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Les Girofliers de Zanzibar – Adam Shafi Adam

J’ai reçu ce roman dans ma Kube de Juillet, il a été choisi par Laura de la Librairie Le Failler. Sarah, ma fidèle libraire dans l’aventure Kube n’étant pas disponible, un autre libraire m’a été attribué. J’avoue que j’ai eu peur car Sarah si je ne m’abuse est la seule libraire du réseau Kube dont le genre littéraire de prédilection est la littérature africaine. J’étais un peu déboussolée. J’appréhendais la proposition de Laura mais elle a répondu à mon envie qui était formulée comme suit : Je remplis ma carte des auteurs africains et j’aimerais lire un roman (ou recueil de nouvelles) en français de moins de 350 pages d’un auteur de l’une des nationalités suivantes: sierra-léonais, cap-verdien, namibien, tanzanien, centrafricain, kenyan ou gambien. Quant aux genres, autobiographies/biographies/essais/livres de développement personnel à éviter.

Laura a opté pour la Tanzanie avec les Girofliers de Zanzibar d’Adam Shafi Adam.

Kijakazi, née à Zanzibar dans une famille d’esclaves, est la plus fidèle servante du Seigneur Malik et de son fils, Fouad. Tandis que ceux-ci vivent comme des princes de la récolte des clous de girofles, leurs esclaves ne connaissent que brimades et tâches harassantes. Mais sur la plantation, certains jeunes se laissent gagner aux théories révolutionnaires venues de la ville…
À travers ce récit aux airs de conte de fées, Adam Shafi Adam relate un événement peu connu de l’histoire contemporaine : la révolution de janvier 1964, qui marqua la rupture brutale avec le sultanat féodal de Zanzibar et l’instauration d’une République populaire.

Kijakazi est née dans une famille d’esclaves. Persuadée que l’esclavage est son lot, elle n’existe que pour donner satisfaction à son maître, le Seigneur Malik, à sa femme et à leur fils Fouad qui deviendra le maître à la mort de ses parents.

Fouad et Kijakazi sont les personnages principaux de l’histoire. Un jeune homme et une vieille femme, un dominant et une dominée. Fouad, ce riche planteur arabe qui abuse de ses serviteurs et Kijakazi, esclave usée avant l’âge. Si j’ai trouvé le personnage de Fouad très détestable, j’ai eu beaucoup d’empathie pour Kijakazi. J’ai espéré pour elle une vie émancipée, plus rayonnante que celle qu’elle vit avec son maître et j’ai été heureuse que l’auteure lui dessine un avenir en arc-en-ciel.

Ce récit est l’occasion de découvrir la révolution du 12 janvier 1964 au Zanzibar. L’auteur nous fait vivre l’agitation prérévolutionnaire, les rassemblements clandestins ou publics organisés par le Mouvement Nationaliste des Patriotes, le déclenchement de l’insurrection, la mise en place de la réforme agraire où le peuple afro-shirazi se réapproprie ses terres. J’ai apprécié lire la déchéance de Fouad.

Les Girofliers de Zanzibar est un récit intéressant mais j’ai trouvé que le style de l’auteur manquait de poigne. J’aurais voulu que la narration soit plus alerte.

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TTL 70 : Les cent puits de Salaga – Ayesha Harruna Attah

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est UNE SORTIE DU MOIS.

Throwback oblige, c’est un livre sorti en septembre 2019 que je vous présente.

Les cent puits de Salaga - Ayesha Harruna Attah - Babelio

Elles ont le nom de reines guerrières, et tout semble les opposer. Aminah a quinze ans, guette les caravanes de marchands dans la région de Gonja, vend un peu de nourriture. Bientôt, un raid de cavaliers fait d’elle une captive.
Wurche est une princesse, fille têtue du chef de Salaga, la ville aux cent puits, haut lieu du commerce d’esclaves. Elle a l’âge d’être bientôt mariée, alors qu’elle ne rêve que de pouvoir, en ces temps d’alliances et de conflits entre chefs de tribus, avec les Ashantis de la forêt voisine, avec les Allemands, les Anglais, les Français.
Et il y a Moro, l’homme à la peau si noire qu’elle est bleue. Il vit de la vente d’esclaves mais croit à la destinée, et cède à la beauté.

l'Afrique écrit

Ce roman présélectionné pour le Prix les Afriques 2020 m’a attirée par sa 1ère de couverture aux couleurs chatoyantes mais aussi par son résumé. J’ai sauté à pieds joints dans le récit et je n’aurais pas dû.

Au début de l’histoire, j’ai pensé retrouver l’atmosphère de No home de Yaa Gyasi mais ce roman est complètement différent. 

Les cent puits de Salaga c’est l’esclavage intra-continental africain observé à travers les yeux du marchand d’esclaves, Moro, de la maîtresse d’esclave Wurche et de l’esclave Aminah. Nous sommes au Ghana dans la période précoloniale. 

