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Des cris sous la peau – Fatimata DIALLO BA

Une voix extérieure présente une petite fille de 45 ans qui s’apprête à prendre l’avion pour la 2eme fois de sa vie.

Être une petite fille à 45 ans ? Cette femme n’est donc pas mature ? Elle est mariée, a deux filles, un travail. Pourquoi se considère-t-elle comme une petite fille ?

Son voyage à Dakar apporte des éléments de réponse, permet de mieux faire connaissance avec elle. On découvre une femme qui a manqué d’amour maternel. Elle n’a pas connu sa mère, a été élevée par la sœur de cette dernière. Une tante qui a toujours préféré sa fille.

On découvre l’horreur qu’elle a subie enfant, son mariage à un cousin lointain à 18 ans, les nombreux coups qu’il lui porte fréquemment l’obligeant à devenir invisible, inodore et muette.

Des souffrances de femme qui ne sont pas un cas isolé. Sa voisine du vol Paris-Dakar lui raconte la polygamie qu’elle vit, son absence de maternité.

La fille de Saran, masseuse traditionnelle originaire du Mali, a aussi été victime de la jalousie perverse d’une coépouse et de la violence aveugle d’un époux manipulé.

Arame, la cousine de la petite fille de 45 ans, a aussi des malheurs cachés sous sa peau. Elle est énorme comparée à la petite fille qui est maigre. Boulimie contre anorexie. Rejet ou consommation excessive de la nourriture pour cacher un mal-être.

Toutes ces femmes acceptent leurs souffrances, c’est leur seconde peau. 

Le surnaturel intervient, la petite fille qui était figée dans l’adolescence va entrer en contact avec sa mère. Cela m’a fait penser à De l’autre côté du regard de Ken Bugul.

La petite fille _appelons la maintenant par son prénom Yandé _va entendre des mots d’amour, guérir de ses blessures, devenir une femme. 

Yandé appelle les femmes à ne plus être silencieuses, à dénoncer haut et fort ce qui ne va pas. 

Ce roman renvoie à la condition des femmes au Sénégal où viols et meurtres des femmes sont légion. J’ai apprécié ma lecture, c’est un roman court et fluide. J’ai été contente de le finir et passer à autre chose. Le récit est bien écrit, il y a des instants d’émotion mais ce n’est pas transcendant. Par ailleurs, j’ai trouvé le style assez scolaire. Au niveau du fond, j’aurais voulu que les thèmes soient développés en profondeur. Des cris sous ma peau ne fait que les effleurer…

 

Pour en savoir plus sur le roman, cliquez ICI

 

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Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Comme le bon pain de Mariama Ndoye

« Je dédie ce livre à toutes les « Dames pâtes », qu’elles soient pétries par des mains pures ou moins pures ; qu’importe, le levain fera monter la pâte et le bon pain nourrira le monde. Paraphrasant Térence, j’affirme : « Je suis femme, je veux que rien de ce qui est féminin ne me soit étranger. »
Toute femme, à la lecture de ce livre, se retrouvera à l’une ou l’autre page, ce n’est pas un hasard… J’ai donc peint un panneau de l’immense fresque que constitue l’éternel féminin. »

l'Afrique écrit

Ce roman est arrivé dans ma wishlist après l’avoir vu dans la liste des coups de cœur d’Isaïe Biton Koulibaly l’un des auteurs les plus célèbres de mon pays. J’ai voulu savoir pourquoi il avait adoré ce roman.

J’ai déjà lu une biographie de Mariama Ndoye et j’avais apprécié sa plume. La douceur émane de ses écrits, chose commune aux auteures sénégalaises que j’ai lues.

Dans ce roman, Bigué est la narratrice. Elle m’a fait sourire dès les premières lignes. avec sa forte confiance en elle. Elle est consciente de ses atouts et elle les égrène sans en oublier aucun.

Bigué nous fait des confidences. Des confidences qui lui appartiennent et celles des femmes de son entourage.

