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De purs hommes – Mohamed Mbougar Sarr

Tout part d’une vidéo virale, au Sénégal. On y voit comment le cadavre d’un homme est déterré, puis traîné hors d’un cimetière par une foule. Dès qu’il la visionne, naît chez Ndéné Gueye, jeune professeur de lettres déçu par l’enseignement et fatigué de l’hypocrisie morale de sa société, un intérêt, voire une obsession, pour cet événement. Qui était cet homme ? Pourquoi a-t-on exhumé son corps ? À ces questions, une seule réponse : c’était un góor-jigéen, disait-on, un  » homme-femme « . Autrement dit, un homosexuel.

Ndéné se met à la recherche du passé de cet homme, et va même rencontrer sa mère. Autour de lui, dans le milieu universitaire comme au sein de sa propre famille, les suspicions et les rumeurs naissent, qui le déstabilisent, au point de troubler sa relation avec son amie Rama dont il est fortement amoureux, Rama à la bouche généreuse et à la chevelure mystérieuse…

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En Afrique, sont réservés aux homosexuels des traitements loin d’être chaleureux. L’homosexualité n’est pas la bienvenue. C’est un acte abominable. Cette pensée est commune. Mais qu’en pensent les gens personnellement ?

Ndéné, le narrateur, s’interroge et aimerait que chacun ait une opinion propre sur l’homosexualité et qu’il l’affirme sans redouter l’opinion collective. Divers personnages s’expriment : Ndéné, le père de Ndéné, Adja Mbène, Rama, Angela, M.Coly. J’ai apprécié la diversité d’opinions : du plus radical au plus tolérant.

Mais je ne suis pas homophobe. Ou peut-être que je le suis. Tout dépend de ce que tu mets par derrière ce mot. Je ne hais pas ces gens, je ne souhaite pas leur mort, mais je ne veux pas que ce qu’ils font, ce qu’ils sont, soit considéré comme normal dans ce pays. Si c’est ça être homophobe, j’assume de l’être. Chaque pays a des valeurs sur lesquelles il s’est construit. Nos valeurs ne sont pas celles-là. Tout simplement. On ne peut pas les accepter comme quelque chose de banal, ce serait le début de notre mort, une trahison de nos ancêtres et de nos pères spirituels. pire : une trahison de Dieu.

Je ne sais pas comment, lorsqu’on est un homme, on peut aimer autre chose qu’un corps de femme. Je ne hais pas les homosexuels masculins, ils me déroutent dans une perspective esthétique. Je n’arriverai jamais à comprendre leur attirance pour la sécheresse du corps mâle, sa platitude têtue, son relief sans collines, son cadastre sans vertige, sa sculpture étalée…

– Tu es bisexuelle ?

– Of course. Il faut être fou pour ne pas profiter de tout le plaisir que l’humain, homme ou femme, peut procurer et éprouver.

De purs hommes relate l’aversion du peuple sénégalais musulman pour l’homosexualité. Roman engagé, il milite pour que les homosexuels puissent vivre comme les autres dans la société. Il appelle à moins de lynchage, moins de jugement. La foi ne devrait être pas totalitaire. Elle ne devrait pas s’introduire dans la vie privée des autres. L’orientation sexuelle d’un homme, d’une femme ne devrait pas remettre en cause ses compétences, ses actions communautaires.

Ça a été pour moi une lecture rapide, intéressante, émouvante à certains passages mais pas transcendante. J’ai reconnu la plume de Mbougar Sarr: soutenue, analytique mais je n’ai pas été autant impressionnée comme ce fut le cas avec Terre Ceinte. J’ai parfois trouvé que les dialogues n’étaient pas très subtils.

 

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Un ailleurs à soi – Emmelie Prophète

Tout un peuple se prépare à fuir, s’inventant un ailleurs à défaut d’un avenir. Partir est un mythe auquel personne n’échappe. Au Ayizan, chic restaurant de Pétion-Ville, se font et se défont les voyages. Lucie sert les clients le jour et vend son corps la nuit. Maritou fuit la haine de Jeannette et la pitié de Clémence ses demi-sœurs. Elle vomit son angoisse et sa solitude jusqu’à sa rencontre avec Lucie. Elles s’apprivoisent jusqu’à s’aimer. Un ailleurs à soi, miroir où se tissent illusions et vœux de départ.

l'Afrique écrit

Ses cheveux sont crépus et courts comme les hommes, ses seins menus. Maritou ne porte pas de vêtements féminins, elle est un garçon manqué. Elle est attirée par les femmes en particulier Lucie.

Lucie est grande et mince avec des fesses généreuses. Sa relation charnelle avec Maritou est à l’opposé de celle qu’elle vit avec les hommes. Elle leur donne son corps en échange de l’argent.

Les deux femmes sont issus d’univers familiaux difficiles.

Maritou est le fruit d’une infidélité conjugale, sa demi-sœur Jeannette la hait. Elle est marginalisée dès l’enfance à cause de ses vomissures récurrentes et son surpoids.  

Lucie a eu un père odieux et violent qui vraisemblablement la battait, voire la touchait. Un contexte familial où elle vivait une vie résignée.

