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Je me suis tue de Mathieu Menegaux

Depuis un moment, je n’arrive pas à dire grand chose sur les romans que je lis ou j’ai la flemme de rédiger les chroniques. Des chroniques entamées mais non publiées se prélassent dans mes brouillons.

Mais certains livres arrivent à imposer leur délai de publication. Leur intensité et pertinence rend volubile.  Je me suis tue de Mathieu Menegaux fait partie de cette classe de livres.

Couverture Je me suis tue

Livre découvert dans le groupe de lecture « Accro aux livres » sur Facebook. Les nombreux avis élogieux m’ont convaincue.

La 4e de couverture de « Je me suis tue » est réussie. Elle nous dit l’essentiel sans révéler l’intrigue. En écrivant cette chronique, je me suis demandé s’il fallait rester dans la logique du résumé ou en dire plus.

J’ai choisi la 2e option mais rassurez-vous je n’irai pas dans les moindres détails.

 

Claire, notre narratrice est une férue de musique. 

Encore une chanson. Toutes les situations de la vie, des plus gaies aux plus noires, des plus courantes aux plus improbables, ont été décrites en chansons. 

Elle glisse dans le flot de ses paroles des extraits de chanson. Parfois, on ne s’en rend pas compte parce que les extraits collent au texte parfois ils apparaissent comme un cheveu sur la soupe. 

 

Claire est en prison depuis deux ans. Du fond de sa cellule de la maison d’arrêt des femmes à Fresnes, elle nous livre l’enchaînement des faits qui l’ont conduite en prison. Elle nous livre son témoignage, ce qu’elle a refusé de révéler aux instances judiciaires, à son mari.

Elle nous joue une partition de musique aux notes silencieuses et noires, rythme saccadé, tempo crescendo.

Victime d’une expérience traumatisante crainte par toutes les femmes, elle va s’emmurer dans le silence. Faire comme si cela ne s’était jamais passé. Ce choix du silence va lui porter préjudice. La victime deviendra bourreau, pire son propre bourreau…

J’ai apprécié ce récit qui s’étale sur moins de 200 pages. Je l’ai terminée en moins de 3 heures et j’en profite pour dire merci à tous ces auteurs qui savent qu’on n’a que 24 heures dans la journée et répondent de façon optimale à mon envie de lecture quotidienne et rapide. 😀

La plume de Menegaux a été une belle découverte. Travaillée, fluide, mélancolique et vive, elle est.

Ce récit a été une claque, une leçon de vie pour moi. Les choix que nous faisons conditionnent nos vies mais aussi celles de nos proches. Croire qu’on peut s’en sortir toute seule est carrément faux. Non, on ne peut pas tout garder en soi surtout lorsqu’on a vécu une expérience traumatisante. Il est nécessaire d’en parler ne serait-ce qu’à un psychologue.

J’ai eu de l’empathie pour cette femme désorientée après cette expérience traumatisante même si j’ai eu envie de la secouer voire de la gifler à chacune de ses mauvaises décisions. Non, tous les secrets ne sont pas bons à taire. Le poids du silence est parfois trop lourd à porter et son prix trop élevé. Claire aurait eu une autre vie si elle n’avait pas fait ses mauvais choix, si elle n’avait pas tant tenu à son image. 

Arrogante, je n’ai pas eu l’humilité de te faire confiance. Suffisante, j’ai voulu m’en sortir toute seule. J’ai été orgueilleuse, stupide et indigne.

 

Lorsqu’on arrive au twist final qui peut être abracadabrant à première vue, on ne peut qu’affirmer que Claire et son mari auraient dû aller jusqu’au bout pour confirmer leur hypothèse, effacer leurs doutes. On arrive au point final de cette histoire et on ne peut s’empêcher de dire : quel gâchis !

 

Je vous invite à découvrir ce livre percutant qui offre une belle réflexion sur la communication dans le couple, la culpabilité, le poids du silence, la gestion de cette expérience traumatisante qu’est la contrainte à un acte sexuel. 

 

En fouinant sur le net, j’ai découvert qu’un autre roman traitait du sujet et avait beaucoup de similitudes avec « Je me suis tue« . Il s’agit du roman le malheur du bas d’Inès Bayard. Coïncidence, influence ou plagiat ? Je referme la parenthèse.

 

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Reines d’Afrique et héroïnes de la diaspora noire

Aucune héroïne noire reconnue par l’histoire universelle. Sur ce constat, SYLVIA SERBIN s’est intéressée à des figures féminines qui ont marqué l’histoire de l’Afrique et de sa diaspora, de l’Antiquité au début du xxe siècle. Les reines Zingha d’Angola, Pokou de Côte d’Ivoire ou Ranavalona III de Madagascar, Madame Tinubu, commerçante et politicienne nigériane du 19e siècle, la mulâtresse Solitude en Guadeloupe et Harriet Tubman aux États-Unis, les Amazones du Dahomey ou encore la Vénus hottentote d’Afrique du Sud, figurent parmi ces vingt-deux portraits de femmes d’influence, résistantes, prophétesses, guerrières, victimes ou mères de héros, pour la plupart inconnues du grand public.