On le dit souvent dans mon pays : si ton homme croise le chemin d’une sénégalaise, tu es foutue ! Les femmes sénégalaises savent s’occuper des hommes et ce que Bigué nous confie dans ce livre ne font que confirmer ces dires. Les femmes sénégalaises sont dangereuses ! (rires)

Avec Bigué, on en apprend beaucoup sur l’art conjugal. Les femmes sénégalaises sont aux petits soins de leurs hommes, on leur inculque ces valeurs dès l’enfance. On leur apprend qu’elles doivent lutter pour garder leur mari près d’elle et être la préférée si elles sont dans un foyer polygame. Elles sont donc prêtes à tout pour assurer la stabilité de leur foyer. A la guerre, comme à la guerre !

Bigué nous livre ses états d’âme de femme qui aura bientôt une co-épouse. Elle nous livre les peines des femmes mariées, ces femmes mariées aux hommes volages, polygames.

Ce qu’elle a enduré dans son ménage, le pain ne l’a pas enduré dans le four.

 

Le mot est lâché: la polygamie. Notre mal n’est pas ailleurs, nous ne sommes ni voilées, ni dévoilées d’ailleurs, contre notre gré. Nous ne sommes ni excisées, ni infibulées, ni vendues, ni violées. Non ! Pire que cela ! Nous n’avons pas le droit d’aimer et d’être aimées en paix.

 

Elle nous dresse aussi le portrait de la société sénégalaise :

La vie dans ma société consiste en cela, sauvegarder les apparences au mépris parfois de son propre équilibre mental. Cela s’apprend. Comme tout dans la vie, cela se maîtrise petit à petit puis cela devient une seconde nature, puis une vraie nature, entre-temps on est devenu une autre. La maturité accouche aussi dans la douleur. On mûrit en perdant un être cher, une situation sécurisante, une bonne santé. Moi, j’étais appelée à mûrir en perdant mes certitudes.

 

J’ai bien aimé ce livre qui raisonne sur l’amour. J’ai souri en lisant certains proverbes et réflexions.

Au bout d’un certain temps, il ne reste rien d’un amour, si grand fût-il. Il aura pu se muer en amitié, en tendresse apitoyée, en fraternité, voire se dénaturer en indifférence, haine ou mépris.

 

“Le cœur est un tombeau” nul ne doit voir ce qui s’y trame, ce qui s’y joue, ce qui s’y passe réellement.

 

Aussi dans la famille, notre miroir préféré est-il devenu le regard des hommes. Il est presque plus flatteur que le vrai et pour cause, souvent intéressé.

 

L’intrigue est assez linéaire, du coup je me suis un peu ennuyée à la moitié de l’ouvrage. Heureusement le livre ne compte pas plus de 200 pages. J’ai compris pourquoi Isaïe Biton Koulibaly a aimé ce livre, il aborde son sujet de prédilection : les relations conjugales.

CONCLUSION : Comme le bon pain est une douce lecture. Si vous avez envie d’avoir quelques astuces pour “pimenter” votre vie de couple ou rire des mésaventures conjugales, n’hésitez pas à  lire ce roman.

ATTENTION : Ce livre est fortement déconseillé aux féministes. Elles vont péter une durite ! 

Christmas

Editions : Nouvelles Editions Ivoiriennes

Nombre de pages : 190

Date de publication : 2001

signature coeur graceminlibe

Publié dans Périple

Africa Tour Challenge -168 heures à Dakar

Vivre c’est partir.

Vivre c’est rêver.

Vivre c’est être curieux, découvrir.

Vivre c’est voyager.

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Je rêve depuis quelques années  de connaître un peu plus mon continent africain, l’Afrique subsaharienne en particulier. Cette année, j’ai eu l’occasion de réaliser mon rêve. J’ai passé une semaine à 2400 km de chez moi dans la ville de…

Dakar

 

Mon périple a commencé un lundi. Convoquée une heure plus tôt pour l’enregistrement, j’ai dû patienter. L’attente a été plus ou moins difficile, j’avais hâte de découvrir Dakar, de voir en vrai ce que les photographies sur Google relatent.

En attendant d’embarquer, je lis, j’imagine, je rêve ma semaine à Dakar. C’est avec grand plaisir que je rejoins l’avion d’Air Côte d’Ivoire. C’est la première fois que je voyage avec la compagnie nationale et j’ai beaucoup aimé. Je suis fan de leur slogan ❤ ❤ ❤

 

 

Après deux heures de vol, je suis enfin à Dakar. J’inspire un grand coup à ma sortie de l’aéroport. Il fait froid à Dakar, ça change de la grande chaleur à Abidjan. Je me dirige vers la gare de taxis. Ma charmante amie chez qui je dois séjourner habite à la Medina. La course doit faire 3000 ou 3500 francs CFA (environ 5 euros) m’a t-elle dit. C’est cette somme que je dis au chauffeur de taxi mais il ne démord pas, la course fait 5000 francs CFA. Il passe le mot à ses collègues. Ne parlant pas wolof, je ne peux pas aller bien loin dans les négociations. J’accepte de payer 4000 francs CFA, ma première dépense à Dakar. 

