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Le sang des Belasko – Chrystel Duchamp

Cinq frères et sœurs se réunissent dans la maison de leur enfance, la Casa Belasko, une imposante bâtisse isolée au cœur d’un domaine viticole au sud de de la France.

Leur père, vigneron taiseux, vient de mourir. Il n’a laissé qu’une lettre à ses enfants, dans laquelle sont dévoilés nombre de secrets.

Le plus terrible de tous, sans doute : leur mère ne se serait pas suicidée – comme l’avaient affirmé les médecins six mois plus tôt. Elle aurait été assassinée…

Au cours de cette nuit fatale, les esprits s’échauffent. Colères, rancunes et jalousies s’invitent à table. Mais le pire reste à venir. D’autant que la maison – coupée du monde – semble douée de sa propre volonté.

Quand, au petit matin, les portes de la Casa se rouvriront, un membre de la fratrie sera-t-il encore en vie pour expliquer la tragédie ?

Comment ce livre est arrivé dans ma PAL ?

En recherche de romans policiers qui font moins de 300 pages, une Livraddict m’a proposé de découvrir les romans de Chrystel Duchamp.

La famille, lieu où l’on se construit mais où on peut également se détruire. La fratrie, source de joie mais aussi de grande peine.

Le résumé de ce roman est très tentant mais l’histoire est-elle originale ?

Les querelles fratricides, il en existe depuis la genèse de ce monde. Clin d’œil à Caïn et Abel.
Des secrets de famille ? La thématique existe en littérature depuis belle lurette.
Où se trouve donc l’originalité de ce récit ? La casa belasko qui nous ouvre les portes du récit, cette impression d’exorcisme imminent.
J’ai beaucoup apprécié la personnification de la maison, l’angoisse entre 7 heures du soir et 7 heures du matin.
David, le benjamin, était mon personnage chouchou. Celui que je voulais à tout prix protéger. Mais dans cette tragédie familiale, personne n’est innocent.

Passé le 1er acte, le rythme devient haletant. L’histoire se lit d’une traite. Une bonne découverte pour moi malgré quelques éléments invraisemblables. L’auteure a voulu créer plusieurs effets de surprise, ce que ne refuserait aucun lecteur, mais certaines scènes sont parfois peu crédibles notamment la révélation finale du père.

La rancune est la plus dévastatrice des tempêtes, disait papa. Elle désunit les frères et les sœurs. Elle détruit les familles.

Les émotions non exprimées ne meurent jamais. Elle sont enterrées vivantes et libérées plus tard de façon plus laide.

Avez-vous lu ce roman ? Vous tente-t-il ?

Avez-vous des romans policiers contemporains de moins de 300 pages à me conseiller ?

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Huit monologues de femmes-Barzou Abdourazzoqov

« Creusez-vous un peu la tête, un peu de fantaisie que diable, rajustez-vous. Et n’ayez peur de rien. Croyez en vous. Vous conquerrez le monde. Et alors on verra qui aura la peau de qui… »

Huit femmes entrent en scène. Avec beaucoup de verve et d’humour, malgré la vie qui ne les a pas ménagées. Elles viennent tour à tour raconter leur histoire – et se donner en exemple plus qu’en spectacle. Car elles n’ont, à vrai dire, rien perdu de cet espoir qui, entre accès de rage et jubilation, leur prête une liberté de ton au pouvoir salvateur.

Les monologues ont l’habitude de m’ennuyer mais ces 8 monologues de femmes sont une exception.

Huit femmes. Qui sont-elles ? Des anonymes. Des mères, des épouses qui s’épanchent. Un mari qui s’évapore dans la nature, un mari délaissé qui vous cocufie, un mari qu’on aimerait tromper et qui peut nous prendre en flagrant délit, des malheurs qui s’enchaînent, une fille qui a disparu ou encore s’amouracher d’un mioche, ça ne vous ferait pas monologuer, vous ?

J’ai ri avec ces femmes, j’ai aussi pleuré avec elles car deux des récits de vie sont émouvants.