Spectateur, le lecteur voit se dérouler sous ses yeux les relations entre maîtresse et esclave. Il observe le commerce entre Africains et Européens au XIXe siècle, le jeu politique entre les familles royales africaines. Il observe des femmes qui veulent être maîtresse de leur destin. Wurche est une princesse rebelle, un garçon manqué. 

Il y a de l’amour dans l’air, une quête d’affirmation de soi et de liberté. 

L’auteure a fait le choix d’une alternance narrative. Deux femmes, deux voix : Aminah et Wurche. La narration à la 3e personne m’a laissé indifférente vis-à-vis des émotions des personnages.

L’auteur avait tous les ingrédients pour faire de ce roman un récit bouleversant mais il flotte dans ce récit un parfum de froideur. Le rythme manque cruellement de rythme. 

Le thème de l’esclavage intra-continental est très intéressant mais nécessitait un travail plus abouti de l’auteure. Le récit est accessible mais le style est simpliste. Peut-être un problème de traduction ?

Vous l’avez compris, Les cent puits de Salaga ne m’a malheureusement pas convaincue.

Et vous, quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ?

fleur v1

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Les Confessions de Frannie Langton – Sara Collins

Frannie Langton

 

Londres, 1826. Toute la ville est en émoi. La foule se presse aux portes de la cour d’assise pour assister au procès de Frannie Langton, une domestique noire accusée d’avoir tué Mr et Mrs Benham, ses employés. Pour la première fois, Frannie doit raconter son histoire. Elle nous parle de sa jeunesse dans une plantation de canne à sucre en Jamaïque, où elle a été le jouet de chacun : de sa maîtresse, qui s’est piquée de lui apprendre à lire tout en la martyrisant, puis de son maître, qui l’a contrainte à l’assister sur nombre d’expériences scientifiques, plus douteuses les unes que les autres. Elle nous parle de son arrivée à Londres, où elle est  » offerte  » aux Benham, comme un vulgaire accessoire, de son amitié avec la maîtresse de maison, de leur même appétit pour la lecture, la culture. De leur passion… Elle se dévoile pour tenter de se souvenir de cette terrible nuit, qui lui échappe complètement. Mais une question la ronge sans cesse, comment aurait-elle pu tuer celle qu’elle aime ?

l'Afrique écrit

Une couverture rouge pour les sentiments passionnels en complète contradiction : amour / colère, sensualité / sexualité, courage / danger, ardeur / interdiction…

Sur cette couverture, ce sont les fleurs qui m’attirent en premier.

C’est en regardant plusieurs fois la couverture que je remarque le crâne.

C’est en avançant dans ma lecture que je fais attention aux ciseaux.

 

Après la Barbade avec Washington Black, je découvre la Jamaïque au temps de l’esclavage.

La Jamaïque était une somme : hommes, cannes, guinées. Qu’un élément vienne à manquer, les autres ne s’additionnaient pas et alors un homme cessait d’en être un.

 

Un énième récit sur l’esclavage parce que l’un des grands drames de l’histoire de l’humanité ne peut pas être mis en sourdine. 

Un énième récit sur l’esclavage pour ne pas que l’histoire soit travestie. Comme dirait Frannie dans ses confessions : « Nous ne nous rappelons pas les choses de la même façon ».

Un énième récit sur l’esclavage mais particulier car il évoque la vie d’une domestique, une « nègre de maison » et les expériences scientifiques faites sur les esclaves morts comme en vie.

Des études de phrénologie, des expériences pour vérifier leur capacité d’intelligence et autres plus horribles les unes que les autres.

Il concédait néanmoins la possibilité d’un intellect plus élevé en cas de mélange du blanc avec le noir, le type de décoloration raciale que Pauw a été le premier à décrire.

Lorsqu’il parvenait à mettre la main sur un corps, il faisait cloquer la peau avec de l’eau bouillante, puis le laissait tremper une semaine dans de l’alcool de vin. 

Tant d’horreurs et dire que les blancs de cette époque se croyaient humains et que les noirs étaient les sauvages !

Ces expériences m’ont rappelé en partie Blanchissez-moi tous ces nègres de Serge Bilé. 

 

Le récit évoque les préjugés racistes à la peau dure. Un amour interdit est également relaté mais il ne m’a pas touchée. Non seulement parce que l’homosexualité ce n’est pas ma tasse de thé mais surtout parce que j’ai détesté le personnage de Mrs Benham. Une psychopathe, manipulatrice, accro à l’opium qui a utilisé Frannie pour satisfaire ses désirs. 

Les confessions de Frannie Langton est un roman gothique dans tous les sens du terme. L’atmosphère du récit est glauque. Le style de Sara Collins est exigeant, cru. Il peut perdre ou lasser mais les sujets abordés sont si profonds que le lecteur est obligé de s’accrocher. 

J’ai souligné un nombre importants de réflexions des personnages sur l’esclavage, les abolitionnistes, la perception de l’homme noir. Ce livre est un concentré d’idées de débat. 

