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TTL 102: Et d’un seul bras, la sœur balaie sa maison

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque. Cette semaine, le thème est: Vilains & Méchants

J’ai pensé à ce titre

Couverture        Et d'un seul bras, la soeur balaie sa maison

Lala vit chichement dans un cabanon de plage de la Barbade avec Adan, un mari abusif. Quand un de ses cambriolages dans une villa luxueuse dérape, deux vies de femmes s’effondrent. Celle de la veuve du propriétaire blanc qu’il tue, une insulaire partie de rien. Et celle de Lala, victime collatérale de la violence croissante d’Adan qui craint de finir en prison.
Comment ces deux femmes que tout oppose, mais que le drame relie, vont-elles pouvoir se reconstruire ?

J’ai choisi ce roman de Cherie Jones parce que la majorité des hommes dans ce roman sont vilains: moralement laids. Ce sont des hommes violents, particulièrement méchants envers des femmes, leurs femmes, leurs filles.

Il y a le vilain Carson qui abuse de sa fille,

Rainford, le vilain et jaloux fiancé, qui n’arrive pas à aimer la fille de sa fiancée et va tuer celle qu’il prétend aimer,

Il y a Adan, le géant, qui bat continuellement sa femme,

Il y a le vilain lieutenant Beckles qui va abuser d’une femme.

Elles s’appellent Esmé, Lala, Saba, Mira et elles subissent la violence du mâle.

A travers ce récit de plus de 300 pages, le lecteur fait face à la fureur de l’homme. Une violence qui ne peut s’expliquer, une violence qu’on croirait innée.

A travers les histoires personnelles et commune de Wilma, Esmé et Lala, l’on est tenté de se demander si la violence conjugale est un héritage transmis de génération en génération.

elle ne comprenait pas que, pour les femmes de sa lignée, le mariage était, d’une manière ou d’une autre, un meurtre.

Le lecteur assiste, impuissant, au relâchement de l’éducation parentale, à l’influence malsaine des adultes et à la naissance de monstres comme Adan.

Le récit se déroule à Baxter dans les années 80 et dans ce paradis pour touriste, les élites et riches noirs sont rares. Il n’y a presque pas de médecin. Les femmes cousent, tressent, font le ménage ou se prostituent. Les hommes sont des gigolos, des braqueurs ou dealers de drogue. J’ai grincé des dents face à ce portrait misérabiliste d’afro-descendants.

Il m’a manqué l’histoire économique de l’île de la Barbade pour justifier ce portrait.

Le style de l’auteure est entraînant, le ton assez mélancolique. Si j’ai eu de la compassion pour Lala, le seul personnage auquel je me suis attachée est Tone. Je n’ai d’ailleurs pas du tout aimé le sort qui lui est réservé à la fin.

Si j’ai apprécié ma lecture, de nombreuses questions restent sans réponse pour moi : pourquoi Wilma reste-t-elle avec son mari malgré tout ? Pourquoi Esmé et Saba se prostituent ? Pourquoi Tone a décidé de vivre cette vie? Qu’est-ce qui a déclenché cette Chose qu’il ne peut nommer ?

Un amour interdit Alyssa Cole

Que sont les secrets, si ce n’est des choses que l’on veut oublier ?

tu comprends qu’aimer un homme ne s’apprend pas, car si c’est le bon, l’apprentissage est inutile, l’amour est la chose la plus naturelle au monde. Tu comprends que si tu dois apprendre à aimer un homme, il n’est probablement pas celui que tu devrais aimer.

Avez-vous lu ce livre ?

Quel livre auriez-vous proposé pour ce thème ?

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Lame sur les lèvres- Loïc Henry

Je remercie NetGalley et les éditions Hugo Publishing pour la découverte de ce roman. La 4e de couverture étant très aguichante, je me suis laissé tenter…

Les événements se déroulent de janvier 2018 à juin.

Le récit s’ouvre sur une personne. Instinctivement, je pense à un homme. Cet homme observe une personne qu’il s’apprête à tuer. On découvre ensuite de façon chronologique Charlotte, Zoé, un mystérieux personnage puis Alexis.

Charlotte, quarantenaire, veut devenir mère célibataire et propose à un ancien ami de lycée d’être le donneur. Zoé a 26 ans et est mannequin professionnel. Alexis est un ancien légionnaire revenu à Paris pour venger la mort de Marin, son ancien compagnon d’armes.