Maritou conte ses envies d’ailleurs à Lucie. Elle aimerait aller là-bas, n’importe où. Elle aimerait être là où elle ne serait pas marginalisée, serait capable de faire ce qu’elle veut, d’être ce qu’elle veut.

Le ton du roman est très mélancolique. On sent un peuple complètement désabusé. Les haïtiens veulent être partout sauf chez eux. Comment tout un peuple en est arrivé là ?

Julien, barman au Ayizan essaie de dissuader les jeunes via des dévotions et des offrandes aux ancêtres mais ils continuent de s’en aller jour après jour voir ailleurs. Le quartier se vide. Les ténèbres de nos vies illuminent les ailleurs…

Julien était triste et ne savait pas comment l’exprimer, comment expliquer à Bernadette, à Mario, à ceux qui travaillaient à la cuisine, au bar, dans son quartier, dans le pays, qu’ils avaient eux aussi de bonnes raisons d’être tristes. On ne devait pas avoir pour but dans la vie de quitter son pays, d’abandonner les loas, la terre, sans essayer, sans trouver une formule, créer du rêve. 

Le roman traite de l’immigration et milite pour la libre circulation des personnes.

Personne au final ne devrait être forcé de rester sur un seul territoire, fixé à sa communauté de naissance. Il faudrait toujours pouvoir choisir, vivre après tout est un grand mouvement.

Il est facile pour des occidentaux d’immigrer et d’être chez eux sur la terre qui les accueille comme c’est le cas pour Quentin, le propriétaire  du Ayizan et amant de Lucie. Cela devrait être le cas pour tout le monde.

La condition féminine est également évoquée. L’indépendance vis-à-vis des stéréotypes liés aux devoirs et rôles des femmes (soumission des épouses, la cuisine comme job des filles) est revendiqué.

Un ailleurs à soi c’est le carrefour des solitudes, des regrets, des rancunes contenues. C’est également le désir de liberté géographique, sexuelle. Ça a été une rapide et sympathique lecture. L’histoire est un bloc, il n’y a aucun chapitre. Le vocabulaire est varié. Il n’y a pas assez de descriptions des lieux, on est concentré sur les sentiments des personnages.

Emmelie Prophète est une plume à découvrir. Son style est fluide, tendre. 

Pour plus d’informations sur le roman, cliquez ICI

 

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Loin de Douala – Max Lobe

Roger est le fils aîné de Ngonda Moussima Bobé, femme dont la parole écrase celle de son mari.

L’école n’est pas son fort. Il a vingt ans et vient d’obtenir le brevet. Jean, son cadet de deux ans vient d’avoir le baccalauréat.

Sa passion c’est le sport. Il est né pour le foot. Il s’entraîne clandestinement. Il rêve d’être une grande star du ballon rond. Sa mère s’y oppose catégoriquement.

Nous voulons tous un bon avenir pour nos fils : qu’ils se lèvent le matin, enfilent leur costume-cravate, prennent leur mallette et aillent travailler. C’est ça, avoir un vrai-vrai boulot.

 

L’entêtement du fils provoque la colère de la mère. Elle a pris pour habitude de le tabasser pour un oui ou un non. Entre mère et fils, il y a de la colère, des coups, du rejet, de la souffrance.

Roger souffre de la comparaison perpétuelle entre son frère et lui. Il souffre de la sévérité de sa mère envers lui. Son frère est le préféré, la fierté. Ne l’appelle-t-elle pas Choupi ?

Ngonda a le génotype d’un monstre. Abonnée aux églises évangéliques où satan est aperçu partout, elle voit en son fils un enfant du malheur.

Un jour, Roger est porté disparu. Jean et Simon, leur frère-ami, apprennent que Roger a boza.

Boza c’est l’aventure. Tout un périple complexe qui mène les bozayeurs, par petites étapes, du Cameroun jusqu’en Europe en passant par le Nigéria. Malgré le déprimant retour des bozayeurs machanceux, rien n’entame la ferveur des partants.

Partir s’en aller coûte que coûte. Partir en Mbeng. Partir chez le blanc même s’il faut boza,même si l’on a des diplômes en poche. Surtout si on a des diplômes. Il faut partir pour croire en son avenir. Dans ce pays, doivent-ils se dire, ils ne deviendront rien. Rien du tout.

Jean et Simon vont à la recherche de Roger.

Yaoundé – Ngaounderé – Garoua – Maroua. Dans chacune des villes, Jean nous décrit l’atmosphère des quartiers, l’attitude des habitants. Le narrateur mixe français courant et camfranglais, langage populaire réaliste qui cadre avec le contexte du récit.

On est immergé dans la vie quotidienne des camerounais. On prend une bière, on mange au “tourne-dos” avec eux. On rit beaucoup dans ce roman et c’est l’un de ses points forts.

On s’esclaffe mais on a aussi peur de Boko Haram. La menace terroriste plane et cela effraie Jean au fur et à mesure qu’ils se rapprochent du Nigéria.

Jean est loin d’être téméraire, il se repose sur Simon. Il est encore très loin de s’intéresser aux femmes. Jean est homosexuel, il l’assume en silence.

