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L’amant de ma femme – Soro Guéfala

L’amant de ma femme est un recueil de nouvelles hors du commun par le ton général des six pièces qui le composent, mais aussi par le fait que chaque nouvelle est parcourue par une tonalité résolument fantastique. Grâce à ce cocktail explosif d’histoires des ténèbres entrecoupées de retours sporadiques à la rugueuse réalité, d’analyses psychologiques sur fond de vanité mal contenue, de fureur et de frayeurs, ces nouvelles se lisent d’une traite, tant le suspense tient le lecteur en haleine.

l'Afrique écrit

J’ai trouvé ce livre dans la bibliothèque familiale. L’une de mes nièces l’a lu et l’a apprécié. J’ai donc décidé de tenter l’expérience.

Le recueil est composé de six nouvelles dont la longueur varie entre 13 et 19 pages.

Dans Le mari de la fille du président, Yassoungo est l’époux de Mèbali, une femme très laide. Yassoungo l’a épousée en suivant son sixième sens. Ce dernier disait que Mèbali serait une femme de chance.

La chance, elle lui en a donné puisqu’elle lui permet de devenir le gendre du président, une position privilégiée, enviée. Il est obéi au doigt et à l’œil, en profite jusqu’à la lassitude. On est attentif à la belle vie de Yassoungo jusqu’à la chute imprévisible.

 

Dans l’amant de ma femme, nouvelle qui prête son titre un recueil, un époux cocu va lancer un sort au jeune homme qui osé détourner sa femme.

Au Bekanty est l’histoire la plus triste du recueil. Deux voix portent cette nouvelle. Deux habitués du maquis bar-dancing bar Bekanty. Nemin est intrigué par Bineta, une jeune fille qui passe son temps à écrire accompagnée d’une bouteille du vin. Elle n’a que la peau que sur les os, ressemble à une momie,  Lorsqu’elle lui confie son histoire, on découvre une femme que la vie n’a point épargné.

Dans Murmures dans la nuit et la piste d’atterrissage on découvre les mystères de la nuit, la sorcellerie.

Dans la boule noire, Jérôme nous raconte sa rencontre avec celle qui deviendra son épouse et la mère de ses enfants. Mais pourquoi cette dernière refuse-t-elle de lui présenter des membres de sa famille ?

Ce recueil a été une lecture rapide grâce à la plume fluide de l’auteur. C’est un concentré d’histoires drôles, qui procurent des frissons de par leur caractère fantastique mais j’ai eu l’impression de les avoir déjà lues parce qu’elles manquaient d’originalité. Les faits de sorcellerie et de revenant sont des thèmes populaires dans la littérature ivoirienne et lorsqu’ils apparaissent dans les nouvelles, les chutes sont jumelles voire siamoises…

 

 

l'auteur du mois

 

SORO Guéfala est né à Komborodougou dans le département de Korhogo (Côte d’Ivoire) en 1956 et mort en 2017. Il est l’auteur de l’ordonnance, le village de la honte, le sang de l’amour, les triplés de Kodar.

 

 

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Le cauchemar débute à midi – Catherine Mottier

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Un maître d’œuvre séduisant, une voyante exubérante, d’affreux vieillards, un trésor caché, un énigmatique jardinier… Tout cela sort-il de l’imagination de Jeanne, mère de famille et architecte désoeuvrée, dont l’existence est alors bien monotone ?

Que va-t-elle trouver quand un riche client lui propose ce projet de rénovation ? Une stimulation professionnelle, la grande aventure, l’amour peut-être ?

Le mystère est opaque et cache des choses bien plus terribles. Ce qui est sûr, c’est que ce jour là, à midi, tout a basculé…

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La vie de Jeanne est monotone, ses journées se ressemblent. Son mariage a perdu l’extase des premiers jours, elle fantasme d’abord sur le beau brun, le père d’un ami de classe de son fils puis sur Gabriel, un maître d’oeuvre rencontré dans le cadre d’un projet de rénovation d’une ferme.

Quand Gabriel s’interroge sur les motivations de Guy Julien, le riche homme qui veut faire la rénovation de cette ferme et raconte à Jeanne l’histoire de la ferme, mon coeur frémit. Je m’attends à un roman d’épouvante. Mon intérêt pour l’histoire s’accroît. 

