Publié dans Arrêt sur une oeuvre

J’ai lu Parlez-moi d’amour ! Prix Ivoire 2014

Couverture Parlez-moi d'amour !

(…) Je l’ai rencontrée sur Facebook. Tous les deux geeks et paranos, nous affichions des profils sous pseudos. j’étais Vulva Cochonne de l’Espace et elle capitaine Flam (…)

(…) de commentaires en tchats, nous avons fini par dévoiler nos identités respectives et tomber amoureux l’un de l’autre sans nous connaître. Agrégée de philosophie, elle a commencé par m’impressionner avec ses longues tirades lyriques, bourées de références, son éloquence verbale pour développer un raisonnement aussi foireux soit-il, et son mépris des conventions.  j’ai toujours été un réfractaire. Génération Punk, no future, j’écoutais en boucle les Sex Pistols, et avais un profond mépris pour l’humanité et ses conformismes bourgeois. Marion, quant à elle fait partie de la génération Mangas, autrement plus complexe, c’est une bishojo passionnée par les jeux vidéo. Biberonnée à la Nintendo et à la play station, les stratégies n’ont pas de secrets pour elle. Nous avons en commun le cynisme sous-jacent à l’esprit de nos deux générations, Nietzche, un côté destroy que nous cultivons un peu pour le look, beaucoup par désespoir. (…)

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Promenons-nous dans les bois, Rousse, entre amies, un anneau à l’orteil, je suis un homme, j’ai besoin d’amour, la plus belle femme du monde, un pacte avec le diable, l’héritage, l’empreinte, seule.

11 nouvelles qui décrivent la perception du sexe, du désir au Maroc.

J’ai vécu 3 ans dans ce pays et j’ai vu comment le sexe était une obsession pour les hommes.

Sexualité mal expliquée, mal encadrée, crainte du regard extérieur, morale psychorigide, foi hypocrite, tant de raisons qui ont poussé des hommes et des femmes à réprimer leurs désirs. Des désirs enfouis qui vont produire en eux des fantasmes, des amours interdits, illicites. 

Les différents personnages de ce recueil de nouvelles expriment leurs envies, leur  sexualité, leur désir. Ils dévoilent la vie sexuelle qu’ils auraient aimé avoir s’ils évoluaient dans une autre vie. 

Les femmes ont toutes cette envie de posséder cette liberté d’aimer différemment, de choisir, d’être entièrement ce qu’elles sont, d’être femme avant d’être mère. Elles ont envie d’être l’unique femme d’un homme mais 

Tous les hommes sont comme ça. C’est dans leur nature d’être polygames. Ce sont des chasseurs.

 

La lecture de ce recueil est très fluide. J’ai lu les 122 pages en moins de 3 heures.

La lecture a été plaisante mais aucune nouvelle ne m’a particulièrement bouleversée. Je m’attendais à beaucoup plus d’émotions, des chutes brutales. Oui, je sais, je suis une lectrice exigeante 😛

Ce recueil a reçu le Prix Ivoire 2014. Si j’étais membre du jury, j’aurais plutôt choisi Le grand masque a menti

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Avez-vous récemment lu un recueil de nouvelles ? 

 

signature coeur graceminlibe

Publié dans Psyché

« challenge un peu con mais pas trop » saison 1, #épisode 1

Chers amis d’ici et d’ailleurs,

C’est avec une vive émotion que je vous écris. Vous savez, j’ai souvent envie de vous écrire mais pas pour parler de livres. Je ne savais pas trop comment vous l’annoncer et Encore une connasse parisienne a eu la brillante idée de lancer un challenge : le « Challenge un peu con mais pas trop ».

Il s’agit de 12 thèmes sur lesquels idéalement on écrira 300 mots minimum et c’est encore mieux si on peut accompagner son texte d’une photo. Ce challenge requiert une bonne dose d’humour, de dérision, de folie. 

J’ai découvert ce challenge grâce à la plus folle des blogueuses que je suis : Juliet595 ! Bisous ma belle même si tu te fais rare sur mon blog ces temps-ci. 😛

Parce que les premières fois doivent marquer, j’ai décidé de débuter ce challenge avec le thème qui me parle le plus : 

Deux ou trois célébrités à qui vous ne diriez pas « non » si vous les croisiez par hasard dans la vraie vie.