Tous prennent la parole l’un après l’autre pour nous dévoiler leur quotidien y compris le mystérieux personnage qui élimine Stanislas Pellaut, Marin Kaliszewski, Hughes Janelidze, Bilal Touati, Anthony Dos Santos, Benjamin Cochet, Lucile Carpentier…

Le mystérieux personnage intrigue par sa façon d’écourter la vie de ses victimes. Quel est d’ailleurs le lien qui unit ces victimes ? Quel est le mobile du meurtrier ? Les indices sont donnés au compte-gouttes, les connexions s’établissent…

J’ai apprécié la narration interne, le point de vue alterné des personnages principaux. Le registre de langue employé est courant avec de brèves apparitions de mots soutenus. Je n’ai pas été émerveillée par la plume de l’auteur mais elle se laisse lire. J’ai également apprécié le clin d’œil à mon pays. L’un des personnages secondaires est en effet un ivoirien.

L’intrigue policière est intéressante à suivre même si des longueurs, péripéties invraisemblables et détails superflus l’amenuisent parfois. L’auteur surfe sur des thématiques actuelles: Viol, inceste, GPA, trafic sexuel, immigration.

Je ne me suis malheureusement pas réellement attachée aux personnages. Je les ai trouvés un peu ternes. J’ai trouvé certaines réactions de Charlotte assez illogiques (je les ai mieux comprises au dénouement de l’histoire) et Zoé plutôt immature pour son âge. Il n’y a que deux personnages que j’ai trouvés intéressants: Alexis et Grégoire Rannou. J’ai par ailleurs beaucoup apprécié le lien de ce dernier avec Zoé. J’aurais aimé en savoir davantage sur lui. Si l’auteur pense à faire une saga policière avec lui, je serais ravie de l’y retrouver.

En conclusion : Lame sur les lèvres est une lecture moyenne pour moi, la faute au rythme pas très haletant de l’histoire et à des personnages qui n’ont pas su m’embarquer dans leurs histoires personnelles.

Envie de vous faire votre propre idée de ce roman? Il sort demain!

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TTL 77 : Alléluia pour une femme-jardin de René Depestre

Qui dit jeudi, dit Throwback Thursday Livresque.
TTL grâce minlibé
Cette semaine, le thème est D comme…
Depestre, un auteur haïtien, découvert grâce aux cours au collège de France de Yanick Lahens.
René Depestre - Babelio
De cet auteur, j’ai déjà lu Eros dans un train chinois. Aujourd’hui, c’est un autre de ses recueils de nouvelles érotiques que je vous présente.
Couverture Alléluia pour une femme-jardin
La tante Zaza, à la beauté légendaire, emmène son jeune neveu en vacances à la campagne. Il a seize ans et, ingénument, elle lui fait partager son lit. L’inévitable se produit. Zaza, plus tard, périra dans un incendie, mais son souvenir adorable restera vivant.
Un autre adolescent, pendant un autre été, entre en rivalité amoureuse avec un religieux irlandais, à cause d’une servante appétissante.
Un juge concupiscent, qui épie une belle fille au bain, en perdra son poste.
Un vieux Noir à l’agonie est sauvé par une jeunesse mais se retrouve métamorphosé en Blanc.
Un étudiant refait la carte du monde en proportionnant l’importance des pays à la beauté de leurs femmes. Un voyageur, interné à Cuba par les services d’immigration, a une aventure amoureuse dans les prisons de Batista.
Un médecin confond les soins donnés à ses patientes avec le plaisir partagé avec elles…

Entre Jacmel, Paris, Nashville et Cuba, la sensualité, le désir, le plaisir de la chair assumé déploient leurs ailes.

Dans ces dix nouvelles, les personnages transgressent les interdits comme l’inceste, le vœu de célibat. Ils n’ont qu’un seul maître et seigneur : la chair et ses désirs.

Depestre célèbre la femme créole, mulâtre : belle, sensuelle et libre. La culture vaudou est également présente dans la majorité des nouvelles. La misère du pays est décrite ainsi que le racisme aux USA. Sympathique moment de lecture dans l’ensemble, j’ai particulièrement apprécié 5 nouvelles pour leur thème, leur chute et l’humour. 

fleur v1

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Alabama 1963 – Ludovic Manchette et Christian Niemiec

Les événements se déroulent entre le jeudi 8 août 1963 et le samedi 4 janvier 1964 à Birmingham, en Alabama, au cœur de la ségrégation raciale.