Gabriel ne lui répondit pas et, tout en continuant à marcher dans la cour, il lui conta
la suite.
– On dit qu’à midi précise, leurs fantômes apparaissent, la vieille est devant son réchaud, elle s’apprête à battre les oeufs, on la voit de dos le fouet à la main, le vieux lui, attend son omelette, il est assis à table et se boit un petit calva, le temps que ce soit prêt.
Tous les jours, à cette même heure depuis trente ans, ils sont là dans la cuisine, et répètent inlassablement la même scène. Parfois c’est à peine perceptible, le verre de calva est
déplacé sur la table, le lundi, il est juste devant l’assiette, le mercredi, légèrement à sa gauche, le vendredi à droite, et le lundi suivant, il est de retour à sa place initiale. Et le vieux qui a la tête baissée, le béret enfoncé sur le crâne, prend son verre, le lève comme s’il allait trinquer et il relève alors la tête. Il a son sourire de dents cariées et un regard haineux, la vieille se retourne tout doucement, le fouet dans la main et là, il ne faut jamais, jamais croiser leur regard.

 

 

Le récit se poursuit, le roman d’épouvante se métamorphose en romance, une romance décrite dans les règles de l’art mais qui m’ennuie un peu. Je veux de l’action.

Gabriel a l’air d’aimer les histoires dramatiques et rocambolesques, les histoires de lieux hantés par des revenants et ne se lasse pas de les raconter à Jeanne. L’histoire de la veuve du notaire Marlaska et la malédiction de la pharmacie Pujaul sont elles réelles ? Qui est réellement Gabriel, cet homme aux innombrables métiers ? Que recherche Guy Julien en rénovant la ferme ? Qui est-il vraiment ? Que signifient les cauchemars de Jeanne ? Ces interrogations me laissent dans la confusion. 

A la 139e page, je suis enfin servie ! L’action est de nouveau au rendez-vous ! Le suspense s’accroît. Les apparences sont trompeuses, les personnages ne sont pas ceux qu’on croit… 

Le mystère s’épaissit, les rebondissements s’enchaînent, il faut rester concentré pour ne louper aucun indice susceptible de résoudre le mystère. 

L’auteur avec son style non alambiqué a  relevé le défi de construire une histoire pleine de surprises. Les descriptions sont bien élaborées, on sent bien que l’auteur s’y connaît en terme d’architecture. Au point final du livre, on ne regrette pas de s’être lancé dans cette aventure (même si la fin est un peu abrupte). 

Bravo à l’auteur. 

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  • Date de parution : 20/04/2016
  • Editeur : Edilivre
  • Collection : Classique
  • Nombre de pages : 316
Extrait 

 

De quel droit son architecte était-elle à même de juger de l’importance d’un projet ?
En quoi la commande de cette pétroleuse juchée sur talons aiguilles, pouvait-elle être plus urgente que son propre projet ? A part l’appât du gain, il ne voyait pas quel intérêt présentait ce travail ridicule, était-ce digne d’une architecte ? Non, la déception était d’autant plus grande que celle-ci lui avait semblé si talentueuse. Quand il comprit qu’elle ne recouvrirait pas la voie de la raison, il entra dans une fureur noire et il eut bien du mal à contenir sa colère. Il prit sur lui et, envisager la punition adéquate réussit enfin à le calmer et même à l’enchanter. Il la convoqua une dernière fois dans sa propriété et après qu’il se soit assuré qu’elle ait bien pris conscience de ce à quoi elle devait s’attendre et qu’elle ait suffisamment de temps à méditer sur sa grossière erreur, il la mit à rôtir dans le four du boulanger. Après cela il se rendit au domicile de la bourgeoise afin de lui régler son compte. Juste avant de l’étrangler, elle l’avait imploré de lui laisser la vie sauve. Mais pourquoi donc ? Pour qu’elle continue à enquiquiner le monde à se donner des grands airs ? Elle avait saboté son projet en enrôlant son architecte dans une rénovation prétentieuse et inutile, alors elle aussi devait en payer les conséquences. Avant de quitter les lieux, il avait pris soin d’imiter à la perfection une scène de cambriolage en effectuant un véritable carnage dans son salon blanc immaculé.
Il s’était bien servi au passage et aujourd’hui encore il profitait de son butin. Même s’il éprouvait un certain contentement au souvenir de leur regard terrorisé avant de mourir, il n’oubliait pas l’outrage qu’elles lui avaient fait subir et ne supporterait pas que cela se renouvelle. Avec la prochaine il saurait se montrer intransigeant et impitoyable, car il n’y avait pas de place pour la médiocrité dans sa création.

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Histoires si étranges

Trente-sept histoires étranges… Régina Yaou signe ici un recueil de récits où se mêlent atmosphères étranges et faits troublants selon une approche originale, plus proche du conte que du simple récit fantastique. Dans un surréalisme et avec un regard singulièrement décapant. Le tout exprimé dans un style simple et limpide.

« Une femme surgit du néant un soir pour offrir un bébé à une autre qui n’enfante pas ; Une mère qui retrouve sa fille décédée depuis de longues années ; des « Histoires si étranges » qui invitent au rêve, à l’évasion, à participer à la vie pleine de mystères d’un monde lointain et pourtant proche que nous côtoyons peut-être sans le savoir, que nous aimons parfois imaginer, réinventer au gré de nos insomnies. 