Pour ceux qui ont assisté au 3e award de ma vie de blogueuse, vous devinez sans doute le nom de cet homme à qui je chanterai volontiers : Prends moi cadeau oooo, emmène-moi où tu veux, fais de moi ce que tu veux, emmène-moi où tu veux, fais de moi ce que tu veux. (Seka Seka de Dj Marechal à partir de la 40e seconde)

Il s’agit de Keanu REEVES !   J’aime tout en lui même ce que j’ignore…. Pour rappel, nous étions déjà mariés dans une vie antérieure et je veux que ça se reproduise dans cette vie.

Grâce Minlibé en couple avec Keanu Reeves
Photo collée sur la porte des toilettes

Notre second mariage aura pour thème le Cinéma et deux beaux enfants viendront sceller notre union. Dans la vie antérieure, nous en avions eu quatre et qu’est-ce qu’ils étaient difficiles à gérer ! 

Thème cinema
Crédit photo : les filles de Gaia

Si je ne croise pas Keanu Reeves, j’aimerais bien pouvoir croiser MIKA ! mon Michael, mon nounours, mon instant douceur.

Mika en couple avec Grâce Minlibé

Je lui chanterai :

« Parce que c’est toi, j’oserais tout affronter
Et c’est toi à qui j’pourrais pardonner
Parce que c’est toi
Rien que pour ça
Parce que c’est toi, j’voudrais un jour un enfant
Et non pas parce que c’est le moment
Parce que c’est toi
Je veux te voir dedans
J’verrais dans ses yeux tous ces petits défauts
Parce que parfait n’est plus mon créneau
Parce que c’est toi »
Notre mariage aura pour thème la Musique et nous aurons quatre beaux  enfants dont trois adoptés en Afrique, en Asie. Notre famille sera universelle 😀
Source : mariage moderne
Le troisième à qui je ne dirai jamais non c’est Ryan Gosling. Il est trop canon ! 
Grâce Minlibé et Ryan Gosling
Voilà la chanson qu’il m’inspire.
« Des yeux qui font baisser les miens
Un rire qui se perd sur sa bouche
Voilà le portrait sans retouche
De l’homme auquel j’appartiens
Quand il me prend dans ses bras
Il me parle tout bas
Je vois la vie en rose
Il me dit des mots d’amour
Des mots de tous les jours
Et ça me fait quelque chose
Il est entré dans mon cœur
Une part de bonheur
Dont je connais la cause
C’est lui pour moi, moi pour lui dans la vie
Il me l’a dit, l’a juré pour la vie
Et dès que je l’aperçois
Alors je sens en moi
Mon cœur qui bat
Des nuits d’amour à ne plus en finir
Un grand bonheur qui prend sa place
Des ennuis, des chagrins, s’effacent
Heureux, heureux à en mourir »
Notre mariage aura pour thème le champêtre chic. 
Theme Champêtre chic 1
Source : les filles de Gaia
Nous n’aurons qu’un seul enfant qui aimera beaucoup passer les week-end chez ses cousins pour que j’exploite au maximum celui avec qui je ne ferai qu’une seule chair 😀
Ah, ces hommes ! Je pourrais en parler toute la journée mais bon on est Lundi et il faut bien que je fasse ce pour quoi on me paie gracieusement. 
Dites-moi avec lequel je forme le plus beau couple et si vous avez envie de me confier le nom des célébrités à qui vous ne diriez pas « non », faites-le en commentaire 🙂

Excellente journée les amis ! Soyons fous, vivons heureux !

signature coeur graceminlibe

Publié dans Ma poésie

admiration passionnée, admiration silencieuse

gourmandise

Il se cache pour l’admirer

Il se cache pour l’admirer
Regarde avec envie
L’eau de la source frôler
Son corps plein de vie

Il ferme les yeux un instant
Se substitue à l’eau un temps
Elle se baigne lentement
Amplifie son désir longuement

Il coule délicatement sur son nombril
Tiens ! La voilà qui bat des cils
L’aurait-elle ressenti ?
Le voilà qui brutalement déglutit

Voici qu’arrive l’instant fatal
S’installe la seconde capitale
En une goutte, il est sur le bouton rose
Et là, elle s’arrête, fait une pause

L’aurait-elle ressenti ?
Le voilà qui brutalement déglutit
Elle lui fait signe d’approcher
L’implore de la toucher