Le paysage défile, j’ouvre grand les yeux, regarde chaque visage, chaque bâtiment. Medina est visiblement bien loin de l’aéroport. Après une vingtaine de minutes de trajet, je suis à Medina, un quartier populaire qui me fait penser à Treichville, l’une des communes d’Abidjan. 

Je m’installe chez ma généreuse amie et dans ma tête se peaufine l’agenda de mon circuit touristique, les choses sérieuses peuvent commencer. 

J’ai bougé, j’ai visité, j’ai admiré les merveilles de la nature, les réalisations des hommes.

Si un jour, vous arrivez à Dakar, voici les 10 commandements qu’il vous faudra respecter

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1. Ton sac et ton porte-monnaie, tu protégeras.

Je n’ai pas été volée mais bon on ne sait jamais, des esprits mal intentionnés peuvent se réveiller alors on fait attention à ses affaires quand on est dans des lieux publics.

 

2. Le monument de la renaissance africaine, tu visiteras

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Le Monument de la Renaissance africaine est un monument de 52 mètres en bronze et cuivre à Ouakam, une commune de Dakar, sur l’une des deux collines volcaniques qui surplombent la capitale sénégalaise, les Mamelles, la plus haute portant déjà le phare des Mamelles.

Le monument représente un couple et son enfant, l’homme portant son enfant sur son biceps et tenant sa femme par la taille, « une Afrique sortant des entrailles de la terre, quittant l’obscurantisme pour aller vers la lumière ».

Le monument est tourné géographiquement vers la statue de la liberté.

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Monument  de la renaissance vu d’en bas

 

 

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monument vu de dos

 

A l’intérieur du monument, il y a un agréable musée que j’ai pris plaisir à visiter. La visite simple du musée jusqu’au 3e étage coûte 1000 francs CFA et celle du 15e étage coûte 3000 francs CFA. 

Un super guide vous donnera les moindres détails du monument, il vous fera visiter la salon authentique africain où le président Abdoulaye Wade a reçu les invités officiels lors de l’inauguration du monument, la salle est agrémentée de jolies œuvres d’art, dons de pays d’Afrique comme la Côte d’Ivoire, le Ghana. 

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Au 3e étage, vous prendrez plaisir à voir la sociosculpture réalisée par l’artiste Djibril Goudiaby. Ces sculptures représentent d’une part la diversité culturelle du Sénégal à travers les différentes ethnies qui le composent et d’autre part les hommes du futur qui sont très loin des robots. 

 

En quittant le monument, que vos pas se portent vers la boutique de souvenirs ou les boutiques des artisans. Achetez-vous des bracelets, colliers, sacs…

3. Le marché de sandaga, tu verras de loin

Ce marché est dans le quartier du Plateau. Les vendeurs sont assez agressifs. Une fois arrivée, je n’avais qu’une envie : repartir. Privilégiez les marchés de quartier comme HLM si vous voulez acheter des boubous par exemple. A Sandaga, ils sont assez chers.

Mettez-vous très loin, prenez une photo pour dire que vous y êtes passés et continuez votre visite du Plateau. Passez devant la Présidence où on ne peut malheureusement plus faire de photos. Faites également un tour à la cathédrale.  

 

4. A la galerie Antenna, tu marqueras un arrêt

Si vous avez une âme d’artiste, faites un tour à la galerie Antenna située dans le quartier du Plateau. On y trouve une grande quantité d’objets variés, anciens et récents, peintures modernes, masques et statuettes, bijoux et bibelots. C’est hyper beau à regarder. 