L’auteur nous embarque dans des aventures où revenants, sorciers, êtres bizarres, phénomènes insolites se croisent à tous les carrefours nocturnes. Un délicieux cocktail de frissons….

Histoires si étranges

Parlons du recueil

Est-il possible de rester indifférent au résumé de ce livre ?

Est-il facile de résister à l’envie de ne pas l’acheter ?

Est-il possible de quitter la Librairie sans avoir un lourd remords, sans l’impression de passer à côté d’un excellent moment de lecture ?

Le fantôme du chefLes gens en blanc – L’enfant du soir – Le village inconnu – L’homme sans sang La statue

Ces titres de récit ne vous intriguent pas, ne vous donnent-ils pas froid dans le dos ?

 

Dans chaque récit, il est question de disparition et d’apparition. Des défunts viennent rendre visite à leurs familles, croisent un proche et lui demandent de transmettre ses salutations et des cadeaux à sa famille.

 

Dans chaque récit, l’auteur nous pousse dans les bras du mystique et de la peur. Chaque récit nous laisse aux portes de l’interrogation :

  • Dans quel but l’un des fils du village, mort, revient dans son village ?
  • Comment une statue peut être amoureuse d’une femme ?
  • Comment expliquer qu’un jeune homme croyant tirer sur un ours lors d’une partie de chasse tire sur son frère jumeau ?
  • Comment un homme (une femme) mort (e) arrive à se marier, fonder une famille ?
  • Des inconnus accordent des faveurs à des personnes puis disparaissent sans laisser de trace. Sont-ils des anges gardiens ?
  • Comment Lohokrou se fait tuer par un harpon alors qu’aucun pêcheur ne pêche avec ce genre de matériel ?
  • Les faits relatés dans l’histoire sont-ils réels ?

 

A cette dernière question, Régina YAOU répond oui. Dans sa note, elle affirme que tous les faits rapportés sont réels. Elle a rencontré certains protagonistes. Les noms et les lieux ont été changés pour préserver l’anonymat de ces personnes.

 

J’ai apprécié ma lecture. Le style de l’auteur est simple, les histoires sont très courtes ce qui favorise une lecture rapide. L’auteur a créé l’atmosphère pour que le lecteur voie, sente, goûte, touche et entende ses récits.

Les récits évoquent la mort mais ils sont vivants, le rythme du récit ne subit aucune pause ou transition. Chaque récit présente le mystique d’une manière singulière.

J’ai aimé lire ces histoires, parcourir à travers elles les contrées de la Côte d’Ivoire.

J’ai apprécié ce recueil pour la bonne dose de peur qu’il véhicule. L’intensité de frayeur n’est pas la même dans chaque récit _ j’avoue que je n’ai pas retiré grand chose de certaines histoires _ mais ça n’affecte pas la qualité du recueil.

Quatre histoires m’ont véritablement marquée :

  1. Extrême-onction : les jours d’un nourrisson malade sont comptés. La mère demande au prêtre de donner l’extrême-onction sans savoir que cela changerait leur vie.
  2. L’éternelle voyageuse : Une dame se présente au domicile des Némon. Elle désire rendre visite à son frère, Monan, qui est à Ossiekoua. Cette localité est un trou perdu et non desservi par les véhicules de transport public. Madame Némon (la femme du chef de personnel de l’entreprise où travaille le frère de la dame) décide donc de la faire emmener par le véhicule de liaison et lui propose de passer la nuit chez elle. Le lendemain matin, l’aide domestique fait le ménage dans la chambre qui a accueilli l’invitée. Elle y trouve une robe longue, celle que l’on porte aux morts…
  3. Le don : Matama est une vendeuse de banane plantain et vit dans la précarité. Elle s’occupe de ses petits-enfants, leur mère étant morte. Un jour, une femme lui confie un paquet à garder, un paquet qui va changer sa vie…
  4. L’homme sans sang : un homme désire être l’amant de Rosine. En lui serrant la main pour prendre congé de lui, Rosine s’aperçoit que la main de l’interlocuteur est froide. C’est comme s’il sortait d’un congélateur…

Ces défunts qui n’ont pas visiblement pas envie de quitter leur pays, leur village, leur famille, leur coin de détente préféré m’ont montré combien l’homme aime la vie...

Parlons maintenant de l’auteur 

Régina Yaou  est l’auteur féminin le plus prolifique de la Côte d’Ivoire.