Son désir devient réalité !
Que cela dure une éternité !
Soudain, il entend cette voix mordante
Qui l’éloigne du corps qui le hante

«Tanguy ! J’ai fait le petit-déjeuner
On est lundi, point de grasse matinée ! »
Il suit sa mère de mauvaise grâce
S’assoit à son habituelle place

Et fait mine de ne point être amer.
Son pain de mie parfaitement tartiné,
Il met la télévision et écoute Daphné
Chroniqueuse et sujet de ses chimères

© Grâce Minlibé – 09/02/2015_ 23h15

Petit rappel : J’ai un recueil de poèmes disponible à la lecture. Pour l’avoir, cliquez ici.

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Drôle de printemps suivi de miniatures

Drôle de printemps

D’une séquence à l’autre, l’auteur nous plonge dans le « printemps arabe » avec ses espoirs, ses enjeux, ses dérives et ses folies. Dans un mélange de réalisme, d’humour, de dérision et de fantaisie, Youssouf Amine Elalamy raconte, dans son style bien à lui, les révolutions qui ont bouleversé le monde arabe. 

La révolution était en marche. A la télé, on avait annoncé 200 mille personnes pour la manif de vendredi. Un homme y va pour vérifier si la télé dit vrai. Il y trouve beaucoup de monde mais pas de révolution. Les 200 mille personnes étaient-elles vraiment venues pour faire une révolution ? N’étaient-elles pas venues vérifier si la télé disait vrai et s’il y aurait effectivement 200 mille personnes à la marche ?

Et ce pauvre gars qui répétait toujours le même mot : »rêve, rêve, rêve… » Savait-il pourquoi il était là ?

Ce pauvre gars nous explique à la deuxième séquence du livre pourquoi il répétait ce mot. Le ton frais avec lequel il s’exprime nous fait esquisser un sourire, ce sourire se mue en rire au fur et à mesure que l’on avance dans les séquences.

Drôle de printemps c’est 330 micro-récits, des récits quelquefois liés (la séquence suivante est une réplique à la séquence précédente), très souvent dissociés.

Les gens du peuple, les forces de l’ordre, le Leader politique à qui le peuple crie: « Dégage », s’expriment tour à tour et dévoilent leurs fantasmes, leurs frustrations.

Les personnages qui se succèdent dans ces récits sont loufoques, un peu schizophrènes sur les bords. Jugez-en par vous-même :

Tous les jours, je fais la tournée des librairies et je leur prends un exemplaire de mon livre comme ça mon éditeur ne pourra pas dire que c’est un bide. Heureusement qu’on n’a pas publié ma photo sur la 4ème de couverture. Les vendeuses m’auraient reconnu sinon.

Ce n’est pas parce qu’on est barbu qu’on est castré. Si Dieu avait voulu qu’on s’abstienne de regarder les femmes, il nous aurait fait pousser la barbe sur les yeux. Et puis il n’ y a pas que les hommes qui ont de la barbe. Les femmes la portent ailleurs, c’est tout.

Que Dieu bénisse Apple, Blackberry, Samsung, Nokia et tous les smart phones de la Terre. Aujourd’hui, avec une bonne charge d’explosifs et un téléphone portable qu’on actionne à distance, chacun de nos hommes est une bombe à distance, chacun de nos hommes est une bombe à usage illimité. On n’arrête pas le progrès.

A mon arrivée là-haut, personne ne savait où me caser. Mon coeur méritait le paradis, mon appareil génital l’Enfer et d’autres morceaux le Barzakh. A la fin, il a fallu recourir à l’arbitrage de Dieu en personne.

Pour ma carrière de pick-pocket, je ne pouvais pas espérer mieux. Avec ce voile intégral, ils me prennent tous pour une femme. J’ai fait coudre plein de poches à l’intérieur pour le rangement. Des grandes pour les Galaxy Note, des plus petites pour les i-phone.

99% ? Quand on me l’avait annoncé, je n’arrivais pas à y croire. Pas la peine d’être voyant pour voir qu’on avait truqué les résultats. J’avais donné mes ordres pour qu’on me retrouve les 1% et qu’on me les ramène tous ici, les poings liés.

Le désir de révolution ne se ressent pas seulement au niveau politique, il se ressent à l’intérieur de la cellule familiale, dans les rapport homme-femme.