Ce que personne ne veut admettre, c’est que les abolitionnistes ont le même appétit que les esclavagistes pour la misère, simplement ils ne souhaitent pas en faire la même chose.

 

Vous pensez qu’un homme noir est représentatif de tous les autres membres de sa race. Vous ne lui autorisez ni personnalité ni passions. 

 

Les noirs n’écriront pas jamais que la souffrance, et uniquement à destination des blancs, à croire que notre seule raison d’être est de les faire changer d’avis.

 

 

Un amour interdit Alyssa Cole

Ne penses-tu pas que chacun devrait lire un poème par jour ? On ne peut pas vivre que de romans ! Elle avait raison. Un roman, c’est un long verre tiède, un poème, c’est une flèche dans le crâne.

 

Les femmes se concentrent sur ce qui leur manque, les hommes sur ce qu’ils désirent. 

 

Dans tous les hommes il y a de la cruauté. Ceux que nous considérons comme bons sont ceux qui prennent la peine de la cacher.

 

 

détails ouvrage

Éditeur : Belfond 

Date de publication : Avril 2019

Disponible aux formats papier et numérique 

Roman présélectionné pour le Prix les Afriques 2020

 

 

fleur v1

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Washington Black – Esi Edugyan

La Barbade, 1830. À onze ans, Washington Black n’a d’autre horizon que le champ de canne à sucre de la plantation où il travaille avec d’autres esclaves. Quand le destin frappe à sa porte, c’est sous les traits de Titch, un scientifique anglais, jeune frère de son maître qui le choisit comme serviteur. Wash montre un talent inné pour le dessin et une curiosité d’esprit telle qu’il est promu assistant pour le projet fou de l’extravagant inventeur: construire un ballon dirigeable. Lorsqu’un vent mauvais les oblige à quitter précipitamment l’île à son bord, l’aventure prend un cours inattendu. Du pôle Nord à la Nouvelle-Écosse, de Londres à Amsterdam, plus qu’un voyage, c’est un parcours initiatique qui attend le jeune Wash, en ce siècle de découvertes. Mais le chemin le plus dur à parcourir sera celui qui le conduira vers la liberté, une liberté assumée et entière.

 

Mon avis

L’histoire débute à Faith Plantation, la Barbade. De mémoire, je n’ai jamais lu un récit se déroulant à la Barbade en particulier sur l’esclavage. J’ai par conséquent développé un intérêt spécial pour le récit.

Washington est un jeune esclave de la plantation. Le maître vient de mourir mais sa mort ne signifie pas la fin de leurs souffrances. Un nouveau maître arrive et celui-là est pire que le défunt.

Un être qui a toujours appartenu à un autre apprend très tôt à observer les yeux de son maître ; ce que je vis dans ceux de cet homme me terrifia. Il me possédait, comme il possédait tous ceux parmi lesquels je vivais, il possédait nos vies mais nos morts aussi, et il en tirait trop de plaisir. Il s’appelait Erasmus Wilde.

 

Un homme violent qui n’hésite pas à administrer les pires punitions à ses esclaves : brûlé vif, lange coupée, forcé à manger le contenu d’un pot de chambre. 

 

Washington est un « nègre des champs ». Un soir, il est appelé à la Grande maison pour servir, devenir un « nègre de maison ».  Il peut maintenant lécher les assiettes du maître.

« Tu n’y touches pas, nègre », me dit vivement Maria en voyant mon œil se poser sur un plat de pâtisseries près de la porte.
Je la regardai, percé à jour, apeuré. Quelque chose changea dans son expression, s’adoucit.
« Plus tard tu pourras, dit-elle d’une voix moins dure. Quand tu débarrasses, tu peux lécher ce qui reste.
– C’est vrai ? demandai-je.
– Mais seulement ce qu’ils ont laissé, seulement quand tu racles leurs assiettes, ajouta Gaius. Pas question pour toi de manger du frais.
– On a le droit de lécher les assiettes, Kit », dis-je en lui souriant, émerveillé.

 

C’est dans la grande maison qu’il va être choisi par Titch le jeune frère de son maître pour être son assistant. Débute alors une aventure humaine et scientifique de la Barbade en passant par la Virginie, l’Arctique, la Nouvelle-Ecosse, Londres et Marrakech. Des voyages intéressants même si le passage au Pôle Nord m’a légèrement ennuyée. Les descriptions des endroits sont réalistes et nous permettent de nous y projeter.

Wahsington Black c’est le récit d’un jeune homme en quête de son identité, d’une liberté, en recherche d’un avenir sûr.

« Liberté, Wash, est un mot qui possède des sens différents selon les personnes », dit-il, comme si je ne savais pas mieux que lui à quel point c’était vrai.

 

 « Il y a plusieurs sortes de bonheur, Washington. Parfois ce n’est pas à nous de choisir, ni même de comprendre, celui qui nous est accordé. »

 

On suit les pas de Wash, son passage d’enfant esclave à celui de jeune homme scientifique.