Le troisième monologue est mon préféré. J’ai beaucoup apprécié cette femme résiliente face aux vicissitudes de la vie. J’ai d’ailleurs souligné l’une de ses phrases :

Car le malheur, ça ne dure pas, tout comme la joie, du reste. Ce qui demeure, c’est la conscience de soi, la patience, la foi peut-être. Mes chères amies, je connais le sort de beaucoup d’entre vous, je le connais mieux que personne. Mais je vous le redis encore une fois, le salut est dans la Foi, dans l’Espérance, dans l’Amour.

Ce recueil se lit très vite, il ne s’étale que sur 80 pages. Bien à insérer entre des pavés. Pour ma part, ça a été une belle découverte.

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TTL 108 : Hercule Poirot (BD), tome 1 

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est: Couverture hivernale

Je triche un peu parce que le livre qui correspond à ce thème, je l’ai lu il y a deux semaines. 😀

Couverture Hercule Poirot (BD), tome 1 : Le crime de l'Orient-Express

Hiver 1937. Juste après minuit, une congère force l’Orient-Express à s’arrêter en pleine voie. Le luxueux train est étonnamment plein pour cette période de l’année, mais, au petit matin, on dénombre un passager de moins… Un magnat américain est mort d’une dizaine de coups de couteau, la porte de son compartiment verrouillée de l’intérieur. Hercule Poirot mène l’enquête dans le train coupé du monde…

J’ai lu le roman au collège et je ne me souvenais plus de l’intrigue. Grâce à cette bande-dessinée, je me souviens de la raison pour laquelle cette enquête d’Hercule Poirot est l’une de mes préférées. Le suspense est présent, le final époustouflant.

On suit avec intérêt l’enquête de notre cher Hercule Poirot. On sait que l’assassin est dans le train car aucun passager n’est descendu du train depuis le départ. On suit les différents interrogatoires, recoupe les informations, cherche à déceler les incohérences. Comme toujours, Hercule Poirot a une longueur d’avance…

Bravo au scénariste et surtout à l’illustrateur qui a su retranscrire le décor de l’histoire. Les dessins retranscrivent l’atmosphère glaciale, l’ambiance feutrée. J’ai beaucoup apprécié le style moderne. Pour avoir lu d’autres tomes de la saga BD, je trouve que le dessin d’Hercule Poirot dans ce tome est le plus réussi.

Nul doute que ce n’est pas facile de retranscrire l’histoire originale dans ce format. Pari risqué mais réussi.

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TTL 102: Et d’un seul bras, la sœur balaie sa maison

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est: Vilains & Méchants

J’ai pensé à ce titre

Couverture        Et d'un seul bras, la soeur balaie sa maison

Lala vit chichement dans un cabanon de plage de la Barbade avec Adan, un mari abusif. Quand un de ses cambriolages dans une villa luxueuse dérape, deux vies de femmes s’effondrent. Celle de la veuve du propriétaire blanc qu’il tue, une insulaire partie de rien. Et celle de Lala, victime collatérale de la violence croissante d’Adan qui craint de finir en prison.
Comment ces deux femmes que tout oppose, mais que le drame relie, vont-elles pouvoir se reconstruire ?

J’ai choisi ce roman de Cherie Jones parce que la majorité des hommes dans ce roman sont vilains: moralement laids. Ce sont des hommes violents, particulièrement méchants envers des femmes, leurs femmes, leurs filles.

Il y a le vilain Carson qui abuse de sa fille,

Rainford, le vilain et jaloux fiancé, qui n’arrive pas à aimer la fille de sa fiancée et va tuer celle qu’il prétend aimer,

Il y a Adan, le géant, qui bat continuellement sa femme,

Il y a le vilain lieutenant Beckles qui va abuser d’une femme.

Elles s’appellent Esmé, Lala, Saba, Mira et elles subissent la violence du mâle.

A travers ce récit de plus de 300 pages, le lecteur fait face à la fureur de l’homme. Une violence qui ne peut s’expliquer, une violence qu’on croirait innée.

A travers les histoires personnelles et commune de Wilma, Esmé et Lala, l’on est tenté de se demander si la violence conjugale est un héritage transmis de génération en génération.

elle ne comprenait pas que, pour les femmes de sa lignée, le mariage était, d’une manière ou d’une autre, un meurtre.