Jamais un tel ouvrage n’avait encore été écrit et c’est avec un réel talent de conteuse que l’auteure a construit, à partir de sources écrites et orales ayant nécessité plusieurs années de recherches, une fresque historique dont la lecture suscite admiration, tristesse, horreur et respect pour ces tempéraments d’exception. Un livre utile et passionnant qui nous dévoile aussi des facettes inexplorées de certaines sociétés de l’Afrique précoloniale, souvent présentées comme inertes et figées alors qu’elles ont connu une incontestable vitalité.

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J’ai lu l’édition révisée et augmentée car l’auteure a eu des soucis avec son éditeur. C’est l’une de ses vidéos publiée sur Youtube où elle exprimait les raisons de sa séparation d’avec son éditeur qui m’a permis de découvrir l’auteure et son oeuvre.

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Rendre hommage aux femmes noires, montrer qu’elles ne furent pas que soumises et bâillonnées mais qu’elles ont eu du pouvoir d’influence. Faire en sorte que leur souvenir soit encore vivace dans nos mémoires. Quelle noble tâche !

Ecrit sur un ton fluide, ce livre est découpé en huit grandes parties : Reines d’Afrique, femmes de pouvoir et d’influence, les résistantes, prophétesses et mouvements messianiques, guerrières, romances princières, victime, mères de héros. 22 portraits de femme y sont présentés.

Ça a été un plaisir d’y retrouver la reine Pokou, les Amazones du Dahomey et Yennega, l’Amazone burkinabé que j’avais découvert pour la 1ère fois dans Princesses d’Afrique

 

J’ai découvert des femmes résistantes comme la mulâtresse Solitude, la reine Ndette Yalla. 

J’ai découvert des femmes courageuses à l’instar des femmes de Nder qui ont décidé de mourir en femmes libres plutôt que de vivre en esclaves.

J’ai découvert des femmes charismatiques, intrépides. La reine d’Angola Anna Zigha qui m’a littéralement bluffée.

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Des femmes de pouvoir avec un goût insatiable pour les hommes et qui avaient le droit sur leur corps à l’instar de Tassin Hangbe et Malan Alua. 

Dans Camarade papa, j’ai eu un aperçu de Malan Alua, reine-mère du Sanwi. Dans ce livre, je l’ai découverte en long et en large.

 

Reines d’Afrique et héroïnes de la diaspora noire est un livre utile car il efface des pans d’ignorance. Je n’avais jamais rien lu sur Harriet Tubman, la reine Ranavalona III, dernière souveraine de Madagascar les prophétesses et les mouvements messianiques au Congo, en Afrique du Sud et en Zambie, Tassin Hangbe ou encore la Venus Hottentote.

Ce livre historique corrige des connaissances populaires, des préjugés notamment sur les amazones de Dahomey. Pour ceux qui comme moi ont toujours pensé qu’elles se coupaient le sein droit, sachez chers amis que c’est totalement faux. Ces archères étaient simplement des jeunes filles à la poitrine très menue. 

Ce livre renforce notre culture générale, fait grandir l’intellect. Il restitue la vérité sur notre passé. Qui a dit que l’Afrique n’a pas eu de civilisation ? Le passé de l’Afrique ne se limite pas à la traite négrière et la colonisation.

Ce livre est un ouvrage passionnant et indispensable à lire et à faire lire. Je ne regrette en aucun cas mon achat. Par contre, j’ai noté deux bémols :

Au sujet de Nefertiti, reine d’Egypte je n’ai pas assez perçu dans le texte qui lui est consacré son influence et son pouvoir.

Au sujet de la reine Kassa du Mali, épouse du mansa Souleiman qui régna sur l’empire du Mali de 1341 à 1360, il est dit qu’elle partageait le trône avec le sultan et les décisions importantes étaient toujours annoncées à leurs noms à tous deux mais des faits, des preuves de son influence ne sont pas donnés à titre d’exemple. On ne perçoit pas assez son statut de femme de pouvoir. 