5. Des inconnus qui te proposeront de venir voir leurs oeuvres d’art, tu éviteras

Lors de ma promenade au Plateau, j’ai rencontré un sénégalais qui s’appelait Paco et qui m’a suggéré de juste venir voir ses oeuvres d’art. Il insistait tellement que j’ai accepté. Il m’a menée vers un magasin où l’on vendait des sacs en tissu africain, des accessoires qui étaient très jolis soit dit en passant. Il m’a ensuite proposé d’être mon guide pour ma visite du Plateau. C’est gratuit m’a-t-il dit. « Ce n’est pas l’argent qui compte mais l’art des gens. » Belle phrase qu’il a certainement dû oublier à la fin de la visite de la cathédrale et du marché de Sandaga puisqu’il m’a demandé des sous. Je lui ai remis 500 francs CFA (moins d’un euro) pour son plus grand bonheur 😛

6. A la plage, tu te perdras.

La plage non loin du Sea Plaza (un centre commercial) est magnifique et il y a une salle de sport en plein air. J’ai beaucoup aimé le concept. 

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J’ai aimé me perdre dans le bleu de cette plage bien entretenue avec ces rochers. Un endroit idéal pour faire le vide, respirer l’air pur, s’extasier devant la beauté de la nature.

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7. Du passé esclavagiste, tu te souviendras

C’est un gâchis d’être à Dakar et de ne pas aller sur l’île de Gorée, l’île-mémoire. Marcher sur la terre de ceux qui ont été privés de leur dignité, vendus comme du simple bétail, ceux qui ont douloureusement fait le chemin du non -retour.

J’ai été émue de visiter chaque recoin de cette île surtout la maison des esclaves et qui rappelle l’un des plus grands crimes contre l’humanité. 

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Les esclaves embarquaient à cette porte. Franchir cette porte signifiait le déracinement, l’éloignement définitif, la séparation. Cette porte est appelée la porte de non retour 

 

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la cuisine des marchands d’esclaves.  C’est révoltant de voir qu’au dessus de l’horreur, des hommes vivaient la belle vie. Comment peut-on vivre au-dessus de gens que l’on fait souffrir ?

 

Le village tout entier est à visiter. C’est encore mieux si vous avez un guide pour vous expliquer l’histoire de cette île. Ils vous aborderont dans le bateau qui mène à Gorée ou à votre descente du bateau. Il est préférable de les choisir, avec les guides de la commune, vous paierez 8000 francs CFA. Moi, j’ai donné la moitié à mon sympathique guide 🙂

La visite dure environ une heure. Les ruelles du village de Gorée sont magnifiques. Les couleurs des façades des maisons sont chatoyantes : rouge, rouge-orangé, jaune, rose. La diversité de son architecture provient de la domination de l’île par les portugais, hollandais, français et anglais.

Promenez-vous et tombez sous le charme des palmiers, baobabs, bougainvillées et hibiscus. Découvrez le Musée historique qui expose des objets de la préhistoire africaine, l’Église Saint-Charles-Borromée, l’ancienne École William-Ponty, l’une des plus anciennes mosquées en pierre du Sénégal, l’ancien palais du Gouverneur.

La promenade peut se poursuivre jusqu’au plateau du Castel, la partie la plus élevée de l’île, qui offre une vue panoramique sur la mer et sur la ville de Dakar. Les vieux canons pointés vers la mer rappellent la présence coloniale dans l’île.

 

 

 

Faites un tour à la plage et quand la faim commencera à vous oppresser, privilégiez les restaurants un peu à l’écart de la plage. 

J’ai mangé dans l’un des restaurants qui font face au débarcadère et j’ai eu droit à un yassa au poulet dont le riz était froid. Heureusement que mon bissap était bon. 

De plus, je n’étais pas très détendue durant mon déjeuner. Je n’aime pas les chats et ils n’arrêtaient pas de venir quémander la nourriture. 

 

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8. Au Lac Retba, tu t’émerveilleras

Je ne sais pas pour vous mais je crois fermement que la nature ne s’est pas faite elle-même, qu’il y a un être extrêmement doué derrière tout ça. Je lui ai exprimé mon admiration quand je suis arrivée au lac rose. 

Le lac Rose, de son vrai nom lac Retba doit sa renommée à la teinte originale et changeante de son eau. 

Il est difficile à atteindre pour ceux qui n’ont pas de voiture. J’ai loué un taxi de Medina qui m’a menée jusque-là moyennant un tarif de 20000 francs CFA (environ 30 euros) sans compter les péages. Le chauffeur a été très sympathique, d’autres chauffeurs contactés me demandaient au moins 30000 francs CFA. 