Le lecteur assiste, impuissant, au relâchement de l’éducation parentale, à l’influence malsaine des adultes et à la naissance de monstres comme Adan.

Le récit se déroule à Baxter dans les années 80 et dans ce paradis pour touriste, les élites et riches noirs sont rares. Il n’y a presque pas de médecin. Les femmes cousent, tressent, font le ménage ou se prostituent. Les hommes sont des gigolos, des braqueurs ou dealers de drogue. J’ai grincé des dents face à ce portrait misérabiliste d’afro-descendants.

Il m’a manqué l’histoire économique de l’île de la Barbade pour justifier ce portrait.

Le style de l’auteure est entraînant, le ton assez mélancolique. Si j’ai eu de la compassion pour Lala, le seul personnage auquel je me suis attachée est Tone. Je n’ai d’ailleurs pas du tout aimé le sort qui lui est réservé à la fin.

Si j’ai apprécié ma lecture, de nombreuses questions restent sans réponse pour moi : pourquoi Wilma reste-t-elle avec son mari malgré tout ? Pourquoi Esmé et Saba se prostituent ? Pourquoi Tone a décidé de vivre cette vie? Qu’est-ce qui a déclenché cette Chose qu’il ne peut nommer ?

Un amour interdit Alyssa Cole

Que sont les secrets, si ce n’est des choses que l’on veut oublier ?

tu comprends qu’aimer un homme ne s’apprend pas, car si c’est le bon, l’apprentissage est inutile, l’amour est la chose la plus naturelle au monde. Tu comprends que si tu dois apprendre à aimer un homme, il n’est probablement pas celui que tu devrais aimer.

Avez-vous lu ce livre ?

Quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ?

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TTL 99 : Funeste opéra d’Antoine Vetro

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est: Votre dernière découverte.

J’ai découvert, grâce à la Bibliothèque Encre Noire qui a ouvert ses portes le mois dernier dans ma commune, un polar du Sud plus précisément de la Sicile.

Il n’ira plus à l’opéra : la poitrine déchiquetée par deux coups de calibre 12 tirés à bout portant, le sang coagulé sur son smoking, Monsieur Baldasere Siculisani, pharmacien de son état, gît sans vie. Une histoire de vendetta ? Probablement. C’est souvent le cas en Sicile. La très redoutée Madame le Procureur, Erica Muratori, s’empare de l’affaire avec un zèle inhabituel. Dans le même temps, Salvatore, son mari journaliste, qu’elle méprise cordialement, enquête lui aussi de son côté…

Imagination imprévisible, comédiens, tragédiens, les méditerranéens préparent leurs vengeances, savourant sans le moindre état d’âme l’amertume de la rancune mêlée au plaisir de préparer la riposte. Un roman policier parfaitement orchestré qui se partage entre Narbonne, Montpellier, Paris et la Sicile.

Vous recherchez une enquête policière en plein cœur de la Sicile, une infiltration dans le milieu de la mafia avec des rebondissements ? Désolée, vous aurez plutôt des ex et futur ex qui se détestent, un plan machiavélique à déjouer, des amours naissants, une longue liste de plats de la Sicile qui font saliver soit dit en passant, une préparation d’un opéra, une mère qui tient à venger son fils…. Cette combinaison d’ingrédients m’a conduite à une lecture mitigée.

J’ai eu de l’intérêt pour cette vendetta sicilienne mais j’aurais voulu une enquête policière, me triturer les méninges pour trouver le coupable.

J’ai eu droit à des scènes teintées d’humour mais il m’a manqué du suspense, de la tension.

Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages. Je les ai trouvés distants, presqu’inertes. Madame le procureur réussit à sortir du lot. Toujours tirée à 4 épingles, son obsession pour le Q.I m’a fait sourire par moment.

Permettez-moi de distinguer trois formes de rancunes. Celle des cathos qui la déguisent en pardon et en font de l’eczéma, aucun intérêt; la rancune chaude, elle, provoque une vengeance immédiate qui soulage, mais présente le risque de manquer sa cible car difficile à maîtriser[…]; et puis il y a la plus délicieuse, celle dont l’amertume se mêle au plaisir de préparer la riposte, la rancune froide.

