Publié dans Quand on est célib'

Mère,épouse: qui êtes-vous en dehors de ces étiquettes?

Coucou chers abonnés ou lecteurs en visite ! Aujourd’hui, point de lecture. La section « célib à terre » en jachère me réclame.

Un dimanche, en pleine conversation avec moi-même, je suis arrivée à cette conclusion : ce n’est pas que ça.

La vie d’une femme consiste à avoir une famille mais… ce n’est pas que ça.

La vie d’une femme consiste à élever ses enfants, prendre soin de son mari, de son foyer mais… ce n’est pas que ça.

Toute femme a ce besoin naturel de se marier (la cérémonie de mariage de rêve, on en a rêvé au moins une fois dans notre vie), avoir un foyer, des enfants.

C’est un besoin commun et légitime mais la vie d’une femme ne se résume pas à ça dans mon entendement.

 

Il est bien de chercher à se marier, avoir des enfants mais être une femme va bien au-delà.

Le but de la vie n’est pas le mariage et la descendance, je le crois fermement. Ne réduisez pas votre vie à cela. Votre but est bien plus grand. 

 

Chaque femme doit aller plus loin dans ses désirs et chercher son « Ce n’est pas que ça« .

Ce que je choisis de nommer « Ce n’est pas que ça » c’est cette chose unique qu’on doit faire en ce monde.

Chaque être humain a un but sur cette terre et la femme n’est pas exclue. Chaque femme doit faire son possible pour tendre vers ce but et l’accomplir.

Chaque femme doit révéler son « Ce n’est pas que ça ». Je dis bien, chaque femme ; le but d’une vie n’est pas réservé à une quelconque classe. 

Etre la fille d’un homme ou d’une femme influent (e), la femme d’un homme influent, la mère d’un homme ou d’une femme influent a de la valeur mais être une femme influente a encore plus de valeur.

Comprenez-vous où je veux en venir ?

Ok, je m’explique.

 

Avez-vous une identité en dehors de ces multiples casquettes ?

 

Si on vous enlève votre statut de femme marié, que vous reste-t-il ?

En dehors de votre vie d’épouse, de votre vie de mère, quelle femme êtes-vous ? Que faites-vous ?

Existez-vous à travers votre rôle d’épouse, de mère ou existez-vous en tant que femme ?

 

Ne vous satisfaites pas du statut que vous procurent votre compagnon, vos parents ou vos enfants. Ne vous cachez pas derrière eux, prenez votre place et brillez.

 

Avez-vous réellement réfléchi à la personne que vous étiez réellement ? 

 

Votre identité se construit pendant votre saison de célibat, là où il n’y a ni mari ni enfant, là où vous êtes seule face à vous-même. Voilà pourquoi, il est important de faire attention à ce que vous semez pendant cette période. 

Si vous orientez bien votre célibat, vous prendrez conscience de la personne que vous êtes réellement. Vous écouterez mieux votre intuition. Ne subissant l’influence de personne, vous en apprendrez davantage sur vos goûts, vos désirs, vos envies et vos besoins réels. 

 

Si vous êtes encore célibataire, avant de chercher à avoir des enfants et de vous marier, cherchez à savoir le but de votre vie parce qu’un mari et des enfants viendront se greffer à votre but et pas l’inverse.

 

Parce que la répétition est une vertu pédagogique, je vous invite à relire cet article écrit aux premières heures du blog : Avoir un B

GM signature

 

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Pourvu que la nuit s’achève…

Lorsque Zeba est retrouvée devant chez elle, le cadavre de son mari gisant à ses pieds, il paraît évident aux yeux de tous qu’elle l’a tué. Depuis son retour de la guerre, Kamal était devenu un autre homme, alcoolique et violent. Mais cette épouse et mère de famille dévouée est-elle vraiment capable d’un tel crime ? Présumée coupable, Zeba est incarcérée dans la prison pour femmes de Chil Mahtab, laissant derrière elle ses quatre enfants.
C’est à Yusuf, fraîchement revenu des États-Unis pour régler une dette symbolique envers son pays d’origine, que revient la défense de ce cas désespéré. Mais alors que son avocat l’exhorte à parler, Zeba garde obstinément le silence. Quel terrible secret cache-t-elle ? Qui cherche-t-elle à protéger en acceptant de jouer le rôle du suspect idéal ? Il faudra beaucoup de courage à Yusuf pour braver un système judiciaire corrompu et faire innocenter celle que tout le monde voit déjà pendue haut et court.

l'Afrique écrit

 

Un livre nous permet de nous retrouver mais aussi de découvrir l’autre. Je découvre ailleurs en lisant. Aujourd’hui, cap sur l’Afghanistan.

L’auteure nous décrit une société où c’est un fardeau de naître femme. La femme a toujours tort, sa parole n’a aucune valeur, elle est condamnée avant d’être jugée. En lisant l’histoire de Zeba et toutes celles de ces femmes incarcérées à Chill Mahtab, le cœur saigne parce que la fiction n’est pas très loin de la réalité.