La couleur du lac est due à une cyanobactérie, organisme microscopique qui fabrique, surtout par temps de vent sec, un pigment rouge pour résister à la concentration de sel. C’est vraiment impressionnant.

En février, il fait froid, j’ai eu beaucoup de chance que le lac soit rose parce qu’il ne l’est que lorsqu’il fait vraiment chaud. 

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9. Au Bideew, tu te rafraîchiras, à L’endroit, tu mangeras et te divertiras

Le Bideew est situé dans le jardin du Centre Culturel Français de Dakar. C’est un restaurant très calme où vous pourriez vous détendre après une longue visite du quartier du Plateau.

J’ai dégusté une crème caramel. Le voyage gustatif m’a coûté 2500 francs CFA (environ 4 euros)

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L’endroit, restaurant situé sur le VDN, on mange bien même si le service tarde un peu. Il y a également de la très bonne musique live. Mon goût et mon ouie ont passé un bon moment. 

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10. Tu ne quitteras pas Dakar sans aller à Marina Bay.

Ce cadre magnifique est une petite plage aménagée. Vous pourriez profiter du restaurant, de la piscine. C’est l’endroit idéal pour ne pas se soucier du temps qui passe.

 

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Maintenant que vous avez vos 10 commandements en poche, et si je vous montrais le portrait chinois de cette belle ville ?

 

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Si Dakar était un type d’art ?

La peinture. Je pense aux tableaux vus à Gorée et faits avec différents sables venant de toutes les contrées du Sénégal.

Si Dakar était une couleur ?

Le bleu pour les belles mers, la fraîcheur, le calme ressenti en parcourant les artères de la ville.  

 

Si Dakar était un genre musical ?

L’ethno-jazz qui s’inspire des musiques du monde.

 

Si j’étais un signe de ponctuation ?

Le point d’exclamation. Il y a tant de raisons de s’exclamer à Dakar : la nature par exemple ou encore lorsque le chauffeur de taxi nous annonce un montant exorbitant. 

Si Dakar était un prix littéraire ?

Le Prix Senghor.

Si Dakar était une planète ?

Mars.

 

Si Dakar était un des 7 péchés capitaux ?

L’avarice 😛

 

Si Dakar était un des cinq sens ?

La vue pour capter tous les endroits magnifiques.

Si Dakar était une pièce de la maison ?

Le balcon pour le grand bol d’air frais, le calme, la relaxation. Et du balcon, on a un oeil sur l’extérieur. 

 

Si Dakar était un parfum ?

Opium d’Yves Saint Laurent. Dakar séduit. 

 

Si Dakar était un épice ?

Ce serait le gingembre. Plein de fraîcheur et doux à la fois.

Si Dakar était une variété de café ?

L’arabica. Doux qui se distingue par sa finesse.

 

Si Dakar était une boisson sans alcool ?

Lipton Ice Tea saveur citron vert- menthe. Toujours pour la frâicheur ressentie à Dakar. 

J’espère que vous avez apprécié l’escapade. Avez-vous voyagé récemment ? Où étiez-vous ?

signature coeur graceminlibe

Publié dans D.S.K, Histoires

D.S.K (1)

dsk

D.S.K – Chapitre 1

«Eh ben! On n’est pas prêt d’arriver au Plateau» Dis-je intérieurement en observant la longue file dans laquelle le wôro-wôro* se trouve depuis un quart d’heure.

J’habite à Angré depuis plus de six mois et les jours ouvrés se ressemblent, entre 06 heures 30 et 08 heures la circulation n’est jamais fluide.

A 07 heures 20, je suis devant l’immeuble Alpha au Plateau. Wahed Conseil, le cabinet de conseil en conduite du changement dans lequel je travaille depuis trois ans s’y trouve. Yaoundé. 

Une bonne journée souhaitée aux occupants de l’ascenseur, je me rends au bureau de Madame Brégui, notre assistante de direction. Elle sort une bouteille de dêguê de son petit réfrigérateur dès qu’elle me voit entrer. Comme d’habitude, j’essaie de marchander le prix de la bouteille en vantant la beauté étincelante de la vendeuse et comme d’habitude mes mots n’ont aucun effet sur Madame Brégui, elle réclame ses 850 francs.

