Mes gens ! Je vous ai déjà parlé de l’admiration que je porte à la plume d’Esther Granek. Aujourd’hui j’aimerais vous présenter ATTENTE.
Attendre quelqu’un, quelque chose ; compter sur quelqu’un, sur quelque chose….
Attendre en silence, dans la peur, en vain…
Dans ce poème de ma tendre Esther, il y a deux strophes. L’une parle du devenir d’une graine, l’autre du devenir d’un amour. Graine et amour ont besoin d’être dans un environnement sain pour croître.
Trêve de bavardages, je vous laisse découvrir ces vers.
Attente
Cette graine que je tiens
dans le creux de ma main,
qu’en naîtra-t-il demain ?
Un roseau ou un chêne ?
Quelque plante de jardin ?
J’ignore et ne m’en plains.
Mais le cœur me palpite,
sachant qu’en elle habite
une vie qui attend
mon plaisir du moment
et qui dira : présent
pourvu que je lui trouve
bonne terre qui la couve.
Ainsi, bonne graine attend.
Cet amour que tu tiens
dans le creux de ta main,
qu’en naîtra-t-il demain ?
Mon bonheur, ou ma peine ?
Ou mes regrets sans fin ?
Je l’ignore, ô combien.
Mais là, mon cœur se glace
de ne savoir ma place
au destin qui attend
ton plaisir du moment.
Car c’est toi qui choisis,
et c’est moi qui subis.
Bonne chienne qui attend.
Et bon chien s’y entend.
Esther Granek, Portraits et chansons sans retouches, 1976
“C’est bien affreux d’être une femme, rien d’autre n’est permis que l’attente.” Madeleine Chapsal