On découvre des personnages intéressants comme le capitaine Benedikt. J’ai apprécié le lien d’amitié entre Titch et Washington.

La structure narrative simple, la fluidité du ton employé m’ont permis de lire ce pavé de 432 pages en moins d’une semaine. 

Il y a assez de termes scientifiques mais pas au point de lasser le lecteur,  l’ouvrage reste accessible. Ce fut une sympathique lecture, originale dans sa façon d’aborder l’esclavage mais il m’a manqué quelque chose : j’aurais voulu que la reconnaissance de Washington dans le milieu scientifique soit plus développé dans le roman.  

 

détails ouvrage

Roman présélectionné pour le Prix les Afriques 2020

Éditeur : Liana Levi

Date de publication : Avril 2019

Nombre de pages : 432

Disponible en grand format, format poche et numérique 

 

fleur v1

 

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TTL 47 – Take me anywhere avec Ernest J. Gaines

Le Throwback Thursday Livresque est officiellement en pause en ce mois d’août chez Carole du blog My Bo0ks. Pour ne pas perdre mon engouement à participer à ce rendez-vous, j’ai décidé de reprendre en ce mois d’août les thèmes de l’an dernier que je n’avais pas faits

1er août : Famille

8 août : Comme un oiseau en cage

15 août : La meilleure héroïne

22 août : Take me anywhere

29 août : Fantasy, fantastique, magie, SF, irréel, incroyable, miracle, au delà, anges et créatures…

Thème de cette semaine

Allez, venez, on part en Louisiane !

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Jim Kelly, la trentaine, vit dans une plantation de Louisiane. Narrateur du récit, il voit arriver un jour Marcus, jeune noir de Bâton Rouge, qui vient de tuer un type dans une bagarre. Pour éviter la prison, il est assigné à résidence en tant qu’ouvrier agricole.
Orgueilleux et violent, Don Juan devant l’Éternel, Marcus va vite s’opposer à Bonbon, le contremaître Cajun, et séduire sa femme…

Bonbon est amoureux de Pauline, domestique noire. Un amour interdit, connu des gens de la plantation et toléré mais la relation de Marcus avec Louise, la femme blanche du contremaître est jugée provocatrice et inacceptable.

Louise n’est pas heureuse dans son mariage. Comme Marcus, elle a envie de fuir la plantation. Leur fuite va provoquer une catastrophe. 

Un récit tragique où les secrets des uns deviennent chantage pour les autres. Entre désir de vengeance et soif de liberté, il y a de l’amour, du rire, de la beuverie, des coups de poing. 

J’ai apprécié ma lecture, les personnages tant principaux que secondaires sont attachants. 

La plume d’Ernest J. Gaines est une belle découverte. Une écriture limpide, très agréable, un style spontané et plein de fraîcheur.

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Quel livre auriez-vous choisi pour ce thème ? Faites-moi sortir des sentiers battus ! 

fleur v1

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J’ai lu Beloved de Toni Morrison

Vers 1870, aux États-Unis, près de Cincinnati dans l’Ohio, le petit bourg de Bluestone Road, dresse ses fébriles demeures. L’histoire des lieux se lie au fleuve qui marquait jadis pour les esclaves en fuite la frontière où commençait la liberté. Dans l’une des maisons, quelques phénomènes étranges bouleversent la tranquillité locale : les meublent volent et les miroirs se brisent, tandis que des biscuits secs écrasés s’alignent contre une porte, des gâteaux sortent du four avec l’empreinte inquiétante d’une petite main de bébé. Sethe, la maîtresse de maison est une ancienne esclave. Dix-huit ans auparavant, dans un acte de violence et d’amour maternel, elle a égorgé son enfant pour lui épargner d’être asservi. Depuis, Sethe et ses autres enfants n’ont jamais cessé d’être hantés par la petite fille. L’arrivée d’une inconnue, Beloved, va donner à cette mère hors-la-loi, rongée par le spectre d’un infanticide tragique, l’occasion d’exorciser son passé.

 

l'Afrique écrit

Le récit narré d’un point de vue interne semble débuter en 1873. On découvre le 124_ la maison de Baby Suggs et ce qu’il reste de sa descendance_ hanté par le bébé que Sethe a tué pour lui éviter l’horreur de la vie d’esclave.

L’histoire est inspirée de celle de Margaret Garner.

Le passé de Baby Suggs, Sethe et Paul D. se mêle à leur présent et m’a parfois déroutée ne sachant pas à quelle époque situer les événements.

Ce que représente Beloved m’a également déroutée. Elle ne dit pas ouvertement d’où elle vient. Elle ne donne que son nom, celui qui a été gravé sur la stèle du bébé assassiné. Est-elle réellement une incarnation de la petite fille morte ? J’ai cherché une réponse tout au long de ma lecture. L’exercice étant complexe, je me suis concentrée sur sa relation avec Sethe et Denver mêlée de joie et de souffrance.