Je n’ai aucun problème d’argent surtout que mon salaire a été revu à la hausse lors de mon passage au grade de consultant senior, il y a trois mois. Je ne suis pas avare non plus, je fais semblant de marchander juste pour taquiner Madame Brégui. La tête qu’elle fait quand je fais l’éloge de sa beauté  et le sourire qu’elle a quand elle me demande son dû me rappelle ma mère et j’adore taquiner ma mère.

 

Ma bouteille en main, je rejoins le bureau que je partage avec deux autres consultants seniors.  J’ai à peine le temps de répondre à un mail qu’Adelka, une collègue, vient me chercher. La réunion hebdomadaire de l’équipe va bientôt commencer. 

Pendant un quart d’heure, nous échangeons sur les missions en cours et les prochaines qui seront déployées.  A mon retour au bureau, je peaufine un rapport quand je reçois un mail de M. Rached, l’un des trois managers du cabinet. J’inspire un grand coup. J’espère qu’il m’a positionné sur la mission sur laquelle je rêve d’être, celui-là ! 

Un énorme sourire se dessine sur mes lèvres. Yes ! Je suis sur la mission SOLIC ! Dans dix jours, je serai à Dakar !

Je prends mon bloc-notes et me dirige vers le bureau de M. Rached avec le regard brillant. Quand j’en sors, je vais voir Madame Brégui pour la planification  de mon séjour dakarois.

Je passe le reste de ma journée à parfaire les rapports des missions terminées et à planifier ma mission chez Solic. Je quitte le boulot aux alentours de 19 heures. Il me faut un quart d’heure à pied pour rejoindre le domicile de mes parents.

En bon célibataire et n’ayant pas de servante, je vais quotidiennement dîner chez eux. C’est ma mère qui vient m’ouvrir.

 

Ma mère: Didier! Toujours à l’heure quand il s’agit de manger.

 

Moi, faussement vexé: Maman! Faut pas gâter mon nom. Vous mangez à 20 heures et il est 19 heures 30. Tu vois bien que je ne suis pas venu pour ça.

 

Ma mère :Donc à 19h 58, tu vas rentrer chez toi alors? Pas besoin de mettre une assiette. Me dit-elle en ouvrant les placards où elle range les couverts:

 

Moi: Maman, tu vas laisser, ton 2ème fils, celui qui te ressemble le plus, rentrer chez lui sans manger?  Demandé-je avec le visage le plus tendre au monde 

 

Ma mère: Fais, tu vas te marier, Didier. Je suis fatiguée de cuisiner pour toi. Fait-elle en remuant la tête 

 

Moi, le sourire aux lèvres : Je ne vais pas te manquer quand je ne viendrai plus manger ici?

 

Ma mère : Pas du tout.

 

Moi : Merci maman _ Elle me regarde étonnée _ Oui, je sais tu dis toujours le contraire de ce que tu penses.

 

Je l’enlace très fort avant de lui demander où se trouve le boss de la maison. Il est chez le voisin en train de jouer aux dames. C’est son activité favorite depuis qu’il a pris sa retraite, il y a deux ans. Mon père arrive à 19h58. Je regarde ma mère en souriant. Je ne suis pas le seul à arriver à l’heure pour manger hein mais comme c’est le boss, nul n’osera lui faire la remarque. 🙂

 

Ma mère me remet deux Tupperware quand je leur annonce que je rentre chez moi, une heure plus tard. Humm! La femme là n’est pas prête à me revoir.

 

Mon prochain séjour à Dakar occupe mes pensées sur le trajet du retour. Je sens que je vais y passer les plus beaux jours du reste de ma vie…

 

Je file à la  douche dès que je suis chez moi puis j’allume mon ordinateur. Je dois informer mes potes du 221, Khari et Salim-Yeni, de mon arrivée prochaine.

Khari, Salim-Yeni et moi, nous nous sommes rencontrés lors d’un match de football qu’organisait la CESAM (Confédération des Etudiants et Stagiaires Africains au Maroc) Casablanca il y a neuf ans. Nous étions à l’époque de jeunes bacheliers venus frapper aux portes du Royaume du Maroc afin de recevoir le savoir.

Nos affinités ont créé un lien très fort entre nous, je les considère comme des frères.

 

Khari est connecté sur Skype. Je l’appelle.