Victimes de violence conjugale, de tragédie, d’emprisonnement abusif. Ces femmes ne s’appartiennent pas, l’autorité religieuse et familiale décide pour elle. Le pire c’est de constater qu’elles sont bien souvent plus en sécurité en prison qu’à l’extérieur.

Les hommes chérissent leur virilité comme un cadeau du ciel /

Car sans ces attributs, la justice est rapide et cruelle

J’ai apprécié ces femmes courageuses qui se soutiennent notamment Zeba qui endosse le rôle du suspect pour soutenir une autre femme. J’ai été vraiment touchée par le destin de Layli, cette petite fille à qui un homme a volé l’innocence.

Il y a encore tant de choses à faire pour que les femmes ne soient plus traitées en êtres inférieurs…

Pourvu que la nuit s’achève est un roman sombre et révoltant. J’ai apprécié ma lecture et la plume poétique de l’auteure. Je trouvais le roman long (54 chapitres), je l’ai lu à petites doses mais je pense que c’est le silence de Zeba qui m’agaçait. Mon rythme de lecture s’est accru lorsque j’en ai découvert la raison.

Quelques adorables citations ❤ ❤

Le mariage était un sport. Un match opposant l’amour à la haine. Le cœur comptait les points.

 

Tous ceux qui ont le cœur lourd peuvent devenir poètes, dit Zeba avant de fermer les yeux.

 

L’avez-vous déjà lu ? Si oui, j’aimerais bien connaître vos impressions. 

Si ce n’est pas encore fait, vous pouvez l’acheter en cliquant ICI

 

GM signature

 

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Sans capote ni kalachnikov de Blaise Ndala

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Un roman qui intrigue par son titre. Lorsque je l’ai vu dans la liste des finalistes du Prix Ivoire 2017, j’ai voulu le lire mais il était invisible dans les librairies abidjanaises. J’ai impatiemment attendu et il a fallu le SILA 2018 pour que je le tienne entre mes mains.

Ce roman a également été finaliste de plusieurs prix :

 

Il a quelque chose de particulier pour être autant plébiscité mais il n’est pas exceptionnel pour recevoir un prix ?

Seuls les membres du jury ont la réponse. 😀

 

Je prends un billet pour la région des Grands Lacs, zone du Kapitikisapiang en République Libre et Démocratique de Cocagnie. Une zone qui fait penser à la République Démocratique du Congo vu ses atouts naturels…

Cette zone est devenue par la force des choses le nombril incontesté de la misère nègre sous les tropiques. Un conflit meurtrier est né, conséquence d’un mouvement rebelle mené par le général Mokomboso avec de bonnes intentions au départ : faire cesser la dictature du président.

Ce mouvement qui avait été salué par le peuple a sombré dans un précipice sans fond. La faute à un homme qui prend plaisir à faire la guerre. Il a détourné le mouvement et créé un chaos où les femmes vont devenir des butins. Le viol devient une arme de guerre.

Véronique Quesnel, cinéaste va s’intéresser au destin mutilé de ces femmes, en faire un documentaire qui sera récompensé par un Oscar.

La canadienne est saluée par le monde entier. On admire son courage. Grâce à elle, des gens aux USA, en Europe connaissent l’existence de ce pays et de ce conflit abominable.

Le général Rastadamus, le caporal-chef Fourmi Rouge et Petit Che ne lui vouent aucun culte. Ils la détestent car aux yeux du monde, elle leur a donné le visage des meurtriers. Elle les a surtout bernés et a également berné le lecteur lorsqu’on découvre ce qui se cache derrière ce documentaire.

Sans capote ni kalachnikov est un roman à lire lentement, à l’endroit comme à l’envers pour saisir chaque instant d’ironie, de voyeurisme, d’impuissance, de contestation, de mensonges; chaque moment d’ego charité pour continuer à être après avoir été, de sacrifice pour caresser le soleil de la gloire.

 

 

Blaise Ndala a une plume mordante que j’ai découverte avec plaisir. Il nous interroge sur notre identité, le sens de notre charité à travers le joueur Rex Mobeti, enfant du pays qui devenu footballeur a pris la nationalité française, n’a jamais voulu se prononcer  sur le conflit qu’a traversé le pays. Après des années de multiples déconvenues, il se tourne enfin vers son pays.

Qu’est-ce qui se cache réellement derrière un acte de charité ? Un élan d’humanisme ou un sentiment de paraître ?

Il nous montre ouvertement le commerce de la misère. Triste à dire mais la guerre fait plus d’heureux que de malheureux.

Il fait référence à certains auteurs que j’ai un peu retrouvé dans sa plume : Ahmadou Kourouma, Sony Labou Tansi, Alain Mabanckou.

Il m’a fait découvrir une dame remarquable : Lucille Teasdale-Corti que je vous invite à découvrir.

 

Les personnages sont bien construits, intéressants, animés d’une vie qui dépasse la fiction. J’ai ri avec le caporal Fourmi Rouge, j’ai admiré l’humanisme du docteur Miguel.