L’abus, la duperie n’ont pas que pour cadre le domaine politique, ils existent également à l’échelle le plus bas de la société.

J’ai apprécié ce livre pour sa fraîcheur, pour les éclats de rire qui effacent les éclats d’obus. Avec ce livre, on imagine ce qui a dû se passer dans les foyers arabes lors de la révolution, tous les non-dits… J’ai apprécié voir le printemps arabe sous cet angle.

Les séquences sont assez courtes  mais on est un peu perdu quand elles sont dissociées.

Beaucoup de séquences tournent autour du sexe, cet aspect m’a un peu gênée.

L’auteur à travers ces micro-récits nous rappelle ceci : il vaut mieux en rire qu’en pleurer…

 

 

Drôle_de_printemps[1]

Miniatures 

« Miniatures » est un recueil de  cinquante portraits dont les histoires se recoupent et forment une fresque de la société marocaine contemporaine. De la petite bonne à tout faire au golden boy de la bourse de Casablanca, du cyberdragueur au professeur intégriste religieux, les personnages miniatures dessinés par Youssouf Amine Elalamy se racontent…

Ils nous exposent des fragments de leur vie et nous laissent y lire leur pauvreté, leur dépit, leur foi, leur compassion théorique, leur fatalité…

Leurs points de vue et attitudes sont souvent hilarants. Prenez pour exemple cet homme qui pense que les techniques de reproduction que sont les pratiques sexuelles en multipliant les exemplaires à volonté, remplacent une oeuvre unique, exclusive, par un phénomène de masse ou encore cette femme qui ne mange plus rien (viande ou céréale) parce qu’étant mère, il est inconcevable pour elle de manger les enfants des autres.

[…] Marcel a perdu, en l’espace d’un mois, son père, puis son fils Aimé. Depuis, Marcel, qui n’a pas perdu la foi pour autant, ne se signe plus qu’Au nom du Saint Esprit.

 

A la maison, son père n’a d’yeux que pour  sa sœur, sa sœur n’a d’yeux que pour son frère, son frère n’a d’yeux que pour sa mère, sa mère n’a d’yeux que pour lui qui n’a plus d’yeux du tout. Une chance que la balle qui l’a touché ne l’ait pas tué.

Il y a du rire dans « Miniatures » mais aussi des larmes. Comme dans la vraie vie, tout n’est pas rose…

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Histoires assassines

Bernard Quiriny

On meurt beaucoup dans cette vingtaine de nouvelles, et pas toujours de façon naturelle. Mais on rit aussi, et on s’émerveille parfois.

Bienvenue dans un monde où

  • Pendant trois à quatre heures suivant l’orgasme, la peau bleuit distinctement.
  • Un critique littéraire assassine un écrivain par jour, pendant un mois.
  • Les Indiens d’Amazonie creusent des trous dans la forêt.
  • Les Indiens d’Amazonie sont organisés autour d’un principe, celui de la renaissance à neuf quotidienne.
  • Les Indiens d’Amazonie se crèvent les yeux parce que la cécité est une valeur noble. ( Pour bien vivre, il faut ne rien voir.)
  • Les indiens d’Amazonie associent  la sexualité au rire.
  • Un squelette part d’un corps sans prévenir.
  • Une tête tombe toute seule.
  • Des objets parlent comme cette statue trônant à la mairie et ces aiguilles qui révèlent des secrets terrifiants.
  • Nos auteurs de renom n’ont aucune notoriété ailleurs.
  • D’énormes papillons envahissent les immeubles.
  • Un banquier est un écrivain prolifique.
  • Un homme engrosse les femmes à distance.
  • Un homme a perdu la notion de la durée.
  •  Une femme a les yeux derrière la tête.
  •  Une femme confond les gens, les sexes et les couleurs.
  •  Le trésorier général apporte des espoirs furtifs.
  • Des journalistes créent de fausses polémiques dans le but de nuire.
  • Des critiques élogieuses de livres sont faites sans que le livre n’ait été lu.
  • Des lettres sont expédiées onze ou vingt ans plus tard.
  • Un homme boit et tue avec méthode.
  • Paris devient Ajaccio.

Ces nouvelles sont brèves (elles n’excèdent pas 20 pages) et originales.

Captivantes, elles nous ouvrent, de façon sarcastique et décalé, les portes d’une dimension parallèle, d’une vie au-delà du réel, d’une imagination débridée; elles sont rafraîchissantes et ont l’air de nous inviter à nous prendre moins au sérieux.