Le jeudi 8 août 1963, la nature est impuissante face au lourd sommeil d’une fille noire d’une dizaine d’années.

Oiseaux, mouche, brin d’herbe, scarabée, branches de chêne se meuvent mais pas elle. Elle dort d’un sommeil éternel.

Le mercredi 14 août 1963, le lecteur découvre Adela Cobb, une trentenaire noire, femme de ménage avec un programme hebdomadaire bien défini:

  • Lundi et jeudi chez Gloria Landaker
  • Mardi et vendredi chez Dorothy Hayes
  • Mercredi et samedi chez Carol Finnegan

Lorsque Carol Finnegan la vire parce que son fils a osé jouer avec la fille d’une voisine, Adela est obligée de trouver un autre employeur pour les mercredis et samedis.

Une mauvaise blague va la conduire chez Bud Larkin, un ancien policier reconverti en détective privé depuis un an ou deux et marié à l’alcool. Ellis et Lottie Rodgers, les parents de Dee Dee, une jeune fille de 11 ans, lui ont demandé d’enquêter sur la disparition de cette dernière.

Lorsque d’autres filles noires vont disparaître les unes à la suite des autres, Bud n’aura pas d’autre choix que d’associer Adela à son enquête.

Ce duo improbable fera son possible pour débusquer le coupable mais nos enquêteurs ne sont ni Hercule Poirot ni Sherlock Holmes. Le lecteur a même une longueur d’avance sur eux puisque le tueur se présente d’abord à lui avant Adela et Bud.

Ça m’avait manqué les très bonnes lectures cette année ! Sous fond de polar et d’histoire, Alabama 1963 est une belle histoire de rencontre, d’ouverture à l’autre et d’amitié.

Une lecture efficace: agréable tout en étant fluide. Elle est captivante, l’humour est présent, les personnages tant principaux que secondaires (à l’exception des vilains) sont attachants.

La fin, émouvante, montre une société en mutation et qui a encore beaucoup à faire pour que le vivre ensemble soit une réalité.

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L’île sous la mer : la soif de liberté

Mon challenge littérature sud-américaine se poursuit. Honneur à une auteure chilienne aujourd’hui.

L'île sous la mer par Allende

1770, Saint-Domingue.
Zarité Sedella, dite Tété, a neuf ans lorsqu’elle est vendue comme esclave à Toulouse Valmorain, jeune français tout juste débarqué pour prendre la succession de son père, propriétaire terrien mort de syphilis. Zarité va découvrir la plantation, avec ses champs de canne à sucre et les esclaves courbés sous le soleil de plomb, la violence des maîtres, le refuge du vaudou. Et le désir de liberté. Car entre soldats, courtisanes mulâtres, pirates et maîtres blancs, souffle le vent de la révolte. Lorsque Valmorain, réchappé de l’insurrection grâce au courage et à la détermination de son esclave, parvient à embarquer pour La Nouvelle-Orléans, Tété doit le suivre.
Mais la lutte pour la dignité et l’émancipation ne peut être arrêtée…

 

l'Afrique écrit

Parfois, j’ai envie de penser que l’esclavage n’a jamais existé, que des humains n’ont jamais infligé les pires souffrances physiques et morales à d’autres êtres humains. Je ferme les yeux, imagine ce monde sans esclavage. Puis, la réalité me frappe en plein visage. Les chants des morts en mer, des femmes violées, humiliées, des rebelles torturés résonnent.

L’île sous la mer relate ce crime contre l’humanité. A travers les yeux de Tété, on imagine ce qu’ont dû vivre les milliers de noirs déportés, réduits en esclavage. On salue leur révolte, leur combat pour la restauration de leur dignité.

J’ai beaucoup appris sur la hiérarchisation de la société en fonction du degré de sang blanc qui coule dans les veines, les origines de Haiti et Toussaint Louverture, la Louisiane. C’est un roman  fort sur la révolution des esclaves, leur soif de liberté, leur désir de rester attaché à leur culture malgré la domination occidentale.

Plusieurs portraits de femmes sont faits  :

  • Adèle, femme timide qui accepte de vivre son amour avec un homme blanc dans l’ombre puisqu’elle est noire
  • Violette, femme sensuelle, courtisane mulâtresse avide de richesse qui désire les hommes plus qu’elle ne les aime
  • Tété, l’esclave, femme-objet pour son maître, qui vit pour connaître un jour la liberté. 