 

C’est un bon roman. Un roman à mettre dans les mains de tous ceux qui aiment interroger leur monde…

 

Quelques extraits en images

 

blaise ndala sans capote ni kalachnikovsans capote ni kalachnikov blaise ndala

enfant soldat sans capote ni kalachnikov

 

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Publié dans Ma poésie

Journée internationale de la femme africaine

Bonjour mes nobles amis !
Je ne comptais pas faire de tour sur le blog aujourd’hui mais une amie sur Facebook m’a rappelé qu’aujourd’hui c’était la journée internationale de la femme africaine.

Le 31 juillet a été consacré « Journée de la femme africaine » à l’occasion du premier congrès de l’Organisation Panafricaine des Femmes (PAWO en anglais) qui s’était tenu à Dakar, au Sénégal, le 31 juillet 1974.

La date historique souvent retenue pour cette journée est le 31 juillet 1962. Ce jour là, à Dar es Salaam (Tanzanie), des femmes de tout le continent africain s’étaient réunies pour la première fois et avaient créé la première organisation de femmes, la « Conférence des Femmes Africaines » (CFA).

Le rôle historique joué par les femmes en Afrique témoigne de leur capacité de réaliser et conduire les changements sur le continent. Souvenons-nous que les peuples africains se libéraient alors peu à peu de la tutelle des pays colonisateurs.

La libération totale du continent africain, l’élimination de l’apartheid et l’instauration d’une justice commune qui défend les droits de l’Homme en tant qu’être humain, devenaient alors les objectifs prioritaires du mouvement.

Il y a encore un long chemin à parcourir pour les droits des femmes en Afrique. Il y a des progrès mais d’énormes défis à relever pour que les femmes africaines soient ce qu’elles doivent être.

Aujourd’hui, je ne veux pas m’attarder sur les luttes à mener mais admirer la femme africaine, sa beauté, sa force, son abnégation. Je veux la célébrer en reprenant les vers de Léopold Sedar Senghor, poète africain émérite.

 

Femme nue, femme noire

Vêtue de ta couleur qui est vie, de ta forme qui est beauté

J’ai grandi à ton ombre; la douceur de tes mains bandait mes yeux

Et voilà qu’au cœur de l’Été et de Midi,

Je te découvre, Terre promise, du haut d’un haut col calciné

Et ta beauté me foudroie en plein cœur, comme l’éclair d’un aigle

Femme nue, femme obscure

Fruit mûr à la chair ferme, sombres extases du vin noir, bouche qui fais lyrique ma bouche

Savane aux horizons purs, savane qui frémis aux caresses ferventes du Vent d’Est

Tam-tam sculpté, tam-tam tendu qui gronde sous les doigts du vainqueur

Ta voix grave de contralto est le chant spirituel de l’Aimée

Femme noire, femme obscure

Huile que ne ride nul souffle, huile calme aux flancs de l’athlète, aux flancs des princes du Mali

Gazelle aux attaches célestes, les perles sont étoiles sur la nuit de ta peau.

Délices des jeux de l’Esprit, les reflets de l’or ronge ta peau qui se moire

A l’ombre de ta chevelure, s’éclaire mon angoisse aux soleils prochains de tes yeux.

Femme nue, femme noire

Je chante ta beauté qui passe, forme que je fixe dans l’Éternel

Avant que le destin jaloux ne te réduise en cendres pour nourrir les racines de la vie.

Femme noire de Léopold Sédar SENGHOR / Recueil : « Chants d’ombre »

 

Je veux dire merci à toutes ces femmes africaines qui montrent un autre visage de l’Afrique, celle que les médias ne montrent pas toujours.

Je veux célébrer toutes ces Ewa, ces femmes qui ne renient pas leurs origines et sont de véritables sources d’inspiration : Fatou Diome, Chimamanda Ngozi Adichie, Angelique Kidjo, Marguerite Abouet

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Vous avez envie de célébrer la femme africaine en lecture ? Je vous conseille les titres suivants :

 

Y a-t-il des femmes africaines qui vous inspirent ? Si vous n’en trouvez aucune, vous pouvez citer mon nom, pas de souci 😀

signature coeur graceminlibe

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

La tresse de Laetitia Colombani, lu et…

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Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.

Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.

Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.

Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.

Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.

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Smita, l’intouchable, m’a émue avec son histoire. L’Inde est un pays que je n’aime pas beaucoup. Je déteste ce pays pour le peu d’attention qu’il accorde aux femmes, elles sont violées fréquemment, elles n’ont aucun droit.

Smita le sait : une femme n’a pas de bien propre, tout appartient à son époux. En se mariant, elle lui donne tout. En le perdant, elle cesse d’exister. Lackshmama ne possède plus rien, à part un bijou qu’elle est parvenue à dissimuler sous son sari, offert par ses parents pour son mariage. Elle se souvient de ce jour faste où, ornée de riches parures, elle avait été conduite au temple par sa famille en liesse pour célébrer ses noces. Elle était entrée dans le mariage avec somptuosité ; elle en sortait dans un total dénuement. Elle aurait préféré que son mari l’abandonne, avoue-t-elle, ou la répudie, au moins la société ne l’aurait pas reléguée au rang de paria, peut-être ses proches auraient-ils montré quelque compassion, là où ils ne lui témoignaient que mépris et hostilité. Elle aurait préféré naître sous la forme d’une vache, ainsi elle aurait été respectée.