L’homosexualité n’est pas le sujet favori en Afrique. C’est par contre un thème récurrent chez Max Lobe. Il clame son homosexualité ; il l’écrit aussi.

Loin de Douala est un roman très léger, il se lit vite. Les 25 chapitres qui forment la charpente du livre sont courts et facilitent la fluidité de la lecture.

J’ai apprécié mon temps de lecture mais je suis restée sur ma faim concernant Roger. Je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler.

C’est le premier roman que je lis de l’auteur et je ne pense pas que je lirai délibérément le prochain. Auteur transgressif à sa manière, il promet dans son prochain livre (l’histoire d’un jeune homme noir qui mène une vie de débauche) le retour de scènes d’amour plus crues, à plusieurs.

Dans un article du Jeune Afrique de Mai 2018, on relatait ses propos :

Max Lobe considère aussi son dernier roman comme une entorse à la « littérature africaine », qui privilégie trop souvent, selon lui, les sujets graves tels que la guerre, la colonisation, la sorcellerie, les enfants-soldats, la famine. « Pourquoi faudrait-il occulter les histoires d’amour, s’interdire d’écrire sur une mère qui pleure son fils, sur des filles qui tombent enceintes et sont abandonnées, en somme, sur la vie quotidienne ? interroge-t-il. Les auteurs anglophones tels que Chimamanda Ngozi Adichie sont parvenus à passer outre cette injonction à ne traiter que de sujets graves. Les auteurs francophones devraient eux aussi y parvenir. »

En tant qu’écrivaine de romans d’amour, je plussoie.  Partagez-vous son avis ?

 

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Le Tambour des larmes- Prix Ahmadou Kourouma 2016

Sahara mauritanien. Issue de la tribu des Oulad Mahmoud, la belle Rayhana, promise à un avenir paisible, voit son horizon s’assombrir. Son amant, un brillant ingénieur au verbe clinquant, a disparu. La jeune fille est enceinte. Pour éviter le déshonneur, sa mère la contraint à abandonner son enfant et la marie de force. Mais Rayhana se rebelle. Elle s’enfuit, troquant l’univers clos du campement contre le tumulte des villes d’Atar et de Nouakchott. À la recherche éperdue de son fils, elle trouve soutien et réconfort auprès d’une esclave affranchie, d’un homosexuel raffiné et d’un étudiant idéaliste qui tentent de la protéger de la fureur des siens. Car pour se venger, dans un geste de défi superbe, Rayhana a emporté avec elle le tambour sacré de la tribu, scellant ainsi son destin à la rage des hommes. Une épopée du désert contemporaine où se télescopent la modernité et les traditions ancestrales, l’État et les codes tribaux, l’oppression et le désir de liberté des jeunes filles, le tam-tam et les téléphones portables. Au-delà des contrastes, s’esquisse le tableau tout en finesse d’une société fascinante, éclairante sur l’actualité du monde.

 

l'Afrique écrit

J’ai aperçu ce livre pour la première fois, lors du Prix Ivoire 2016, l’auteur étant l’un des invités d’honneur de cette 9e édition. Je l’ai rangé dans un coin de ma tête lorsque j’ai appris qu’il avait reçu le Prix Ahmadou Kourouma 2016.

La rencontre avec un livre c’est comme avec un homme il faut attendre le bon moment pour passer à l’acte. J’ai donc attendu le bon moment pour lire le Tambour des larmes.

Beyrouk a un style qui attendrit. Sa plume est fluide et poétique, simple et belle. Il aborde par petite touche des questions d’ordre politique.

Il nous fait découvrir la vie dans le Sahara Mauritanien et dans les villes comme Atar.

Dans ce désert, comme en ville, on suit les traces de Rayhana, jeune femme qui fuit pour ne pas oublier qu’elle est mère, se retrouver, retrouver un bout de sa chair qu’on a éloigné d’elle par honneur.

Au passé comme au présent, Rayhana nous parle de sa vie avant l’arrivée de cet enfant qu’elle n’a pas désiré et la vie après qu’on ait arraché ce dernier de ses bras de mère.

On croise différents personnages étonnants au désert comme en ville qui nous font sourire par leur hospitalité, leur courage, leur sens du service, leur caractère impitoyable.

Le tambour des larmes est un cri pour la liberté. Liberté des esclaves, l’affranchissement des rites ancestraux.

Le tambour des larmes est un cri pour étouffer les vanités et les mensonges, refuser que les autres décident à notre place.  

Lecture intéressante et utile pour moi qui n’y suis jamais allée en Mauritanie mais pas transcendante. Il m’a manqué une avalanche d’émotions.