 

A travers elles, on suit la condition des femmes à cette époque comme l’indique cet extrait de dialogue :

– Tout le monde veut être libre

– Les femmes ne le sont jamais, Tété. Elles ont besoin d’un homme qui prenne soin d’elles. Lorsqu’elles sont célibataires, elles appartiennent à leur père et lorsqu’elles se marient, à leur époux. 

 

J’ai apprécié la diversité des profils psychologiques des personnages : femme timide, femme sensuelle, femme cupide, homme lâche, violent, courageux, compatissant, combattant.

Ce roman est une ode à l’amour passion. Divers couples se forment au fil du récit. J’ai été touchée par celui de Gambo et Tété et celui qu’a éprouvé Etienne pour Violette. Il l’a aimée et épousée malgré son statut de courtisane mulâtresse. 

C’est aussi un hymne à l’amour maternel, que l’enfant soit issu de nos entrailles ou non.

Il y a une chose qui m’a fait grincer les dents :  l’inceste qui se déroule dans le dernier quart du roman. 

J’ai lu un roman riche tant par les thèmes qu’il aborde que par les sentiments qu’il fait naître. Le lecteur passe de la haine à l’amour, de la joie à la tristesse, de la peur à la sérénité, de la lâcheté au courage, de la détermination à la résignation. 

J’ai passé un bon moment de lecture. Nul doute qu’il en sera de même pour vous. 

 

La citation à méditer 

Je n’aime pas l’esclavage, je vous l’assure, et j’aime encore moins vivre ici, mais il faut bien que quelqu’un dirige les colonies pour que vous puissiez sucrer votre café et fumer un cigare. En France, on profite de nos produits, mais personne ne veut savoir comment on les obtient. Je préfère l’honnêteté des Anglais et des Américains […]

 

Que lisez-vous en ce mercredi ?

Quel roman sur l’esclavage vous a fortement remué ?

 

signature coeur graceminlibe

 

 

 

 

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Ma mère se cachait pour pleurer

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Ma mère se cachait pour pleurer (pour mourir pourrait-on dire) est un texte d’une théâtralité incroyable et aux rebondissements inattendus, qui invite à s’interroger, à s’offusquer, en même temps qu’à s’examiner sur les tabous de notre société tels que les grossesses précoces, l’inceste, l’adultère à l’intérieur des familles, le mauvais œil, le poids des échecs, l’exil forcé (du cœur et de l’âme)…

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J’ai entendu parler de ce livre via les réseaux sociaux, il y a 3 ans. Le titre et les retours positifs lus ici et là m’ont convaincue de le mettre dans ma wishlist. Le mois dernier a été le bon moment pour l’acheter.

A la lecture du titre, je m’attendais à voir étaler essentiellement les souffrances d’une mère causées par son homme. Ces souffrances sont exposées mais ne sont pas le point central du roman.

Le principal protagoniste est Fam, jeune élève de 16 ans. On découvre les conséquences de son 1er émoi amoureux. Sa copine Rita, de deux ans son aînée, est enceinte. Le père de Fam accuse la nouvelle avec sagesse mais pas celui de Rita. Il va jusqu’à proposer une solution drastique. 

Le père de Rita est un être taciturne, craint aussi bien dans le lycée où il dispense des cours que dans son quartier de Port-Gentil.

C’est un être démoniaque. Telle est la phrase que j’ai formulée après avoir découvert ses crimes sexuels contre des adolescentes et contre la chair de sa chair !

Qu’est-ce qui se passe dans la tête de ces pères qui abusent de leurs filles ? Je cherche une réponse à cette question.

Fam épaule sa copine comme il peut mais il fait aussi face à des problèmes familiaux. Son père que j’ai jugé sage dès les premières lignes me montre qu’il n’est qu’un Homme. Un Homme avec des qualités et des défauts. Je suis passée de l’admiration à la déception. J’ai plaint la mère de Fam, cette femme pieuse, dévouée à sa famille. Son mari n’avait pas à lui faire subir pareille trahison.

Me croyiez-vous si je vous disais que cette femme est aussi faillible ? Grande a été ma stupéfaction lorsque j’ai découvert sa trahison. Et oui, les gens bien sont aussi capables du pire. En l’Homme, le bien et le mal cohabitent. 