Denver a toujours recherché une présence, quelqu’un à aimer. Elle le trouve en Beloved. Je ne l’appréciais pas au début en raison des réticences qu’elle avait à l’égard de Paul D. mais au fur et à mesure de ma lecture, j’ai découvert une jeune fille raisonnable,  courageuse, attachée à sa mère.

A travers les bribes de souvenirs de Baby Suggs, Sethe et Paul D, Toni Morrison évoque avec puissance et maestria l’horreur de l’esclavage.

Des hommes qu’on élève comme des bêtes, des hommes à qui on retire toute identité, tout lien parental, filial, affectif.

Si triste que cela soit de ne pas savoir où ses enfants étaient enterrés, ni de quoi ils avaient l’air s’ils étaient vivants,

Via un langage imagé, Toni Morrison nous fait vivre la grande douleur des mères privées de leurs enfants. Elle nous fait entendre le cri de souffrance des familles séparées à jamais. On ressent les marques de fouet qui forment des arbres sur le dos. On constate le traumatisme, la méfiance dérivés de l’esclavage.

Peut-on espérer quelque chose de bon venant de l’homme blanc ?

 

Je n’ai lu que 3 œuvres de notre regrettée Toni (Délivrances et Tar Baby). Beloved est celle qui restera dans ma mémoire. Cette oeuvre mérite son prix et tout le bien qu’on en dit. C’est un roman à lire et à faire lire. 

Avant et depuis, tous ses efforts avaient été consacrés non pas à éviter la souffrance, mais à la traverser le plus vite possible.

La population de couleur de Cincinnati avait deux cimetières et six églises, mais comme aucune école ou hôpital n’était obligé de les accueillir, ils apprenaient et mouraient à la maison.

 

Quoi que Sethe ait fait, Ella n’aimait pas l’idée que les erreurs passées puissent prendre possession du présent.

 

C’est bon, tu sais, d’avoir une femme qui est l’amie de ton esprit

 

Avez-vous déjà lu l’une des œuvres de Toni Morrison ? Laquelle avez-vous préféré ?

 

GM signature

 

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La colline aux esclaves – Kathleen Grissom

Couverture La colline aux esclaves

J’ai glissé ce roman dans ma PAL en décembre 2017. Je suis par contre incapable de vous dire pourquoi j’ai voulu le lire exactement.

Peut-être parce qu’il aborde un thème poignant ou qu’il fait partie des 20 premiers livres du Top Livres sur Livraddict ?

Résumé de l'oeuvre

 

À 6 ans, Lavinia, orpheline irlandaise, se retrouve esclave dans une plantation de Virginie : un destin bouleversant à travers une époque semée de violences et de passions… En 1791, Lavinia perd ses parents au cours de la traversée les emmenant en Amérique. Devenue la propriété du capitaine du navire, elle est envoyée sur sa plantation et placée sous la responsabilité d’une jeune métisse, Belle. Mais c’est Marna Mae, une femme généreuse et courageuse, qui prendra la fillette sous son aile. Car Belle a bien d’autres soucis : cachant le secret de ses origines, elle vit sans cesse sous la menace de la maîtresse du domaine. Ecartelée entre deux mondes, témoin des crimes incessants commis envers les esclaves, Lavinia parviendra-t-elle à trouver sa place ? Car si la fillette fait de la communauté noire sa famille, sa couleur de peau lui réserve une autre destinée.

 

l'Afrique écrit

Deux narratrices s’alternent : Lavinia et Belle. Une narration à la première personne qui permet au lecteur de s’insérer dans la peau de ces deux personnages.

Lavinia et Belle sont esclaves mais n’ont pas la même couleur de peau. Une différence qui va expliquer la différence de leurs destins.

Lavinia est Irlandaise et à travers elle, je pensais que l’auteur nous aurait donné de plus amples informations sur l’esclavage des Irlandais aux USA mais elle s’est concentrée sur celui des Noirs.

Lavinia a trouvé auprès des domestiques noirs une famille et sa façon de se considérer comme leur semblable m’a fait sourire.

– Tu seras jamais noire comme nous, et ça veut dire que t’es une blanche[…] Dans tous les cas, tu ne peux pas épouser Ben ? Il est noir.

Je me mis à pleurer.

– J’ai le droit d’épouser Ben si je veux. Vous pouvez pas me forcer à être une Blanche.

 

Elle ne voit pas le monde tel qu’il est vraiment. Si j’ai toléré sa vision du monde pendant son enfance, je l’ai trouvée très agaçante une fois qu’elle est devenue jeune femme. 

J’ai eu maintes fois envie de la gifler. Je ne compte pas le nombre de fois où je l’ai traitée de bête. Son esprit est totalement irrationnel. Elle m’a fait penser aux Blancs du siècle présent qui affirment que les Noirs voient le racisme partout. 