J’aurais préféré ne pas naître, lui a confié Lackshmama avant de disparaître.

 

En Inde, les animaux sont plus sacrés que les humains et ça je ne le supporte pas. 

J’ai ressenti de la colère et beaucoup de peine en lisant les mauvais traitements qu’elle a subis. J’ai admiré sa force, son courage, sa révolte, son non à la fatalité, sa soif de liberté. Elle est mon personnage coup de cœur. Il m’a été difficile de la laisser.

Après elle, vient Giulia. Cette jeune sicilienne de 20 ans qui va reprendre l’affaire familiale. Elle dépasse les préjugés, les différences pour suivre son cœur. Sa relation avec Kamal est aussi un coup de cœur. C’est un homme doux, calme, qui ne va pas hésiter à l’épauler pour assurer la reprise de l’affaire familiale. 

 

Enfin, Sarah, la dure à cuire. Elle ne montre pas ce qu’elle ressent. L’environnement dans lequel elle évolue ne lui laisse pas le choix. Mère divorcée, elle se consacre à sa carrière. Juste au moment d’atteindre le sommet, elle  fait face à une maladie qui atteint le cœur de la féminité. J’ai eu beaucoup moins d’empathie pour elle. Elle veut être forte, veut endurer toute seule alors je n’ai pas trouvé utile de prendre part à sa peine. 😛 Elle m’a touchée quand elle a décidé d’arrêter d’être invincible.

Elle ne sera plus jamais Sarah Cohen, cette femme puissante et sûre d’elle que beaucoup admiraient. Elle ne sera plus jamais invincible, plus jamais une super-héroïne. Elle sera elle, Sarah, une femme que la vie a malmenée, entamée, mais elle sera là, avec ses cicatrices, ses failles et ses blessures. Elle ne cherchera plus à les cacher. Sa vie d’avant était un mensonge, celle-ci sera la vraie.

 

J’ai apprécié le lien qui unit ces trois femmes. Laetitia Colombani nous présente un féminisme soft. Je n’apprécie pas beaucoup ce féminisme qui veut pousser les femmes à être des invincibles, tuer leur sensibilité. 

Ce roman à l’écriture fluide se dévore en quelques heures. Si vous voyez ce livre, lisez-le c’est un ordre ! 😀

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Parution : 10/05/2017
Pages : 224
Prix : 18.00 €
Prix du livre numérique:  12.99 €
lauteur
Laetitia Colombani est scénariste, réalisatrice et comédienne. Elle a écrit et réalisé deux longs-métrages, À la folie… pas du tout et Mes stars et moi. Elle écrit aussi pour le théâtre. « La tresse » est son premier roman.
GM signature
Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Throwback Thursday Livresque 13 – Girl Power

Voici le Throwback Thursday Livresque !

Conçu sur le même principe que le Throwback Thursday d’Instagram mais vraiment concentré sur les livres !

Ce que permet ce rdv ? De ressortir des placards des livres qu’on aime mais dont nous n’avons plus l’occasion de parler, de faire découvrir des livres à vos lecteurs, de se faire plaisir à parler de livres !

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Cette semaine, le thème est Girl Power (féminisme ou des romans avec un personnage principal féminin) proposé par La tête en Claire

 

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Puisqu’on est le lendemain de la journée de la femme, j’ai choisi de vous présenter un livre à l’univers très féminin : 

Une si longue lettre de Mariama Ba

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Une si longue lettre est une oeuvre majeure, pour ce qu’elle dit de la condition des femmes. Au coeur de ce roman, la lettre que l’une d’elle, Ramatoulaye, adresse à sa meilleure amie, pendant la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage.
Elle y évoque leurs souvenirs heureux d’étudiantes impatientes de changer le monde. Elle rappelle aussi les mariages forcés, l’absence de droit des femmes comme le droit à l’éducation. Et tandis que sa belle-famille vient prestement reprendre les affaires du défunt, Ramatoulaye évoque alors avec douleur le jour où son mari prit une seconde épouse, plus jeune, ruinant vingt-cinq années de vie commune et d’amour.
La Sénégalaise Mariana Bâ est la première romancière africaine à décrire avec une telle lumière la place faite aux femmes dans sa société.
Ce puissant livre parle des douleurs et des espoirs d’une femme. Il exhorte les femmes à s’impliquer de plus en plus à la gestion des choses publiques, à dire non quand il le faut.
J’ai lu cette oeuvre au collège et elle m’a laissé un bon souvenir. Cette longue lettre est touchante, pleine de sensibilité. J’ai aimé le ton doux amer de l’oeuvre. J’ai eu mal au coeur en voyant tous les combats à mener pour une  meilleure valorisation de la femme en Afrique. Le statut de veuve en Afrique est parfois si éprouvant. Souvent, la belle-famille vous spolie, vous humilie, c’est écoeurant. 
Une si longue lettre est une oeuvre à lire et à faire lire. J’espère que vous l’inscrirez dans votre PAL. 🙂
Et dire que j’ai aimé cet homme, dire que je lui ai consacré trente ans de ma vie, dire que j’ai porté douze fois son enfant. L’adjonction d’une rivale à ma vie ne lui a pas suffi. En aimant une autre, il a brûlé son passé moralement et matériellement, il a osé pareil reniement… et pourtant. Et pourtant que n’a-t-il fait pour que je devienne sa femme !
 Alors que la femme puise, dans le cours des ans, la force de s’attacher, malgré le vieillissement de son compagnon, l’homme, lui, rétrécit de plus en plus son champ de tendresse. Son œil égoïste regarde par-dessus l’épaule de sa conjointe. Il compare ce qu’il eut à ce qu’il n’a plus, ce qu’il a à ce qu’il pourrait avoir.
Il faut inciter la femme à s’intéresser davantage au sort de son pays. Même toi qui rouspètes, tu as préféré ton mari, ta classe, les enfants à la chose publique. Si des hommes seuls militent dans les partis, pourquoi songeraient-ils aux femmes? La réaction est humaine de se donner une large portion quand on partage le gâteau.
Quand on pense que chaque seconde écoulée abrège la vie, on doit profiter intensément de cette seconde, c’est la somme de toutes les secondes perdues ou cueillies qui fait les vies ratées ou réussies.
Quel livre choisirez-vous pour ce thème ? 
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Publié dans Ma poésie