J’ai eu l’occasion de lire plusieurs de ses œuvres  (Lezou Marie ou les écueils de la vie, la révolte d’Affiba, Aihui Anka ou défi aux sorciers, Symphonie et lumière…) et je n’ai jamais été déçue par le contenu de ses histoires. Elle fait rêver, elle conscientise. Ne quittez pas cette terre sans avoir lu une oeuvre de Régina Yaou, vous aurez raté de bons moments de lecture. 🙂

Dites moi, comment allez vous réagir si vous croisez un défunt de votre famille ou de votre cercle d’amis  ?

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Horreur au palais

Des pans du mur arrachés par la charge trop forte écrasèrent au sol deux silhouettes méconnaissables. D’autres détalèrent comme des lapins effrayés… C’est le sauve qui peut. La voix de Galaxie cria :  » Aïcha, Michaël… éloignez-vous ! « 

« C’est fait commissaire. Nous sommes derrière toi. » Lui répondit l’inspecteur Aïcha. Les flammes semblent vouloir dévorer tous les environs. Le palais se réveilla aussitôt dans une panique générale. Les cris fusent de partout. Au-dessus du jardin de style anglais, un feu d’artifice laissa apparaître deux mots :  » Le Fantôme ». Au loin, on entend les sirènes des sapeurs pompiers se rapprochant petit à petit de l’Horreur au palais.

Horreur au palais est un coup de gueule lancé par l’auteur aux dirigeants africains qui seraient encore tentés, en ce troisième millénaire, de muter leur République en monarchie : une fiction policière poignante, un régal de suspens qui transportent le lecteur à travers l’Afrique et les Caraïbes.

Horreur au palais

  • une belle couverture,
  • un titre accrocheur,
  • un résumé intriguant.

3 critères très importants dans la sélection d’un livre  auxquels Horreur au palais répond.

La citation qui sert de prélude au chapitre 1 :

« Ce soir une note pleureuse est suspendue entre nous deux » Birago Diop

et le ton doux et léger qu’utilise le narrateur nous installent délicatement dans le décor de cette fiction policière.

En quelques lignes, le narrateur décrit la situation du Galan (pays imaginaire qui ressemble fort bien à un pays d’Afrique de l’ouest) en saison des pluies : d’un côté se trouvent les nantis qui savourent la  vie, de l’autre les défavorisés qui souffrent le martyre. Sur ces deux classes que l’argent oppose règne un dictateur, un homme beaucoup plus craint qu’adulé.

Selon lui le sens d’un pouvoir est dans la peur qu’inspire son chef à ses populations.

Un soir de pluie, la peur change de camp…

Alkali, Le « fils héritier » du Président est assassiné à l’intérieur du Palais Présidentiel.

Le gouvernement est convoqué au Palais sans que le Président ne l’ait décidé. Des proches du président sont enlevés. Une main fantôme plane sur le palais, agit comme bon lui semble et ose lancer un ultimatum au Président : avouer en public le crime qu’il a commis contre l’illustre président de la Cour supérieure de Justice sinon ça sera l’apocalypse…. Toutes les douze heures, le président découvrira une nouvelle face de l’horreur s’il n’obtempère pas.

Elle va arriver, la démence. Et, que de morts avant que la raison revienne. Que de morts ! Nabile Farès

Les inspecteurs Aïcha et Michael de la Brigade Générale du Crime sont chargés de démasquer la main fantôme avant les 12 prochaines heures.

Ils nous associent à leur course contre la montre. Revêtue de l’étoffe des inspecteurs, j’ai tenté  de résoudre les mystères posés ça et là par la main Fantôme.  J’ai eu envie de découvrir son identité, de devancer ses plans et de les déjouer.

Ce roman sollicite beaucoup notre capacité de réflexion, on se croirait dans un jeu d’échecs. L’action y est très présente, les instants de répit sont très brefs.

La pièce maîtresse du jeu est dévoilée petit à petit ce qui rend crescendo l’effet de surprise.

L’auteur a pris soin d’incorporer à sa recette quelques notes tendres, les romantiques s’en enivreront.

J’ai apprécié la différence des personnalités des personnages. Le président pour son côté arrogant, Aïcha pour sa finesse d’esprit, Michaël pour sa rigueur et son humilité.

La personnalité de Célia m’a beaucoup dérangée, je parle notamment de ses penchants sexuels.

La fin de l’histoire  a un goût d' »happy end » et d’inachevé :

——- Je n’ai pas apprécié le « happy end », je ne suis pas trop fan des morts qui ressuscitent. (enfin ça dépend du mort :D) J’aurais aimé lire une tournure différente de celle proposée par l’auteur.

 ++++++++ J’ai beaucoup aimé le goût d’inachevé. Les plans de la main Fantôme ont été déjoués mais elle n’a pas été démasquée. Aux dernières lignes du livre, elle montre qu’elle n’a pas fini d’opérer…

C’est le premier roman policier africain que je lis et je n’ai pas été déçue. J’espère qu’il en sera de même pour vous.

Quel roman policier vous a marqué ?