Mais la frontière entre la réalité et la fiction est souvent très mince … Les auteurs se reconnaîtront sûrement dans les nouvelles qui évoquent la critique littéraire.

J’ai bien aimé l’accent mis par l’auteur sur le point suivant : les personnalités s’effacent dans notre monde actuel, on tend vers une pensée commune, la différence n’est plus célébrée …

Je ne connaissais pas l’auteur,  j’ai fait une belle découverte. J’espère qu’il en sera de même pour vous.

Grâce Minlibé

Auteur de Chimères de verre

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Adultère

Paulo Coelho

Linda a 31 ans et, aux yeux de tous, une vie parfaite : elle a un mari aimant, des enfants bien élevés, un métier gratifiant de journaliste et habite dans une magnifique propriété à Genève. Cependant, elle ne supporte plus de faire semblant d’être heureuse quand, en vérité, elle ne ressent rien d’autre qu’un sentiment grandissant d’apathie et d’indifférence.
Jusqu’au jour où elle retrouve un ancien petit ami. Jacob est un homme politique de premier plan et, lors d’une interview, il éveille en elle un sentiment oublié depuis longtemps : la passion.
Elle fera tout pour conquérir cet amour impossible et devra aller au plus profond d’elle-même pour enfin trouver le bonheur.

Ah, le mariage! Une structure pleine de défis et d’enjeux importants, une aventure qui nécessite une profonde réflexion sur le choix de son partenaire…

Quand la passion perd de son éclat, que faire pour lui redonner son lustre d’antan? Suivre l’exemple de Linda?

Je n’ai jamais été si contente de fermer un livre et de passer à autre chose.

La faute à qui? A Linda! J’ai détesté ce personnage!!! 

Je l’ai trouvée hypocrite, feignant un amour pour Jacob, dissimulant l’objectif réel de sa conquête de cet amour de jeunesse: tromper son ennui, satisfaire un caprice.

J’ai eu une profonde admiration pour son mari, l’amour qu’il éprouve pour Linda m’a touchée.

Ses mots sur la vie et l’amour m’ont fait réfléchir:

Nous ne pouvons pas oublier que la vie est de notre côté. Elle aussi veut être meilleure. Aidons-la!

L’amour est en mouvement constant et ne se répète jamais.

C’est la troisième oeuvre de Paulo Coelho que je lis et celle-ci ne m’a malheureusement pas emportée comme l’Alchimiste et Onze minutes. La faute à qui? Linda!

J’ai quand même apprécié les réflexions de l’auteur sur l’ingrédient strictement nécessaire pour réussir la recette du mariage et accéder au bonheur ainsi que ces clins d’œil à la spiritualité

Pourquoi l’Amour est-il plus important que la Foi? Parce que la Foi n’est qu’une route qui nous conduit au Plus Grand Amour.

Dès que nous nous éloignons de Dieu, nous vivons une existence fragmentée. Nous tentons de trouver l’unité, mais nous ne connaissons pas le chemin du retour, alors nous sommes dans un état de constante insatisfaction.

Quelle est votre oeuvre préférée de Paulo Coelho?

Grâce Minlibé

Auteur de Chimères de verre

Publié dans D.S.K, Histoires

D.S.K (1)

dsk

D.S.K – Chapitre 1

«Eh ben! On n’est pas prêt d’arriver au Plateau» Dis-je intérieurement en observant la longue file dans laquelle le wôro-wôro* se trouve depuis un quart d’heure.

J’habite à Angré depuis plus de six mois et les jours ouvrés se ressemblent, entre 06 heures 30 et 08 heures la circulation n’est jamais fluide.

A 07 heures 20, je suis devant l’immeuble Alpha au Plateau. Wahed Conseil, le cabinet de conseil en conduite du changement dans lequel je travaille depuis trois ans s’y trouve. Yaoundé. 

Une bonne journée souhaitée aux occupants de l’ascenseur, je me rends au bureau de Madame Brégui, notre assistante de direction. Elle sort une bouteille de dêguê de son petit réfrigérateur dès qu’elle me voit entrer. Comme d’habitude, j’essaie de marchander le prix de la bouteille en vantant la beauté étincelante de la vendeuse et comme d’habitude mes mots n’ont aucun effet sur Madame Brégui, elle réclame ses 850 francs.