Où était passée la femme soumise ?

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Du rouge dans sa vie

Elle avait du rouge carmin aux lèvres
Du rouge alizarine au bout des doigts
Sur ses paupières brillait un rouge cramoisi
Elle n’était plus celle qui délaissait son apparence…

Ses talons aiguille étaient d’un rouge sang
Était-ce celui qui coulait dans ses veines
Ou celui de cet homme qui gisait à côté d’elle?
Elle l’ignorait, elle était une autre…

Qu’était-elle devenue ? Qui l’avait poussée jusqu’ici ?
Où était passée la femme soumise
Qui faisait du silence sa vertu ?
Qui disait en boucle: l’amour supporte tout ?
Où était passée la femme d’intérieur
Pour qui le couteau ne servait qu’à cuisiner ?
Elle l’ignorait, elle était une autre à présent…

D’où venait cette femme qui venait de mener
Un mauvais combat, celui d’être bourreau et non victime
Qui était cette femme désespérée, au bout du rouleau
Qui avait allumé le feu de l’interdit,
Avait choisi d’honorer la loi du talion ?

D’où venait cette femme haissant les hommes violents
Et déterminée à donner des coups au lieu d’en prendre ?
Qui était cette femme qui avait décidé de se rendre justice ?
Elle l’ignorait, elle était déjà partie…

© Grâce Minlibé 08/02/2015 _ 17h08

 

Vous avez apprécié ce poème ? Vous aimerez sûrement Chimères de verre. Sa version numérique vaut financièrement 1,99 euros mais la valeur sentimentale vaut bien plus. 

 

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Publié dans Arrêt sur une oeuvre

J’ai enfin lu Poings d’interrogation !

Quand cinq plumes jeunes et non moins talentueuses décident de se saisir de la plume pour s’interroger en chœur sur elles-mêmes, sur le monde qui les environne, c’est un quintette, une fresque polyphonique à toutes les voix, une balade/ballade de mots, d’émotions et de sentiments qui jaillissent et se dispersent tous azimuts en points/poings d’interrogation. L’exil, l’amour, le mariage, l’infidélité, la condition de la femme, l’urgence de la paix… et par dessus, l’espérance d’un jour plus mélodieux, sont autant d’interrogations charriées par ces dix récits. 

poings-dinterrogation

C’est la 3e fois que je fais allusion au recueil collectif Poings d’interrogation sur le blog et je peux vous assurer que c’est la dernière fois. Oui, c’est bien la dernière parce que…

J’ai enfin lu le recueil et je suis déçue. Je m’attendais à autre chose, vraiment. Je vais le ranger dans un coin, ne plus y penser et vous savez quoi ? 

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JE RIGOLE 😛

Oui, je voulais commencer ma chronique différemment et je n’ai pensé qu’à ça 😀  Promis, je ne le referai plus. 

Dix récits forment le recueil et sont regroupés en deux parties : Mots édentés et Douleurs aphones

Mots édentés

Vies sur Fil de Cédric Marshall Kissy ouvre le bal, un bal bref, incisif où la douleur et l’impuissance exécutent une danse macabre. Une grève des agents de santé sans aucune trêve achève les rêves d’une future grand-mère, d’une future mère. Ce récit dénonce le manque d’humanisme dont font parfois preuve les agents de santé et l’indifférence du gouvernement dont la préoccupation majeure n’est plus de mettre en place les conditions nécessaires pour assurer les besoins de santé du peuple. 

La jeune femme souffrait terriblement. Elle souffrait le martyre. Un martyre dont seul Golgotha connaissait la saveur vinaigrée. Des torrents de douleur s’abattaient sur elle. Il pleuvait la souffrance. Il délugeait la douleur ! 

La sanction de Essie Kelly évoque l’infidélité conjugale conjuguée au féminin 

Moi, j’étais fou d’elle, tandis qu’elle, était folle de l’homme. Pas de celui que j’étais, non, de l’homme en général. Elle appréciait tout être de sexe masculin, le désirait, le possédait, le rejetait et recommençait ce cycle inlassablement. 