 

Je suis actuellement dans une phase de recherche de lectures marquantes, des livres qui remuent l’âme. Si vous avez des suggestions de lecture, n’hésitez pas à les inscrire en commentaire. 🙂

 

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HOMICIDES 241, Tome 1: Meurtre à Tahiti

La découverte du corps sans vie d’un expatrié Français à son domicile au quartier Tahiti, sème l’émoi dans les salons feutrés de Libreville. Qui a tué le célèbre restaurateur Pierre Corsini ? Le capitaine de police Mandy Rose Nguema mène l’enquête. Le talon toujours aiguille, le vêtement chic et la silhouette glamour, on l’imagine exercer un métier dans l’industrie de la mode. Mais c’est au sein de la brigade criminelle du commissariat central qu’elle dirige, que Mandy Rose Nguema a décidé de faire carrière. Cette enquête nous entraîne dans les vertiges de la violence urbaine tout en faisant le portrait de la vie sentimentale d’une femme qui, au-delà du métier qu’elle exerce, a les mêmes désirs et espoirs que toutes les autres. « Meurtre à Tahiti » est la première affaire criminelle de la série « HOMICIDES 241 »

 

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Je désirais découvrir la plume d’Alban Désiré Afene après avoir lu ses récits sur Facebook, c’est chose faite avec ce roman policier.

L’enquête policière est intéressante. Quel est le mobile du crime : un cambriolage qui a mal tourné, une vengeance, une menace exécutée, un motif de jalousie ?

Qui est le coupable : l’ex-femme, le meilleur ami, l’homme d’affaires, le cuisinier ?

Les profils des suspects sont variés. On raisonne avec Mandy Rose Nguema, note tous les indices. L’auteur nous met sur de fausses pistes et nous révèle un coupable auquel je n’avais pas du tout pensé. 

J’ai beaucoup aimé le fait que le policier en charge de l’enquête soit une femme. Elle fait un métier d’homme mais assume sa féminité. Elle est glamour et chic. Meurtre à Tahiti étant le 1er tome de la série Homicides 241, j’espère la retrouver dans les prochains tomes.

Quid de la forme du roman ?

J’ai trouvé la taille de la police d’écriture très petite.

Quant à la plume de l’auteur, je l’ai trouvée accessible, les descriptions sont très brèves. L’auteur se concentre sur les sentiments des personnages. 

 

Pour conclure ?

J’ai apprécié ma lecture, une lecture très rapide puisque le roman ne fait que 125 pages. J’aurais aimé que le mobile du crime soit plus surprenant, corsé. Oui, je sais, je suis trop exigeante 😀

 

Pour tenter l’expérience, cliquez ICI

Sinon, vous lisez quoi en ce moment ?

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Mauvaise FOI : la vengeance d’une victime

Un roman arrivé dans ma PAL grâce aux éditions PUBLISHROOM. Merci pour ce service presse. 

Résumé de l'oeuvre

Il est des crimes odieux commis sur des enfants dont la justice divine paraît peu se soucier. Un homme, hanté par le souvenir de son agression et que ni l’amour, ni la psychanalyse n’ont totalement pu soulager, décide de s’en charger. Christelle, jeune officier de gendarmerie en Loire-Atlantique et catholique pratiquante, mène l’enquête sur une série de crimes aux signatures énigmatiques qui débute dans le marais vendéen pour s’achever dans Le Marais parisien. Entre chemin de la rédemption parsemé de croix et cavale meurtrière, il lui faudra trouver la réponse, quitte à y laisser un peu de ses convictions, et beaucoup de sa Foi.

l'Afrique écrit

« Le corps du menuisier était sur le dos, allongé tout du long sur son établi lequel avait été nettoyé et débarrassé de tout outil. Il était comme crucifié, les bras disposés en croix, bien alignés et soutenus par des tréteaux métalliques. Date du décès : entre le samedi 4 et le lundi 6 avril, soit pendant le week-end pascal. »

Est-ce un crime religieux ? L’assassin a-t-il puni la victime d’une faute ?

Me voici embarquée dans l’enquête avec Christelle mais dès le chapitre 3, le narrateur permet au lecteur de découvrir l’identité du tueur et d’avoir une longueur d’avance sur l’officier de gendarmerie. 

On suit en parallèle l’enquête de Christelle pour démasquer le tueur et le parcours de vie du tueur avant et après l’événement qui a marqué sa vie. 

Le tueur n’en est pas à son premier meurtre, il a le même mode opératoire. Il s’attaque aux salopards qui ont ruiné sa jeunesse. La victime est devenue bourreau, excédée par la négligence de la justice humaine,  la politique de l’autruche  de l’autorité ecclésiastique et le silence de la justice divine. On approuve son désir de vengeance mais pas ses exécutions tordues. 

J’ai été frappée par les affaires classées et non résolues du père Marchand et de Michel Lefebvre. Il y a tant de meurtriers qui continuent leurs vies comme si de rien n’était, toutes ces victimes et leurs parents qui vivent avec cette parenthèse de douleur non fermée.

Ce roman, qui interpelle la société sur la pédophilie exercée par des hommes d’Eglise, l’incite à prendre position. Réprimer la pédophilie doit être l’une des priorités de l’église catholique. Elle est inacceptable encore plus lorsqu’elle est effectuée par des hommes d’Eglise censés appliquer les lois divines. 