 

En bonus, je vous partage comment les patronymes des guadeloupéens étaient choisis

 

Reines d'Afrique et héroïnes de la diaspora noire

 

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Les Femmes de l’islam, tome 1 : Khadija

La naissance de l’islam, c’est d’abord l’histoire d’une femme, Khadija. La première épouse du prophète, celle qui l’aimait quand il n’était qu’un jeune caravanier, celle qui avant tous lui a dit : « Moi, je crois. »
Veuve, belle et riche, Khadija doit se remarier pour maintenir sa place dans la société très masculine de La Mecque. Contre toute attente, elle choisit un homme pauvre, Muhammad ibn ‘Abdallâh. En dix ans de bonheur, elle impose Muhammad auprès des puissants clans de La Mecque et forme avec lui un couple exceptionnel, modèle de sagesse et de modération. Mais une série de tragédies s’abat sur le pays. La peste, les inondations et la mort endeuillent la famille. Face à ces coups du destin, Khadija fait preuve d’un courage et d’une force inouïs.
La paix revenue, Muhammad s’isole dans le désert ou, un jour, l’ange Gabriel lui transmet les paroles du Dieu Unique. Muhammad croit devenir fou, il a peur. Khadija, elle, pressent qu’il s’agit là d’un grand événement. Se dressant contre tous pour défendre la parole nouvelle de son bien-aimé, elle pose les fondements sur lesquels Muhammad ibn ‘Abdallâh bâtira l’une des plus remarquables aventures religieuses du monde.

l'Afrique écrit

Marek Halter aime dresser les portraits de femmes dans les religions monothéistes et j’apprécie son regard de romancier sur ces femmes.

Après avoir lu le tome 2 de la saga les femmes de la bible, j’ai entamé la saga sur les femmes de l’Islam.

Marek Halter nous offre une sympathique découverte de l’Arabie dans les années 600 de notre ère. Il a représenté fidèlement l’ambiance de l’époque, on s’y croirait presque.

J’ai apprécié le portrait de Khadija, une femme d’exception. Femme forte qui n’a pas peur de s’exprimer, inflexible en affaires, femme intrépide, femme orgueilleuse, femme amoureuse qui a « construit » le destin de son époux.

Pour celui de la plus riche des veuves de Mekka : Khadija bint Khowaylid. Une femme
assez puissante pour que chacun, à Mekka, la respecte autant qu’un homme.

 

— Mon épouse agit selon sa volonté, pas selon la mienne. C’est ainsi depuis nos épousailles.

 

Pendant longtemps, Waraqà avait désapprouvé qu’elle reste sans époux. À présent, il s’irritait de ce que, mariée, elle demeure une femme qui s’exprime, pense et décide. Qu’elle reste la saïda bint Khowaylid et ne se contente pas d’être soumise à Muhammad ibn`Abdallâh.

Grâce à ce récit, j’ai vu les prémices de la religion islamique, religion que je méconnais. La révélation de l’Ange Gabriel intervient dans les 50 dernières pages.

Ce livre a ôté des pans de mon ignorance même s’il est assez romancé. Je ne savais pas notamment que la pierre noire était vénérée avant la période islamique. Elle était déjà associée à la Kaaba, un sanctuaire pré-islamique qui faisait l’objet de pèlerinages.

La fin est précipitée et il y a quelques temps morts dans le récit mais l’ensemble vaut le coup.

Dans la descendance de Khadija, Fatima est celle qui a attiré mon attention. C’est une fille au cœur de garçon. Vu que le deuxième tome de cette trilogie sur les femmes de l’Islam lui est consacré, je vais peut-être l’insérer dans mes lectures avant la fin de l’année.

 

D’autres citations

 

Laisse-les régler ça, ce sont des histoires d’orgueil masculin. Ils ne savent pas que la gloire ressemble au marché : quand on y reste trop longtemps, les prix baissent.

 

 Il cherchait les mots et la plus douce manière dont il pourrait user. Il n’en trouvait pas. La mort ne possède que les mots de la mort. 

 

Avez-vous déjà lu des romans de Marek Halter ? Lequel avez-vous fortement apprécié ?

GM signature

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J’ai lu Dégels de Julia Phillips

 

Dans ce roman, on entre très vite dans le vif du sujet. Le premier chapitre nous présente brièvement Alyona et Sophia. Nous sommes au mois d’août et ces deux filles de 11 et 8 ans vont être enlevées, là, sous nos yeux de lecteur. L’auteure retranscrit avec habileté les circonstances au point de nous faire ressentir l’angoisse.

Les mois vont s’écouler sous forme de chapitres et à chaque mois, une femme entre en scène. Elles s’appellent Olya, Katya, Valentina, Lada, Ksyusha, Revmira, Nadia, Oksana, Natasha, Zoya et Marina. Adolescentes ou femmes matures, célibataires ou épouses, mères ou sœurs, blanches ou indigènes. Elles sont liées par le sang ou l’amitié.

Elles ont entendu parler de l’enlèvement ou sont plus ou moins concernées par l’enlèvement. L’une a aperçu les filles avant leur kidnapping, l’autre ne peut plus voir sa meilleure amie à l’extérieur par mesure de sécurité suite à l’enlèvement des filles. Une autre a sa sœur qui s’est volatilisée il y a quatre ans comme par miracle…

 

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Ces femmes exposent leurs quotidiens faits de fantasmes, de désirs, de solitude et de pertes. Au Kamtchatka situé aux confins de la Russie, les relations de couple sont fragiles, la plupart des femmes rencontrées sont mères célibataires ou divorcées.