Une infidélité qui court et remporte le marathon de la maladie du siècle. La femme récolte ce qu’elle a semé… La maladie du siècle n’est plus une fatalité, j’ai apprécié que ce récit en fasse le rappel.

Ce texte a été une belle surprise pour moi, l’occasion de faire connaissance avec la plume d’Essie Kelly que je suis sur les réseaux sociaux. 

Pour nos petits enfants de Yehni Djidji rappelle la violence de la crise postélectorale ivoirienne de 2011, évoque ceux à qui on a ôté tout ou un pan de vie. 

Quelque part, le crâne de ton mari gît, avec le reste de ton corps. Quelque part dans un caniveau, sous un pont, au fond d’une étendue d’eau… Tu as tout perdu dans cette crise postélectorale de 2011 ou presque. Tu as encore la vie. Une vie écorchée, excisée du meilleur d’elle-même. Sans ton mari, sans ton fils, une vie de nomade : condamnée à errer de souvenirs face au dépouillement du présent et à un futur hachuré. 

C’est un texte saisissant, plein de tristesse qui raconte un passé ensanglanté, imagine et espère un avenir pur pour les générations futures. 

Confession de Malicka Ouattara raconte toutes ces vies fausses, maquillées, le contraste entre la paix qu’on affiche et celle qui se meut à l’intérieur de nous. Le récit nous interroge : oserions-nous envier la notoriété d’un tel si nous le connaissions vraiment ?

Le complexe du paon de Yahn Aka pointe du doigt ces obèses de suffisance en particulier cet homme d’Etat ivoirien qui a osé affirmer que la littérature ne jouait pas un rôle dans la croissance économique d’un pays et qu’il fallait favoriser et promouvoir les formations techniques et scientifiques. Ce texte satirique rappelle qu’il n’ y a « aucune noblesse à ressentir une infructueuse supériorité vis-à-vis d’autrui ».

Douleurs aphones

L’ injure de Yehni Djidji  évoque la condition de la femme qui n’enfante pas, la femme à qui on donne peu et exige beaucoup. Une femme que l’on pointe du doigt  sans jamais lui tendre la main…

Cette ère où pour être une vraie femme, la bague à l’annulaire gauche ne suffit plus. Il faut en sus mourir et ressusciter. Il faut enfanter, donner la vie pour que la sienne ait un sens. Fille de … Femme de… Mère de… Voici la véritable gloire d’une femme. Alors, elle a tout fait pour que son épopée ne demeure pas inachevée, pour qu’aucune note ne manque au récital de sa vie. Prier Dieu, courtiser les anges, supplier le diable… se prendre un amant. Le ventre crevé n’a pas gonflé. Aussi plat que la lame d’un couteau.  

Je suis de celles qui croient qu’un mariage, un enfant ne définissent pas une femme alors oui, ce texte m’a mise en rage. 

La marche d’Essie Kelly lutte contre les violences conjugales. Les femmes ne veulent pas l’autorité de l’homme, elles ne veulent que du respect, de la considération. 

Le voyage en enfer de Malicka Ouattara m’a fait sourire et ça m’a fait du bien après avoir lu 6 récits tristes. Une jeune fille de 20 ans BCBG n’a jamais été au village et appréhende sa première fois. 

Mon monde se limite au bout de mon nez. Mon nez bien qu’imposant en longitude se limite à Cocody. Le monde qu’il y a après n’est que superflu pour moi. 

Une sympathique histoire qui incite à se défaire des préjugés et à aller vers l’inconnu avec un regard neuf. Néanmoins, je pense que cette histoire ne colle pas vraiment avec l’intitulé de la 2ème partie : douleurs aphones. 

Lettre à un exilé de Cédric Marshall Kissy est une histoire folle ! Un neveu crache sa tristesse révoltée à son oncle qui a déserté le pays. Qu’est-ce que j’ai ri !

On parle de fuite de cerveaux… Mais c’est de la pure folie ! Un cerveau, ça n’a pas de pied, ça ne court pas. […] Tu t’es envolé pour le pays où il fait trop chaud et trop froid – c’est comme ça que maman appelle l’Occident – mais ton cerveau puisqu’il n’a pas de pied, est resté au pays. Alors si tu es malin, reviens vite le récupérer…

Le dernier souffle des étouffés de Yahn Aka est le dernier coup de poing porté à l’adversaire. Le récit est la voix retentissante des pauvres qui ont difficilement accès à l’éducation, qui se battent pour conserver la vie censée être un cadeau du Ciel. Il dénonce avec fermeté la politique sociale inexistante en Côte d’Ivoire. 

Les dirigeants africains capitalistes ou pseudo socialistes te feront toujours payer pour le fait que tu sois né pauvre. Les chances de changer ta condition sociale sont amenuisées en raison du système mis en place pour enfoncer le pauvre. Mais la détermination et la force de la volonté permettent d’y parvenir en dépit des épreuves.