J’ai apprécié l’intrigue mais j’ai été gênée par la foule d’informations non concises contenues dans le récit. Il est bourré de citations, de références littéraires, bibliques, de résultats d’études. Les personnages font étalage de leurs connaissances en trop grande quantité, donnant l’impression de lire un pamphlet, une interview de spécialistes ou encore de visionner un documentaire. C’est une bonne intention mais elle n’est pas faite de manière subtile, du coup cela devient rébarbatif et casse le rythme du récit. 

 

Envie de vous faire votre propre idée sur le roman ? LIEN D’ACHAT : ICI

 

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L’Ombre d’une différence de Sefi Atta

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Soucieuse de son confort et de son indépendance, Deola vit à Londres, tenant ainsi à distance son pays, le Nigeria, et sa famille installée à Lagos. Marquée par une jeunesse ballottée entre deux mondes, elle manoeuvre, dans ses relations professionnelles et amicales, pour éviter de s’exposer, de cristalliser sa différence. Sous ses dehors impassibles, rires, indignations, espoirs, affections et doutes se bousculent en une émouvante effervescence. De retour au Nigeria dans le cadre d’une mission, elle retrouve sa famille, qui commémore le décès de son père, et elle cède à la tentation d’une aventure amoureuse. Cette rencontre, véritable grain de sable dans la vie bien rodée de Deola, l’amène à se libérer du carcan qu’elle s’était imposé, à dépasser son insidieuse frustration pour s’engager dans une voie risquée, mais choisie.
Avec une sobriété ciselée, une tenue remarquable, un humour incisif, une vraie tendresse pour ses personnages et pour les villes de Lagos et de Londres, Sefi Atta explore les questions de l’exil, de la famille, de l’amitié, de la féminité, de l’altérité, restant au plus près du bruissement entêtant de la vie.

l'Afrique écrit

Ce roman dresse le portrait de la société nigériane où le christianisme moderne occupe une place importante. Deola n’est pas pratiquante, elle croit en Dieu un jour sur deux. Ses réflexions parfois judicieuses sur le christianisme hypocrite, tapageur m’ont beaucoup fait rire :

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Deola, fille de bourgeois, est une immigrée à Londres. L’immigration…  Les occidentaux sont toujours des expatriés, des émigrés donc et les Africains des immigrés. Je me demande quand est-ce que la tendance va s’inverser…

Deola à travers sa propre expérience et celle de son amie Subu nous montrent comment se vivent l’immigration nigériane en Angleterre ou aux USA, l’ostracisme et le racisme. Certains nigérians en immigrant se comportent comme des Anglais, d’autres tiennent à préserver leur origine. Dans le milieu professionnel, parfois, le plafond de verre est brisé, parfois non.

Deola travaille dans une ONG qui audite des projets humanitaires dans le monde, le Nigéria y compris. Une nation riche de pétrole, pleine de potentiel qui tend encore la main. Jusqu’à quand ?

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La narratrice nous expose les habitudes hilarantes et paradoxales des nigérians à Lagos comme à Londres. Elle dresse surtout le portrait de femmes indépendantes. Des femmes qui choisissent qui elles veulent aimer, refusent de se plier aux directives des autres quand il s’agit de leurs vies. Elles font le choix de rester seule, de quitter un mariage où l’homme ne les respecte pas. 

Notre héroïne, elle, fait face à plusieurs choix : quitter Londres pour Lagos, abandonner la solitude pour un compagnon, garder un enfant non désiré ou pas.

 

Ce roman m’a séduite par son humour, sa fluidité, ses personnages pittoresques, les thématiques qu’il aborde. J’ai passé un agréable moment de lecture. Etant dans ma période « romance » j’aurais voulu vivre davantage le nouvel amour de Deola. Il a été plutôt bref pour moi. 

Vous avez une amie immigrée, trentenaire ou quadragénaire célibataire ? Ce livre est top pour son cadeau de Noël.

Christmas

 

Éditeur : ACTES SUD

Date de publication : Mai 2014 

Nombre de pages : 368 

Traduit de l’anglais (Nigeria) par : Charlotte WOILLEZ

Existe aussi en format numérique. Voir ICI

 

 

 

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Forever, sélection romance Prix des Auteurs Inconnus

Roman concourant au Prix des Auteurs Inconnus 2017, catégorie romance.

 

Couverture Forever

Il y a quatre ans, j’ai fui le New Jersey, aussi bien pour échapper à l’autorité paternelle qui me poussait dans une voie professionnelle contraire à mes objectifs, que pour tirer un trait sur Tyler Braxton, l’homme qui m’a humiliée sans le moindre état d’âme. 
Aujourd’hui, Jerry McBride, mon père, brigue un second mandat de gouverneur et exige ma présence afin de jouer la carte de la famille soudée et épanouie durant sa campagne électorale. 
Entre ses adversaires politiques, prêts à tout pour remporter la victoire, un climat familial des plus tendus et le mépris blessant de Tyler, mes nerfs vont vite être mis à rude épreuve, sans compter qu’un secret de famille vient se greffer à une situation déjà suffisamment éprouvante…

mon-avis-de-lecture

Ce roman est arrivé 3e dans ma sélection. En Callie, j’ai retrouvé l’adolescente que j’ai été. L’adolescente amoureuse qui attendait que son tendre amour obtienne une réponse mais se fait rabrouer … 

Callie a fui le New Jersey après la terrible humiliation que lui a fait subir le beau ténébreux Tyler mais ce qu’on fuit nous rattrape souvent. Elle le retrouve quatre ans plus tard et ses sentiments à son égard n’ont pas changé. Callie est une jeune femme au caractère bien trempé mais face à l’amour elle s’incline. Elle espère, désespère, attend, se résigne. On est dans une romance alors les plus beaux rêves finissent par se réaliser.