 

Moi : Allô! Khari, Khari!

 

Khari : Nous sommes dans l’obligation de rejeter votre appel. Votre correspondant ne reçoit que des appels provenant de la classe féminine et…

 

Moi : Allô Khari! Dis-je en imitant la voix d’une femme.

 

Khari: Tu es fou, mon gars. Alors on dit quoi?

 

Moi: Je suis calé. Salim-Yeni est à la maison?

 

Khari: Non. Il est au boulot.

 

Moi: Ah ouais, j’avais oublié qu’il bossait en soirée. Bon, tu es bien assis?

Khari: Pourquoi tu es si excité? T’es enceinte? 

 

Moi, riant: Oui, on va avoir un bébé, idiot!

 

Khari, le regard coquin : J’espère que la grossesse te donnera des formes.

 

Moi, remuant la tête: Quand est-ce que tu vas grandir, l’ami? Bref ! Je serai à Dakar dans dix jours, type !

 

Khari : C’est cool ça ! Et tu viens pour…

 

Moi : Le boulot mais je me ferai un plaisir de me jouer les touristes à mes heures perdues. Je vais goûter à l’enjaillement à la sénégalaise.

Khari : En tout cas et je ne pense pas que tu auras envie de repartir à Abidjan.

 

Moi : Non, toi aussi. Tu ne peux pas comparer Dakar à Abidjan. Ce n’est pas la même Champions’League!

 

Khari : Comment tu dis déjà? Fait-il en fermant les yeux. Ah oui, c’est coca-cola qui fait publicité sinon bissap est serein.

 

Moi : Lol. Je vais arrêter de te sortir les phrases de ce genre.

 

Khari : Continue, type. Je sors souvent ça à mes proies niveau 3. Elles sont toutes émoustillées. Dit-il en souriant. Bref! Tiens-nous informé de ta date d’arrivée et du lieu de ton séjour. Salim-Yeni et moi allons te concocter un programme de feu.

 

Moi: Avec masseuse et danseuse privée, j’espère. J’ai besoin de prendre du bon temps, Khari, de profiter de la joie d’être à nouveau célibataire.

 

Khari : Olidia ne veut vraiment plus de toi?

 

Moi : Je ne veux plus d’elle également. Ce n’est pas l’unique fille sur la terre. Je ne vais pas courir après elle. Bon, je vais te laisser, type. J’ai ramené des dossiers à traiter.

 

Khari : Ok. Bonne soirée. A bientôt.

 

Je raccroche et Skype me notifie que la chère Olidia mentionnée plus tôt est connectée. Je la bloque avant de me déconnecter.  Il ne faut garder aucun lien avec le passé.

 

Olidia a été ma copine pendant un an et elle a mis un terme à notre relation parce que je n’étais pas assez impliqué dans la relation selon elle. Après un an de relation, je ne m’étais toujours pas décidé à la présenter à mes parents et à rencontrer au moins sa mère, selon elle c’était un synonyme de manque de sérieux donc Madame a mis fin à la relation. Je l’aimais beaucoup mais je n’ai pas cherché à la retenir. Je ne suis pas le genre d’homme à supplier, des femmes, la terre en compte en grand nombre.

Fermons donc cette parenthèse sans valeur ajoutée, ouvrons un nouveau chapitre: mon prochain séjour en terre sénégalaise. Je compte me jouer aux touristes, assouvir mes fantasmes sur les femmes sénégalaises, m’enivrer de leurs secrets érotiques. J’ai fréquenté une sénégalaise à Abidjan mais je ne pense pas avoir eu affaire à une vraie sénégalaise. Vivre à Abidjan l’a sûrement dénaturée. Il vaut mieux prendre le fruit qui est encore sur l’arbre que celui qui se trouve à côté.

 

 

10 jours plus tard

 

L’avion vient d’atterrir, je tente de m’insérer dans la file de passagers tant bien que mal, ils semblent tous plus pressés les uns que les autres. A la sortie, j’ai ma première déconvenue, il n’y a pas de tube mais un escalier en fer que l’on doit tout bonnement descendre pour rejoindre le bus qui nous attend sur le tarmac. Bus dans lequel il faut un petit peu jouer des coudes pour entrer. Il fait très chaud, une chaleur étouffante qui me fait tomber la veste, et qui a fait tomber la veste à deux jeunes filles en face de moi pour le plus grand plaisir de mes yeux ! Elles me sourient je leur souris aussi malheureusement le bus s’arrête, ça n’ira pas plus loin. Une fois dans la salle des formalités je m’insère dans la file CEDEAO qui me permet d’évoluer plus rapidement, vive la libre circulation des personnes!