Poings d’interrogation parle aux dirigeants actuels et aux futurs dirigeants. Il s’adresse à la femme comme à l’homme. Il interroge les doutes et les convictions. Il attriste, réjouit. C’est un recueil que j’ai pris plaisir à lire pour ce qu’il véhicule comme émotion, comme interrogation. J’espère que vous prendrez également plaisir à le lire. 

Quelques détails sur l’oeuvre

Nombre de pages : 96 

Maison d’édition : Editions Maieutique

Prix : 3000 francs CFA

Mon défi PKJ

La lecture de ce recueil m’a permis de compléter un challenge de mon défi PKJ : lire un livre un livre qui évoque, de près ou de loin, les sciences.  

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Publié dans Interviews

Quand un homme admire une femme

08 Mars, une journée pour célébrer les droits des femmes, leur lutte, leur victoire, leur détermination, leur courage.

Pour marquer cette journée, j’ai invité des hommes à parler de femmes assez connues qui les inspirent et les influencent.

Plusieurs hommes ont voulu célébrer leur mère mais elles ne sont malheureusement pas connues. 😀

Cyriac et Cédric veulent célébrer des femmes qui impactent le monde. Allons à leur rencontre.

Angélique Kidjo

A l’occasion de la journée de la femme, quelle femme connue voudrais-tu  célébrer le 08 mars ?

Cyriac : J’aurais répondu ma mère, ma femme ou ces femmes qui ont contribué à faire de moi, d’une façon ou d’une autre, l’homme que je suis mais elles ne sont pas connues ! (rires) Revenons dans le cadre de ta demande. La liste est longue mais je dirais Angélique KIDJO.

Pourquoi ce choix ?

Cyriac : Elle est connue mondialement pour son impact artistique mais elle reste pour moi un exemple de promoteur de la culture musicale africaine dans le monde entier. Elle m’a marqué dès l’enfance avec son chant « agolo » !

Pourquoi l’admires tu?

Cyriac : Je ne passerai pas par quatre chemins. Promouvoir la culture africaine, être une star mondiale et garder ses valeurs, c’est devenu rare. La mondialisation a bouffé le lien à nos racines, notre culture, notre musique, nos styles vestimentaires, nos langues ! J’admire cette dame, qui malgré la renommée, son parcours à Paris, New York, Brésil, etc… n’a rien oublié de ses origines ! Bien au contraire. J’en tiens pour  preuve, la récente remise de son 3ème trophée du vainqueur du Grammy Awards, elle était en ensemble pagne !

Son discours, parlant d’une Afrique qui va de l’avant, est admiratif. Elle chante en fon, yoruba, reprend de façon magistrale des classiques de Jazz, pop, le tout combiné aux chants typiques du Bénin, et du Nigeria en passant par l’Afrique du Sud.

Elle dirige sa fondation Batonga, qui lutte pour la scolarisation de la jeune fille africaine avec des bourses, des écoles. Elle agit et le fait en toute discrétion.

Ses récompenses sont également impressionnantes : Grammy Awards, Kora music, Crystal Award.

Comment elle t’influence ?

Cyriac : Son style vestimentaire pour commencer. Grâce à elle, je commence à apprécier la couture du pagne. J’ai beaucoup aimé son ensemble lors de la remise de son trophée au récent Grammy Awards.

Elle m’influence parce qu’elle croit en l’Afrique : une Afrique qui va de l’avant et qui est dynamique.

J’aime également ses coiffures qui sont aux antipodes de celles que portent la plupart des stars africaines.  

Sa fondation Batonga m’inspire un projet d’ONG dans le domaine du développement durable avec des amis.

Pour finir, elle a suscité en moi, un attrait pour la langue Fon. J’ai la chance d’avoir un professeur de fon à domicile : ma femme. 🙂

Bonne fête, superwoman Angélique Kidjo !

Irie Lou Colette

A l’occasion de la journée de la femme, quelle femme connue voudrais-tu  célébrer le 08 mars ?

Cédric : Je voudrais célébrer la superwoman Irie Lou Colette, présidente de la FENACOVICI. (Fédération Nationale des Coopératives Vivrières de Côte d’Ivoire)

Pourquoi ce choix ?

Cédric : Elle a été désignée à l’unanimité comme étant la première femme active de Côte d’Ivoire.  Elle est à la tête d’une fédération de 5000  productrices de vivrier.

Petite vendeuse de fruits et légumes qu’elle était autrefois, elle a très tôt compris que sa non scolarisation ne devait pas être un frein à ses ambitions.

Pourquoi l’admires tu ?

Cédric : Je l’admire pour son dynamisme à fédérer dès le début des années 2000 les femmes du vivrier. Elle a pris l’engagement de lutter contre la pauvreté et la sous-alimentation en nourrissant la population ivoirienne avec les produits du terroir.

Comment elle t’influence ?

Cédric :  Elle m’influence par sa patience, son  courage, son goût pour le travail acharné, sa volonté de réussir. Elle sert et servira de modèle à tous les ivoiriens et ivoiriennes qui veulent s’engager dans la lutte pour l’autosuffisance alimentaire du pays et une agriculture dynamique, performante à forte valeur ajoutée.

Bonne fête, superwoman Irie Lou Colette !