Les portraits qui m’ont émue sont ceux de Revmira et Marina. Revmira qui se retrouve seule à nouveau après la mort d’un être cher et Marina, la mère d’Alyona et Sophia.

 

Julia Philips nous offre un voyage dépaysant en Russie plus précisément au Kamtchatka. Les paysages ont l’air magnifiques mais l’autarcie de cette région ne me donne pas envie d’y aller.

Via Wikipédia, j’ai appris que l’île et sa capitale avaient totalement été interdites aux étrangers pendant 50 ans jusqu’en 1990 en raison de la présence d’infrastructures militaires ultra secrètes. 

On ressent qu’il y a au Kamtchatka trois peuples distincts : les russes, les indigènes (peuples du Nord) et les étrangers. Les deux derniers groupes sont moins traités que les russes et accusés des dérives de la société.

 

Vous ne pouvez pas imaginer à quel point on était en sécurité, les filles. Pas d’étrangers. Pas d’inconnus. Ouvrir la péninsule a été la plus grave erreur que les autorités aient jamais commise. » Elle avait reposé la télécommande. « Maintenant, nous sommes envahis par les touristes, les migrants. Les indigènes. Ces criminels. »

 

C’est seulement quand le Kamtchatka s’est ouvert aux étrangers qu’on a commencé à avoir des crimes.

 

J’ai apprécié ce roman à plusieurs allures : roman policier, recueil de nouvelles, roman contemporain. L’auteure a bien retranscrit l’atmosphère du huis-clos.

J’ai été émue par les deux derniers mois où le suspense est à son paroxysme. On y  découvre également ce que sont devenues Alyona et Sophia. 

J’espère que vous n’allez pas hésiter à faire cette expérience de lecture. Pour l’acheter, cliquez ICI

 

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Regards de vérité, tome 1 : La candeur entachée

Léa, jeune mère courage n’a qu’une obsession: trouver un nouveau papa pour Moya sa petite orpheline et ainsi fonder un foyer, symbole de respectabilité et synonyme de réussite dans la plupart de nos sociétés africaines.
Au nom du mariage, Léa accepte brimades et humiliations. Au nom de l’amour, elle est aveugle. 
Si aveugle et préoccupée à lécher ses propres blessures, qu’elle ne voit pas ce père trop entreprenant à l’égard de Moya.
Cette histoire, c’est la candeur entachée d’une fillette de 12 ans qui se raconte. C’est le regard de Moya qui découvre douloureusement un monde d’adultes dans toutes ses perversités, ses fragilités et son hypocrisie. C’est l’échec de nos sociétés, l’incohérence de notre justice, le poids de nos traditions…

l'Afrique écrit

Lamazone Wassawaney était l’invitée de Livresque 30. Pendant une heure, nous avons échangé avec elle sur les thèmes de ce premier roman qu’elle offre au public et qu’elle a auto-édité.

Edité au format poche, La candeur entachée _ 1er tome de la trilogie Regards de vérité_ semble avoir été imprimé par un éditeur étranger. L’impression est de qualité, la police d’écriture est assez petite mais pas gênante. 

J’ai désiré avoir ce roman autant pour son aspect visuel que pour son contenu. 

 

L’auteure ne se revendique pas féministe, elle mène un autre combat : dénoncer les violences physiques et psychologiques faites aux femmes, la pédophilie passée sous silence dans notre société en particulier en Côte d’Ivoire et mener des actions concrètes pour qu’elles cessent.

L’auteure par ses mots choisis avec soin nous invite à mener ce combat avec elle. 

La candeur entachée à travers les confidences de Moya et sa mère Léa dresse avec exactitude le portrait de notre société. Une société où le mariage est celui qui donne un sens à l’existence de la femme, une société où la femme doit tout supporter, n’a que des devoirs et aucun droit.

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Ça a été un réel plaisir de faire la connaissance de Yowl, l’amie de Léa. J’aime parfois dans mes lectures rencontrer des personnages qui me ressemblent. Yowl a la même vision de la vie que moi. Elle n’a ni homme ni bébé mais cela ne l’empêche pas d’être heureuse. 

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La candeur entachée est un roman à lire et à faire lire pour les thèmes d’actualité qu’il aborde avec finesse. Le cliffhanger donne sans contredit l’envie de lire le tome 2. J’espère qu’il ne tardera pas.

Je n’ai noté qu’un bémol durant ma lecture : narré à la 1ère personne, j’ai trouvé que le langage soutenu de Moya était inapproprié même si c’est une jeune fille très mûre pour son âge.

