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TTL 145: Loveday and Ryder, tome 1: Le corbeau d’Oxford

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque ! Cette semaine, le thème est : Amour ou haine

J’ai d’abord pensé à une romance mais pour sortir des sentiers battus, j’ai pensé à un livre ou le personnage a développé un amour extrême pour l’un des personnages, et de la haine pour un autre.

Ce personnage n’est autre que le corbeau, le corbeau d’Oxford.

Oxford, 1960. Lorsque Sir Marcus Deering, un riche industriel de la région, reçoit plusieurs lettres de menace anonymes, il prend le parti de ne pas s’en inquiéter.
Mais bientôt, un meurtre est commis, et les meilleurs éléments de la police d’Oxford sont mobilisés.
La toute jeune policière Trudy Loveday rêverait de participer à une affaire aussi importante, mais ses supérieurs coupent rapidement court à ses ambitions. Écartée de l’enquête et chargée d’assister le brillant mais peu amène Dr Clement Ryder, médecin légiste, sur une affaire classée, elle se retrouve pourtant très vite au cœur d’une énigme qui pourrait bien la mener sur la piste du mystérieux corbeau d’Oxford…

A bientôt 20 ans, la jeune policière Trudy Loveday ne travaille pour le moment que sur des arrestations de larcins ou de personnages excentriques. Elle aimerait pouvoir participer à des enquêtes, la jeune dame est ambitieuse et ses désirs professionnels ne sont pas forcément compris par sa famille en particulier sa mère qui aurait rêvé qu’elle soit secrétaire.

Tu aurais été la première de ma famille, et de celle de ton père! poursuivit sa mère. Les Butler et les Loveday ont toujours été commis, ouvriers ou chauffeurs de bus, comme ton père. Tu aurais été la première à travailler dans un beau bureau.

Trudy attend impatiemment qu’une occasion lui soit donnée. Son désir est exaucé lorsque le capitaine Jennings la propose pour assister le coroner Clément Ryder qui veut rouvrir l’affaire Fleet-Wright: une jeune femme décédée 5 ans auparavant.

J’ai trouvé intéressant de suivre cette policière débutante qui veut faire ses preuves. Son duo avec le docteur qui a 3 fois son âge est inédit pour moi. Je n’ai pas lu une avalanche de romans policiers mais je pense que ce type de duo est assez rare.

J’ai apprécié leur collaboration. J’aimerais bien voir comment elle va évoluer. La vie personnelle du Dr m’intéresse également. Il a la maladie de Parkinson et je suis intriguée par sa gestion de ce mal.

Quant à la résolution de l’enquête, les indices nous sont donnés avec parcimonie. J’ai deviné l’identité du corbeau mais j’ai trouvé que la résolution était entachée de quelques incohérences.

Alerte spoiler

A titre d’exemple, il est dit que Gisela n’aurait pas pu pénétrer dans la maison car la mère de Jonathan y était tout le temps. Alors comment a-t-elle fouillé la chambre de la mère de Jonathan?

Quel livre auriez-vous choisi pour ce thème ?

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Le temps des hyènes – Carlo Lucarelli

Une épidémie de suicides s’empare de la colonie italienne d’Érythrée : le sort des indigènes n’intéresse guère, mais quand on découvre le corps du marquis Sperandio, propriétaire des terres et pionnier enthousiaste, pendu au plus haut sycomore d’Afelba, les autorités s’émeuvent. Aussitôt le capitaine des carabiniers royaux Colaprico et Ogbà, son Sherlock Holmes abyssin, accourent. Nos deux enquêteurs s’égarent dans des fausses pistes à dos de mulet, du port de Massaoua aux hauts plateaux d’Asmara : il faudra bien scruter la terre rouge. Une vieille sorcière, un étrange chien féroce, une princesse noire, d’anciennes amitiés, deux sales types qui cachent bien leur jeu et des métaphores à base de piment viennent épaissir le mystère. Les agioteurs mafieux ne sont pas loin, le temps des hyènes a commencé. Cupidité des colons, hostilité des soldats, racisme crasse font de ce court polar un petit bijou du genre, drôle, efficace et diablement sensuel. Il n’y manque ni le recours aux langues locales de la corne de l’Afrique et de la botte italienne, ni la morale finale comme on l’aime. Une réussite.

Une enquête policière qui se déroule en Erythrée ? Je dis oui avec grand plaisir!

Nous sommes au début du 20e siècle, à l’époque où l’Italie avait des colonies dans la corne de l’Afrique.

Une série de suicides adviennent en même temps : 3 indigènes et un marquis italien. Une enquête policière s’ouvre surtout pour le marquis. La vie et la mort d’indigènes n’intéressent pas vraiment. Quand une 5e victime est trouvée, le capitaine Piero Colaprico, commandant de la compagnie des carabiniers royaux d’Afrique et son brigadier Ogbà, indigène, ne croient plus aux coïncidences.

L’enquête s’avère difficile dès le début car aucune autopsie ne peut être faite. Le duo d’enquêteurs tente bien que mal de résoudre l’énigme.

Le tempo est globalement lent, avec pas mal de descriptions sur le contexte politique, social mais il y a également des scènes d’action. Les personnages sont intéressants à suivre notamment Ogba qui est un fin observateur.

Le récit se lit plus ou moins facilement. J’avoue avoir eu du mal par moment avec les dialogues mêlant italien et langue locale qui rendent le récit lourd à mon sens.

Au dénouement, je ne suis pas sûre d’avoir saisi les mobiles du meurtre. J’ai l’impression que certaines pièces du puzzle ne sont pas bien agencées.

Mon ressenti global sur l’œuvre est perplexe. Je ne considère pas le temps des hyènes comme un rendez-vous manqué mais je n’ai pas été émerveillée au point de programmer un 2e rendez-vous avec l’auteur et son duo d’enquêteurs.