Et vous, quelle femme voulez-vous célébrer en ce jour ? 

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Mille soleils splendides

mille soleils splendides

Ouvre tes oreilles en grand et retiens bien la leçon : de même que l’aiguille d’une boussole indique le nord, un homme qui cherche un coupable montrera toujours une femme du doigt. Toujours. Ne l’oublie jamais, Mariam.

Ce sont les mots que Nana adresse à sa fille Mariam, sa petite fille harami (bâtarde), fruit d’une union illégitime.

Mariam, une enfant que l’on met à l’écart, à qui l’on rappelle dès que l’on a l’occasion qu’elle n’est pas désirée.

Mariam, une enfant qui chérit un père dont l’amour ne se manifeste que lorsqu’ils ne sont que tous les deux.

Mariam, une jeune fille dont on ne considère pas la valeur, une adolescente que l’on vend, que l’on marie de force à Rachid, un homme qui peut être son père.

On assiste impuissante à ce mariage forcé, au calvaire de Mariam incapable de donner la vie, à la violence domestique qu’elle subit, à la multiplication de ses peines, à la soustraction de sa liberté.

– C’est notre lot à nous, Mariam. Les femmes comme nous ne font rien qu’endurer. On n’a pas le choix. Tu comprends ?

Le temps s’égrène, l’Afghanistan est rongé par la guerre et l’occupation soviétique. Le pays se métamorphose sans affecter positivement la vie de Mariam ;  Rachid son mari est toujours aussi méprisant.

La condition de vie de Mariam est un cas isolé ? L’entrée en scène d’une autre jeune fille afghane, Laila, nous apporte une réponse.

La vie familiale de Laila est différente de celle de Mariam. Laila est une enfant légitime, une enfant négligée par sa mère, très aimée par son père. Un père qui ne la mariera jamais de force.

« Je sais que tu es encore jeune, disait-il, mais je veux que tu comprennes une chose dès maintenant : le mariage peut attendre. Pas l’éducation. […]

Parce qu’une société n’a aucune chance de prospérer si ses femmes ne sont pas instruites, Laila. Aucune chance. »

Laila a des amies, va à l’école, s’éveille à l’amour. est amoureuse de son meilleur ami, Tariq. La vie de Laila n’est en aucun cas calquée sur celle de Mariam. L’avenir de Laila est prometteur…

Ces vies très distinctes vont pourtant s’entrecroiser. Une tragédie fera de Laila, la co-épouse de Mariam.

Deux vies très distinctes vont se mêler et créer une histoire commune, un cocktail de méfiance, de complicité, d’amour, de sacrifice…

Avant que ses parents meurent et que sa vie chavire, Laila n’aurait jamais cru qu’un corps humain puisse endurer tant de violence, tant de cruauté, et continuer malgré tout à fonctionner.

« Mille soleils splendides » est un roman vivant et plein de saveurs.

« Mille soleils splendides » est la photographie de l’Afghanistan de 1960 à 2003, son chaos politique et social engendré par ses différentes gouvernances.

« Mille soleils splendides » représente les 1000 visages de la femme. La femme brave, la femme apeurée, la femme esclave, la femme libre, la femme qui lutte, la femme qui subit, la femme qui souffre mais sourit, la femme qui aime, la femme qui hait, la femme qui donne la vie, la femme qui tue…

Ce roman dépeint toutes les formes de l’amour : amour passion, amour filial, amour-amitié… 

Ce roman attriste, révolte, effraie, émeut. Il nous révèle combien il est difficile d’être une femme en Afghanistan.

« À l’attention des femmes : Vous ne quitterez plus votre maison. Il est inconvenant pour une femme de se promener dehors sans but précis. Pour sortir, vous devrez être accompagnée par un mahram, un homme de votre famille. Si vous êtes surprise seule dans la rue, vous serez battue et renvoyée chez vous. En aucun cas vous ne dévoilerez votre visage. Vous porterez une burqa à l’extérieur de votre maison. Sinon, vous serez sévèrement battue. Il vous est interdit de vous maquiller. Il vous est interdit d’arborer des bijoux. Vous ne vous afficherez pas avec des vêtements aguichants. Vous ne parlerez que lorsqu’on vous adressera la parole. Vous ne regarderez aucun homme droit dans les yeux. Vous ne rirez pas en public. Sinon, vous serez battue. Vous ne vous vernirez pas les ongles. Sinon, vous serez amputée d’un doigt. Il vous est interdit d’aller à l’école. Toutes les écoles pour filles seront fermées. Il vous est interdit de travailler. Si vous êtes reconnue coupable d’adultère, vous serez lapidée. Ecoutez bien et obéissez. Allah-u-akbar. »

Le personnage de Mariam m’a énormément touchée. Cette femme pleine d’amour et si brave a eu une vie inachevée, a touché le bonheur du bout des doigts.

La mort est omniprésente dans « Mille soleils splendides » mais n’arrive pas à étouffer la vie, l’espoir en une vie meilleure…

Envie de découvrir ce livre ? Cliquez ici

Grand merci à la chroniqueuse de Tout ce qui brille qui m’a fait découvrir ce roman.