Grande fut ma surprise de découvrir que Tyler aimait Callie depuis bien longtemps. J’ai trouvé que cela faisait trop cliché, trop romanesque. Après lecture des 10 premières pages, je m’étais imaginée que Tyler tomberait amoureux quand ils se retrouveraient, que Callie lui aurait mené la vie dure avant de succomber. J’aurais voulu qu’il y ait une petite histoire de vengeance. Il m’a manqué cette note de conquête, de séduction. 

J’aurais aimé que la petite amie de Tyler soit douce, qu’il y ait un dilemme. Quand on la présente comme une fille artificielle, le choix est vite fait.

Tyler ferait un bon bookboyfriend : beau, intelligent, mature, franc, charismatique. Il n’approuve pas l’homosexualité mais cela ne veut pas dire qu’il veut éradiquer les homosexuels de la planète.

Au sujet du secret de famille, je m’attendais à un fait plus sensationnel. Pour une famille de républicains, ça l’est mais pas pour moi. Je m’attendais à un fait surprenant qui me mettrait une claque.

Le style est très fluide ;  les descriptions des lieux, des décors et même des mets sont bien construites. Molière peut reposer en paix, je n’ai noté qu’une seule coquille.

J’ai noté quelques intrus dans la description de quelques scènes de sexe :

Tandis qu’il continuait son massage lingual, il enfonça lentement son index dans mon con (page 201)

Je trouve totalement déplacé et pas du tout esthétique d’écrire ce groupe nominal dans cette phrase pleine de délicatesse. 

Apparemment dans la littérature actuelle de l’éros, il faut tout dire, tout montrer du coup mon cher ami que j’aime pas trop voir est encore apparu : testicules

Je pris de l’assurance et déposai de légers baisers tout le long de sa verge en massant délicatement ses testicules. (page 204)

 

Dans cette romance, il est aussi question de fraternité et d’amitié. L’auteure a rajouté de l’action à travers les stratagèmes des adversaires politiques de Jerry et a abordé des sujets d’actualité. 

CONCLUSION : Forever est le prototype de la romance. Si vous aimez le genre, ce livre est fait pour vous.

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Existe au format KINDLE et Broché

Date de parution : 30 juillet 2016

Nombre de pages de l’édition imprimée : 414 pages

Lien d’achat : ICI

 

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Lecture commune Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre

Dans le cadre de la sortie du film tiré du roman le 25 octobre prochain, Ma toute petite culture  nous a proposé sur Livraddict une lecture commune autour du roman de Pierre Lemaître, Au revoir là-haut !

Nous étions 18 livraddicticiennes à participer à cette lecture commune.

Cette LC (Lecture Commune) a été une très bonne raison pour faire sortir ce livre de ma PAL. Il me faisait de l’œil depuis longtemps car cette année, l’un de mes challenges personnels était de lire des livres ayant reçu des prix. 

Résumé de l'oeuvre

 

Sur les ruines du plus grand carnage du XXesiècle, deux rescapés des tranchées, passablement abîmés, prennent leur revanche en réalisant une escroquerie aussi spectaculaire qu’amorale. Des sentiers de la gloire à la subversion de la patrie victorieuse, ils vont découvrir que la France ne plaisante pas avec ses morts…
Fresque d’une rare cruauté, remarquable par son architecture et sa puissance d’évocation, Au revoir là-haut est le grand roman de l’après-guerre de 14, de l’illusion de l’armistice, de l’État qui glorifie ses disparus et se débarrasse de vivants trop encombrants, de l’abomination érigée en vertu.
Dans l’atmosphère crépusculaire des lendemains qui déchantent, peuplée de misérables pantins et de lâches reçus en héros, Pierre Lemaitre compose la grande tragédie de cette génération perdue avec un talent et une maîtrise impressionnants.

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Une guerre ne fait pas que de dégâts pendant, elle en fait également après. Souvent c’est l’après-guerre qui est le plus difficile. 

Que deviennent les anciens combattants, comment les réinsère-t-on dans la vie civile ? Cette question est d’actualité surtout dans mon pays, où la réinsertion des démobilisés après la crise socio-politique de 2011 est un désastre.

Comment vit-on avec l’absence cruelle des morts ? Comment vit-on avec les séquelles de cette guerre ?

En lisant ce roman, j’ai pensé à tous ces jeunes qui ont perdu leurs vies pour l’honneur de leurs patries, aux mutilés à vie et à tous ceux qui profitent des guerres pour s’enrichir à l’instar d’Henri d’Aulnay-Pradelle. 