Je n’ai aucun problème d’argent surtout que mon salaire a été revu à la hausse lors de mon passage au grade de consultant senior, il y a trois mois. Je ne suis pas avare non plus, je fais semblant de marchander juste pour taquiner Madame Brégui. La tête qu’elle fait quand je fais l’éloge de sa beauté  et le sourire qu’elle a quand elle me demande son dû me rappelle ma mère et j’adore taquiner ma mère.

 

Ma bouteille en main, je rejoins le bureau que je partage avec deux autres consultants seniors.  J’ai à peine le temps de répondre à un mail qu’Adelka, une collègue, vient me chercher. La réunion hebdomadaire de l’équipe va bientôt commencer. 

Pendant un quart d’heure, nous échangeons sur les missions en cours et les prochaines qui seront déployées.  A mon retour au bureau, je peaufine un rapport quand je reçois un mail de M. Rached, l’un des trois managers du cabinet. J’inspire un grand coup. J’espère qu’il m’a positionné sur la mission sur laquelle je rêve d’être, celui-là ! 

Un énorme sourire se dessine sur mes lèvres. Yes ! Je suis sur la mission SOLIC ! Dans dix jours, je serai à Dakar !

Je prends mon bloc-notes et me dirige vers le bureau de M. Rached avec le regard brillant. Quand j’en sors, je vais voir Madame Brégui pour la planification  de mon séjour dakarois.

Je passe le reste de ma journée à parfaire les rapports des missions terminées et à planifier ma mission chez Solic. Je quitte le boulot aux alentours de 19 heures. Il me faut un quart d’heure à pied pour rejoindre le domicile de mes parents.

En bon célibataire et n’ayant pas de servante, je vais quotidiennement dîner chez eux. C’est ma mère qui vient m’ouvrir.

 

Ma mère: Didier! Toujours à l’heure quand il s’agit de manger.

 

Moi, faussement vexé: Maman! Faut pas gâter mon nom. Vous mangez à 20 heures et il est 19 heures 30. Tu vois bien que je ne suis pas venu pour ça.

 

Ma mère :Donc à 19h 58, tu vas rentrer chez toi alors? Pas besoin de mettre une assiette. Me dit-elle en ouvrant les placards où elle range les couverts:

 

Moi: Maman, tu vas laisser, ton 2ème fils, celui qui te ressemble le plus, rentrer chez lui sans manger?  Demandé-je avec le visage le plus tendre au monde 

 

Ma mère: Fais, tu vas te marier, Didier. Je suis fatiguée de cuisiner pour toi. Fait-elle en remuant la tête 

 

Moi, le sourire aux lèvres : Je ne vais pas te manquer quand je ne viendrai plus manger ici?

 

Ma mère : Pas du tout.

 

Moi : Merci maman _ Elle me regarde étonnée _ Oui, je sais tu dis toujours le contraire de ce que tu penses.

 

Je l’enlace très fort avant de lui demander où se trouve le boss de la maison. Il est chez le voisin en train de jouer aux dames. C’est son activité favorite depuis qu’il a pris sa retraite, il y a deux ans. Mon père arrive à 19h58. Je regarde ma mère en souriant. Je ne suis pas le seul à arriver à l’heure pour manger hein mais comme c’est le boss, nul n’osera lui faire la remarque. 🙂

 

Ma mère me remet deux Tupperware quand je leur annonce que je rentre chez moi, une heure plus tard. Humm! La femme là n’est pas prête à me revoir.

 

Mon prochain séjour à Dakar occupe mes pensées sur le trajet du retour. Je sens que je vais y passer les plus beaux jours du reste de ma vie…

 

Je file à la  douche dès que je suis chez moi puis j’allume mon ordinateur. Je dois informer mes potes du 221, Khari et Salim-Yeni, de mon arrivée prochaine.

Khari, Salim-Yeni et moi, nous nous sommes rencontrés lors d’un match de football qu’organisait la CESAM (Confédération des Etudiants et Stagiaires Africains au Maroc) Casablanca il y a neuf ans. Nous étions à l’époque de jeunes bacheliers venus frapper aux portes du Royaume du Maroc afin de recevoir le savoir.

Nos affinités ont créé un lien très fort entre nous, je les considère comme des frères.