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Le Messie du Darfour – Prix les Afriques 2017

« C’était la seule à Nyala et sans doute même dans tout le Soudan à s’appeler Abderahman. » Avec son prénom d’homme et sa cicatrice à la joue, terrible signe de beauté, Abderahman est la fille de fortune de tante Kharifiyya, sans enfant et le cœur grand, qui l’a recueillie en lui demandant de ne plus jamais parler de la guerre. De la guerre, pourtant, Abderahman sait tout, absolument tout.
C’est un jour de marché qu’elle rencontre Shikiri, enrôlé de force dans l’armée avec son ami Ibrahim. Ni une, ni deux, Abderahman en fait joyeusement son mari. Et lui demande de l’aider à se venger des terribles milices janjawids en en tuant au moins dix.
Formidable épopée d’une amazone de circonstance dans un monde en plein chaos, le Messie du Darfour est une histoire d’aventure et de guerre, une histoire d’amitié et de vengeance qui donne la part belle à l’humour et à la magie du roman.

l'Afrique écrit

Il me fallait lire ce roman pour deux raisons :

  1. Il a reçu le Prix littéraire les Afriques en 2017
  2. Il est l’oeuvre d’un auteur soudanais. Nationalité que je n’ai pas encore lue sur ma carte des auteurs africains.

 

Dès les premières lignes, l’auteur me lance un sort. Je suis captivée par la danse de ses mots, sa musicalité, son style narratif.

Il dresse un portrait glaçant des Janjawids. Miliciens encouragés par les autorités soudanaises, ils massacrent, violent, pillent, réduisent en esclavage les populations non-arabes.

Y cohabitaient les victimes chassées de leurs villages et les criminels qui se chargeaient de l’expulsion des villageois, mais aussi des citoyens pour qui cette guerre ne signifiait rien, ou encore des commerçants, seuls bénéficiaires du conflit et dont les biens s’étaient multipliés suite à la spéculation, au boursicotage et à la pénurie réelle ou organisée, des janjawids aussi, à la périphérie des grands camps, qui se pavanaient en ville dans leurs Land Cruiser découvertes équipées de mitrailleuses Douchka et de lance-roquettes. Leurs habits étaient sales, trempés de sueur et couverts de poussière, ils étaient bardés de longs grigris et coiffés de casques, leurs cheveux étaient épais et sentaient à la fois le désert et l’exil, ils portaient à l’épaule des fusils G-3 de fabrication chinoise et tiraient sans la moindre raison, sans aucun respect pour l’âme humaine, ils ne faisaient aucune différence entre les humains et les animaux, traitant les premiers comme des chiens. On les reconnaissait aussi à leur langue, le dajar, qui est l’arabe parlé au Niger ou quelque part dans l’ouest du Sahara, ils n’avaient ni femmes ni filles, il n’y avait aucun civil parmi eux, pas plus que de gens pieux ou cultivés, de professeurs, de personnes instruites, de directeurs, d’artisans, ils n’avaient ni village, ni ville, ni même de maison où ils auraient pu désirer rentrer à la fin de la journée, une seule passion les animait, un être aux longues pattes et au dos solide, doté d’une boss capable de contenir autant d’eau qu’un tonneau, à propos duquel ils déclamaient de la poésie, dont ils mangeaient la chair et la graisse, dont ils buvaient le lait, vivant tantôt sur son dos, tantôt sous une tente faite de ses poils, un animal capable de les emmener très loin, comme tuer ou se faire tuer uniquement pour lui assurer des pâturages, à la fois leur maître et leur esclave, leur seigneur et leur serf : le chameau.
Personne ne sait exactement pourquoi le gouvernement avait choisi ces gens-là, parmi tous les peuples d’Afrique, pour mener à sa place la guerre au Darfour.

Les janjawids ne sont pas une tribu, ni même une ethnie, car l’homme naît bon, ce n’est que plus tard qu’il a le choix entre devenir un être humain ou un janjawid.

 

Le récit est marqué par leur violence.

La guerre est une horreur et ce sont les femmes qui en pâtissent le plus. Leurs corps sont utilisés, usés, martyrisés. A travers Abderhaman et toutes ces femmes qui apparaissent dans le récit, on découvre le supplice qui leur est réservé. 

On ressent l’espérance du peuple qui attend désespérément le Messie. Comment ne pas l’attendre quand la souffrance est une spirale sans fin ?

L’auteur livre un texte engagé sur le contexte politique au Darfour : épuration ethnique, double jeu du gouvernement. J’aime ces livres qui corrigent notre cécité, tirent la sonnette d’alarme.  

 

C’est un beau roman mais la chronologie est parfois difficile à suivre. Il y a des flashbacks, on traverse des époques différentes.

 

Avant de plonger dans ce roman, il est nécessaire de se renseigner sur ce qui se passe et s’est passé au Darfour afin d’entrer pleinement dans le texte. Méconnaissant l’histoire du Darfour et l’Islam, j’ai passé beaucoup de temps sur Wikipédia pour savoir ce que signifiait le Mahdi par exemple. 