Dans mes lectures, j’ai rarement rencontré un homme plein de morgue comme ce lieutenant manipulateur, cet égoïste hors pair. Si l’on faisait des awards des fictions littéraires, ce personnage en remporterait au moins un. Il est exécrable mais il faut avouer que son caractère donne du goût à l’histoire. Ses manigances, ses répliques cuisantes, son avarice m’ont bien fait rire, sa déchéance aussi. 

Henri n’est ni le seul avare ni le seul égoïste du roman. Le Père d’Edouard Péricourt a été avare mais pas financièrement. Son avarice est émotionnelle. Il n’y a pas eu de véritable relation père-fils la faute à des priorités autres que familiales, l’impression d’avoir un enfant « anormal ». Entre père et fils, il n’y a pas eu d’amour, il n’y a que des regrets.

 

Édouard Péricourt, le genre de type qui a de la chance.
Dans les écoles qu’il fréquentait, tous étaient comme lui, des gosses de riches à qui rien ne pouvait arriver, qui entraient dans l’existence bardés de certitudes et d’une confiance en soi sédimentée par toutes les générations d’ascendants fortunés qui les avaient précédés. Chez Édouard, ça passait moins bien que chez les autres parce qu’en plus de tout ça, il était chanceux. Or on peut tout pardonner à quelqu’un, la richesse, le talent, mais pas la chance, non, ça, c’est trop injuste.

Edouard Péricourt, quel enfant gâté ! Un enfant rebelle, insouciant, écorché par la guerre qui a fini par entraîner son ami Albert dans cette insouciance. 

Mon cher Albert ! J’ai eu l’impression qu’il était mon enfant, un enfant qu’il fallait protéger. C’est un gros timide, il a peur de tout ! J’ai eu maintes fois envie de le secouer, lui flanquer des gifles. C’est pas possible qu’un garçon soit aussi mou !

Il a ses défauts mais d’énormes qualités. J’ai été attendrie par son attachement à Edouard, son don de soi.

Il  y a également un autre personnage qui a attiré mon attention. Un personnage qui mérite qu’on ne l’oublie pas : Merlin. Sa description physique fait de lui un être répugnant mais quelle belle âme il a. Chaque homme a un prix mais on ne connaîtra jamais celui de Merlin. C’est un homme solitaire, méprisé qui va rester droit jusqu’à la fin.

Merlin tenta de reprendre ses esprits. Bien sûr, il le connaissait par cœur, ce chiffre, mille quarante-quatre francs par mois, douze mille francs par an, avec lesquels il avait végété toute sa vie. Rien à lui, il mourrait anonyme et pauvre, ne laisserait rien à personne, et de toute manière, il n’avait personne. La question du traitement était plus humiliante encore que celle du grade, circonscrite aux murs du ministère. La gêne, c’est autre chose, vous l’emportez partout avec vous, elle tisse votre vie, la conditionne entièrement, à chaque minute elle vous parle à l’oreille, transpire dans tout ce que vous entreprenez. Le dénuement est pire encore que la misère parce qu’il y a moyen de rester grand dans la ruine, mais le manque vous conduit à la petitesse, à la mesquinerie, vous devenez bas, pingre ; il vous avilit parce que, face à lui, vous ne pouvez pas demeurer intact, garder votre fierté, votre dignité.

 

Ce qui fait la force de ce roman ce sont ses personnages hauts en couleurs et ce parfum d’ironie qui y flotte. Pendant ma lecture, j’avais l’impression que le narrateur externe riait de ses personnages. 😀

L’écriture de l’auteur est également réussie. Le style est accessible, recherché sans tomber dans l’excès.

J’ai appris quelques mots : Déliquescence – Prévarication –Edile

SEUL BÉMOL : Les longueurs incessantes dans ce roman. L’intrigue devient linéaire en plein milieu. Heureusement, l’histoire redouble d’intensité dans les 100 dernières pages. 

Au revoir là-haut est un bon roman picaresque, une belle représentation de l’après-guerre.  Elle est réaliste jusque dans les rapports hommes-femmes. 

C’est un roman pour ceux qui aiment les personnages de roman pittoresques, les ambiances réalistes dans des histoires totalement fictives.

Christmas

Date de publication : 21 Août 2013
Éditeur : Albin Michel
Nombre de pages : 576

 

Adaptations

En bande dessinée : (2015) Au revoir là-haut, adaptation de l’auteur, dessins de Christian De Metter

Au cinéma : (2017) Au revoir là-haut, film français joué et réalisé par Albert Dupontel, avec Laurent Lafitte et Nahuel Pérez Biscayart

 

 

Envie de connaître les avis des autres participants à la LC ? Découvrez les avis de Ana Lire – Le blog de YukoMetreya 

 

Avez-vous déjà lu le livre ? Irez-vous voir son adaptation cinématographique ?

GM signature

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Vaudace Tome 2 : un conte de fée révolutionnaire

Alors que tout semblait enfin bien parti entre Mugusi et elle, Éloïse tombe sur une photo qui remet tout en question, une photo surgie du passé de Mugusi qui semble lié au sien. Quelle est la vraie raison de la présence de ce dernier à Libreville, pourquoi possède-t-il une photo de sa mère dans ses affaires ? Qui est l’homme à côté duquel pose cette dernière et surtout : comment cela va-t-il affecter leur relation naissante ? Le mutisme buté dans lequel Mugusi se retranche achève de briser la fragile confiance qui s’était établie entre eux après Tokyo, et sonne le glas de leur histoire.