 

Khari est connecté sur Skype. Je l’appelle.

 

Moi : Allô! Khari, Khari!

 

Khari : Nous sommes dans l’obligation de rejeter votre appel. Votre correspondant ne reçoit que des appels provenant de la classe féminine et…

 

Moi : Allô Khari! Dis-je en imitant la voix d’une femme.

 

Khari: Tu es fou, mon gars. Alors on dit quoi?

 

Moi: Je suis calé. Salim-Yeni est à la maison?

 

Khari: Non. Il est au boulot.

 

Moi: Ah ouais, j’avais oublié qu’il bossait en soirée. Bon, tu es bien assis?

Khari: Pourquoi tu es si excité? T’es enceinte? 

 

Moi, riant: Oui, on va avoir un bébé, idiot!

 

Khari, le regard coquin : J’espère que la grossesse te donnera des formes.

 

Moi, remuant la tête: Quand est-ce que tu vas grandir, l’ami? Bref ! Je serai à Dakar dans dix jours, type !

 

Khari : C’est cool ça ! Et tu viens pour…

 

Moi : Le boulot mais je me ferai un plaisir de me jouer les touristes à mes heures perdues. Je vais goûter à l’enjaillement à la sénégalaise.

Khari : En tout cas et je ne pense pas que tu auras envie de repartir à Abidjan.

 

Moi : Non, toi aussi. Tu ne peux pas comparer Dakar à Abidjan. Ce n’est pas la même Champions’League!

 

Khari : Comment tu dis déjà? Fait-il en fermant les yeux. Ah oui, c’est coca-cola qui fait publicité sinon bissap est serein.

 

Moi : Lol. Je vais arrêter de te sortir les phrases de ce genre.

 

Khari : Continue, type. Je sors souvent ça à mes proies niveau 3. Elles sont toutes émoustillées. Dit-il en souriant. Bref! Tiens-nous informé de ta date d’arrivée et du lieu de ton séjour. Salim-Yeni et moi allons te concocter un programme de feu.

 

Moi: Avec masseuse et danseuse privée, j’espère. J’ai besoin de prendre du bon temps, Khari, de profiter de la joie d’être à nouveau célibataire.

 

Khari : Olidia ne veut vraiment plus de toi?

 

Moi : Je ne veux plus d’elle également. Ce n’est pas l’unique fille sur la terre. Je ne vais pas courir après elle. Bon, je vais te laisser, type. J’ai ramené des dossiers à traiter.

 

Khari : Ok. Bonne soirée. A bientôt.

 

Je raccroche et Skype me notifie que la chère Olidia mentionnée plus tôt est connectée. Je la bloque avant de me déconnecter.  Il ne faut garder aucun lien avec le passé.

 

Olidia a été ma copine pendant un an et elle a mis un terme à notre relation parce que je n’étais pas assez impliqué dans la relation selon elle. Après un an de relation, je ne m’étais toujours pas décidé à la présenter à mes parents et à rencontrer au moins sa mère, selon elle c’était un synonyme de manque de sérieux donc Madame a mis fin à la relation. Je l’aimais beaucoup mais je n’ai pas cherché à la retenir. Je ne suis pas le genre d’homme à supplier, des femmes, la terre en compte en grand nombre.

Fermons donc cette parenthèse sans valeur ajoutée, ouvrons un nouveau chapitre: mon prochain séjour en terre sénégalaise. Je compte me jouer aux touristes, assouvir mes fantasmes sur les femmes sénégalaises, m’enivrer de leurs secrets érotiques. J’ai fréquenté une sénégalaise à Abidjan mais je ne pense pas avoir eu affaire à une vraie sénégalaise. Vivre à Abidjan l’a sûrement dénaturée. Il vaut mieux prendre le fruit qui est encore sur l’arbre que celui qui se trouve à côté.

 

 

10 jours plus tard

 

L’avion vient d’atterrir, je tente de m’insérer dans la file de passagers tant bien que mal, ils semblent tous plus pressés les uns que les autres. A la sortie, j’ai ma première déconvenue, il n’y a pas de tube mais un escalier en fer que l’on doit tout bonnement descendre pour rejoindre le bus qui nous attend sur le tarmac. Bus dans lequel il faut un petit peu jouer des coudes pour entrer. Il fait très chaud, une chaleur étouffante qui me fait tomber la veste, et qui a fait tomber la veste à deux jeunes filles en face de moi pour le plus grand plaisir de mes yeux ! Elles me sourient je leur souris aussi malheureusement le bus s’arrête, ça n’ira pas plus loin. Une fois dans la salle des formalités je m’insère dans la file CEDEAO qui me permet d’évoluer plus rapidement, vive la libre circulation des personnes!