Ce roman avec son écriture soignée et ses rebondissements nous montre l’Homme dans ses imperfections. Il évoque également l’amour pur. 

Ma mère se cachait pour pleurer fut une intéressante découverte et je le propose dans la box littéraire du mois de Novembre : Portraits de femmes.

 

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Nombre de pages : 194

Sortie : 24 Septembre 2014 

Editeur : La Doxa Editions

 

Quel auteur avez-vous découvert récemment ?

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Le silence de mes cris

le silence de mes cris

Lucie, belle jeune femme de vingt-six ans, équilibrée, souriante, perd toute sa joie de vivre à l’arrivée d’une lettre lui annonçant l’héritage d’une maison. Cet héritage met en doute jusqu’à son identité. Commence alors un voyage qui la mène dans le Trégor-Goëlo, magnifique région bretonne emplie de légendes. Accompagnée de sa meilleure et pétillante amie, Anne-Laure, Lucie devra faire preuve de volonté et de courage pour découvrir sa véritable histoire.

Un livre est un monde inconnu dans lequel on se plonge souvent les yeux fermés, souvent en pesant le pour et le contre… Un monde inconnu qui nous révèle de belles surprises ou pas.

En entrant dans le monde inconnu du silence de mes cris, je m’étais apprêté à rencontrer une belle histoire d’amitié, une terrible histoire de famille mais pas à rencontrer de la romance et des médiums. L’auteur mélange les genres, varie les décors et ce n’est pas déplaisant.

Le silence de mes cris est une histoire ancrée dans la tradition culturelle et culinaire de la Bretagne. C’est une sympathique histoire d’amitié entre Lucie et Anne-Laure. L’humour d’Anne-Laure apporte d’ailleurs une touche de fraîcheur à l’histoire.

Le silence de mes cris détient ce genre de mystère qui donne envie d’aller jusqu’au bout de l’histoire mais… il m’a manqué un élément que je n’arrive pas à définir. Peut-être une certaine intensité et un attachement aux personnages. Ce manque ne m’a pas permis d’être complètement absorbée par l’histoire au point de m’interdire toute interruption de lecture et de fermer le livre avec une pointe de tristesse. 

J’aime bien les romances mais celles du livre ne m’ont pas fait rêver, vibrer. Je les ai trouvées assez simples et linéaires.

Les derniers événements de l’histoire m’ont laissée dans la confusion. Je ne suis pas arrivée à faire la distinction entre les mensonges de Roger (le père de Lucie) et la vérité. En fermant le livre, j’étais incapable de dire s’il était le responsable des meurtres des mères célibataires, s’il est vraiment le père de Lucie. J’ai relu quelques passages pensant avoir raté quelque chose mais je n’ai pas eu de réponse à mes questions.

Conclusion : le livre ne vaut pas la peine d’être lu ?

Une réponse affirmative à cette question ne franchira jamais la porte de mes lèvres. Les quelques bémols soulignés ne rendent pas l’histoire inintéressante. Le silence de mes cris est une sympathique histoire écrite avec des mots simples qui mêle douces histoires d’amour et sombres secrets de famille. 

Ce livre aurait fait partie de mes coups de cœur s’il y avait eu plus d’intensité dans la romance et s’il n’y avait pas ce silence aux cris de ma confusion.

Biographie de l’auteur 

Née en champagne, Carole Kauffmann vit actuellement en Normandie. Adolescente, elle écrit déjà de nombreux poèmes. Elle est aussi, durant sa jeunesse, auteur interprète dans divers groupes de musique. Elle aime déjà écrire et lire, en plus de sa passion pour la musique et le chant.
Il y a quelques années, elle se lance dans l’écriture d’un roman, suite à une boutade de son mari.

Détails de l’oeuvre 

Publié par Edilivre 

Nombre de pages : 240

Date de publication : 27 mai 2016

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Horreur au palais

Des pans du mur arrachés par la charge trop forte écrasèrent au sol deux silhouettes méconnaissables. D’autres détalèrent comme des lapins effrayés… C’est le sauve qui peut. La voix de Galaxie cria :  » Aïcha, Michaël… éloignez-vous ! « 

« C’est fait commissaire. Nous sommes derrière toi. » Lui répondit l’inspecteur Aïcha. Les flammes semblent vouloir dévorer tous les environs. Le palais se réveilla aussitôt dans une panique générale. Les cris fusent de partout. Au-dessus du jardin de style anglais, un feu d’artifice laissa apparaître deux mots :  » Le Fantôme ». Au loin, on entend les sirènes des sapeurs pompiers se rapprochant petit à petit de l’Horreur au palais.