 

Il y a beaucoup de malheurs dans ce livre tant du côté des maîtres que du côté des esclaves. J’ai pleuré sur le sort des esclaves noirs de cette plantation de Virginie y compris celui de Belle. Mon cœur a saigné à chaque abus, bastonnade, privation, vente, viol, mort, séparation. 

J’ai apprécié les liens entre Lavinia et sa famille noire qui montrent bien qu’on est capable de vivre ensemble. Je me suis attachée à Will et sa bonté de cœur. 

Même s’il y a assez de détails superflus, des longueurs, des pans de l’histoire pas suffisamment explorés, une écriture qui fait parfois brouillon (il y a notamment des erreurs dans les concordances de temps) l’histoire reste captivante, on a envie de savoir ce qui va advenir de Belle et Lavinia.

 

Belle semaine à tous ! Que comptez-vous lire cette semaine ? 

 

fleur v1

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Tsippora de Marek Halter : un coup de cœur ?

 

Exode 2 versets 20 à 22

Et il dit à ses filles: Où est-il? Pourquoi avez-vous laissé cet homme? Appelez-le, pour qu’il prenne quelque nourriture. Moïse se décida à demeurer chez cet homme, qui lui donna pour femme Séphora, sa fille. Elle enfanta un fils, qu’il appela du nom de Guerschom, car, dit-il, j’habite un pays étranger.

 

Exode 4 versets 24 à 26

Pendant le voyage, en un lieu où Moïse passa la nuit, l’Eternel l’attaqua et voulut le faire mourir. Séphora prit une pierre aiguë, coupa le prépuce de son fils, et le jeta aux pieds de Moïse, en disant: Tu es pour moi un époux de sang ! Et l’Éternel le laissa. C’est alors qu’elle dit: Époux de sang ! à cause de la circoncision.

 

Exode 18 verset 2 

Jéthro, beau-père de Moïse, prit Séphora, femme de Moïse, qui avait été renvoyée.

Séphora… prénom mentionné trois fois dans la Bible.

De la femme de Moïse, on sait très peu de choses. La société patriarcale juive n’accorde pas assez de place à la femme surtout lorsqu’elle n’est pas juive.

Adepte de la romance, j’ai déjà imaginé les histoires d’amour des hommes et femmes de la Bible notamment Isaac et Rebecca, Joseph et Asnath, Esther et le roi Assuérus, Moïse et Séphora (Tsippora) mais je n’avais jamais imaginé que cette dernière était noire !

Comment aurais-je pu alors qu’elle a la peau blanche dans toutes les adaptations cinématographiques ?

Dans Nombres 12, il est fait mention d’une femme éthiopienne, épouse de Moïse. J’ai toujours pensé que Moïse avait pris une deuxième femme vu que Tsippora était blanche.

Non, mais quelle ignorance ! Sans Marek Halter, j’aurais probablement vieilli avec cette fausse idée de Tsippora. 

sad a christmas story GIF

 

 

Tsippora, la Noire, la Kouchite, a joué un rôle capital dans la vie de Moïse, Marek Halter en est convaincu. Grâce à son imagination, il nous relate la vie quotidienne de Tsippora, fille de Jethro. On découvre une jeune femme sage, déterminée, courageuse face au racisme, à l’ostracisme qu’elle subit.

Sa personnalité est admirable. Elle est persuadée de la destinée exceptionnelle de Moïse et fera tout son possible pour qu’il en soit convaincu. La priorité de Tsippora c’est l’accomplissement de la destinée de l’élu de son cœur.

 

Ce roman historique permet de s’imaginer ce que cette femme a dû ressentir face au sacerdoce de son mari et aux sacrifices qu’ils ont dû faire l’un et l’autre.

L’auteur fait une description très précise de leurs sentiments, leurs états d’âme. Moïse n’apparaît pas seulement comme l’homme de Dieu, c’est un humain avec de l’amour à donner et à recevoir.

Mais comment ai-je fait pour ne pas lire ce roman dès qu’il est entré dans ma PAL ?

 

know saints and sinners GIF by Bounce

 

Ah oui, j’avais lu la Reine de Saba du même auteur en 2017. Lecture sympathique mais sans plus j’ai rangé Tsippora dans le même canevas.

Grande erreur car Tsippora est une pépite. C’est une lecture captivante, addictive.

J’ai adoré le couple formé par Moïse et Tsippora. Marek Halter décrit de manière poétique et sensuelle leur amour.

roman historique

 

C’est presqu’un coup de cœur. Je dis presque car j’ai vraiment été contrariée par la tragédie de la fin.

Je recommande vivement la lecture de ce roman.

Pour en savoir plus, cliquez ICI

 

 

 

Un amour interdit Alyssa Cole

 

Moïse n’était pas un dieu, seulement un homme de chair et d’os qui s’éteignait en contemplant son rêve. Un homme qui demeurera à jamais dans l’immense mausolée des mots et de la mémoire.