Avez-vous déjà lu Antoine Vétro ?

Quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ?

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TTL 97 : Le mal de peau – Monique Ilboudo

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est: Scolaire.

Ce thème m’a fait penser au mal de peau de Monique Ilboudo pour deux raisons. La première: l’un des personnages principaux part faire ses études universitaires en France, la vie estudiantine est évoquée. La seconde, vous la découvrirez dans mon avis.

Couverture Le mal de peau

Le Mal de peau met en parallèle le destin de deux femmes, Sibila, la mère, et Cathy, la fille. Ces deux femmes vont, chacune dans leur époque, se trouver confrontées au colonisateur blanc. A l’image de son peuple, Sibila sera violée par le commandant de cercle. Née de ce viol, Cathy a du mal à vivre sa différence, et n’a qu’un rêve : retrouver son géniteur. A vingt ans, elle traverse la mer et vient étudier en France. Elle découvre Paris et sa banlieue, l’université, et tombe amoureuse d’un jeune Blanc. Mais après la mère, le destin de la fille sera à son tour marqué par les forces sombres de la colonisation.

Deux femmes, une lignée. Le mal de peau c’est leur histoire commune et leurs parcours de vie. On suit de façon alternée la vie de Sibila, la mère de Cathy au Tinga et Cathy qui part faire ses études universitaires en France.

Alternance de lieux mais aussi d’époque. Le Tinga colonial et post-colonial.

Dressons d’abord le portrait de la mère. Une femme que la vie n’a pas épargnée. Son père tente de la marier de force, elle est ensuite violée par un colon. Ces événements ont-ils conditionné sa vie sentimentale ? C’est l’impression qu’on a car Sibila enchaîne les déboires sentimentaux. J’ai eu de la peine pour cette mère célibataire qui tente à travers les hommes qu’elle rencontre de trouver un père pour ses enfants.

Cathy est le fruit d’un acte sexuel non consenti. Métisse, elle subit des rejets à l’école. Elle rêve de connaître son père. Ses études universitaires la mènent en France et elle y rencontre un jeune homme blanc issu d’une famille où le mélange des races ne fait pas partie des vœux.

Dans ce pays qui n’est pas le sien, elle se frotte au racisme, au rejet. Le mal de peau refait surface.

Défis de mère célibataire, racisme dans les années post-coloniales, métissage et sentiment d’entre-deux sont les thématiques de ce roman.

Thématiques intéressantes mais j’ai eu du mal au bout d’un certain temps avec la narration académique, le ton didactique. J’ai hélas trouvé que certaines descriptions étaient inutiles à mon sens.

Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages. J’ai trouvé que l’histoire de Sibila était plus vivante que celle de sa fille.

Et que dire du dénouement ? Une véritable déception ! Quel était le but de l’auteur: choquer le lecteur, déclencher une avalanche de larmes, rendre son histoire inoubliable ? D’autres péripéties auraient été nettement judicieuses. Oui, une vie qui commence et s’achève dans le malheur, c’est un fait, mais qu’elle nous présente un clap de fin de ce genre, ça n’a aucun sens pour moi.

Quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ?

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TTL 94 : épouses et concubines de Su Tong

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est: culture

J’ai immédiatement pensé à ce livre qui fait écho à un fait culturel : la polygamie.

Couverture Épouses et concubines

La Chine du Nord, dans les années 20. Songlian, belle étudiante de dix-neuf ans dont la famille est ruinée, accepte de devenir la quatrième épouse du riche Chen Zuoqian. Dans le huis-clos de sa nouvelle demeure, une seule loi, la séduction : la favorite de la nuit régente, le jour, la vie de la maison. Songlian, l’indépendante, sera-t-elle victime ou complice du système féodal qui commande en ces lieux ? Passion, possession, et pouvoir colorent de feu et de sang ce ballet de charmes, où les quatre épouses et concubines se livrent une danse à mort pour le plaisir du maître.

Dans ma contrée, la polygamie n’est pas un fait inédit. C’est un fait courant dans nos sociétés et une thématique très exploitée en littérature. On a le droit de ne pas l’approuver mais aussi le devoir de ne pas mépriser ceux qui la pratiquent parce qu’ancrée dans leurs mœurs et cultures.