 

L’auteur m’a donné l’envie de connaître davantage le Soudan. J’ai plus que hâte de lire Nouvelles du Soudan.

J’espère le retrouver dans mes swaps en cours.

Un amour interdit Alyssa Cole

L’impiété n’est qu’un degré extrêmement complexe de la foi.

et l’on a le droit en tant qu’humains de ne conserver de l’Histoire que ce qui nous concerne, on a le droit aussi de ne pas croire ceux qui l’écrivent, il n’y a pas de vérité absolue dans ce qui est consigné, rien n’est pus vrai que ce que l’on voit de ses propres yeux, ce que l’on ressent, ce pour quoi on souffre tous les jours, voilà le malheureux héritage laissé par l’esclavage.

 

C’est le 5e roman que je lis des éditions Zulma. Envie de découvrir les 4 autres ?

Ici

De ce côté 

Quelque part

J’aime le design de leurs couvertures et vous ? 

 

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Le bonheur, comme l’eau – Chinelo Okparanta

J’ai reçu ce roman dans le cadre du Swap Des livres et des thés sur Livraddict. Nous avions opté pour le COLIS AMATEUR :
     – 1 carte
     – 1 MP
     – 2 livres de la WL
     – 2 boites de thés 
     – des goodies en lien avec le thème

Nous avons ajouté chacune un 3e livre et ma binôme a choisi un livre qui n’était ni dans ma WL globale ni dans ma WL spécifique du swap. Elle l’a choisi sur recommandation de sa libraire. 

En mai dernier, j’ai donc accueilli dans ma Pile à Lire Le bonheur, comme l’eau.

Un titre intriguant. J’ai essayé en lisant chacune des dix nouvelles qui composent le recueil de découvrir la raison du choix d’un tel titre. La réponse m’est venue de la 8e nouvelle :

Le bonheur est comme l’eau, dit-elle. Nous essayons toujours de le saisir, mais il nous file toujours entre les doigts.

 

Les personnages de ce recueil sont à la recherche du bonheur. Le bonheur que l’on n’a pas et qu’on refuse aux autres.

Qu’ils soient centraux ou secondaires, ils espèrent qu’on leur accorde ce qu’ils attendent, ce qu’ils désirent mais le bonheur semble capricieux.

Ces dix nouvelles sont très féminines à l’exception de la 9e nouvelle où le narrateur est un homme.

Nos narratrices montrent leurs vies d’épouse, de fille, de femme.

Époux qui considère plus ses richesses matérielles que la vie de sa femme.

Époux axé plus sur son plaisir et qui n’entend pas la douleur de sa femme.

Époux qui bat sa femme et sa fille.

Les mères ont une influence presque dominatrice dans la vie de leurs filles, leur demandent de se marier, faire un enfant, se blanchir la peau ou taire leur orientation sexuelle.

L’homosexualité doit être un thème cher à l’auteure puisqu’il est le thème de deux nouvelles. Pourquoi ne s’intéresse-t-elle qu’au lesbianisme? Est-ce dû au fait que les personnages centraux sont des femmes ?

La foi chrétienne est un thème transversal aux nouvelles. On sent comme un désir de garder sa foi personnelle et ne pas l’imposer à d’autres. On sent une remise en question des principes bibliques pour se concentrer uniquement sur l’amour quel qu’en soit la forme.

J’ai entendu la voix de ces femmes, la vie intime de familles nigérianes, en Afrique ou en Amérique, aux prises avec leurs rêves, leurs traditions et la réalité de tous les jours.

J’ai passé un bon moment de lecture. La plume de l’auteur est fluide, pleine de sensibilité.

C’est mon #MardiConseil. Quel est le vôtre ?

 

 

 

 

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Vide-grenier 4 avec la tribu des Gonzesses

Dans mon vide-grenier, cette semaine, il y a le thème du 13 mars dernier : L’amitié

Pour ce thème, j’ai pensé à la 1ère pièce de théâtre de Tierno Monénembo.

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Au cœur de l’exil, des amies se retrouvent une nuit, autour d’histoires vécues, de cancans et d’espoirs inassouvis. Tout au long de leurs conversations, s’égrènent les peurs, les rancœurs, les préjugés, dans une ironie corrosive, parfois festive et souvent pathétique. Au-dessus de ces huit destins de femmes, de la plus jeune à la plus vieille, plane l’ombre d’un homme, père et amant à la fois. Au fil des mots, le drame se noue jusqu’à nous révéler la solitude de chacune des protagonistes, le temps d’une trahison. S’impose alors, l’évidence selon laquelle l’on est toujours plus proche de son bourreau que l’on ne s’imagine. L’auteur offre ici, de magnifiques rôles féminins, avec un texte fait de lumière et de couleurs, à mettre absolument en bouche.