Mais de Tsippora, la Noire, la Kouchite, qui s’en souviendra ? Qui se souviendra de ce qu’elle a accompli et qui prononcera encore son nom ?

Que ce livre soit pour elle un modeste tombeau.

 

La toute-puissance d’Horeb est d’accomplir ce que l’on n’attend pas de lui. Il nous surprend et, dans cette surprise, il nous corrige, nous encourage et nous montre où porter nos pas. Laisse-le te surprendre. Ne te précipite pas. Les jours seront nombreux devant toi.

 

Avez-vous déjà lu des œuvres de Marek Halter ? Laquelle avez-vous apprécié ?

 

 

signature coeur graceminlibe

 

 

 

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La Belle de Casa – In Koli Jean Bofane

Qui a bien pu tuer Ichrak la belle, dans cette ruelle d’un quartier populaire de Casablanca ? Elle en aga­çait plus d’un, cette effrontée aux courbes sublimes, fille sans père née d’une folle un peu sorcière, qui ne se laissait ni séduire ni importuner. Tous la convoi­taient autant qu’ils la craignaient, sauf peut-être Sese, clandestin arrivé de Kinshasa depuis peu, devenu son ami et associé dans un business douteux. Escrocs de haut vol, brutes épaisses ou modestes roublards, les suspects ne manquent pas dans cette métropole du xxie siècle gouvernée comme les autres par l’argent, le sexe et le pouvoir. Et ce n’est pas l’infatigable Chergui, vent violent venu du désert pour secouer les palmiers, abraser les murs et assécher les larmes, qui va apaiser les esprits…

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Après Congo Inc. Le testament de Bismarck, j’ai voulu découvrir la bibliographie de cet auteur qui tourne la tragédie en comédie. In Koli Jean Bofane aime rire du destin.

Il m’emmène à Casa, ville que je connais.  In Koli Jean Bofane me donne une vision plus poussée de Casa à travers sa description très détaillée de la ville, ses cafés, ses rues.

On découvre une galerie de personnages tout au long du roman : Sese, Ichrak, Cherkaoui, Farida, Mokhtar, Zahira. Chacun de ses personnages a une quête, des désirs étranglés.

Sese Seko Tshimanga rêvait de la France, il se retrouve au Maroc. Le passeur lui avait pourtant promis l’Europe et ses richesses fantasmées. Sese survit difficilement. Il devient un brouteur, un cyber séducteur.

Ichrak, la belle convoitée par tous, cherche son père.

Mokhtar, le commissaire, rêve d’une promotion pour quitter le quartier populaire où il est affecté.

Farida, femme d’affaires scrupuleuse qui veut toujours s’enrichir.

Cherkaoui vit avec le souvenir d’un amour contrarié. 

 

Plus un roman contemporain qu’un roman policier, ce récit aborde l’immigration perçue aujourd’hui comme une pandémie à éradiquer par ceux qui accueillent. Le nationalisme prend de l’ampleur, l’hospitalité n’est plus une valeur.

L’immigration est une source de gain autant pour les passeurs que pour les esclavagistes modernes.

Elle a été déplacée de sa chambre vers une autre qui donne sur une cour où son père est en train de construire des cages, man. J’ai des amis, gambiens, nigérians, érythréens, qui sont passés par la Libye, et ils m’ont dit qu’on attrapait les migrants dans le désert. Ils les gardaient en otages jusqu’à ce que quelqu’un paye une rançon par Western Union à partir de Gao, Kidal ou Mogadiscio.

 

Là-bas, celui qui a un terrain, un hangar, un espace, n’importe quoi, il capture des migrants et les séquestre. Le père de Doja est en train de lui montrer ce qu’il aurait fait à Gino s’il l’avait attrapé, alors maintenant, dans sa cour, il s’est mis à les vendre comme du bétail. C’est l’esclavage des Africains qui continue, man.

L’auteur évoque le sort des migrants en Lybie, dans les villes où ils séjournent en attendant de rejoindre l’Europe. 

A travers la beauté insolente d’Ichrak, ce roman aborde également le désir des hommes qu’ils n’arrivent pas à maîtriser et qui entraîne viol et humiliation des femmes. Il dénonce par ailleurs ces hommes et femmes prêts à tout pour s’enrichir.

In Koli Jean Bofane garde toujours sa singularité qui est d’évoquer des sujets graves avec légèreté. J’ai apprécié son ton comique, ce voyage dans Casablanca où des vies, des sensibilités se croisent mais je suis restée sur ma faim. Je m’attendais à lire un roman policier mais comme l’auteur le dit ICI, il n’est pas Agatha Christie. 😀

 

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Rentrée littéraire 2018

Éditeur : Actes Sud 

Pages : 208

Disponible en version papier et numérique

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Publié dans Arrêt sur une oeuvre

BONI, pont culturel entre la Côte d’Ivoire et la Guyane

Mai 2018 – Salon International du livre d’Abidjan.