 

Le policier : Vous êtes là pour affaires?

 

Moi : Oui on peut dire ça comme ça!

 

Le policier: ok.

 

Il me rend mon passeport et je passe dans la salle d’à côté pour tenter de récupérer mes bagages. C’est un peu la jungle, j’essaie de m’approcher du tapis roulant.

 

_ : Mr SSariot ! SSariot !

 

Je me retourne pour voir qui m’appelle, je tombe sur un Monsieur en tenue grise manœuvrant le fameux « ssariot ».

 

Lui : tu veux un « ssariot » mon frère?

 

Moi : Oui merci

 

Lui : ça fait 5000

 

O_o! 5000 pour un chariot?! Il n’exagère pas un petit peu lui? Je me retourne pour voir s’il y a d’autres et une dame vient de laisser son chariot sur lequel je me précipite. Mon vendeur-loueur de chariot s’éloigne vers un autre pigeon!

 

Une fois mes bagages récupérés il me reste un dernier rempart à franchir, et pas des moindres la douane. On sait tous comment ils peuvent être chiant, mais apparemment je suis dans un bon jour ils n’ont pas fait de difficulté, il faut dire qu’avant moi il y avait une dame dont la valise était remplie de chemises qu’ils soupçonnaient d’être destinés à la vente même si elle jurait par tous les dieux que ce n’était que des cadeaux. J’ai refermé mes valises et je suis sorti à la recherche de mes potes…

 

Je remue la tête quand je vois Khari et Salim-Yeni avec des pancartes où sont écrits: Didier N’Gouan toujours imité jamais égalé.

Je fais semblant de les dépasser et ils me suivent avec leurs pancartes.

 

Moi : Les gars vous êtes fous !

 

Salim-Yeni (SY) : Bonne arrivée l’ami.

 

On s’enlace puis on quitte l’aéroport. Je prends possession de ma chambre à la Résidence Gogo Sara puis nous mettons le cap sur le Plateau, le quartier où résident mes potes depuis 2 ans.  

Ils me font entrer dans un trois-pièces sobre mais élégant. Salim-Yeni  m’emmène au salon tandis que Khari se dirige vers leur cuisine. Il en revient avec une bouteille de champagne et des flûtes.

 

Moi : Ça fait du bien de vous retrouver les gars ! Notre dernière rencontre remonte à …

 

Khari : 4 ans. On quittait définitivement Casablanca. Ah ! C’était la belle époque.

 

Moi : Tu parles comme si nous sommes vieux. Nous n’avons que 27 ans.

 

SY : Et il faut en profiter.

 

Moi, en le pointant du doigt et l’air malicieux : Tu es dans le vrai. On trinque à quoi? (j’observe la bouteille de champagne). Je rêve où Salim-Yeni a oublié sa bonne résolution qui était de ne plus toucher à l’alcool?

Khari, dubitatif: Ah, il a fait des recherches très avancées dans le coran et il y a lu qu’on peut boire mais ne pas en abuser.

 

SY: Bon! On la boit cette bouteille ? (Levant son verre) A ton séjour parmi nous et à notre amitié.

 

Moi et Khari : A notre amitié.

 

SY, après avoir pris une gorgée: Ça fait plaisir de voir que tu n’as pas perdu ton alacrité.

 

Moi : Et toi ton héritage de la langue française. Le poste de Senghor est toujours vacant à l’Académie française, non?

 

Nous éclatons de rire. La soirée s’écoule vite, mes potes me ramènent à ma résidence vers 23 heures.

 

La réceptionniste me dévisage avec un sourire désarmant. Ce n’est pas celle qui m’a accueilli. Celle-là est beaucoup plus belle : yeux de biche, nez fin, lèvres fines, teint noir. Je m’avance vers elle avec mon sourire de séducteur. Je lui demande l’heure à laquelle est servi le petit-déjeuner pour engager la conversation, mon sourire disparait quand elle ouvre la bouche.

 

*Nom qui désigne les taxis communaux