Personnellement, ça ne cadre pas avec mes convictions spirituelles comme d’autres modes de vie mais je me dois d’avoir du respect pour la culture des autres.

Bien ! Revenons à notre livre. Lire cette thématique du côté de l’Asie et en particulier en Chine dans les années 20, c’est nouveau pour moi.

Elles s’appellent Yuru, Zhuoyun, Meishan et sont respectivement les 1ere, 2e et 3e épouses de Chen Zuoqian. A 50 ans, ce dernier prend Songlian pour 4e épouse.

Songlian n’a que 19 ans. A la mort de son père, sa belle-mère lui a indiqué qu’il fallait choisir entre travailler ou se marier. Songlian a choisi de se marier et avec un homme d’une famille riche. Sa belle-mère lui a bien signifié que cela voudrait dire qu’elle serait une « petite » épouse, une concubine, mais de ce titre un peu moins glorieux, Songlian s’en moque comme de l’an quarante. Elle veut juste trouver un bon parti.

Dans ce foyer, elle va découvrir toute l’hypocrisie conjugale, le jeu de séduction et de pouvoir. Aimer est un art, tromper aussi…

J’ai trouvé les profils psychologiques des femmes très intéressants. Yuru est l’effacée. Zhuoyun, l’épouse conciliante et Meishan, la rebelle. Sa perfidie la rend autant intéressante qu’agaçante. Songlian, quant à elle, cherche à marquer son territoire dans cet environnement d’un lion pour 4 lionnes.

L’histoire est courte et intéressante. La fin révèle que dans de nombreux cas la polygamie a une issue dramatique pour au moins une des épouses ou leurs enfants.

Ai-je un reproche à faire au roman ? J’aurais aimé qu’il y ait encore plus de coups tordus entre les co-épouses. 😀

Dans le cadre d’un challenge Livraddict, j’en ai profité pour regarder l’adaptation cinématographique que j’ai appréciée. Le rouge est omniprésent. N’est-ce pas la couleur du désir, de la passion, du pouvoir ? On ressent cette hypocrisie entre les co-épouses, elles ne nous épargnent pas leurs mesquineries. Dans le film, le rituel suivi par le maître pour choisir celle avec qui il passera la nuit est bien décrit.

Quelques scènes ont été modifiées et cela nous permet de voir les personnages notamment la seconde épouse d’un autre œil. La relation entre le maître et l’une des servantes est d’ailleurs plus détaillée que dans le livre et dévoile l’inarrêtable appétit sexuel de l’homme.

Quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ?

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TTL 88 : Army of Me and You de Billy London

 Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est: A comme…

Anglais

Amour

Army of me and you

Madeline Mpoyi made a choice to focus on the sweeter things in life; chocolates, strawberry laces and sherbet. After all, those things happened to be a million miles away from her childhood and her desperate escape from war-torn Rwanda. To thank the soldier who did all he could to help her and her father flee the horrors of her former homeland, Madeline sends boxes upon boxes of treats to give that same soldier a small glimpse of sweetness wherever he may be. To give him a thank you that can never truly be enough…

Captain Nathaniel ‘Cain’ Goldsmith never served in Rwanda. His father, Major Nathaniel Goldsmith did and never speaks of what happened there. In the midst of his own tour in Afghanistan, Cain begins to receive mysterious packages filled with his favourite things. He hadn’t realized how much he had come to depend on the mysterious Madeline’s sweet letters and even sweeter care packages. On his return to the UK, Cain has Madeline in his sights, deeply intrigued to discover the woman behind the confectionery…

Je triche un peu parce que Army of me and you fait partie de mes 5 dernières lectures mais il sonne comme une évidence. Il est en écrit en anglais, il y est question d’amour et le titre commence par A.

La 4e de couverture a vraiment attisé ma curiosité. J’avais envie de découvrir Madeline. Cette jeune femme d’origine rwandaise, qui pour remercier le soldat qui les a aidés, son père et elle, à fuir les horreurs du génocide, lui envoie des boîtes de friandises en Afghanistan.

