée des contes traditionnels, les a faits à sa sauce au point de mettre des scènes crues de sexe !!!! Elle est dans l’air du temps mais c’est une démarche incongrue pour moi. 

Quid de la forme ?

Narration à la 3e personne, vocabulaire désuet. J’ai trouvé que ça convenait au contexte de l’œuvre.

J’ai passé un bon moment de lecture mais il n’y a pas eu l’étincelle. J’ai trouvé certains passages très lents.

Je ne me suis attachée qu’à deux personnages : le chasseur et Petra, le chaperon rouge. J’aurais voulu qu’ils finissent ensemble mais ils en ont décidé autrement. Que voulez-vous ? Les personnages font ce qu’ils veulent.

Le conte s’achève sur une fin ouverte. Y aurait-il un tome 4 prévu ?

 


 

La majorité des lecteurs ayant détesté le tome portant sur Blanche Neige, je suis passée au tome 2, dédiée à ma princesse Disney préférée : Cendrillon.

Couverture Contes des royaumes, tome 2 : Charme

Là encore, l’auteure fait à sa guise. J’oublie complètement la Cendrillon qui m’a fait rêver toute petite et reste attentive à la nouvelle version de Cendrillon.

20 ans, rousse, vivant avec son père, sa belle-mère et l’une de ses belles-sœurs pas du tout méchante. C’est une sœur à aimer. Elle est intelligente, déterminée, loin d’être capricieuse.

Cendrillon est la servante de toute la maison mais le père ne dit rien. Il a d’autres choses à faire comme publier son roman. Dès les premières lignes, l’auteur m’a donné un personnage à détester : le père. 

Cendrillon rêve depuis toute petite de se marier au prince mais ne peut assister au bal. Sa fée marraine intervient, lui permet d’y assister mais lui pose une condition une fois qu’elle sera fiancée au prince et amenée au château.

On découvre que cette fée marraine n’en est pas vraiment une et que le prince charmant a bien des secrets…

J’avoue avoir eu un peu de mal avec cette réécriture. Cette Cendrillon est avide de désir charnel, s’adonne au plaisir en solitaire. On est vraiment dans un conte pour adultes libertins. Je n’ai pas du tout apprécié. Ce n’est pas ma vision de la relation sexuelle.

J’ai par contre apprécié sa relation avec le chasseur. J’ai l’impression que c’est le personnage que l’auteure travaille le mieux.

Comme dans le tome 3, l’auteure fait intervenir des personnages d’autres contes tels que Hansel et Gretel, Robin des bois et Blanche Neige !

Je n’ai pas du tout compris l’épilogue avec Blanche Neige, ça n’avait aucun sens pour moi.

Par ailleurs, il y a certaines péripéties comme la disparition des enfants du village qui ne sont pas assez développées.

Ces bémols n’ont pas altéré le côté divertissant de ma lecture mais ils sont assez persistants pour ne pas faire de ce conte une lecture mémorable.

  


 

Pour vous, chers amis, qu’est-ce qu’une réécriture de conte ?

Doit-elle garder les éléments essentiels du conte traditionnel ou être une histoire parallèle à l’original ?

 

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