 

Dans le salon d’un vieil appartement parisien  situé du côté de Stalingrad, Barbès ou Château-Rouge, Eyenga couturière, mère de fortune et confidente reçoit ses amies :

  • Penda, celle qui fait la rue
  • Sia, celle qui fait des ménages
  • Okassa, celle qui cherche un mari blanc
  • Zenzie, celle qui cherche une carte de séjour
  • Néné Gallé, celle qui se dit étudiante

 

Elles entrent en fanfare chez leur amie, y apportent leurs sujets de discorde et ceux qui font l’unanimité.  Elles affirment leur identité africaine, nous relatent leur vie parisienne qui est loin d’être rose, leurs multiples échecs pour atteindre leurs buts personnels. Que c’est difficile d’être dans un pays étranger !

 

Ces dames courageuses et solidaires nous font rire. L’humour est présent à chaque page.

La tribu des Gonzesses

 

 

 

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Elles rient jusqu’à ce que la page d’un agenda vienne semer le trouble. Les masques tombent, l’amitié est menacée, un drame survient.

Kesso, la jolie petite métisse et Mme Scarano, la voisine française qui n’aime pas le bruit interviennent également. Cette dernière m’a fait penser à Sarkozy, à tous ces fils d’immigrés blancs qui se sentent supérieurs, plus français que les immigrés noirs.

 

Ce qu’en pense la blogo

Les Parenthèses

Tsimatory

 

Que lisez-vous aujourd’hui ? 

 

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La Maison aux esprits d’Isabel Allende

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Entre féerie et cauchemar la saga de la famille Trueba avec son chef Esteban, riche propriétaire parti de rien, tyran familial et sénateur musclé, sa femme Clara hypersensible et qui dialogue volontiers avec les esprits et une foule de personnages, enfants légitimes ou non, employés, paysans. Portrait d’un pays passé sans transition des traditions rurales à l’horreur des tyrannies modernes. Premier roman de la nièce de l’ancien président du Chili.

 

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Les personnages étant nombreux, il m’a fallu du temps pour les identifier. Mis à part ce fait, je suis entrée sans difficulté dans le récit. L’humour est présent dès les premières lignes. La petite Clara et son don de voyance apportent une touche magique à l’histoire.

Rosa, sa grande sœur a un fiancé : Esteban Trueba. Leur mariage n’aura malheureusement jamais lieu. Lorsque Rosa s’éteint, le jeune homme devient un féru du travail. Il devient un propriétaire terrien qui ne badine pas avec son autorité et se croit tout permis avec les femmes. Lorsque ses pas croisent ceux de Clara, on s’imagine qu’il va s’attendrir mais ce n’est pas le cas.

 

Esteban et Clara vont construire une famille que l’on va voir évoluer au fil des pages. Elle mène son petit bout de chemin jusqu’au jour où Esteban entre en politique. Capitaliste jusqu’au bout des ongles, il va lutter jusqu’à la limite du possible pour empêcher la montée du communisme.

La justice ! Est-ce que ce serait juste que tout le monde ait la même chose ? Les flemmards, la même chose que ceux qui triment ? Les abrutis, la même chose que les gens intelligents ? Ça n’existe même pas chez les bêtes ! Ça n’est pas une question de riches et de pauvres, mais de forts et de faibles. Je suis tout à fait d’accord pour que chacun se voie accorder les mêmes chances, mais ces types-là ne font aucun effort.

Cette belle saga familiale décrit les chamboulements d’une famille mais aussi de la nation chilienne. Il y a d’intenses moments d’amour, de passion dévorante, silencieuse. Il y a des pleurs, des drames, des abus, de la violence, de la souffrance. Je n’imaginais pas en débutant le livre qu’il aurait une fin si déchirante.

Les personnages tant principaux que secondaires sont attachants. Chacun a une personnalité qui lui est propre. Esteban Trueba a un humour mordant, on l’aime et on le déteste à la fois. Transito Soto m’a également fait rire avec sa coopérative de prostituées mâles et femelles. 

On passe tellement de temps avec ces personnages (le roman fait plus de 500 pages) qu’on a l’impression de quitter des personnes intimes en fin de roman.

J’ai apprécié ce voyage en Chili. L’écriture d’Isabel Allende est charmante, fluide, poétique.

Allez, une dernière citation tirée du livre pour se dire au revoir 😀

Notre Sainte Mère l’Eglise est de droite, mon fils, mais Jésus-Christ a toujours été de gauche.