Horreur au palais est un coup de gueule lancé par l’auteur aux dirigeants africains qui seraient encore tentés, en ce troisième millénaire, de muter leur République en monarchie : une fiction policière poignante, un régal de suspens qui transportent le lecteur à travers l’Afrique et les Caraïbes.

Horreur au palais

  • une belle couverture,
  • un titre accrocheur,
  • un résumé intriguant.

3 critères très importants dans la sélection d’un livre  auxquels Horreur au palais répond.

La citation qui sert de prélude au chapitre 1 :

« Ce soir une note pleureuse est suspendue entre nous deux » Birago Diop

et le ton doux et léger qu’utilise le narrateur nous installent délicatement dans le décor de cette fiction policière.

En quelques lignes, le narrateur décrit la situation du Galan (pays imaginaire qui ressemble fort bien à un pays d’Afrique de l’ouest) en saison des pluies : d’un côté se trouvent les nantis qui savourent la  vie, de l’autre les défavorisés qui souffrent le martyre. Sur ces deux classes que l’argent oppose règne un dictateur, un homme beaucoup plus craint qu’adulé.

Selon lui le sens d’un pouvoir est dans la peur qu’inspire son chef à ses populations.

Un soir de pluie, la peur change de camp…

Alkali, Le « fils héritier » du Président est assassiné à l’intérieur du Palais Présidentiel.

Le gouvernement est convoqué au Palais sans que le Président ne l’ait décidé. Des proches du président sont enlevés. Une main fantôme plane sur le palais, agit comme bon lui semble et ose lancer un ultimatum au Président : avouer en public le crime qu’il a commis contre l’illustre président de la Cour supérieure de Justice sinon ça sera l’apocalypse…. Toutes les douze heures, le président découvrira une nouvelle face de l’horreur s’il n’obtempère pas.

Elle va arriver, la démence. Et, que de morts avant que la raison revienne. Que de morts ! Nabile Farès

Les inspecteurs Aïcha et Michael de la Brigade Générale du Crime sont chargés de démasquer la main fantôme avant les 12 prochaines heures.

Ils nous associent à leur course contre la montre. Revêtue de l’étoffe des inspecteurs, j’ai tenté  de résoudre les mystères posés ça et là par la main Fantôme.  J’ai eu envie de découvrir son identité, de devancer ses plans et de les déjouer.

Ce roman sollicite beaucoup notre capacité de réflexion, on se croirait dans un jeu d’échecs. L’action y est très présente, les instants de répit sont très brefs.

La pièce maîtresse du jeu est dévoilée petit à petit ce qui rend crescendo l’effet de surprise.

L’auteur a pris soin d’incorporer à sa recette quelques notes tendres, les romantiques s’en enivreront.

J’ai apprécié la différence des personnalités des personnages. Le président pour son côté arrogant, Aïcha pour sa finesse d’esprit, Michaël pour sa rigueur et son humilité.

La personnalité de Célia m’a beaucoup dérangée, je parle notamment de ses penchants sexuels.

La fin de l’histoire  a un goût d' »happy end » et d’inachevé :

——- Je n’ai pas apprécié le « happy end », je ne suis pas trop fan des morts qui ressuscitent. (enfin ça dépend du mort :D) J’aurais aimé lire une tournure différente de celle proposée par l’auteur.

 ++++++++ J’ai beaucoup aimé le goût d’inachevé. Les plans de la main Fantôme ont été déjoués mais elle n’a pas été démasquée. Aux dernières lignes du livre, elle montre qu’elle n’a pas fini d’opérer…

C’est le premier roman policier africain que je lis et je n’ai pas été déçue. J’espère qu’il en sera de même pour vous.

Quel roman policier vous a marqué ?