Avant de débuter la lecture, j’ai imaginé Cain en Afghanistan rerecevoir les lettres et friandises et se demander qui est cette femme, à quoi ressemble-t-elle. J’ai imaginé son impatience à rentrer au Royaume Uni afin de découvrir sa bienfaitrice en chair et en os. J’ai imaginé leur première rencontre puis les prochaines, les sentiments d’amour s’installant lentement mais avec une profonde intensité. J’ai habillé cette romance de rose bonbon et rouge passion en pensée.

L’auteure a pris une autre voie. Le premier chapitre débute avec la rencontre de Cain et Madeline à Londres. Le courant passe très vite entre eux, l’attirance sexuelle entre vite en jeu.

Si j’ai trouvé le début haletant, le décor de l’histoire se mettant rapidement en place, j’ai trouvé par la suite que la romance est allée trop vite. La passion entre nos héros se ressent mais j’ai plus ressenti une passion sexuelle qu’une passion amoureuse. Il m’a manqué de la profondeur dans es sentiments, des complications ou obstacles à leur vie de couple.

Si l’histoire d’amour m’a moyennement convaincue, j’ai été touchée par l’évocation du génocide contre les tutsi et les retrouvailles émouvantes entre Madeline et le père de Cain.

Quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ?

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TTL 87 : La reine des souris de Camilla Grudova

 Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est: Printemps

Je mets en avant un livre avec une couverture qui contient du vert, couleur que j’associe au printemps

Couverture La reine des souris

Il fit bouillir notre certificat de mariage dans la bouilloire en disant qu’il ne travaillerait pas dans un cimetière le restant de sa vie uniquement pour nourrir les enfants de Mars et, finalement, il partit pendant que j’étais descendue faire des courses, lui acheter de la salade et du café.

Dans un modeste appartement poussiéreux rempli de livres et de babioles vit un couple de latinistes légèrement hors du temps. Quand la femme tombe enceinte de jumeaux, le mari l’abandonne et elle doit élever seule ses deux enfants, dans le plus grand dénuement. Rien que de très banal.
Mais ajoutez à cela un mélange de vos cauchemars les plus sombres. Un croque-mort, le cadavre d’une femme naine aux airs de leprechaun, un orgue hanté, des enfants-monstres, une narratrice-louve assoiffée de sang, dévoreuse de pigeons, de rats et de bébés. Les épouvantails disposés à chaque tournant de cette nouvelle ont de quoi donner le frisson. Ce qui frappe encore davantage, c’est le naturel déconcertant avec lequel Camilla Grudova les brandit, à la manière dont on raconterait les épisodes d’un rêve dès le réveil. Un récit, en fin de compte, d’une implacable simplicité : celui d’une femme aliénée par le couple, le travail et la maternité, de celle qui enfant se rêvait Reine des souris et qui, mariée à un «homme idéal» sentant les fleurs pourries et la pierre froide, est devenue mère, autant dire bête féroce aux désirs infanticides, loup-garou qui trouvera son salut, comme de juste, dans l’écriture.
On ressort avec un rire nerveux de ce court texte qui transforme le réel en fantastique, l’horrible en drôle, et vice-versa.

Deux jeunes étudiants en latin qui se marient. Le versant féminin du couple est d’origine modeste, le versant masculin est issu d’une famille aisée. Le couple vit dans son cocon. Ils ont des projets de vie notamment celui de partir à Rome. Mais dans nos vies, il y a toujours une part d’imprévisible. Une grossesse s’annonce et chamboule tout…

Le versant masculin du couple est de plus en plus étrange, méconnaissable et son départ m’a fait penser à des vers d’Esther Granek

Toi c’est distant…
Toi c’est changeant…
Toi c’est rêvant et esquivant…

Toi c’est pensant…
Toi c’est taisant…
Toi c’est tristesse qui me prend…

Toi c’est fini.
Fini ? Pourquoi ?
Toi c’est le vide dans mes bras…
Toi c’est mon soleil qui s’en va…
Et moi, je reste, pleurant tout bas.

L’homme s’en va, la femme reste. L’homme fuit, la femme assume. Elle élève ses enfants tant bien que mal toute seule avec l’aide de sa mère. A-t-elle trouvé un équilibre après la douloureuse séparation ? On est tenté de dire oui mais des événements invraisemblables se produisent au point où il devient difficile d’établir une frontière nette entre le réel et le fantastique.