De Libreville à Lagos, laissez-vous embarquer dans le dernier volet d’une saga mythique, où la quête d’ambition se confond à celle de l’amour, où la passion de la mode, du succès et l’audace nous entraînent au-delà de nous-mêmes, à la rencontre d’un nous qui nous pousse à puiser dans des réserves dont nous ne soupçonnions pas même l’existence.

 

l'Afrique écrit

 

Je remercie l’équipe de communication de l’auteure pour ce service presse. J’ai d’ailleurs été agréablement surprise que ma remarque sur la couverture du TOME 1 ait été prise en compte.  Pour en savoir plus cliquez ici

Nous sommes toujours dans l’univers impitoyable de la mode. Je salue d’ailleurs le travail de recherche de l’auteure pour décrire fidèlement cet univers.

Le ⅘ de l’histoire se déroule à Libreville. Pas question d’essayer de découvrir l’animation de la capitale gabonaise ou de contempler la nature, c’est un roman psychologique alors l’auteure est centrée sur la description de l’état intérieur de ses personnages. Cependant, on a un petit aperçu de la vie à Lagos, ville où l’histoire est transposée dans le ⅕ du récit.

Eloïse, la rebelle n’a pas changé. Sa franchise, son ambition, son courage, son envie de concrétiser ses rêves sont restés intacts. Idem pour l’amour qu’elle porte à Mugusi. A ses côtés, elle perfectionne son talent, fait grandir sa passion pour les beaux vêtements.

 

Mugusi également n’a pas changé. Il aime Eloïse à sa façon. Il est toujours aussi froid, asocial, mystérieux et obsédé par son succès.

Leur relation, elle, évolue et nos amoureux deviennent des concurrents. J’avoue que j’ai apprécié les voir s’accrocher, se détester. 

Leur rivalité est de courte durée, ce qu’ils ressentent l’un pour l’autre est trop fort mais …. les zones d’ombre de Mugusi mettent à mal leur relation.

Cet homme fort a une grande faiblesse, une faiblesse qui émeut.

Cette faiblesse parce qu’elle est difficile à contrôler effraie. Eloïse, elle, n’a pas peur de l’affronter. J’ai admiré son courage. L’amour donne les ailes pour survoler le gouffre de la peur.

Vaudace est un conte de fée révolutionnaire. Ici, c’est la femme forte qui accourt sur son cheval blanc pour sauver son prince ! Son amour donne un nouveau souffle à sa relation avec Mugusi. Ils deviennent partenaires en affaires, partenaires en amour…

J’ai fermé ce livre avec cette pensée en tête : l’amour n’est qu’une question d’abandon….

Ce tome 2 est un roman de qualité même si des coquilles viennent gâcher sa clarté. Les personnages sont aboutis, les thèmes abordés sont travaillés, l’auteure ne survole ni les questions psychiatriques, ni celles liées au féminisme.

On sent bien que l’auteure veut encourager les femmes à être des working girl, des femmes indépendantes qui réussissent par elles-mêmes et les inciter à plus d’entraide entre elles.

Elle inspire l’audace aux entrepreneurs. A travers Eloïse, c’est le parcours semé d’embûches de l’entrepreneur lambda qu’elle dresse : les challenges, les peurs, les doutes, les réorientations, la volonté d’y arriver.

Et vous ne vouliez rien demander à personne c’est ça ?

Non. Je voulais épuiser mes propres ressources avant d’appeler à l’aide. Il faut d’abord essayer très fort soi-même, puis si on n’y arrive pas, appeler au secours.

Respire et dis-toi juste : j’avance car ce qui pourrait m’arriver de pire ce serait de baisser les bras.

Le succès dépend des autres. L’accomplissement personnel ne dépend que de nous-mêmes. Et je préfère ne dépendre que de moi-même. Je sais que vous aussi. Alors réfléchissez-y. Si c’est après le succès que vous courrez, vous le ferez toute votre vie.

Je recommande ce livre à ceux qui sont fans de romans psychologiques, de développement personnel, de romance moderne.

Il aurait été mon 1er coup de cœur de l’année si certains points de vue d’Eloïse ne m’avaient pas irritée. Ceux qui me connaissent sauront de quoi je parle. 😉

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BON A SAVOIR  : Des petits clins d’oeil sont faits à des  personnages d’autres histoires de l’auteure : Elle et Adrien, Alexander et Leila, Gabriel, Denis, Lola. Pour en savoir plus sur ces personnages, vous n’aurez qu’à lire leurs histoires sur la page Facebook de l’auteure.

Lien d’achat : ICI

Nombre de pages  : 352

Site internet : www.leilamarmelade.com

Page Facebook : Leila Marmelade

Instagram : @leilamarmelade

Muswada : Leila Marmelade

Twitter : @LeilaMarmelade

 

 

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