Serge Bilé reçoit pour sa dernière oeuvre publiée « Boni », le Grand Prix national Bernard Dadié.

J’aime acheter les œuvres qui ont reçu des prix littéraires. Je pense que c’est un exercice nécessaire pour tout auteur débutant.

Je me rends au stand où l’oeuvre est en vente et j’y achète deux autres œuvres de l’auteur au lieu de BONI. Je n’ai pas de coup de foudre immédiat avec l’oeuvre alors je remets mon achat à plus tard.

Au stand des Prix Nationaux Bernard Dadié, j’entends l’auteur parler de sa dernière oeuvre, ce pont culturel entre la Côte d’Ivoire et la Guyane via les Boni. J’entends la mélodie de sa passion pour les faits méconnus de l’Histoire des peuples noirs.

Je me rends compte du travail colossal, de l’énergie que demandent tous ses livres et j’ai envie de l’encourager à ma façon. J’achète donc Boni.

pont culturel entre la Côte d'Ivoire et la Guyane

 

Cette fresque romancée qui va de l’Afrique à l’Amérique du Sud a pour fil conducteur une femme que la mémoire des hommes a oubliée : la mère de Boni.

La première de couverture l’illustre assez bien. Pagne noué autour de la poitrine, son regard est orienté dans le même sens que celui de son fils victorieux. Derrière un grand homme se cache une femme dit l’adage. Derrière un grand homme se trouve une mère exceptionnelle.

A partir des archives et d’éléments d’anthropologie, Serge Bilé imagine la vie de la mère de Boni. Il la fait naître à Kumasi, lui donne le nom d’Adjoua. Elle est la servante d’Akwa Boni, nièce d’Abla Pokou.

Abla Pokou est une princesse Ashanti. A la mort d’Osei Tutu en 1717 se profile une querelle de succession entre ses neveux Opokou Ware et Dakon, le frère d’Abla Pokou. La querelle vire à la tragédie. Dakon est assassiné. Craignant d’être massacrée, Abla Pokou fuit avec sa famille, leurs esclaves et les soldats restés fidèles à son frère. Adjoua fait partie du cortège.

Un nouveau peuple se forme en Côte d’Ivoire : celui des Baoulé et des Agni. Il fait perdurer les traditions Akan.

Hélas, l’exil en Côte d’Ivoire ne va pas durer pour Adjoua. Elle est enlevée par des hommes, va être vendue, sa liberté sera confisquée. Avec elle, on plonge au cœur du système négrier…

Je remercie l’auteur de lui avoir redonné vie à travers cet ouvrage.

J’ai apprécié sa force de caractère, son courage, sa détermination à ne pas oublier d’où elle vient et à l’inculquer à chacun de ses enfants.

Je m’interroge. Combien de jeunes mères aujourd’hui en Côte d’Ivoire font cette transmission de leurs cultures à leurs enfants ? Je constate qu’on a une profonde rupture avec notre passé.

 

Ce livre raconte également le parcours du fils aîné d’Adjoua et celui de son peuple auquel il a donné son nom.

Boni est un chef rebelle qui a marqué l’histoire du Surinam et de la Guyane au XVIIIe siècle. Avec ses hommes, déportés de différentes contrées africaines (Loango d’Angola, des Ewé du Togo, des Fon du Dahomey, des kikongo du Congo ou encore des Akan du Ghana et de la Côte d’Ivoire), il mène la révolte contre l’esclavage, infligeant de lourdes pertes aux colons européens.

Les Boni forcent l’admiration. C’est un peuple panafricaniste sur qui l’Afrique d’aujourd’hui devrait prendre exemple : fondre les cultures pour n’en faire qu’une seule, s’unir pour défendre la liberté commune. Les Boni sont accrochés à leur héritage culturel, ils l’honorent.


 

Ce voyage culturel de l’Afrique de l’Ouest à la Guyane est plaisant tant au niveau du fond que de la forme. J’ai redécouvert via ce livre les coutumes et traditions du peuple Akan. En le fermant, j’ai eu envie de faire des recherches approfondies afin de savoir s’il y a eu des déportés issus de mes deux groupes ethniques.

J’ai apprécié cette biographie romancée, ce mélange de réalisme et de fiction.

Le niveau de langue est accessible, le livre peut se lire dès le collège. Les descriptions des lieux, de l’atmosphère, des personnages sont suffisamment claires pour nous permettre de bien nous les représenter, les transitions sont réussies. La plume de l’auteur est entraînante.

Les amateurs de culture devraient avoir ce livre dans leur bibliothèque.


 

QUELQUES INFOS UTILES

Roman édité par : Kofiba Editions

Nombre de pages : 196

Prochain événement littéraire : l’association point de lecture organise un café littéraire autour de BONI le mercredi 3 octobre 2018 à l’Institut Français d’Abidjan de 16h 30 à 18h.

 

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