 

Le policier : Vous êtes là pour affaires?

 

Moi : Oui on peut dire ça comme ça!

 

Le policier: ok.

 

Il me rend mon passeport et je passe dans la salle d’à côté pour tenter de récupérer mes bagages. C’est un peu la jungle, j’essaie de m’approcher du tapis roulant.

 

_ : Mr SSariot ! SSariot !

 

Je me retourne pour voir qui m’appelle, je tombe sur un Monsieur en tenue grise manœuvrant le fameux « ssariot ».

 

Lui : tu veux un « ssariot » mon frère?

 

Moi : Oui merci

 

Lui : ça fait 5000

 

O_o! 5000 pour un chariot?! Il n’exagère pas un petit peu lui? Je me retourne pour voir s’il y a d’autres et une dame vient de laisser son chariot sur lequel je me précipite. Mon vendeur-loueur de chariot s’éloigne vers un autre pigeon!

 

Une fois mes bagages récupérés il me reste un dernier rempart à franchir, et pas des moindres la douane. On sait tous comment ils peuvent être chiant, mais apparemment je suis dans un bon jour ils n’ont pas fait de difficulté, il faut dire qu’avant moi il y avait une dame dont la valise était remplie de chemises qu’ils soupçonnaient d’être destinés à la vente même si elle jurait par tous les dieux que ce n’était que des cadeaux. J’ai refermé mes valises et je suis sorti à la recherche de mes potes…

 

Je remue la tête quand je vois Khari et Salim-Yeni avec des pancartes où sont écrits: Didier N’Gouan toujours imité jamais égalé.

Je fais semblant de les dépasser et ils me suivent avec leurs pancartes.

 

Moi : Les gars vous êtes fous !

 

Salim-Yeni (SY) : Bonne arrivée l’ami.

 

On s’enlace puis on quitte l’aéroport. Je prends possession de ma chambre à la Résidence Gogo Sara puis nous mettons le cap sur le Plateau, le quartier où résident mes potes depuis 2 ans.  

Ils me font entrer dans un trois-pièces sobre mais élégant. Salim-Yeni  m’emmène au salon tandis que Khari se dirige vers leur cuisine. Il en revient avec une bouteille de champagne et des flûtes.

 

Moi : Ça fait du bien de vous retrouver les gars ! Notre dernière rencontre remonte à …

 

Khari : 4 ans. On quittait définitivement Casablanca. Ah ! C’était la belle époque.

 

Moi : Tu parles comme si nous sommes vieux. Nous n’avons que 27 ans.

 

SY : Et il faut en profiter.

 

Moi, en le pointant du doigt et l’air malicieux : Tu es dans le vrai. On trinque à quoi? (j’observe la bouteille de champagne). Je rêve où Salim-Yeni a oublié sa bonne résolution qui était de ne plus toucher à l’alcool?

Khari, dubitatif: Ah, il a fait des recherches très avancées dans le coran et il y a lu qu’on peut boire mais ne pas en abuser.

 

SY: Bon! On la boit cette bouteille ? (Levant son verre) A ton séjour parmi nous et à notre amitié.

 

Moi et Khari : A notre amitié.

 

SY, après avoir pris une gorgée: Ça fait plaisir de voir que tu n’as pas perdu ton alacrité.

 

Moi : Et toi ton héritage de la langue française. Le poste de Senghor est toujours vacant à l’Académie française, non?

 

Nous éclatons de rire. La soirée s’écoule vite, mes potes me ramènent à ma résidence vers 23 heures.

 

La réceptionniste me dévisage avec un sourire désarmant. Ce n’est pas celle qui m’a accueilli. Celle-là est beaucoup plus belle : yeux de biche, nez fin, lèvres fines, teint noir. Je m’avance vers elle avec mon sourire de séducteur. Je lui demande l’heure à laquelle est servi le petit-déjeuner pour engager la conversation, mon sourire disparait quand elle ouvre la bouche.

 

*Nom qui désigne les taxis communaux