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Obsession

L’Attente fortement ressentie par le personnage de la nouvelle Obsession… – qui a inspiré le titre de ce recueil – est un leitmotiv partagé par plusieurs autres nouvelles. Dans Marie-Espoir, Comment choisir ? et Tic-tac, après maintes déceptions, la vie s’annonce  enfin prometteuse pour Marie, Sakhine et Aboua. Quant à la cupidité, véritable gangrène sociale, elle fait prendre des risques à Betty, Elisa et Aby, trois jeunes dames pourtant pleines de vie dans Les attaquantes, et même à Jacob pour qui l’argent semble plus précieux que sa santé dans Le matelas. Ainsi va la vie, entre déboires et rayonnements, vices et innocences…

Dans ce recueil de quinze nouvelles, des travers de notre société  comme l’inceste, le mariage forcé, l’escroquerie, côtoient des sentiments nobles tels que l’Amour et le Don de soi, pour montrer que l’Espoir est toujours et encore permis.

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En parcourant la quatrième de couverture, on peut penser que ce recueil est banal, qu’il vaut un autre livre et pourtant …

L’on ferait un «Reading–faux-pas » en sous-estimant la force de cette œuvre.

En parcourant mon blog, vous pourrez voir que j’ai lu plus d’une dizaine de recueil de nouvelles, si vous me demandez celui qui m’a le plus marquée,  je vous dirais : Obsession de Komara Constance Mariam.

J’ai l’habitude de lire des nouvelles avec des chutes brutales, inattendues, Komara Constance Mariam m’a fait découvrir des nouvelles aux belles ouvertures et forts goûts d’inachevé.

La majorité des nouvelles se termine avec une action en suspens, l’auteur donne la liberté au lecteur de trouver la fin qui lui convient.

La plume de l’auteur est simple, sans fioritures ce qui permet au lecteur de se projeter facilement dans les scènes décrites.

L’auteur ne veut pas ennuyer son lecteur et on le sent dans les moindres détails. Chaque héros de nouvelles a une profession différente ce qui nous permet de voyager dans des décors distincts : expert en développement durable, banquière, entrepreneur, professeur à domicile, policier…

Il en est de même pour les sujets évoqués : inceste, recherche d’une ascension sociale, cupidité, corruption, pauvreté, chômage, mariage consanguin…

 Quelles sont les nouvelles que j’ai préférées ?

Marie-Espoir

Je parie qu’avec un prénom pareil, vous m’imaginez pleine d’espoir ! Je vis sur une « Terre d’Espérance »  mais hélas, je ne peux être la mascotte de mon pays tant je suis le pessimisme personnifié !

L’emploi de Marie-Espoir est en-dessous de son niveau d’études, sa vie sentimentale est un désastre.  Désespérée de sa situation, elle se réfugie dans la prière et les veillées à l’église. Là-bas, elle recevra une prophétie qui désignera son mari, un homme auquel elle ne s’attendait pas et le lecteur non plus…

J’ai beaucoup aimé cette nouvelle pour la mise en exergue d’un fait que l’on rencontre souvent dans les églises évangéliques où des couples sont formés sur la base de prophéties divines. Révélation divine ou calcul sentimental effectué par les pasteurs ? Seul DIEU, le pasteur et le couple formé le savent … 😀

Cette nouvelle se termine sur un gros dilemme et j’avoue avoir élaboré plusieurs scénarii pour la suite de cette histoire.

J’y suis, j’y reste

J’y suis et j’y reste ! Vous les jeunes d’aujourd’hui vous êtes ingrats. Comment comprendre que vous voulez me faire quitter la maison qui vous a vu naître ? Dans cette maison, j’ai été pauvre. Dans cette même maison, j’ai eu ma fortune.

Un père de famille refuse de quitter sa maison située dans un bidonville et pourtant sa situation financière lui permet de le faire. Pour quelle raison est-il si attaché à cette maison ? La réponse est à la fin de cette nouvelle

J’ai bien aimé  le côté mystique de cette nouvelle qui fait 10 pages. Là encore, l’histoire s’achève sur un choix que doit opérer l’un des protagonistes de l’histoire et l’on ne peut en tant que lecteur s’empêcher de vouloir choisir pour lui.

Tic Tac parce que j’ai connu la période de chômage et toutes les interrogations qui en découlent.

Comment choisir ? Rester dans une vie de maîtresse frustrée d’un homme marié ou épouser un étranger et vivre une union longue distance avec son corollaire de contraintes, ou alors me mettre en couple avec un collègue avec tout ce que cela impliquera comme déconvenues professionnelles et racontars sur notre compte ?

