Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est Couverture sombre.
J’ai immédiatement pensé à
Jeanne Baguirmi est-elle vraiment une « erreur de calcul du grand ordonnateur céleste » ? A vingt ans, elle se retrouve bonne à tout faire chez un Libanais de N’Djamena. Mais il a « le tort de la confondre avec un melon d’eau qu’on pétrit et qu’on renifle ». Elle le tue d’un coup de fer à repasser… Et tombe aussitôt entre les pattes du commissaire Idriss Salamat qui lui propose un marché : il passera l’éponge si elle se met au service du diplomate Jonathan Gray, qu’elle espionnera pour le compte des autorités tchadiennes. Lorsque Jeanne arrive chez les Gray, elle est confrontée à un couple étrange : un play-boy viril et une mégère anorexique cohabitent dans une maison où rôdent la folie et la mort…
Cendrillon est ma princesse Disney préférée alors sa présence dans un titre de roman attire forcément mon attention 😀
La narratrice qui s’exprime du fond d’une cellule raconte comment elle a riposté face à une tentative de viol de son patron, M. Fouad. Une riposte violente mais j’ai trouvé encore plus violent les propos des policiers et du commissaire misogyne
Les Blancs battent le tam-tam pour un viol, mais à N’Djamena, dans le pays le plus misérable d’Afrique, le pucelage d’une broussarde comme toi ne vaut pas un kilo de tomates ! Pourquoi tant de manières, hein ? Nom de Dieu ! Qu’est-ce qui t’a donc pris ? Tu écartes les cuisses, tu te laves, aucune trace, comme le passage d’un nuage sur le sable ! A cause de tes idées tordues, une famille libanaise est en deuil !
Jeanne se voit proposer un marché en échange de sa liberté : espionner un diplomate. Elle nous décrit sa famille: sa mère qui attend avec persévérance qu’on libère son innocent de mari de prison, sa sœur qui s’offre au plus offrant mais aussi les conditions de vie des expatriés au Tchad
Chez nous, le Blanc vit sur une autre planète, à des années-lumière de la crasse et de la misère.
Jeanne découvre son nouveau patron, le beau Jonathan. Pourra-t-elle réaliser sa mission d’espionnage avec cet amour qui commence à lui voiler la raison ?
Je m’attendais à lire un roman d’espionnage au Tchad avec du suspense, de l’action, des rebondissements. Mes attentes ont été, hélas, contrariées. Il est plutôt question de manipulation, d’obsession amoureuse, de l’image des noires perçue par les blancs expatriés. En toile de fond, l’atmosphère politique du pays dans les années 70.
J’ai eu de la peine pour cette cendrillon noire qui voulait vivre un conte de fées.
Et vous, quel livre avez-vous ou auriez-vous choisi pour ce thème ?