 

GM signature

 

 

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Mais leurs yeux dardaient sur Dieu…

Couverture Mais leurs yeux dardaient sur Dieu

« J’aime ce roman comme aucun autre. » Zadie Smith
« Le plus beau roman d’amour de tous les temps. » Oprah Winfrey
« Mais leurs yeux dardaient sur Dieu est de la même envergure que les œuvres de William Faulkner, F. Scott Fitzgerald et Ernest Hemingway, celle de la vraie littérature américaine. » Saturday Review

Il m’a été difficile de résister à ce roman après avoir lu toutes ces éloges sur le site de l’éditeur Zulma.

mon-avis-de-lecture

Le récit a d’abord pour cadre Eatonville, localité du comté d’Orange en Floride. Elle est l’une des premières communautés afro-américaines formées après la Proclamation d’émancipation de 1863.

Le nom de la localité vient de Josiah C. Eaton, un propriétaire blanc qui avait souhaité vendre des terrains pour que les Afro-Américains puissent créer une cité noire.

Le 1er chapitre évoque une femme afro-américaine d’environ 40 ans du nom de Janie Crawford. Elle est de retour à Eatonville, ville qu’elle a quittée il y a quelque temps avec son 3e mari. Pourquoi revient-elle seule ? Les habitants de la ville jacassent. 

Alors se mirent à mâchonner l’arrière-fond de leurs pensées pour déglutir avec délice. Firent de leurs interrogations des assertions brûlantes, de leurs rires des armes meurtrières. Une cruauté de masse. Les humeurs prenaient vie. Les Mots marchaient sans maîtres ; déambulant ensemble comme les harmonies d’un même chant.

Janie va se confier à son amie de longue date Pheoby. Elle nous embarque dans un long flash-back où en 20 chapitres on découvre ses trois vies.

Trois mariages, trois hommes. Avec le premier, c’est un mariage arrangé, un mariage sans amour avec un vieux fermier. Il perçoit Janie comme une aide domestique. Un mariage qui va devenir une prison d’où elle va s’échapper pour un autre homme. Un homme ambitieux qui lui promet de l’élever au rang de dame :

Le jour que tu vas mettre ta main dans la mienne, plus jamais je vais laisser le soleil descendre sur nous en célibataires. Moi chuis un homme avec des principes. Toi t’as jamais connu c’est quoi d’être traitée comme une dame et moi je veux être celui-là qui va te montrer.

Janie est excitée de connaître cette nouvelle vie, part avec son nouvel amour à Eatonville. Au fil du temps, elle déchante. Son mari veut faire d’elle une femme soumise, Ce mariage se révèle être pire que le précédent. Elle envisage de partir mais se ravise.

De temps à autre elle songeait à une route de campagne au soleil levant et se voyait prenant la fuite. Vers où ? Vers quoi ? Et puis elle songeait aussi que trente-cinq c’était deux fois dix-sept et que plus rien n’était pareil.

 

Au moment où elle ne l’espère plus, l’amour survient. Janie rencontre un homme d’environ quinze ans son cadet, un vagabond. Elle veut l’épouser, partir avec lui. On est du même avis que Pheoby, cette relation ne rime à rien. On est sûr qu’elle va encore se cogner la tête contre les murs. Et on est agréablement surpris car Janie va connaître le mariage qu’elle a toujours désiré. Un mariage avec ses hauts et ses bas où son homme la valorise, ne la confine pas aux tâches domestiques, la laisse s’exprimer, être elle : une femme libre. Il lui avait fallu sortir de ses mariages pour se sentir libre mais plus maintenant.

 

Mais si tout se passe bien pourquoi revient-elle seule à Eatonville ? Je ne vous dirai rien. Vous aurez la réponse en lisant le livre ou en allant sur Wikipédia. 😀

Mais leurs yeux dardaient sur Dieu est le parcours d’une femme en mouvement, une femme qui s’interroge, une femme qui cherche l’amour. 

Ce n’est pas le roman à lire absolument avant de mourir mais il est intéressant. Il évoque l’émancipation d’une femme, les relations homme-femme, la ségrégation, les divisions entre les Afro-Américains à la peau claire et ceux à la peau plus foncée.

Petite mise en garde : ce roman n’est pas aisé à lire. Les personnages usent d’un langage vernaculaire, un argot américain qui donne des céphalées à la première lecture. Je n’ose pas imaginer le travail colossal de traduction de Sika Fakambi. Je me demande en combien de temps elle l’a traduit. 

Si le langage utilisé peut être un point faible, les différentes émotions entremêlées dans le roman viennent le neutraliser. J’ai beaucoup apprécié l’humour contenu dans ce roman 

Libérer ce mulet comme t’as fait, ça fait de toi un bigre de grand homme. Un comme George Washington ou Lincoln. Abraham Lincoln y avait les États-Unis à diriger tout entiers, fait que lui y a libéré les nègues. Toi t’as une ville, fait que t’as libéré un mulet. Faut ça que t’ayes du pouvoir pour libérer les choses, et donc ça fait de toi que t’es comme un genre de roi ou quèque chose. »

 

Un amour interdit Alyssa Cole

Il est des années faites pour poser les questions et des années faites pour y
répondre.

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Bon lundi de Pâques à tous !