A la place de l’héroïne, qu’auriez-vous fait ? Moi, je cherche encore … 😀

 

Et pourtant c’est lui. Un homme est accusé d’avoir volé le portefeuille d’un autre. L’accusatrice est formelle mais le portefeuille ne se retrouve pas sur l’accusé. Où se trouve-t-il donc ? Cette nouvelle s’étale sur 2 pages. J’ai beaucoup apprécié sa touche d’humour.

Veuf mais pas trop  Un homme perd sa femme. En plein deuil, il s’aperçoit que celle qu’il a épousé n’était pas vraiment sa femme… J’ai été agréablement surprise par la fin. Là encore, on ne peut s’empêcher de s’imaginer la suite des événements de l’histoire.

Fatalité qui dénonce les conséquences du mariage consanguin. L’histoire m’a beaucoup émue.

Quelques nouvelles ne m’ont pas séduite. Il s’agit de :

Renoncer.  Le récit d’un policier qui se laisse entrainer dans la corruption et décide d’y renoncer. La moralité est forte mais je n’ai pas été transportée émotionnellement.

Mes yeux ont vu. Un amoureux de la nature au point de voir en elle une femme… L’histoire se lit aisément mais elle ne m’a pas emportée.

Le matelas.  Un homme à l’apparence très pauvre et pourtant très riche. J’ai déjà entendu une histoire de ce genre avec le même début, le même corps et la même fin. Je m’attendais à une autre tournure de l’histoire, plus originale.

La grenouille du Marabout. Le début de la nouvelle ressemble à un conte. Je n’arrivais pas à entrer dans l’histoire. J’ai relu les premières pages à deux reprises.

Garba le Jouisseur veut officier comme marabout afin d’assouvir ses fantasmes démesurés. Il utilise donc un subterfuge pour arriver à ses fins. Son manège fait rire, la fin de l’histoire aussi mais je m’attendais à une autre tournure, à une fin plus explosive.

Je vous souhaite une très belle découverte de l’œuvre.

Quel recueil de nouvelles lu vous a marqué ?

Publié dans Arrêt sur une oeuvre

Que ta volonté soit faite

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Résumé

Bienvenue à Carson Mills, petite bourgade du Midwest avec ses champs de coquelicots, ses forêts, ses maisons pimpantes, ses habitants qui se connaissent tous. Un véritable petit coin de paradis… S’il n’y avait Jon Petersen. Il est ce que l’humanité a fait de pire, même le Diable en a peur. Pourtant, un jour, vous croiserez son chemin. Et là… sans doute réveillera-t-il l’envie de tuer qui sommeille en vous.

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Je parcours les rayons de la Bibliothèque et mes yeux tombent sur un nom : Maxime Chattam. Ce nom, je l’ai maintes fois lu dans l’un des groupes de lecture auxquels j’appartiens alors je décide de prendre ce livre, de faire la rencontre du mal incarné: Jon Petersen!

Comment fait-on pour être si avide de sang, trouver l’extase dans la souffrance de l’autre? D’où nous vient cette obsession, cette violence?

Certains naissent-ils foncièrement bons, d’autres avec une proportion égale de bonté et de méchanceté ? Certains hommes naissent-ils complètement souillés?

Ce livre fait réfléchir, il nous renvoie à ce que nous sommes.

Nous n’avons jamais tué mais n’avons-nous jamais succombé à l’orgueil, à la gourmandise? La luxure,  la colère, l’envie, la paresse et l’avarice ne se sont-ils jamais hasardés dans notre esprit?  N’ont-ils jamais possédé notre âme?

Le Mal se nichait là, quelque part entre l’animal et la sexualité. Le Mal était électrique, instantané, enfoui dans les cavités profondes de l’homme, une onde chthonienne qui rejaillissait lors de tremblements de terre de la personnalité. Le Mal était une pulsion.

Le roman est sombre mais il y a une touche de douceur à la fin qui n’est pas négligeable. RIP et sa famille ont retrouvé une vie normale après le passage de l’ouragan Jeff.

J’ai apprécié les réflexions philosophiques du narrateur, ses pensées sur le mal, sur l’existence de DIEU et Sa Justice.

J’ai aimé le mystère qui enveloppe cette œuvre. On ignore qui a tué le père de RIP et qui est le narrateur de l’histoire.

J’ai quand même ma petite idée sur le sujet. Je pense que le narrateur est celui qui a tué le père de RIP. Pour moi, cette personne ne peut être que le Pasteur Alezza.

Qui est l’auteur du crime du père de RIP selon vous ?

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