La reine des souris est un texte avec de l’humour…

Aucun de nous deux n’avaient de jumeaux dans la famille. C’était le latin qui avait fait ça, décréta Peter, des cygnes ou des dieux barbus me rendaient-ils visite dans mes rêves ? Il se comporta comme si je l’avais trahi de manière mythologique.

Un humour noir, glaçant…

C’est un texte agréable à lire mais très étrange, je ne suis pas sûre d’en avoir saisi toute la quintessence.

Et vous, qu’auriez-vous proposé pour ce thème ?

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Le chant des ronces : Contes de minuit et autres magies sanglantes

Embarquez dans un voyage vers des terres sombres et dangereuses, peuplées de villes hantées et de bois affamés, de monstres bavards et de golems en pain d’épices, où la voix d’une sirène peut invoquer une tempête mortelle, où les rivières font de terribles promesses d’amour…

Ayama et le bois aux épines: Une jeune fille est envoyée négocier l’avenir de son royaume avec un terrible monstre.

Le renard trop rusé: un renard compense son apparence disgracieuse par une intelligence hors du commun, qui pourrait bien lui jouer des tours.

La sorcière de Duva: Dans un village frappé par un hiver perpétuel, les jeunes filles se mettent à disparaître mystérieusement.

Petite lame: Une jeune fille découvre que les souhaits de son père à son encontre et ses propres envies prennent deux directions opposées.

Le prince soldat: Une réécriture inquiétante de Casse-Noisette.

Quand l’eau chantait le feu: deux Sild aux voix merveilleuses quittent leur royaume marin pour la terre où elles rencontrent les mystérieux Grisha.

Si mes souvenirs sont bons, j’ai découvert ce recueil de contes fantasy sur le blog de Light and Smell. Il a passé un bout de temps dans ma wishlist avant qu’une belle âme du Canada ne me fasse la belle surprise de le choisir pour le swap Père Noël Secret 2020. Encore une fois merci Marie ❤

Parlons d’abord de la couverture qui est magnifique. Un sublime objet-livre qu’on a envie d’acheter rien que pour sa couverture.

Je n’ai pas l’habitude de la fantasy mais j’aime bien les contes. Je n’ai donc pas eu de mal à entrer dans les différentes histoires avec des univers où se mêlent magie et sorcellerie. Le grand plus de ces récits ce sont les illustrations qui les accompagnent. Elles se dévoilent par petite touche au fur et à mesure que le conte évolue, donnent un effet de surprise et attisent la curiosité. On a hâte de voir à quoi ressemble le dessin intégral.

Chaque conte renferme des leçons pleines de sagesse notamment celle de voir au-delà des apparences. On se rend compte combien l’on tombe bien souvent dans le jugement hâtif. C’est ce qui m’est arrivé avec le conte la sorcière de Duva qui est l’un des 3 meilleurs contes de ce recueil soit dit en passant. J’ai apprécié l’ambiance glauque, l’atmosphère oppressante de ce conte, une réécriture très originale de Hansel et Gretel. J’ai apprécié que l’auteure offre un regard nouveau sur cette histoire qui a bercée mon enfance. Je me confesse: j’ai envié son imagination débordante.

Ce recueil a été une belle découverte. Mention spéciale au renard trop rusé et la sorcière de Duva qui offrent de superbes retournements de situation, à Ayama et le bois d’épines qui rappelle les contes des mille et une nuits et Petite lame qui rappelle qu’utiliser une chose ne signifie pas la posséder.

Malheureusement, je ne peux pas en dire autant des deux derniers contes qui ne m’ont pas du tout emportée.

Bonus : les photos du super colis que m’a préparé Marie pour le swap. Le swap devait contenir :

  • 1 livre de la WL
  • 1 marque-page
  • 1 petite surprise
  • 1 gourmandise
  • 1 lettre dans laquelle vous révélez votre identité.

Avez-vous déjà découvert ce recueil de contes ou êtes-vous en train de courir vers la librairie la plus proche pour l’acheter ?